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Le vallon de la Piche, Faucon du Caire


Note  : après la parution de cet article, suite à nos remarques, l’office du tourisme des Hautes Terres de Provence a revu le balisage de cette randonnée.

Première randonnée conseillée par l’office du tourisme intercommunal (situé au pied de la via ferrata au Caire) classée difficile. Celui qui nous conseille nous laisse une photocopie, et un numéro de téléphone au cas où nous serions perdus : l’idée est curieuse mais nous comprendrons plus tard pourquoi il a pris cette précaution. Il nous montre un croisement sur la carte où il se pourrait bien que le panneau indicateur ne soit pas encore remis en place ! En tous cas l’accueil, la rapidité et la qualité des réponses sont meilleurs que dans les grandes villes. Bravo, nous reviendrons !

Nous allons à Faucon du Caire1 que le Chevalier de l’Ordre du Croissant Hélion de Glandevès reçut en récompense de ses services dans la conquête du royaume de Sicile au XVème siècle. Comme à Bras d’Asse, je suis surprise qu’il existait un baron dans ce village.

Télécharger le descriptif de la randonnée, site de l’O.T. des Hautes Terres de Provence

faucon_geologie.gifLa route longe le Grand Vallon, une vallée profonde que ne parcourt pourtant qu’un petit ruisseau. Ce n’est pas lui qui a pu creuser la vallée mais les écoulements de langues glaciaires du nord-est qui ont fondu. Le tracé de cette vallée a été dirigé par une grande fracture qui a mis  côte à côte deux compartiments très différents, d’un côté des calcaires argileux sombres, de l’autre des alternances de grès et marnes de Molasses rouges. Terres noires, marnes rouges, grès verts, toutes les couleurs de la géologie locale sont à Faucon. Si vous regardez la carte géologique (extraite du site Geol-Alp), vous verrez d’ailleurs qu’elle a plein de couleurs différentes.

img_0226.jpgÇa commence bien : un beau panneau tout neuf à l’entrée du sentier, comme celui qui est à gauche « le Caire par le Viéraron » ; nous longeons les terres noires du img_0230.jpgravin de la Bouchouse dont la surface a été rougie par les actions du climat. Le sentier est parfois à peine visible sous la végétation. La montée est raide et continue. Nous cherchons souvent le balisage tant il est situé soit trop haut, soit trop loin, soit absent ou invisible. Une petite cascade au loin, attire nos oreilles par son léger clapotis.

IMG_1423r.JPGIMG_1425r.JPGAu fameux croisement où il faut tourner à gauche (le panneau est bien présent…), la piste s’élargit et nous savons que les vaches l’empruntent également. Sur le petit coin de prairie avant la descente, nous observons les papillons et les fleurs de printemps qui ont eu tant de mal à sortir cette année. Nous passons à côté d’un effrondrement rocheux naturel qui semble avoir été dynamité tant les blocs sont tombés de façon désordonnée. La voie est barrée par un arbre en travers du chemin : impossible de le contourner, il nous faut l’enjamber.

Au changement de vallon, mon compagnon de route s’éloigne par la droite, enjambant les arbres et marchant sur les ronces ; il a toujours de bonnes IMG_1428r.JPGraisons pour me convaincre qu’il s’agit du bon chemin : « il faut revenir par l’autre vallon [de la Piche] » et en plus, « je vois bien le chemin sur mon GPS « . Au bout de 100m, nous nous trouvons en haut d’une barrière rocheuse dominant la rivière et il est impossible d’aller plus loin. Si le ravin de la Piche porte ce nom dérivé de pis – avec ses variantes pisse, pich, pissoun = cascade – c’est sans doute que des cascades y tombent en pluie fine mais nous n’en verrons pas de ce côté bien qu’ayant souvent côtoyé l’eau en traversant à gué le ruisseau. Vocabulaire et toponymie des pays de montagne, R. Luft, Club Alpin Français de Nice-Mercantour, 2006. J’ai d’ailleurs déjà rencontré une cascade de la Piche lors de ma montée au refuge de l’Estrop.

IMG_1435r.JPGDemi-tour puis descente dans la forêt par une piste que l’on devine plus qu’on ne la voit : elle n’est plus sur la cartographie du GPS. Quelques marques jaunes reviennent, manifestement rafraichies depuis peu. A nouveau, elles se font trop discrètes ; dans cette forêt au côté sauvage, nous parlons d’égarement possible, de couverture de survie, de briquet que nous aurions dû emporter, de coordonnées que nous aurions dû laisser à nos enfants, enfin de tout ce qui rassure quand on songe qu’on peut se perdre…

img_0232.jpgimg_0233.jpgSur la crête, je ne vois que plus tard la croix jaune qui nous indique une fausse piste : il fallait tourner à gauche en épingle à cheveu. Bientôt nous arrivons sur le promontoire où se trouvait un ancien castrum ; désormais s’y trouve un « rocher qui parle« , rocher artificiel qui diffuse un conte ou une anecdote reliée à un jeu thématique : je vous en reparlerai dans un autre article. La descente se fait par un escalier aménagé retenu par des traverses rondes en bois dont certaines ne maintiennent plus la terre. Manifestement, l’entretien du sentier n’est pas terminé.
IMG_1437r.JPGAu final ma curiosité n’a pas été rassasiée sur ce parcours dont l’intérêt réside dans la dépense physique et des fleurs que je n’ai vues nullement ailleurs ; certaines sont des espèces protégées comme cette orchidée qui ressemble à Ophrys bécasse, ou abeille, bourdon, mouche, les différences sont si subtiles et mon ignorance si grande… certaines fleurs sont rares comme l’Ephedra Negri qui se cache dans les marnes noires mais je n’en verrai pas.

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Vallon de la_Piche itinéraire_4.400km 2h05 déplacement_(2h20 au total) 561m de dénivelée

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1caire : du celtique car, ker = pierre, sommet rocheux, le plus souvent accessible par escalade ; d’où la Motte du Caire, le Caire, Faucon du Caire

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