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* Rando et rand’eau dans le Colostre


Une idée d’Yves Provence, particulièrement originale et appréciable avec l’arrivée des grosses chaleurs de l’été : une randonnée sur terre le matin, un pique-nique au bord du Verdon à midi, et une remontée de la rivière Colostre l’après-midi… tant que les forces le permettent. Une randonnée aquatique donc.

J’avais emprunté avec un réel plaisir une partie du sentier de randonnée il y a quelques mois en y incluant la visite du village de Saint-Martin de Bromes. Le long du Colostre

Nous ne sommes que 9 au départ mais c’est un groupe de randonneurs qui, pour la plupart, se sont déjà croisés sur d’autres chemins. Nous partons du parking devant la mairie, traversons le pont sur le Colostre puis grimpons jusqu’à dominer la rivière de quelques mètres ; passerelleune ancienne barrière électrifiée abandonnée devait autrefois empêcher l’accès à ce sentier rocheux, pas si facile que cela ; puis nous cheminons en lisière de champ plus ou moins à l’abandon ; la première passerelle donne accès à des champs de l’autre côté du Colostre : il ne faut pas l’emprunter. La fragile porte du domaine de Payanet est ouverte : nous la laissons ainsi. Après la deuxième porte, nous retrouvons le Colostre.

Les passages ombragés alternent avec des passages au soleil ; deux descentes raides et glissantes dans une terre fine nous ralentissent : l’une des deux est accompagnée d’une bienheureuse main courante mais pour l’autre, rien. Une deuxième passerelle de bois, posée sur des rails métalliques, traverse le Colostre, sans doute pour permettre aux propriétaires de la rive gauche d’accéder à leurs cultures.

Nous passons sous le canal de Pontoise qui débouche à la confluence du Colostre avec le Verdon. Il a dû bénéficier de quelques réparations car il fuit moins que la dernière fois.

Le canal de Pontoise (photo Yves Provence)Le canal d’arrosage de Pontoise est dû au marseillais Félix Gueyraud, héritier en 1840 du domaine de Pontoise ; par décret impérial en 1869, le canal est décrété d’utilité publique ; plus tard, un canal de secours dérivé du Verdon, vient compléter l’alimentation en eau du canal de Pontoise.

Nous cherchons un peu d’ombre au bord du Verdon mais il n’y en a quasiment bas ; seul un petit bosquet peut nous accueillir au bord de l’eau pour le pique-nique.

L’après-midi, nous repartons le long du Colostre ; très vite les premiers courageux se jettent à l’eau et commencent la remontée de la rivière ; je me poste quelques centaines de mètres plus loin pour immortaliser leur exploit sur une courte vidéo ; au bout de 10 mn, ne les voyant pas arriver, je fais demi-tour ; quatre d’entre eux, trouvant trop difficile l’épreuve physique, sortent de l’eau.

Le Colostre est un affluent du Verdon de 36 km de long, de régime typiquement méditerranéen ; entre Saint-Martin de Brômes et Riez, c’est une des seules zones de reproduction de la truite fario. Le castor y est recensé. D’après remise en eau des méandres du Colostre

Encouragée par Claude, je me mets à l’eau sans difficulté, une paire de vieilles baskets au pied en guise de chaussures d’eau (chaussures pour marche dans l’eau et sur les rochers, pas type MEDUSE, dit Yves) ; j’ai emballé du linge sec et mes papiers dans un sac poubelle, mis mon téléphone dans une boîte hermétique transparente (moins de 7€ dans les magasins de sport) que j’accroche à mon cou. L’eau est fraîche et agréable ; rapidement il faut vaincre quelques obstacles comme des ronces qui envahissent la rivière au niveau des yeux  ou des bras ; armé de son sécateur, Yves ouvre la route laissant glisser la liane au fil de l’eau ; de temps en temps, nous sommes surpris par des trous d’eau jusqu’à la taille ou enjambons un tronc, passons des seuils dans lesquels le courant tente de nous entraîner. Un bâton de randonnée s’avère une aide précieuse pour résister au courant. Dans les passages de faible profondeur, la mousse nous alerte sur des passages glissants.  Mais rien de dangereux avec un peu d’attention. Ce parcours dans une rivière sauvage et méconnue est un régal, même si j’en sors avec quelques griffes  ; nous ne croiserons que deux groupes de randonneurs mais il n’y a que nous dans l’eau !
Les photos de la rand’eau

Parvenus sur une plage rocheuse, nous sortons de l’eau pour nous y reposer. L’humeur est joyeuse et le repos mérité. Au delà, il est probable que remonter la rivière soit encore possible mais la quitter si l’on est fatigué ne sera possible qu’après avoir dépassé la propriété de Payanet dont les abords sont totalement grillagés. Nombreux méandres et encombrements sur cette partie : des arbres sont tombés, les branches accumulées barrent la rivière.

Un grand saule au bord de l'eau photo Yves ProvenceNous repartons à pied ; la chaleur accumulée au sol contraste avec la fraîcheur de tout à l’heure. Nous repassons les deux portes puis nous arrêtons à nouveau au bord de l’eau au niveau de la station d’épuration. Pour la dernière fois, presque tout le monde se remet à l’eau !

La tour et le villageles ânes de Safr'ânerieToiles d'araignée dans les champsNous passons devant un cabanon, apercevons un champ de toiles d’araignées comme suspendus au dessus des herbes, grimpons sur un passage rocheux plus difficile en montée qu’en descente, découvrons une jolie vue sur le village puis rejoignons le pont près duquel deux ânes de la safr’anerie se câlinent.

Si l’on suppose qu’il y a une servitude de passage sur la propriété du Payanet, entre les deux portillons, il est alors possible de suivre le tracé ; sinon, il faut remonter toute la rivière à peu près jusqu’au niveau de la station d’épuration de Saint-Martin.

rosé Grande SéouveAu retour je m’arrête à la Grande Séouve à Jouques où j’ai l’habitude d’acheter mon vin ; cheveux collés par la chaleur, maillot blanc sali par mon séjour dans l’eau, short et chaussures de rando, sans maquillage, je ne suis pas du tout à mon avantage ; la cave est fermée ; je croise une personne qui va demander au propriétaire s’il veut bien m’accueillir. Erik K. arrive, sourire aux lèvres, me montre la couleur de son rosé d’été coteaux d’Aix (12.5°) : léger mais avec des arômes. Au moment de payer, il ne parvient pas à se servir du terminal de carte bancaire ; je n’ai pas pris mon chéquier. Qu’importe ! il écrit le montant sur une carte de visite et me demande d’envoyer un chèque sans prendre aucune garantie sur mon identité. Incroyable ! Et l’histoire n’est pas finie : le chèque envoyé le 13 juillet a été volé dans l’enveloppe ; seule la carte de visite est arrivée au destinataire !

randeau colostre traceImage de l’itinéraire 9km800, 71m dénivelée (+243, -243), 3h30 déplacement (6h40 au total pour notre groupe)

©copyright randomania.fr

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2 réflexions au sujet de « * Rando et rand’eau dans le Colostre »

  1. Coucou,
    Portée par ton élan, par l’esprit de groupe, par cette nouveauté de rando aquatique en milieu sauvage … tu t’es un chouïa emportée et qualifie de « fleuve » ce qui n’est quand même qu’une modeste « rivière » tant il est vrai (je le reconnais volontiers) que l’on est heureux de la vaincre.
    Yves
    [ndlr] c’est corrigé merci !

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