Le pont-aqueduc romain du Tholonet


[Visite du 23 octobre 2024] Désormais balisée rouge du chemin de la Paroisse au pont-aqueduc romain, la randonnée est ici parcourue en sens inverse de celui de 2021, avec des difficultés ressenties différemment, une incursion vers la Petite Mer et un retour par le raccourci de Doudon.

Nous passons devant le parc du château et ses 160 platanes centenaires. Puis c’est la montée rocheuse qui, sur la gauche, abrite encore quelques morceaux de l’aqueduc romain. Sacré contraste avec la descente piégeuse et glissante en sous-bois humide, vers la rivière. Le laurier-tin intéresse Anne.

Nous longeons le canal de dérivation côté rive droite de la rivière jusqu’aux martelières. Au delà, rejoindre le vieux barrage de la Petite Mer serait risqué sans être accompagné.

Voir la vidéo : En route vers la Petite Mer avec Bernard S. (SCP) et France 3

Construit au cours du XIXe siècle, il [ce seuil] permet encore aujourd’hui d’alimenter en eau les douves du château par un canal qui a sa prise au niveau de ce seuil. Les martelières permettent de détourner l’eau vers un canal ; une fois les vannes fermées, il peut aussi servir de réservoir. L’ancien canal construit à l’époque des Jarente (XVe siècle) n’étant pas assez haut pour alimenter la roue à aube de la marbrerie, c’est Alexandre Galliffet, passionné d’hydraulique, qui entreprit ce nouvel aménagement comprenant le seuil équipé de huit vannes martelières et un long canal qui traverse l’aqueduc romain. N°41–mars 2018–Lettre d’information Patrimoines en Paca –DRAC / MET9

Après le passage de la rivière sur trois grosses pierres bien placées, remonter par la piste vers le nouvel aqueduc de Doudon nous semblera bien long et avec peu d’intérêt. Les plus jeunes pourront grimper en haut de la pile du pont pour voir l’eau circuler.

Descente rocheuse désagréable vers le Tholonet. Au total le parcours ne fait pas plus de 5km et moins de 2h de déplacement : 4km400, 1h35 déplacement seul (2h20 au total), 123m dénivelée (+243, -243) ; le reste du temps, ce seront les photos et les échanges. Télécharger la trace

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La campagne aixoise à deux pas du centre ville


Une bonne idée d’Anne qui emmène Domi, Majo et moi sur une de ses boucles quotidiennes ; elle convient aux marcheurs, coureurs, promeneurs qui veulent maintenir une activité physique, à deux pas de la ville, sans prendre leur voiture ; on peut donc se rendre en bus au départ du rond-point d’Eguilles (AixPress terminus) ; à nous les routes tranquilles ou les petits sentiers. Trouver une boucle en campagne aixoise est un exercice très difficile.

arbre tentaculaire

Au rond-point d’Eguilles, nous prenons le chemin du Pont Rout (pont Rout = rompu, est-ce le pont sur le ruisseau de Bougerelle ?) puis celui de Fontfiguières (de Font = source, et Figuière = lieu couvert de figues) qui longe la voie ferrée en montant. Dans son prolongement, le chemin de la Pierre de Feu nous offre un beau spécimen d’arbre tentaculaire peu avant le chemin aurélien où passait la voie romaine, qui suit grossièrement la route d’Aix à Salon.

La Via Aurelia fut plusieurs fois prolongée. Ainsi, en 109 avant J-C, le consul Æmilius la prolongea jusqu’en Ligurie, la voie passant par Genua (Gênes).
Après sa victoire sur les peuples des Alpes du sud, l’empereur Auguste continua cette route, à partir de 6 avant J.-C. jusqu’à Arelate / Arles : c’est la via Julia Augusta. Grâce à la totalité de la voie, Jules César a pu se rendre de Rome à Arles avec son escorte en 8 jours.

halte ferroviaire Pey Blanc
pylône camouflé

Nous circulons le long des vignes jusqu’à l’ancienne halte de chemin de fer où se trouve un passage à niveau non gardé avec un pylône joliment camouflé. Mais le train Lyon-Marseille par les Alpes peut encore passer.

Traversée de la route et descente par le chemin de Granet brusquement interrompu par un panneau d’accès interdit aux véhicules et piétons ; simple limite de parcelles, il dessert quelques maisons : nous l’empruntons cependant pour rejoindre le chemin des Plaideurs.

Le long chemin des Plaideurs, autrefois, permettait aux justiciables d’Eguilles d’aller à pied jusque chez le juge de paix à Aix ; la Constitution de 1790 veut qu’il y ait un juge de paix dans chaque arrondissement. D’après le cadastre, il est toujours ininterrompu entre les Granettes et Aix-Saint-Mitre ; et pourtant, sur le terrain, il est barré de chaque côté du golf pour qu’on ne se prenne pas une balle dans la tête. Quel dommage de n’avoir su préserver ce charmant sentier de promenade…
Pour les habitants de Puyloubier, le juge de paix siégeait à Vauvenargues et le chemin des plaideurs traversait la montagne Sainte-Victoire : pas étonnant que les plaideurs trouvaient parfois un arrangement avant l’arrivée au col ou qu’ils renonçaient à la justice des hommes…

bastide et colombier
vignes

De nombreuses bastides ont été construites dans ce quartier par des bourgeois d’Aix au XVIII ou XIXe : les bastides Ravanas, Parron, Vitally et son colombier, Cazelle, Bougerelle,… entre champs et vignes (cadastre napoléonien sections K6 à K8). Par un sentier d’exploitation assez fréquenté, nous rejoignons la route de Berre. Par l’allée de Ravanas, que nous coupons par un sentier zigzagant dans un futur chantier de construction, nous finissons entre les résidences pour retrouver notre parking.

Boucle courte, sans doute susceptible de surprises au fur et à mesure des nouvelles constructions ou changement de propriétaires, elle reste un bon choix aussi près de la ville. Je la referai volontiers.

image itinéraire St-Mitre Plaideurs

image de l’itinéraire 6km200, 51m dénivelée (+81,-81), 2h
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De la glacière à la chapelle Saint-Pancrace de Puyloubier


Tout a commencé lorsque, en étudiant le cadastre napoléonien de Puyloubier (= colline des loups), je repère un petit cercle marqué ‘glacière’ dans le bois de la Glacière ; je n’ai rien vu lorsque j’ai parcouru le sentier vigneron qui passe pourtant bien près. André m’envoie une photo aérienne sur laquelle il l’a repérée. J’en profite donc pour ajouter quelques points d’intérêt.

Nous partons de la cave des vignerons, passons devant le lavoir communal, le parking des Vertus et descendons le chemin un peu boueux menant au vieil oratoire Saint-Roch. Nous longeons le bois jusqu’à être à l’aplomb de la glacière dont on aperçoit les ruines depuis le chemin.

Une construction couverte en ogive pourrait être une ancienne source ; nous avons été surpris de l’humidité présente partout : beaucoup de puits, ruisseaux, citernes, lavoirs témoignent de ce passé hydraulique.

Bien que proche de celui-ci, la glacière n’est pas si facile d’accès : terrain embroussaillé, raide et glissant, bois mort au sol, il faut grimper tout en passant au dessus des obstacles. Murs épais, toiture écroulée, 5 m de diamètre intérieur ; on devine cependant l’entrée par laquelle on chargeait la glace à rafraîchir l’hiver ; l’intérieur est comblé et colonisé par une végétation humide. Où étaient le(s) bassin(s) de congélation ? devant la glacière ou près de la source du domaine la Tour ? A l’arrière côté vallon, à l’accès un peu risqué (c’est André qui a pris le risque !) se trouve probablement l’évacuation des eaux de fonte.

Une glacière est une construction souterraine, couverte, dans laquelle on accumule de la glace que l’on a fait geler l’hiver dans des bassins, pour la récupérer l’été ; au XVIIe, petit âge glaciaire selon Le Roy Ladurie, c’était encore possible même à faible altitude. La glace est transportée sur des charrettes jusqu’au lieu de débite. Ceux qui sont assez riches paient un impôt sur la parcelle où elle est construite.

Puyloubier n’est pas indiqué dans les actes notariés étudiés par Jean Proust dans Développement des glacières provençales au XVIIe siècle et la glacière de Pélissanne, Actes de la première rencontre internationale sur le commerce et l’artisanat de la glace, Brignoles, 1994, ce qui nous prive de sa datation. La majorité des actes concernent les bourgeois, marchands et hôteliers. Comme celle de Puyloubier est en ruine en 1826, on peut supposer qu’elle date du XVIIIe et qu’elle a été construite par le propriétaire précédant Louis Camoin, de Marseille.

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