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** Train des Merveilles Rétro : visite de Tende et balade de l’Aigle


Le train des Merveilles Rétro nous a déposés à Tende vers 12h30  : lire Train des Merveilles rétro 1  et Train des Merveilles rétro 2. Cette ville de 2164 habitants en 2014 (seulement 12 h au km2) n’est française que depuis 70 ans et ça se sent ! Je passe à l’office du tourisme pour établir un programme mi-culturel mi-sportif : visite de Tende, tout en montées et descentes, promenade jusqu’à l’Aigle.

Tende et ses merveilles, Chroniques méditerranéennes, vidéo FR3 Méditerranée

Le plan que m’a donné l’office du tourisme n’est pas clair, n’est pas orienté avec le nord vers le haut comme j’en ai l’habitude ; il manque presque tous les escaliers et la même rue qui se prolonge peut changer de nom ou faire une boucle. La carte IGN ci-contre est plus précise avec une dizaine de fontaines figurant sous forme de ronds bleus. Néanmoins, comme je n’ai que le dépliant, je vais tenter de repérer les centres d’intérêt numérotés dans l’ordre du plan.

Visite de Tende

1 – Place de la mairie  la mairie est installée dans la Villa Alpina construite à la fin du siècle dernier  par un passionné de peintures rupestres ; le monument aux morts rappelle que les tendasques étaient italiens jusqu’en 1947

2 – Maison Chianea : une des premières maisons construites vers 1620 par la famille Chianea en dehors de la ville fortifiée. L’entrée est surmontée d’un linteau sculpté

3 – Porte d’Italie ou du Piémont et chapelle de l’Annonciade : une porte en arc brisé qui donne accès à la partie médiévale de la ville ; c’est par là que passaient les muletiers et les marchands qui se rendaient dans le Piémont.

chapelle Annonciade photo site par-monts-et-par-vaux.euLa chapelle de l’Annonciade accolée au rempart est un petit édifice composé d’une salle couverte d’une voûte d’arêtes bombée, et d’un toit de lauzes en appentis. Décor peint à fresque de la fin du gothique (vers 1480-1485) , illustrant pour l’essentiel un cycle marial (Visitation, Nativité, Adoration des mages, Fuite en Egypte, Massacre des Innocents…). Le décor est sans doute dû à Giovanni Baleison, peintre originaire de Demonte en Piémont. Selon le ministère de la culture

4 – Rue de France : en raison de l’affluence des muletiers, elle devient sens unique au XVIIe ; de nombreuses maisons sont sculptées d’armoiries ou de sentences. Plusieurs montées portant le même nom – Béatrice Lascaris (née au XIVè) – j’avoue que c’est perturbant pour s’orienter.

La plupart des linteaux gravés se trouvent côté impair de la rue c’est-à-dire qu’ils appartiennent à des maisons donnant sur la vallée, donc plus riches que celles donnant sur la rue et adossées à la colline. Au numéro 131, inscription « IHS » gothique avec fioritures et gland à la partie inférieure et  écus à tête de cheval, forme typiquement italienne. Site archeo-alpi-maritimi.com

Placés ainsi au-dessus des portes, [les sigles] devaient éloigner le diable et les mauvais esprits. Comme le monogramme du Christ IHS ou JHS (de Iesus Hominum Salvator). Tous les linteaux de Tende et la Brigue

5 – Place du Traou : sur la place du Traou les comtes de Tende rendaient la justice. On y trouve une plaque en l’honneur du colonel Maurice Guido, pilote de chasse, intervenu en Russie pendant la seconde guerre mondiale. Sur le mur peint en jaune et rose, la fontaine du Traou à trois robinets annonce sa date de création : 1870.

6 – Place du Ponte ou place de la sectionTB

Construite sur le riou, l’ancienne place du Ponte servait de place du marché. L’ilôt où se situe la fontaine ayant été détruit pendant la 2e guerre, il n’y a plus la galerie de circulation sous les maisons.

Un linteau en schiste noir au n° 1 de la place de la Section TB porte les initiales IHS ; ce serait l’ancienne maison des Lascaris.

Je m’aventure dans la ruelle du Rio Supérieur et descend au bord de l’eau ; et là, surprise, une petite cascade inattendue tout près des maisons.

7 – Collégiale Notre Dame de l’Assomption : absolument gigantesque, surprenante, dans un style qui m’est étranger. Le portail en pierre verte de Tende est achevé en 1562 ; les colonnes à l’antique sont de la Renaissance. On reconnait bien les 12 apôtres sur la frise du linteau.
Les autels latéraux appartiennent aux confréries ; la chapelle de gauche abrite l’entrée du tombeau de certains comtes de Lascaris. Au tympan, les donateurs agenouillés assistent à l’Assomption de la Vierge.
Plusieurs périodes artistiques cohabitent…

8 – Chapelle de l’Annonciation appartenant aux Pénitents Blancs : les Pénitents Blancs y avaient comme mission de donner les soins aux malades en fin de vie.

A l’intérieur, […] au centre un tableau représentant l’Annonciation et, de part et d’autre, des tableaux sur le Massacre des Innocents et l’Ascension du Seigneur sont de style baroque. L’autel en bois polychrome occupe la totalité du mur de chevet et date et date de 1672. de 1704.
La chapelle conserve un orgue classé en 1971 à titre d’objet par les monuments historiques. Le buffet est celui de l’ancien orgue datant de 1672.

Particularité de la région, comme celle-ci, de nombreuses chapelles de Pénitents (ce sont des laïcs) existent dans la vallée de la Roya et sont toujours en activité. Un clocher baroque à bulbe à tuiles vernissées surmonte l’édifice.
Dans l’ancien oratoire, des peintures datant du xve siècle ont été partiellement dégagées. Ewan, mon compagnon de voyage, m’a envoyé une photo de l’intérieur que je n’ai pu voir. D’après sa maman, les fresques sont attribuées au peintre Baleison au XVe siècle.

9 – Chapelle des Pénitents Noirs : Consacrée en 1675, elle enferme un grand nombre de tableaux et d’objets de procession. Comme celle des Pénitents Blancs, elle arbore un clocher à bulbe couvert de tuiles vernissées.

Pour aller au château des Lascaris, il suffit de trouver une ruelle ou un escalier qui monte ! l’arrivée se trouve au niveau du cimetière qui domine la ville.

12 – Ancien château des Lascaris

Du château, il ne reste qu’un pan de mur du donjon : après l’assaut, Louis XIV l’a détruit en 1692 après l’assaut manqué de Cuneo. L’ancienne cour du château devient cimetière au XIXe : y est enterré un des découvreurs des gravures de la vallée des Merveilles. Quelle vue de là haut ! on voit bien que toutes les maisons sont construites en étages autour du château.

Rapide repas dans un bar sur la route principale dite du 16 septembre 1947 ; je me doute bien qu’il s’agit d’un évènement important. Le rattachement de Tende à la France devient officiel le 16 septembre 1947. La nouvelle frontière suit approximativement la ligne de crête, les forts du col de Tende étant annexés par la France.

La promenade de l’aigle

Le sentier botanique de l’Aigle a pour vocation de sensibiliser le public à la beauté et l’extrême diversité du monde végétal spécifique à la moyenne montagne. Il est facile et, même sans chaussure de randonnée, cela est sans risque.

Je descends d’abord au niveau de la Roya et du viaduc du train ; surprise de découvrir une fontaine bien à l’écart du village, entourée de deux petits bancs de pierre. Je déchiffre la gravure : FONS SALUTIS PRO TENDA MCMXIII (1913). Le sentier va longer la voie ferrée dans un sous-bois ; le sentier est encombré de racines apparentes. Après quelques lacets, il arrive à la statue de l’Aigle qui domine le village auquel il fait face. L’Aigle c’est sans doute parce qu’il fait partie de l’emblème de la famille Lascaris.

De là, je comprends bien comment sont étagées les maisons du village autour de son ancien château ; les façades colorées font penser à l’Italie ; sur les pentes des collines, des cultures en banquettes. A défaut de pouvoir m’y rendre, je me régale à regarder la chapelle Saint-Sauveur filmée par un drone, et que je devine au loin.

La descente est un moins facile et offre un regard sur la façade rouge et les arcades de l’hôpital (?). Il reste un panneau d’information sur le sentier botanique, celui du globulaire nain.  Après quelques lacets au-dessus du tunnel ferroviaire, j’arrive en bas du village et rejoins l’avenue Maurice Barucchi, du nom d’un ancien maire de Tende.

Dans un pré, du côté de la rivière, quelques moutons paissent tranquillement. La façade de la médiathèque est aux couleurs jaune et rouge du drapeau de la ville : deux bandes horizontales jaune et rouge avec une aigle bicéphale noire au centre.

Je retrouve le viaduc, rejoins le centre ville en passant par le vieux moulin et une boutique de produits régionaux « pour touristes » mais sans voiture, impossible de se rendre chez un petit producteur.

Image de l’itinéraire en boucle : 2km200, 45 mn déplacement seul (1 h au total), 93 m dénivelée, départ du centre ville ou de la gare. Il est également possible de faire l’aller-retour par le même sentier.

13 – Musée des Merveilles

La dame de l’office de tourisme m’offre la possibilité d’entrer dans le musée des Merveilles quelques minutes (il est trop tard pour le visiter en entier), juste pour me donner envie de le visiter la prochaine fois.

10 – Place Antoine Balarello, 11 – Cuisine militaire, 14 – Chapelle Saint-Sauveur : à voir la prochaine fois !

Un site incontournable avec nombreuses photos, Aux photos de la Roya, site personnel d’O. Koot

Le programme découverte de Tende, sur une demie-journée, par le train des Merveille rétro, peut comporter un repas au restaurant ou dans une brasserie, une visite (le vieux Tende ou le musée des Merveilles) et une balade à pied (l’Aigle ou la chapelle Saint-Sauveur).

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