Castrum Montpaon


Cette visite est partie d’un article paru dans la revue n°269 janvier-février 2023 du département « Accents » Montpaon : à l’assaut du castrum médiéval. Le descriptif était tentant mais nous craignions que ce soit si touristique, qu’il y ait trop de monde. Ce ne fut pas le cas. Situé entre Fontvieille et Les Baux de Provence, ce petit mont de 230 m d’altitude seulement réserve cependant une belle surprise. Le mieux est d’arriver par le sud (D78F) puis par la piste du vallon de Courtézon au bord de laquelle on peut se garer.

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Avec le vent et la température ressentie

Vue aérienne ign 2020

Fin Xe siècle, la seigneurie de Montpaon (de Monte Pavone, Montpaon est écrit en un seul mot dans les textes anciens ; un autre Montpaon existait en Dordogne), associée à la famille des Baux, comprenait Fontvieille, Les Taillades, Auge, Caparon, le futur lieu d’Estoublon et une partie des marais des Baux. Les seigneurs des Baux construisent le fort dès le XIIIe siècle. En 1444, par échange, ce territoire passe à l’abbaye de Montmajour qui le vend à Valentin de Grille avec un grand mas dont le parc servait de nécropole ; ce dernier leur achète en même temps la juridiction d’Estoublon (Basses-Alpes). Le grand mas est détruit en 1561 puis remplacé au XVIIe par le château actuel.
Le fort est démoli en 1596 par les protestants des Baux [La destruction brutale du castrum se repère sur site par un important niveau d’incendie]. Après la révolution c’est Fontvielle qui avale Montpaon. Le domaine est resté dans la famille De Grille jusqu’en 1910. D’après Henri Ceresola, Territoire de Montpaon – château d’Estoublon la famille De Grille, Bulletin des Amis du Vieil Arles, n°120, septembre 2003.
La voie aurélienne passait au sud de Montpaon pour arriver à Saint-Gabriel.

Dans le vallon

Direction le vallon des Marrettes ; un panneau nous rappelle que nous longeons à gauche la propriété du château d’Estoublon, un autre que nous sommes dans un domaine départemental. Charmant sentier plus ou moins ombragé ; au bout d’un kilomètre trois cents, un sentier caillouteux part à l’assaut du Montpaon. Un mur de pierre sèche annonce la proximité du castrum.

La pierre calcaire est d’un blanc éclatant ; le sentier aménagé longe d’abord une maison à l’extérieur du castrum puis le rempart bas avec ses fenêtres de tir et de visée. Au XIVè siècle, cette portion de rempart a été réinvestie par une ferme. Un grand et rustique spécimen de molène de mai pousse entre les roches disjointes. En montant quelque peu, le premier rempart nous apparait dans sa totalité.

Des aquarelles placées aux endroits mytérieux pour le non initié, expliquent la fonction des lieux dont une restitue la totalité du village au milieu du XIVe. Les quartiers d’habitat troglodytiques conservent des traces d’engravures pour le support de toitures, de trous creusés dans les murs pour le rangement, ou dans le sol pour servir de silo. Les habitations ayant été abandonnées et vidées par leurs occupants, n’ont rien révélé sur les habitants.

Malgré la reconstitution, j’ai bien du mal à situer la tour-porte occidentale en haut des escaliers de pierre en chicane…

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Le rocher des druides à Rocsalière et Saignon


Quel curieux de patrimoine n’aurait pas eu envie d’aller voir ce mystérieux Rocher des Druides à Rocsalière, hameau d’Apt (sud-est d’Apt) ? Les druides1 que l’on croit connaitre grâce aux albums d’Astérix et Obélix mais que l’on connait bien mal en vérité car ils n’ont pas laissé de trace écrite.

Les quelques romains (Cicéron, César) qui ont pu les observer, disent qu’ils pratiquent la divination, qu’ils connaissent les phénomènes naturels (lire Jean-Louis Brunaux, Les Druides. Des philosophes chez les Barbares, 2009) et organisent les sacrifices. Le chêne rouvre et le gui tiennent une grande place dans la magie des druides de Gaule.

Ce qui est sûr, c’est que le vallon de Rocsalière fut le lieu d’inhumation des premiers chrétiens d‘Apt (attestée dès le début du IVe siècle, premier évêque Castor), le long de la via antiqua massiliensis et qu’ils ont pu côtoyer les derniers druides.

Partis du parking du Pré-des-Masques (masco = magicienne, sorcière), nous avons suivi le GRP Autour du Luberon et des Monts de Vaucluse dans un sous-bois particulièrement humide couvert de feuilles mortes. Un long et bas mur de pierre sèche matérialise la limite de communes de cet ancien chemin de Saignon à Bonnieux. Le sentier traverse la route D114 puis suit toujours la limite de communes ; un ancien réservoir recueille encore l’eau de la source de la combe Reybaude (carte IGN 1950).

Nous traversons la route une seconde fois ; un vieux pont traverse le ruisseau de Rocsalière ; le balisage officiel rejoint la route jusqu’au hameau ; nous, nous avons trouvé, non sans difficulté, un sentier qui n’est plus pratiqué, passe devant une cabane, longe deux parcelles (privé) à l’abandon et rejoint le GRP.

Déjà un peu avant, nous avions une vision représentative des habitations troglodytiques de Rocsalière, bâties sous la falaise, avec un grand mur de soutèment ; au-dessus du rocher, sous une voûte, ce qui pourrait être un aiguier récupérant les eaux de pluie (peut-on y accéder ?). Le mont Ventoux se signale côté nord.

Incontestablement nous avons rejoint une voie dallée, sans doute un embranchement antique vers Saignon ou Apt.

[…] le principal [embranchement] se détachait près de l’ancienne église de Buoux, passait au Pré-des-Masques et descendait vers Apt par Rocsalière, défendue partout où existait un passage difficile ou une éminence. 

Mémoires de l’Académie de Vaucluse, Académie de Vaucluse, Séguin (Avignon) Macabet frères (Vaison), Impr. Rullière, Impr. Rullière (Avignon), 1904

A partir d’une grossière marque rouge sur un monolithe – que certains assimileront à un autel de sacrifice -, nous cherchons le Rocher des druides, tellement évident que dans un premier temps, nous ne l’avons pas identifié, sorte de butte témoin détachée du plateau, émergeant d’une dizaine de mètres du coté du plateau et d’une vingtaine de mètres sur son versant nord mais caché sous les chênes. Chroniques souterraines

Ce rocher des druides est un fort du moyen-âge. Nous avons grimpé jusqu’à la salle troglodytique puis, par un couloir, sommes descendus jusqu’au logis par 12 marches irrégulièrement taillées dans le rocher. La voûte rocheuse lui sert de toiture. Vu de l’intérieur, une cheminée et deux niveaux sont identifiables. Une chapelle Sainte-Marguerite a même été ajoutée ultérieurement. Mais la curiosité vient des citernes : celle près de la porte garde encore des morceaux d’enduit d’étanchéité et la citerne suspendue, entièrement taillée dans le roc, communique avec celle en dessous par un petit trou.

Nous sortons par la porte d’entrée à deux voûtes, ce qui la daterait du XIIIe. Christian MARKIEWICZ, Le castrum de Rocsalière, Revue Archipal n°24, Apt, 1989

Déjà, en 1536, l’invasion de la Provence par les Impériaux avait menacé les environs d’Apt ; l’armée ennemie s’était emparée de Lourmarin, s’y était retranchée et de là faisait de fréquentes incursions à Buoux, à Sivergues et jusqu’à Rocsalière.

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Figuerolles, Martigues


J‘entends parler depuis longtemps du parc de Figuerolles1 Paul Lombard, à Martigues, entre étang et parc d’activités ; avec Anne, nous partons pour une courte découverte, profitant d’un déplacement obligatoire pour récupérer en mairie ma nouvelle pièce d’identité ; j’y avais fait une incursion lors de la randonnée Balcons de Caderaou. noter que ce parc municipal a des horaires d’ouverture et de fermeture différents au cours de l’année, et qu’il est fermé de mi-décembre à mi-janvier. Deux parkings : une entrée principale à l’ouest et une entrée de service au sud au bout du chemin de Figuerolles. C’est par là que nous sommes arrivées, nous arrêtant à la loge du gardien pour demander quelques renseignements ; il semble s’ennuyer et ne disposer que peu d’informations ; nous récupérons cependant un plan, le dernier…

Nous sommes parties un peu à l’inspiration, surprises de trouver beaucoup de vestiges ruraux, le premier étant un puits puisant son eau dans la nappe phréatique. Nous sommes dans le domaine Deverville, industriel de la grande bourgeoisie marseillaise qui avait acheté 18 ha de terrain à Figuerolles.

[Comme il] était friand de chasse au faisan et d’équitation, cette propriété lui servira de résidence secondaire. […] Mais les nouveaux habitants sont aussi des industriels spécialisés dans la fabrication du savon, et pas n’importe lequel : le savon de Marseille. Ils vont donc exploiter les cultures d’olivier.  [ndlr : Félix Fournier et Calixte Ferrier, créateurs des savons Le chat, avaient investi à Figuerolles]

La Provence 28/08/2016

Côté ouest, un très long mur d’enceinte puis au loin ce qui ressemble à une tour maigrichonne : c’est le curieux château d’eau du domaine ; au pied, la représentation de racines de yuca en ciment armé, et un peu plus haut une fausse fenêtre rouge qui n’est pas en brique mais en simple mortier. Sur le monument de 1899, tout est en trompe-l’oeil, conformément à l’art des rocailleurs à la mode sous Napoléon III.

Un autre vestige du domaine rural, un bâtiment à deux entrées avec tout proche son réservoir… et une vanne d’hydrocarbures qui appartient plutôt au patrimoine industriel…

https://www.martiguesbouge.fr/le-saviez-vous/du-cote-des-archives/figuerolles-mille-et-une-richesses

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