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Le mont Saint-Cyr à partir du parc des Bruyères


Une belle journée ensoleillée. Je me gare sur le grand parking devant le parc des Bruyères, au pied de la chaîne de Saint-Cyr, dans le Xè arrondissement de Marseille. C’est ça que j’aime ! la nature très proche de la ville. Des vues larges et splendides dans un site sauvage, depuis un ‘village’ de Marseille. Aucune route ne pénètre dans ce massif : que des sentiers. Sa végétation endémique est constituée d’espèces arbustives remarquables : cistes, arbousiers, bruyère d’où le nom du parc.

Je pénètre dans le parc par la piste cimentée de droite qui s’élève hardiment vers le pied de la montagne. Le balisage par le vallon de l’évêque est jaune pas toujours bien visible. Quelques tables de pique-nique jalonnent la piste qui passe près de restanques et des champs d’oliviers. Derrière l’ancien puits, l’arête de la Gorge Noire que l’on peut escalader. La montée est plutôt difficile vu qu’elle est continue, sur un terrain accidenté.

En levant les yeux, je peux deviner les crêtes du sentier bleu que j’emprunterai au retour, sous les lignes à haute tension. Des traces de l’incendie de 2009 sont encore visibles sur les pentes. Plus un bruit, juste un couple de randonneurs qui me dépasse.

Incendie de Carpiagne

A partir de 535m d’altitude, je vais longer une crête jusqu’au croisement avec la piste qui part du col de la Gineste et atteint le mont Carpiagne. Le sentier se perd dans les rochers : seule une observation attentive me permet finalement de reconnaître un vague tracé sans risquer d’aller trop près de la falaise. Proche du point culminant, un immense panneau annonce la Muraille de Chine, zone protégée.

En situation périurbaine, ce site a été acquis par la Conservatoire du Littoral en 1992 et sa gestion a été confié au CEN PACA avec pour objectif la préservation du patrimoine naturel et le développement d’activités pédagogiques à destination des scolaires.

Le site est traversé par une imposante falaise (à laquelle il doit son nom) parcourue par l’une des plus belles stations de lavatère maritime (Lavatera maritima). Cette falaise abrite de nombreuses espèces rupestres.
[…] le site de la Muraille-de-Chine fait partie du Site Classé des Calanques, 48 ha font l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope. Conservatoire des espaces naturels


A partir de là, le sentier se sépare en trois : le premier rejoint le sommet du mont Carpiagne (646m), le second rejoint le sommet du mont saint-Cyr (610m) que l’on repère par un cairn imposant, l’autre redescend par les vallons au pas de Richaud. Du sommet, la vue à 360° sur Marseille au sud avec l’île de Riou tel un navire coincé entre deux collines, Notre Dame de la Garde, l’audacieuse tour de la CMA-CGM ; derrière, les sommets de l’Etoile, Sainte-Victoire, le Garlaban, la Sainte-Baume, la Sainte Victoire,… peut-être même par temps clair, pourrait-on voir la chaîne des Alpes. Une pierre du cairn porte une inscription signalant que la classe de CE2 Canet Barbès de Marseille 14è a effectué ici une visite pédagogique. Bravo !

Cette tour est le nouveau siège social du Groupe CMA-CGM (Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime – 3è groupe mondial de transport maritime en conteneurs) confiée à l’architecte Zaha Hadid ; elle accueille 2400 de ses collaborateurs. Haute de 147 m, au niveau du parvis de Notre Dame de la Garde, 33 étages de grande hauteur (2,80 m sous plafond), 12 ascenseurs (dont 2 panoramiques), 5 niveaux de parking (soit 800 places automobiles et 200 places deux-roues), elle peut accueillir 2700 personnes. La Tour CMA CGM est construite selon des règles de construction parasismiques plus sévères que les normes actuelles. D’après le site CMA-CGM


Après le pique-nique au calme, c’est la redescente dans les vallons ; on se sent parfois coincé entre deux flancs de collines pierreuses qui ne laissent rien voir, ni à droite ni à gauche. Facile de se tordre les chevilles. Sur ma droite, une longue langue de cailloux dégringole jusqu’au sol où un panneau écroulé signale le danger dû aux tirs du camp militaire de Carpiagne.
Au pas de Richaud, le tracé bleu est fraîchement repeint. Il s’envole doucement vers la crête de la Valbarelle, ardue et rocheuse : plusieurs fois je me demande comment il pourra traverser ces gros blocs. Il m’oblige parfois à mettre les mains pour un petit passage d’escalade : en tous cas, il nécessite beaucoup d’attention. Je dois féliciter le baliseur qui a su se mettre dans la peau d’un randonneur qui ne connait pas les lieux. Les marques sont peintes à de judicieux emplacements.

Sur la droite, une inscription ‘danger’ peinte sur le rocher m’alerte : curieuse, je m’approche du bord prudemment : c’est la baume poudrière,  que d’autres nomment baume de la cigogne, baume de l’éléphant ou même baume du Mauvais Chien comme le cite l’abbé J.J.-Cayol, histoire du quartier de Saint-Loup, Boy-Estellon, 1866. C’est un gouffre d’effondrement de 7m x 9m, ayant probablement servi d’abri. On peut descendre dans une vaste salle de 20 x 12 par 7 m de haut, sur sol composé d’éboulis, pour y découvrir des concrétions :

(…) diverses stalactites informes pendent aux parois supérieures ; à gauche en entrant, l’œil rencontre pourtant une figure bizarre formée par la filtration des eaux pluviales. Cette figure représente une cigogne qui plonge son bec dans un vase à goulot étroit, comme pour y prendre de la nourriture ; Marius Chaumelin, Promenades artistiques autour de Marseille – du massif de Saint-Loup aux calanques, Allan Sutton, 1854

Topo pour les spéléologues
Merci à mon intermédiaire titidegun, et à Loulou la Cigale, très connus de Marseille forum, p/Zour les informations sur la baume (note : j’ai même acheté les deux bouquins de Chaumelin).

Au niveau des lignes à haute tension, je quitte les crêtes ; de gros blocs rocheux aux formes parfois étranges, ont dévalé la pente ; je rejoins en larges zigzags la fin du sentier bleu (ou son début) qui nécessite de faire un grand pas.
Au fond du parc, je repère une grande propriété qui imite les bastides bourgeoises. Sa haute tourelle devait servir à la chasse. Ce domaine de 40 ha appartenait en 1793 au faïencier Michel Eydoux. Cinquante plus tard, il est racheté par Barthélémy Badetty qui en fait une villa à un étage avec mezzanine avec trois travées sur le pignon et cinq sur chaque façade. Transformée à nouveau au XXè, en 1929 la société PLM y installe une maison de retraite.

A l’entrée, près d’un pilier de béton, plusieurs récipients plein d’eau ont été déposés sans doute pour nos amis les chiens.
Je n’ai pas trouvé trace de fours à chaux dans le vallon de l’Evêque (nommé le Vesque en 1866 par l’abbé Cayol) pourtant signalés dans tous les sites internet ; juste trouvé sur une carte postale, la trace de l’ancien aqueduc du XIXè.
Dans la plupart des topos, cet itinéraire est sous-estimé en temps. Je vous conseille d’éviter la fin de la montée aux heures les plus chaudes.

52 balades en famille autour de MarseilleChristophe Kern, Malika Bendadou-Kern, Editions Didier Richard, 1996
Les Bouches du Rhône à pied, FFRP, FFRP, 2002 – balade p. 68

Photos de patoune, avec quelques spécimens de flore

Image de l’itinéraire 9km600, 3h15 déplacement (4h15 au total), 550m dénivelée (1050m cumulées)

©copyright randomania.fr

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