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Le castellas de Roquemartine, son pigeonnier


Lors de notre première visite, nous n’avions pas visité le pigeonnier du château. Nous y retournons en nous garant au plus près, une seule place disponible au carrefour D569/sentier contre l’armoire électrique. Impossible de se garer le long de la route bordée de fossés. Plus sereinement, vous pouvez vous garer à Saint-Pierre de Vence (voir La villa romaine Saint-Pierre de Vence et le château de Roquemartine ou partir du village).

A noter : Roquemartine est une propriété privée d’accès dangereux.

Nous montons jusqu’aux ruines du château de Roquemartine sur une piste facile et évidente ; venant du côté opposé à celui de notre précédente visite, nous aurons un point de vue différent. En effet, nous repérons mieux le mur d’enceinte et la tour à bossage.

Ce péage se situait à la Péagère du Roucas, 800m avant la frontière entre les communes, sur la route D569 face à La Tour (voir carte de Cassini) mais fut l’objet de contestations par la commune d’Orgon vers 1300. Provence historique, 1992

auteur Djitz

Nous retournons à la chapelle Saint-Sauveur autrefois dédiée à la Vierge Marie. J’espère identifier la fresque oubliée mais l’état dégradé des enduits le rend impossible. Sur la voûte de la chapelle écroulée, je repère le sceau gravé des chevaliers de l’ordre des Hospitaliers, avec des surcharges contemporaines. D’après le Bulletin des Amis du Vieil Arles, 04/1908 la famille Albe était connue dans l’Ordre des Hospitaliers [de Saint-Jean de Jérusalem] du temps du Grand-Maître, Hélion de Villeneuve, vers 1340, époque à laquelle un Albe avait été reçu donné. Elle compte cinq chevaliers (Robert, Raimond, Claude [Claude d’Albe était fils d’Honoré, seigneur du Thoret, et de Catherine de Villeneuve, mariés par contrat du 11 août 1511, était chevalier en 1542. [Il] périt dans les troubles suscités par la Ligue], Antoine et Jacques).

Après la révolution, le domaine appartient à Henri de Benault de Lubières, descendant des Albe et héritier du marquisat. Son blason est composé de deux têtes de nègres enchaînées (Maures) qui font référence sans doute aux exploits de ses ancêtres.

Les TÊTES DE MAURE que l’on rencontre assez fréquemment dans l’écu, viennent sans doute des croisades, ou ont été prises par des maisons, en mémoire de quelques faits d’armes contre les Maures en Europe, lors de l’invasion de ces nations barbares. Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France, Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842), Paris, 1816

Nous redescendons vers le colombier que l’on devine au loin, indépendant des autres bâtiments. S’ouvrant par une porte en pierre de taille, situé sur une terrasse rocheuse légèrement pentue, il est de belles dimensions si l’on en juge par le nombre de boulins que nous évaluons à 1000 par leur nombre sur chaque mur. Il y a plus grand dans notre région, celui de Brue-Auriac (Var). Des lucarnes d’envol, situées dans le toit effondré, permettaient l’entrée et la sortie des volatiles. L’échelle tournante fixée au centre de la toiture, est donc tombée ; elle donnait accès aux différents niveaux de boulins permettant de les nettoyer et prendre les pigeonneaux de 4 à 5 semaines destinés à la consommation.
Des abreuvoirs étaient sans doute disposés au sol avec des mangeoires pour nourrir les oiseaux lorsqu’ils restaient enfermés au moment des récoltes.
(L’image mise en avant de cet article a été retenue pour le concours photo du magazine du département des Bouches-du-Rhône n°266 juillet-août 2022 p.33)

Produisant un excellent engrais (la colombine), les pigeons étaient vus comme une catastrophe par les cultivateurs, en particulier au moment des semailles. Il était donc nécessaire d’enfermer les pigeons dans le colombier lors des semis agricoles, en obstruant les ouvertures du colombier. Selon wikipedia

Nous continuons la carraire de la Baume en direction de la chapelle Notre-Dame. Cette carraire bordée d’oliviers, nous rappelle que fin XVIe, après la tonte, 25000 brebis partaient en transhumance (voir livre de Paulet p.75). Petite hésitation pour éviter la roubine puis une cabane en ruine côté gauche du sentier ; la chapelle en face est inaccessible, fermée par un solide portail.

Sur la carte de Cassini (1770 environ), le château et la chapelle Notre-Dame (des Anges) sont marqués comme ruinés. En 1826, la chapelle est désignée comme chasal (petite grange) et n’est donc plus chapelle depuis longtemps ; ne regrettons pas de ne pas l’avoir vue. Nous devinons un bâtiment surélevé mais rien ne permet de dire que ce fut une chapelle. La seule photo trouvée, bien peu représentative, est celle de l’archéologue qui a fouillé le site.

Que sait-on du site de la chapelle Notre-Dame-des-Anges ? qu’il a été occupé durant l’antiquité, puis avant le XIIIe, qu’il existe une nécropole du début du moyen-âge séparé de l’édifice roman par un fossé. Au nord-est, au pied de la colline, un atelier de projectiles de catapultes : je ne savais pas que ça existait ! Pelletier Jean-Pierre, Poguet Michel, Brien-Poitevin Françoise, Lafaurie Jean, Rigoir Yves, Rigoir Jacqueline, Des prospections à la fouille : recherches à Eyguières (B.-du-R.). In: Revue archéologique de Narbonnaise, tome 26, 1993. pp. 181-234.
Avant que l’église du château ne soit dédiée à Saint-Sauveur (XIVe), elle l’était à Notre Dame : coïncidence ? Peut-être que Notre Dame des Anges, antérieure et située sur la même section administrative que le Castellas, était-elle celle du château avant la construction de l’église paroissiale de Roquemartine ?

Au début du XVIIe siècle, le Castellas fut abandonné au profit du nouveau château de Roquemartine, bâti en plaine. Démantelé par Richelieu, il fit l’objet de tirs d’artillerie en 1870, aggravant son état.

Sauvegarde art francais : Eyguières castellas Roquemartine/

Eyguières, son histoire féodale, communale et religieuse, L’abbé L. Paulet, Marseille, 1901

stèle pilotes aérostat

Les plus curieux continueront le sentier jusqu’à la D72 ; quelques centaines de mètres à droite une stèle qui n’est pas celle de résistants ou de tués par la guerre mais de pilotes qui testaient un prototype de voltigeur le SE.116, projet d’avion militaire conçu en France par la société Sud-est Aviation. Carpentier fut le premier, officiellement, à passer le mur du son sur un avion français.

Ici est tombé le 9 janvier 1959 au cours de son septième vol l’avion prototype SE116. A la mémoire de son équipage : CARPENTIER ROGER – pilote, CROUZET YVES – ingénieur, HOCHET MARCEL – mécanicien.
Ils sont tous au service de leur pays et ont été cités à l’Ordre de la Nation pour leur conscience professionnelle et leur dévouement à la cause de l’aviation.

Itinéraire pigonnier et variante stèle

Image de l’itinéraire 5km920 1h45 (2h15),80m dénivelée (+173, -173). Variante stèle : +1km AR, +4m dénivelée, +40mn.
Télécharger la trace

Deux visites pour le castellas, le moulin, le pigeonnier, l’église et la bergerie mais il est possible de combiner les deux circuits sur une longue journée. En lisant les recherches qui ont été faites à Eyguières, j’ai déjà trouvé d’autres centres d’intérêt : j’y reviendrai.

©copyright randomania.fr

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2 réflexions au sujet de « Le castellas de Roquemartine, son pigeonnier »

  1. bonjour
    pour votre information ce château est situé dans une propriété privée, interdite d’accès, de nombreux panneaux le signale, et le château est très dangereux, chutes de pierres, a pic sur trois coté etc. etc.

    Merci d’en tenir compte

  2. La fresque de la chapelle, est depuis des décennies recouverte de calcite, il faut l’asperger d’eau pour voir apparaitre les personnages.
    [ndlr] réponse par mail perso

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