Les fées de l’Huveaune


Elles sont cinq, installées près de la rivière Huveaune, fleuve côtier qui prend sa source dans le massif de la Sainte Baume et se jette dans la Méditerranée à Marseille. J’ai entendu parler d’elles à la télé, dans les journaux et abondamment sur internet. J’ai donc décidé d’aller à la rencontre de trois d’entre elles, persuadée que MP 2013 avait bien fait les choses.

Bien qu’elle ait depuis toujours permis l’implantation de nombreuses activités humaines, de l’agriculture à l’industrie, l’Huveaune est aujourd’hui mal connue et souvent maltraitée. Soucieuse de valoriser ce patrimoine naturel et culturel et de renforcer les liens entre les habitants des quartiers et des communes que traverse le fleuve, l’association Rives et Cultures a passé commande d’une œuvre aux artistes Lucy + Jorge Orta. Extrait du chemin des fées, MP 2013

  • La fée des berges, Manon : Parc de l’Ilot des Berges, 13400 Aubagne (inauguration le 6 avril 2013)
  • La fée du pont, Ubelka : Moulin Saint-Claude, 13390 Auriol (inauguration le 6 avril 2013)
  • La fée de la source, Marie : Les Martelières, 83640 Saint-Zacharie (inauguration le 6 avril 2013)

La fée des berges à Aubagne, Manon, se perche sur son piédestal, dans un nouveau jardin public en plein cœur du quartier des Defensions, au bord de l’Huveaune ; je n’ai pas trouvé de place de stationnement gratuit : le plus facile, c’est soit de traverser Aubagne à pied en suivant le GR 2013 (voir de Carnoux à Gémenos par Aubagne dans ce blog), soit de se garer au parking payant de la vieille ville et longer l’Huveaune à partir de la porte du millénaire. Même si les berges ont été nettoyées, il reste par endroits quelques déchets laissés par des indélicats. Des bancs et chaises longues au soleil, invitent au farniente face à la rivière ; la fée Manon regarde en direction de la ville : il vous faudra donc la contourner pour voir son visage.

C’est celle d’Auriol qui m’a donné le plus de mal. Au mois de mai, l’adresse figurant sur tous les sites internet était partout incomplète : moulin Saint-Claude, Auriol ; le centre aéré, le centre culturel, la salle polyvalente s’y trouvent mais pas de plan. Le site MP 2013 pourtant à l’origine du projet, ne donne ni la position sur une carte google map, ni la manière de s’y rendre. Les habitants que j’interroge ne connaissent ni ce moulin, ni la fée (il est vrai qu’elle a été inaugurée il y a peu de temps) ; le site Projets le localise en zone résidentielle, près d’impasses étroites et inaccessibles en voiture. L’erreur ne sera corrigée que bien plus tard. Finalement, en faisant une recherche sur ‘Auriol moulin Saint-Claude’, je tombe sur la Fédération des Bouches-du-Rhône pour la pêche et la protection du milieu aquatique qui, elle, indique que le moulin se trouve sur la RN 560. Même s’il s’agit désormais de la D560, c’est l’information la plus précise que j’ai pu trouver ; cette route nationale, de Saint-Zacharie au pont de Joux, traverse le village ; supposant que le moulin fonctionnait avec l’eau de l’Huveaune, j’ai suivi la route jusqu’à tomber enfin sur le centre culturel du moulin Saint-Claude, précédé d’un grand parking face à la carrière. Après 45mn environ de péripéties diverses, je suis impatiente de découvrir enfin la fée du pont Ubelka.

En celto-ligure, la langue ancienne parlée dans la région, Ubelka, autre nom de l’Huveaune, signifie « la dévastatrice », en référence au caractère tumultueux et imprévisible du fleuve. Ubelka était perçue comme une déesse bienfaisante et nourricière mais aussi capricieuse et redoutable, à l’image de ses crues ravageuses.

Mais le cauchemar n’est pas fini puisque les jardins accueillant Ubelka sont fermés le week-end ! encore une information qui ne figure nulle part ; j’aperçois juste un peu du rouge de son habit. Le lendemain, j’appelle le centre culturel  ;  souhaitant y amener un groupe de geocacheurs, un week-end justement, il me faut demander l’autorisation écrite de la mairie. Une réponse négative m’est apportée par téléphone. Alors que j’exprime mon étonnement devant l’aberration que représente l’inaccessibilité de l’oeuvre dans le cadre de MP 2013, mon interlocutrice du service communication, trouve tout à fait normal que ces jardins privés soient fermés. Question de point de vue ! A deux jours de la rencontre d’Aubagne, quelqu’un s’est finalement proposé pour m’ouvrir la porte des jardins mais ce sera trop tard.

Par chance, j’y suis revenue le jour d’un concert ; Ubelka, la fée du pont était bien là, prête à bondir dans l’Huveaune, et bien protégée par une grille devant le pont. Veut-elle défendre la sérénité des lieux ?

Pour trouver la fée de la source, Marie, rien de tel qu’un passage à l’office du tourisme de Saint-Zacharie qui matérialisera les trajets possibles sur un plan du village.

  • La plus belle façon de la découvrir est de partir du village par la promenade pédestre du centre du village au moulin de la Sambuc en passant d’une  rive à l’autre ;
    le lavoir en bordure de l’Huveaune (et son barrage) vous impressionnera par sa longueur ; puis vous suivrez le GR rouge-blanc qui traverse une zone boisée fort agréable. Au lieu dit la Brise, à la fourche, le chemin de gauche mène directement aux martelières et à un ancien aqueduc qui traversait la rivière. Vous arriverez face à Marie en train de puiser de l’eau mais la rivière vous séparera d’elle ; un décor bucolique qui invite à une petite pause…
  • la seconde façon est de rester sur le GR qui passe au dessus de la rivière. Vous longerez la route vers la  gauche puis vous traverserez le champ en direction de la rivière ; le chemin est visible. Vous arriverez au niveau du panneau d’information consacré à la fée. Malheureusement, quelques moustiques risquent d’abolir votre envie de pique-niquer tout près.
  • la dernière manière, pour les plus pressés, est de vous garer sur le parking de la Foux où stationnent également des ambulances ; sur la D560 à la sortie de la ville, 500m après le nouveau collège, il se situe en face du champ que vous devrez traverser pour rejoindre les bords de l’Huveaune.

Une balade familiale et artistique au cours de laquelle vous pourrez raconter aux enfants la  légende de l’Huveaune alimentée par les larmes de Marie-Madeleine pleurant sur son sort dans la grotte de la Sainte Baume où elle vécut 33 années. Selon wikipedia

la fée Marie à Saint-ZacharieImage de l’itinéraire (la fée de la source Saint-Zacharie) 3km700 A/R, 1h10, dénivelée 12m

Entre Flammes et Flots, la Folle histoire des Arts de la rue sur le vieux port



Entre Flammes et Flots, MP 2013 : un évènement grandiose bien organisé.

Près de 400000 personnes ont parcouru le Vieux Port enflammé durant deux soirées féeriques. Les pots de fleurs emplis de cire avec une mèche enflammée, agencés sous forme de boules de braises, abat-jours, forges et torchères, ont été mis à feu à partir de 20h30 par les «60 allumeurs de flamme» de la compagnie Carabosse.
Un public très familial a répondu présent à l’inauguration de La Folle Histoire des Arts de la rue.
L’attraction que tout le monde voulait faire : traverser le Vieux Port par la passerelle qui permettait de rejoindre les deux quais, là où auparavant se tenait le vieux pont transbordeur, inscrit dans la mémoire marseillaise. D’après la presse.

Télérama, Fréquence Sud, La Provence et Mademoisailescoco qui m’a confié quelques unes de ses photos

Même s’il n’y a plus de pont pour traverser le vieux port à pied, la balade sur les quais reste incontournable, fort agréable, avec une vraie couleur marseillaise.

MP 2013 : chasse au 13’or à Cadolive


Cette chasse au 13’or a été organisée lors de l’inauguration de Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture. Plusieurs villes des Bouches des Rhône avaient préparé leur chasse au trésor autour du même thème : le bâton de sourcier1. Pas de tirage au sort du gagnant donc à vous de proposer une récompense à vos enfants. Si vous ne connaissez pas Cadolive2, cette chasse au trésor vous prendra sans doute un peu plus d’une heure. Pour les plus jeunes, la reformulation des textes imagés sera nécessaire (ce qui est entre parenthèses est pour eux) ; dites bien aux enfants de s’aider des noms de rue.

Je l’ai adaptée légèrement pour que les enfants s’impliquent plus facilement dans la recherche ; ce qui est en italique a de l’importance ;  à trois endroits différents, nous était communiqué un indice par une personne qui nous accueillait sur place ; j’ai inclus cet indice dans le titre de la photo. Si vous avez un doute sur le lieu final qu’il fallait découvrir, écrivez-moi !

Un monsieur revient sur les terres de son enfance. Il s’empare du bâton de sourcier de son grand-père, bâton qui le guide alors dans une folle aventure qui commence en face de la mairie de Cadolive. Il raconte :

Ce bâton veut-il me mener vers une source cachée ? il m’entraîne à l’opposé de l’hôtel de ville pour me faire traverser le gué de la rivière de voitures. Non pas du côté des voûtes mais a-droitement vers une source de musique et de livres.  Puis mon guide se tourne davantage vers un passage couvert (souterrain) qui me permet de saluer trois lions. En levant les yeux, je découvre une montagne prénommée Victoire.

Mon sourcier remonte les numéros de rue à contre-sens (les numéros des rues vont en descendant jusqu’au n°1). Ici on évacue l’eau sous des petits ponts devant chez les gens. Je ruisselle jusqu’au balcon pour admirer un cercle de brique entourant un abreuvoir aux quatre tuyaux. Ne pouvant boire cette eau, mon bâton continue à s’en éloigner vers l’olivier qui nous dit de suivre la République ; très vite mon bâton m’emporte dans la voie où l’on puits(ait) jadis l’eau précieuse ; le bois du bâton se dirige non pas vers un arbre à mûres mais dans une étroite rue où l’on cuisait autrefois, sous un petit toit, de belles miches nourries au blé. Quand la rigole se termine sous mes pieds, mon guide veut partir vers la voie qui amène en bas et qui pourtant s’appelle montée.

Je découvre ébahi une cloche perchée sur un géant de pierre jaune. Je dois y aller, c’est là que se cache mon premier indice. Mon bâton veut  traverser le gué de bandes blanches sur le ruisseau de voitures. Il va maintenant jusqu’à la source rouge (borne à incendie) qui aide les sapeurs à  braver les flammes. La piste est chaude : la voie porte le nom d’un ancien lieu de lavage ; ce n’est qu’après de nombreux pas que je découvre ce lavoir aux bords penchés, où on se gelait les doigts en hiver avant que n’arrive les machines à laver.

Il veut dégringoler marche par marche jusqu’à retrouver le plat, tout en bas, à la clairière large (un parking en forme de demi-lune). Je me retourne un instant : quelle vue sur le mont Julien ! Il veut couler mes pas dans un petit passage marqué de deux barrières ; j’aurais pu entendre autrefois « en voiture ! » car la bastide rose est l’ancienne gare du village.

Sur la rive d’en face, je peux toucher le bois (un endroit avec plein d’arbres) contre le métal (une barrière). Une fois la barrière dans le dos, deux dégringolades sont possibles mais seule la gauche est la bonne.  Cette pinède puise l’eau intelligemment pour survivre. Un totem de bois (panneau de bois) n’y a pas survécu. Mon bâton peut toucher le toit d’une maison bâtie sous terre ; quelqu’un y a gravé trois sportifs côte à côte. Mon sourcier me dit de continuer dans le sens contraire de la flèche.

Après un drôle de tremplin, il me faut continuer sur un chemin de hauts et de bas. Au totem suivant (panneau de bois), une balançoire (planche à bascule) a été emportée ; encore une bosse et un drôle de tremplin. Mon guide frétille non pas du côté des barres de fer mais toujours selon la même ligne.

A mesure que j’avance, je distingue les étranges branches métalliques d’un arbre qui n’a pas besoin d’eau mais d’un autre type de courant pour vivre. A la cime une fourche ; sur une petite butte, une borne de roche carrée coiffée de rouge3 : elle délimite la fin de Cadolive et le début de la commune voisine. Quand la borne sera à votre droite, vous aurez trouvé le chemin qu’il faut prendre. Un peu plus loin un totem vélo. C’est bien le lit d’une voie d’eau que je trouve en bas : je décide de suivre ce vallat des Gorgues qui me parle d’un homme arboré ou bien l’inverse d’un arboret-homme (à lire à voix haute).

Je longe donc ce lit (sans quitter le chemin) dompté par les hommes qui ont placé de gros blocs de pierre. J’ignore le totem suivant pour passer le lit, retrouver la mont-agne. Au sommet le jumeau de l’arbre de fer nous accueille. A proximité, une petite forêt telle une île au milieu des douves. Il s’agit d’évacuer l’eau par temps de pluie. Mon guide veut nous faire contourner l’île dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

L’on passe un pont sous terre qui rejette l’eau vers le contre-bas. A la pointe des murs tombés sous le poids du temps et des eaux du ciel était un lieu où l’on enfournait la chaux (panneau) qui, si elle était vive mélangée à l’eau, devenait éteinte. Quel pouvoir !

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