** Les trompes du Faï, l’abbaye de Clausonne, le lac du Peyssier


Lever 5h30 ; départ 6h30 : j’ai rendez-vous à 7h30 sur le parking de co-voiturage à la sortie de l’autoroute à Manosque. C’est Yves ensuite qui conduit son petit groupe jusqu’au Saix1, petite commune des Hautes-Alpes. Il nous a proposé une partie de geocaching, les gorges du Gouravour2, la découverte sonore des trompes du Faï3 (se prononce Faille, quelquefois Fa-i) l’abbaye de Clausonne, et un lac après un peu plus de 400m de dénivelé. Je ne pouvais pas refuser. Ce circuit fait partie du nouveau topoguide de la communauté de communes du Buëch-Devoluy.

A l’entrée de l’Espace Naturel Sensible, les gorges de Gouravour ressemblent un peu à celles de Saint-Pierre (Beauvezer, 04) par leur étroitesse et leur hauteur ; le panorama géologique tourmenté est impressionnant avec des strates fortement inclinées. Cette route départementale mène à la ferme du Faï. Un pont sur le torrent a remplacé la passerelle de béton qui gît dans l’eau. Une succession de cuvettes naturelles remplies d’eau s’échelonnent dans la descente du cours d’eau : la baignade sera pour le retour. Montée raide sur du béton pour faciliter la conduite des 4×4  ; les premières difficultés apparaissent : Daniel joue le rôle de coach sportif avec conviction et bienveillance.
Sur cette première partie du « sentier des arts naturels », une première œuvre de land art posée sur le talus à droite passe inaperçue mais dans l’autre sens, c’est un cheval (merci Daniel pour ton œil aiguisé). Ces œuvres d’art en bois ont été créées lors d’une résidence d’artistes il y a plusieurs années mais résistent bien aux intempéries .

Festi Faï de 2014

Après deux virages en épingle s’annonce le centre d’accueil international du Faï qui accueille d’avril à octobre des chantiers internationaux de jeunes qui, entre autres travaux, font revivre la vie d’autrefois comme la distillation de la lavande sauvage, pour appréhender ce qu’a pu être la vie autarcique d’une petite exploitation de montagne aux siècles passés.
Mais le plus curieux, dans cet endroit situé au fond d’un cirque fermé, ce sont les trompes du Faï posées dans l’herbe qui amplifient la musique qu’on y envoie : un impressionnant « orgue naturel » a été réalisé, ensemble musical monumental qui utilise les falaises et, par un effet de cathédrale emplit toute la vallée, « fait chanter la montagne » tous les 17 août. Le son revient en écho 2.3 s après en rencontrant la falaise de la Plane. La plus grande trompe – celle des graves – a 9 m d’envergure ; le plateau, c’est le meilleur point d’écoute du cirque : le moindre son y est décuplé en 4 échos parfaits, dont le dernier s’arrête aussi net qu’un instrument ou qu’un disque : les sons s’annulent comme si on avait appuyé sur un interrupteur ! Pour nous ça restera théorique : pas de son, ni à l’aller ni au retour, il faudra revenir en juillet ou en août.

Face à une falaise parabolique de 2km dotée d’un écho naturel hors-du-commun, trois “trompes” [ndlr : Inaugurées en 1994, rénovées en 2013] ou amplificateurs hors-normes de ces répercussions trônent, perchées à 1000m d’altitude au-dessus du village du Saix au cœur des Hautes-Alpes.
[…] Pierre Jacques, un des pères fondateurs, nous explique que plus le rythme de la musique diffusée va être lent, les notes bien détachées et la partition simple, plus l’effet sera profond et jouera avec nos émotions.[…] les trompes restent des instruments imprévisibles, sans règles, dont la qualité sonore varie également avec le temps et la température qu’il fait. Les trompes du Faï

Quelques essais avec plusieurs morceaux (dont l’Ave Maria)

Nous continuons jusqu’au croisement vers l’abbaye chalaisienne de Clausonne, perdue dans la forêt. Elle avait été annoncée par une Vierge installée dans le creux de la paroi rocheuse. En 1817 la commune de Clausonne comptait encore une dizaine de maisons habitées.
Une aire de repos nous accueille à l’endroit de l’ancien moulin – qui a fait fonctionner une scierie – et de la première carrière de pierres ayant servi à l’élévation du chœur de l’abbatiale. Ne le connaissant, nous n’avons pas emprunté vers la droite, un sentier buissonnier récemment aménagé remontant vers l’abbaye par une passerelle de bois. Ce cheminement ombragé, se termine en calade par une mosaïque illustrant le nombre d’or.

À l’origine, le nombre d’or est un ratio, un rapport qui se décline et se transpose par des formes géométriques […]. Ces formes se retrouvent partout autour de nous dans la nature. Le nombre d’or est une proportion sur laquelle s’appuient différents artistes pour la création de leurs œuvres que ce soit sous forme d’art, de peinture, de photographie, de musique et d’architecture […]. Plusieurs règles de proportion représentant le nombre d’or, ont été établies avec le temps, dont la spirale de Fibonacci, […]. idinterdesign.ca

En 2021, les membres de l’association les Amis de l’abbaye de Clausonne ont particulièrement travaillé à l’installation d’un panneau en verre avec une perspective d’élévation de l’abbaye du XIIe siècle (photo Le Dauphiné, 23 mai 2022). Ainsi on s’aperçoit qu’à la révolution, le bâtiment avait bien « maigri », plusieurs fois détruit au cours de son histoire.

Nous rejoignons l’abbaye sur le pont du torrent de Péguière. Dans le premier bâtiment technique, l’association la « Volière aux Pianos » a installé un piano à queue sous la charpente recouvrant le chœur de l’abbatiale. Bien qu’à disposition de toutes les personnes souhaitant faire vibrer les vestiges de mélodies impromptues, personne n’a osé l’ouvrir.

C’est l’évêque de Malissol venu de Gap en visite épiscopale, qui, trouvant ses vestiges, lance sa reconstruction. Il bouche le transept et partage l’abbaye en deux. Le chœur devient l’église paroissiale de Clausonne et la nef, une ferme, avec son étable, son habitation, son grenier à foin et sa grange. […] Elle possède […] une cloche, fondue en 1708 qui est aujourd’hui exposée en l’église du Saix. Alpes et Midi, 11/08/2016

Abbaye de Clausonne vidéo Vimeo sur inscription (Bruno Faure)
Clausonne en images, association des Amis de Clausonne

Continuer la lecture de ** Les trompes du Faï, l’abbaye de Clausonne, le lac du Peyssier

Entre collines et Touloubre


Une promenade inédite sur une idée d’André, dans la commune de Cornillon-Confoux, le long de la Touloubre ; avant d’arriver sur le parking, nous sommes passés devant le moulin de Bonfillon qui récupérait autrefois les eaux de la rivière par un canal : il accueille aujourd’hui les touristes dans un cadre somptueux. Après avoir traversé la rivière, nous nous sommes garés à l’entrée du chemin des Costes, au croisement avec la route des Ponteaux mais bien de place ; un parking plus grand se trouve dans le centre ville à l’entrée du chemin de Lou Pous nau.

A l’ouest et au sud-ouest, les collines de Cornillon-Confoux dominent la Touloubre jusqu’à son embouchure dans l’étang de Berre à Saint-Chamas ;  par endroits, les calcaires et les lits marneux et gréseux sont bien visibles : ils ont favorisé l’installation d’un habitat troglodytique que nous verrons plus loin. Longer la Touloubre sur ce chemin ombragé est un régal. C’est la première partie d’un nouveau parcours « Entre pierres et eau » présenté par le maire dans le bulletin municipal de juin 2021. Nous nous rapprochons de la rivière jusqu’au pont de Galonne : c’est là que le canal des Faïsses se déverse. La rivière est assez houleuse. Un aménagement en béton dans la rivière sert probablement à retenir les déchets entraînés par les eaux notamment en cas de crue.

Parvenus à un vaste abri troglodytique, nous nous éloignons de la rivière. Un premier mur ferme l’abri sur sa longueur, formant un enclos pour des animaux. Je sais qu’il y avait un berger début XIXe dans ce quartier du Pont de Rau : LIONS Joseph. Un peu plus loin, derrière d’autres murs plus hauts et plus épais, sans doute une maison en ruine.

Par un ancien chemin grossièrement pavé à l’ancienne, nous cheminons sur un étroit sentier forestier qui traversait autrefois les exploitations d’oliviers et de vignes. C’est un premier apié que nous découvrons mais il faut penser à se retourner. Il est installé dans le mur d’enceinte d’un bâtiment rural ruiné.

L’apié est un rucher rustique, dans un mur exposé au sud, dans des petites niches dans lesquelles on plaçait les ruches à l’abri du vent. Exposé au sud, la chaleur du jour était restituée la nuit. Dans beaucoup d’autres contrées les cultivateurs ont donné comme logement aux abeilles une enveloppe de forme arrondie, souvent pointue vers le haut, parfois de forme basse, et fabriquée soit avec de la paille de seigle, soit avec des branches flexibles d’osier entrelacées. Lire Les apiés, murs à abeilles ou bruscs

Un peu plus loin, une cabane de pierre sèche adossée à la falaise puis un puits ; il y a donc une habitation pas loin ; en effet, elle est précédée d’un long mur à abeilles de 14 cellules. Suivre le panneau qui vous mène en hauteur sur la vieille ferme Bourbon qui daterait du XIVeet que la commune a acquise. La Gazette de Cornillon, mars 2021

Continuer la lecture de Entre collines et Touloubre

Le château de Cadenet en quelques photos


En attendant l’article complet, quelques photos géolocalisées pour découvrir un site qui enchantera petits et grands : souterrains, habitat troglodyte, fossiles, ruines du château,…

Quand la carte est ouverte, un clic sur une icône rouge affiche la miniature, un clic sur la miniature montre la photo en grand. Le tracé violet représente mon parcours.