3. Nous terminons par le momunent expiatoire dressé en souvenir du 8 septembre 1592.
Un chef de guerre protestant, le baron des Adrets, précipita la statue du haut rocher, 100 mètres plus bas. Elle resta intacte, avec seulement une phalange brisée à la main droite. Une source jaillit au point de chute. Des miracles s’ensuivirent et des ex-voto furent dédiés à Notre-Dame de Beauregard. Ils sont exposés dans le monastère. Histoire et patrimoine
J’avais prévu de rentrer par les ruines du castrum de Urgone, possédé par tous les souverains régnant sur la Provence ; il était inclus dans la dot de la fille du roi René 1er d’Anjou, Yolande qui s’est mariée en 1445 à son cousin le comte de Vaudémont [ndlr : mais pas encore de Guise…] ; comme le dernier prince de Vaudémont descend des ducs de Guise, le château est communément appelé château du duc de Guise.

Finalement nous descendrons par le chemin des oratoires du 5e au 1er avec deux absents. Quatre de ces oratoires figurent sur le cadastre napoléonien mais il y en avait 5 à l’origine, élevés au début du XVIe siècle. Ils font partie des plus anciens des Bouches-du-Rhône avec celui du Plan à Peyrolles ou ceux de la Sainte-Baume. 500 ans d’âge, soyons indulgents quant à leur état.
Les marches sont bien mal entretenues et le terrain caillouteux nécessite notre attention. En levant les yeux, un mur de l’oppidum apparait nettement.
Le cinquième oratoire, une simple croix de métal, remplace l’ancien ; il y a quelques années, le socle était encore en pierre de taille d’origine. Il s’agissait peut-être de la Descente du Saint-Esprit cité par Charles Baussan, La Croix, 10 août 1947, Les oratoires de Provence, p. 3/4.
Le quatrième oratoire des Saints Innocents et fuite en Egypte, dont je donne le sens car le latin me semble incorrect : Viens, Hérode, pour Jésus, les Innocents vont mourir en martyrs. Rappel d’un épisode de l’histoire ; les grands prêtres et les scribes du peuple juif ont annoncé la naissance à Bethléem du « roi des Juifs » ; Hérode, craignant un futur rival, ordonne la mise à mort de tous les jeunes enfants mâles. Deux bas-reliefs occupent le fond de la niche : celui du haut, le plus important, serait le Massacre des Innocents, celui du bas, la Fuite en Egypte.
Le troisième à la gloire de Jésus et Marie est gravé sous la voûte : Hoc opus fecerunt fieri Amedeus Roverely et aleata De Urgone Anno Domini 1516 [ndlr : latin corrigé grâce au document de Frequence Sud] confirme la date. La niche est encadrée de deux piliers : celui de droite est remarquablement ouvragé. Au centre un blason porte les lettres A et R sans doute les initiales du sculpteur, au bas une coquille, symbole des pèlerins se rendant à Beauregard [ndlr : la coquille n’est pas uniquement associée aux pélerins de Saint-Jacques de Compostelle]. En haut, sous la dalle supportant la niche une tête (?), un motif allégorique symbolisant le soleil et une feuille d’acanthe (?). À l’intérieur de la niche, un bas-relief représente deux (quatre ?) personnes dont les têtes ont été mutilées. Deux belles figurent d’anges (?) animent le fronton supérieur.
Depuis le 22 juillet 1935, ce monument est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.
Monjoies et oratoires, Pierre Irigoin, Bulletin monumental, 1935, 94-2. Ville d’Orgon, histoire et patrimoine
Le second Oratoire de la Visitation, a disparu .
Le premier, l’Oratoire de l’Annonciation est adossé au mur de soutènement d’un verger d’oliviers. C’est une construction massive, en pierre de taille avec toit formé d’une dalle légèrement cintrée surmontée d’une croix métallique. Son socle bas supporte une grande niche au fond de laquelle une sculpture très mutilée représente la Vierge et l’Ange. Fréquence sud
1515 : Un jour, une pluie diluvienne tomba sur Orgon. De véritables torrents se précipitèrent du haut de la montagne et vinrent battre avec furie les remparts de la ville. Les remparts sécroulèrent avec fracas et tombèrent sur les maisons voisines qui s’abattirent avec les débris des remparts sur le premier oratoire. On le crut totalement écrasé. Mais, chose incroyable, quand le déblaiement fut fait, l’oratoire apparut debout, tel qu’il était avant le désastre, sans fentes ni crevasses, en un mot, dans un merveilleux état de conservation. Annales du pays, 1515, rapporté par Amable Colomb dans une notice de 1877.
[Vers page 4 : Orgon et le vieux village]










