La Ciotat, le parc du Mugel, le sémaphore


Une belle rando qui commencera par deux apartés : le parc du Mugel et son promontoire, la chapelle Notre-Dame de la Garde ; ensuite ce sera l’ascension jusqu’au sémaphore du Bec de l’Aigle.

Nous sommes parties tôt. Alors que nous cherchons un parking, une habitante nous avertit qu’il va y avoir plein de monde aujourd’hui : la Ciotat fête « il était une fois 1720 », date anniversaire tragique qui vit arriver au port de Marseille le Grand Saint-Antoine porteur de la peste. La Ciotat serait une des rares villes proches à avoir été épargnée.
Parc du MugelFontaine au parc du MugelNous nous garons au parking du parc du Mugel qui sera notre première découverte (attention aux heures d’ouverture et fermeture) ; un parc botanique bien à l’abri du vent grâce à la protection du Bec de l’Aigle, entrecoupé de chemins qui dévoilent des fleurs exotiques (cactus, bambous, etc) une fontaine, un jardin en contre-bas, des massifs de fleurs.

La grande originalité de ce site tient à la roche rosée, appelée poudingues […]. Dure et imperméable, elle constitue un véritable impluvium. Elle a permis la construction des calades qui récupèrent les eaux de pluie et les acheminent vers de profonds bassins. Grâce à cette eau, une prodigieuse et luxuriante végétation prospère. Extrait du site de la commune

Poudingue dans le parc du MugelL'ombre du rocher de poudingue au point de vueNous décidons de profiter d’un panorama à 82 mètres à pic au dessus de la mer. Un escalier de galets abîmé par endroits, nous y mène ; là on comprend ce qu’est le poudingue, et ça fait parfois peur : de hauts rochers nous dominent, l’érosion parfois a creusé des voûtes qui surplombent le sentier. Tombera, tombera pas ?
Notre Dame de la GardeSilhouette du Terre-NeuveAprès cet aller-retour, nous traversons le quartier de Figuerolles et ses belles propriétés, tournant à gauche pour rejoindre la chapelle Notre-Dame de la Garde. Un beau panorama sur l’île Verte et les Trois-Secs ; comme lors de ma première visite, c’est le museau d’un chien (un Terre-Neuve ?) que j’identifie. Au loin les Trois-Secs, un drôle de nom pour trois éminences rocheuses dont la plus spectaculaire, la plus étrange, le cap de l’Aigle, doit se voir depuis la mer pour expliquer son nom : les Trois-Secs dont le bec de l'AigleBec énorme, il semble plonger vers les flots pour y saisir une proie… (George Sand). Composés d’une majorité de galets siliceux de grès rouge, de quelques galets siliceux de quartzite gris foncé et de rares galets de calcaire dispersés, de différentes provenances. Le tout est lié par un ciment gréseux d’une dureté remarquable. Extrait du site du musée ciotadin

Porche de la chapelle Notre Dame de la GardeJuste après la révolution, les marins avaient adressé une pétition pour éviter que la chapelle ne soit vendue comme bien national. Elle revient à la paroisse en 1864, date à laquelle est construit le porche. Vous trouverez un complément d’information dans l’article de Notre dame de la garde au sémaphore du Bec de l’Aigle en passant par Sainte-Frétouse.
les Trois-Secs dont le bec de l'AigleAprès ce second aller-retour, nous sortons du quartier de Figuerolles, toujours en montant, apercevons la propriété de Sainte-Frétouse accessible facilement par un sentier aménagé, passons devant la propriété de l’acteur Michel Simon. Commence alors la montée plutôt douce vers le sommet de la falaise ;Bouquet de bruyères en contre-bas la carrière de la vigie au fond de laquelle sinue une petite route menant à une maison isolée. Tout le vallon, parcouru de nombreuses restanques restaurées, se teinte des touches bleues de la bruyère.

Vue sur les calanques de MarseilleA mi-pente, Majo repère des arbouses de teinte orangée à rouge. Elle en cueille une bien rouge que je déguste avec plaisir. Parvenue au sommet, nous nous installons face à la mer. 320 m au dessus de la mer, les calanques de Marseille comme décor de pique-nique.

L'abeille symbole de Laguiole C’est l’occasion de testtester mon couteau de randonneur Laguiole. Il faut bien se mettre d’accord sur ce que l’on attend d’un couteau. Il y a bien longtemps que je n’emporte plus en randonnée mon couteau multifonctions, trop lourd et dont les lames sont difficiles à sortir. Un couteau qui coupe très bien le bagelLe couteau est selon moi un outil passe-partout : couper le saucisson, ouvrir un sachet scellé, déterrer une plante avec sa racine, couper une liane, tailler un bâton, sculpter… celui là, je l’ai bien en main, il est léger, livré dans un étui dont je ne me sers pas mais qui peut être attaché à la ceinture. Le fusil aiguiseur est-il tombé de son étui ? toujours est-il que je ne l’ai pas retrouvé ; sans doute est-il préférable de ne pas l’emporter en randonnée. Avec son manche en bois exotique 22 cm (12cm fermé – standard Laguiole) et sa lame en acier inoxydable, il a de l’allure même s’il en existe de bien plus beaux, de ceux que l’on est fier de posséder, de vrais bijous comme la collection Guilloché. En randonnée, celui que j’ai testé est d’un bon rapport qualité / prix avec ce petit plus lié à la réputation de la marque. J’ai appris à faire la différence entre les vrais et les imitations le jour où j’ai visité la production des artisans à Laguiole même. Le savoir-faire français est incontestable et nous pouvons en être fier. Le couteau sur la boutique officielle

Album de photos- rando-passion

Panoramique depuis le sémaphore

Après le repas et les exercices habituels d’identification des îles et des calanques, nous repartons vers la Grande Tête dont nous frôlons le sommet. Commence ensuite une longue descente, douce et droite, sur une piste très caillouteuse, jusqu’aux ruines de la chapelle Sainte-Croix. Ruines de Sainte-CroixLa plus ancienne de la commune, vendue elle aussi comme bien national au moment de la révolution, la chapelle a servi de vigie avant que le sémaphore ne soit construit. Un ermite, qui jouait le rôle de guetteur, disposait de deux pièces et d’une cour. Bien plus tard, elle a été vendue et a servi de cabanon. Il ne reste rien de la dizaine d’oratoires qui jalonnaient le parcours qui menait jusqu’à elle.

Danses folkloriquesVieux gréements au portLe chemin de Sainte-Croix se transforme en rue extrêmement pentue ; en un rien de temps, nous arrivons dans le centre ville où la fête bat son plein ; nous croisons des personnages en costume d’époque, troubadours, pirates, marins, paysans. Nous assistons à quelques travaux d’artisanat tandis qu’un combat sur mer ponctue la vie reconstituée du XVIIIè. Nous n’avons pas toujours vu de lien direct avec la peste de 1720 mais il faut reconnaître que la ville est bien animée et que c’est une occasion unique pour les commerçants de faire connaitre leurs produits. Majo est restée un moment face au troubadour habillé de velours et chaussé de poulaines, qui produisait  des cris d’oiseaux avec un sifflet rossignol ; en variant le souffle, la position de la langue et des lèvres, il est possible de faire vibrer une membrane humidifiée et de produire des cris d’oiseaux. Pas sûr que mon amie Majo parvienne à reproduire ces tirelis ou ces trilles…

Festival historique La Ciotat il était une fois

Il est temps de rentrer. Gérard était dans les parages également. Régalez vous avec ses photos ! Une traversée de La Ciotat à Cassis, La Grotte des Émigrés, Falaises Soubeyranes, la Ciotat, de La Ciotat à Cassis par les crêtes

la ciotat traceImage de l’itinéraire 13km 4h20 déplacement 7h45 au total (avec pique-nique et fête) 331m dénivelée (+797m -797m)

Utilitaires iPhone pour randonneurs


Voici une sélection d’testapplications, accessoires et utilitaires que j’ai testés sur mon smartphone ; ils me servent durant les randonnées et après, pour écrire les articles de mon blog. Mon Iphone n’est pas un outil de travail mais un outil de loisirs.

Iphigénie : la carte de France par l’IGN ; chaque service proposé est payant ; l’accès à la cartographie de toute la France se fait par abonnement annuel (14€) que certains habitués aux applications gratuites, trouvent coûteux mais pour un randonneur français rien ne remplace ce fonds cartographique. Evidemment cela ne fonctionne que si l’on est connecté au réseau : il est donc conseillé de mettre en cache la (les) tuile(s) dont on a besoin avant de se rendre dans une zone de montagne, ou dans un endroit reculé : dans ce dernier cas, le choix de l’opérateur téléphonique prend toute son importance.
Il est possible d’enregistrer sa trace (module payant Vmax environ 5,50 €), la récupérer sur son micro pour l’afficher ; on peut également afficher chaque photo sur la carte à l’emplacement où elle a été prise, ce qui est fort utile pour ceux qui veulent illustrer un blog de randonnées. Par contre, je ne trouve pas très intuitif les icônes permettant d’accéder aux différentes fonctionnalités  : elles nécessiteront un effort d’appropriation par l’aide en ligne.

SityTrail : application qui concurrence IphiGénie. Ne la connaissant pas, je cite les informations communiquées par un internaute fidèle qui a laissé un commentaire :
– abonnement annuel de 20 € à l’IGN
– import d’itinéraires en GPX, itinéraires récupérés sur internet ou construit
– suivi de l’itinéraire importé en temps réel
Recommandation : économiser la batterie ou en apporter une de secours.

MétéoFrance : indispensable pour connaitre un à deux jours à l’avance, la météo de l’endroit choisi pour votre prochaine randonnée. En ajoutant la commune de votre prochaine randonnée dans vos favoris, vous surveillerez l’évolution de la météo. Il est des cas où la météo fonctionne mal, c’est quand vous allez en montagne : ne pas oublier que météo France vous communique la météo de la commune. Par exemple, pour la Sainte-Baume en hiver, s’il a neigé et que plusieurs jours de mistral  ont suivi, ne vous fiez pas à la météo de Plan d’Aups ! C’est comme ça que j’ai découvert le vallon des cèdres sous la neige !

iSundial : un utilitaire léger, simple, esthétique, qui vous donne l’heure solaire de l’endroit où vous êtes. Une maxime tirée au hasard s’affiche : cela fait toujours l’objet d’échanges quand on est plusieurs à la découvrir. Je m’en sers pour le plaisir, pour vérifier l’exactitude d’un cadran solaire, ou l’hiver pour avoir l’heure au zénith, c’est à dire l’heure où la température est la plus favorable pour prendre mon pique-nique.
En mettant l’iPhone au format paysage, les calculs intermédiaires expliquent comment on arrive au résultat ;  chaque correction se fait en moins (on le devine, ce n’est pas explicite), et les calculs sont arrondis si bien que vous pouvez avoir l’impression d’une erreur. L’auteur répond rapidement à vos demandes d’assistance, j’ai pu le vérifier.
Une suggestion : afficher les secondes et n’arrondir que sur la dernière ligne.

Heure solaire vraie = Heure Légale-(heure été/hiver)-(longitude)-(équation du temps)
Exemple pour Saint-Martin les Eaux (04), le 1er décembre 2013, 11h54 à ma montre :

11:54
– (1:00)
10:54
– (-0:22:56)
11:16:56
– (-0:10:57) =
11:27:5311:28

clés de forêt : reconnaître un arbre quand on est devant, qu’on a trouvé une feuille ou un fruit. Cette application de l’ONF, facile à utiliser n’identifie que les principales espèces en France.

wildflora : un guide d’identification des fleurs (payant 9€ environ) à partir de la couleur, la forme de la fleur et de la feuille ; quand on ne sait pas, on peut choisir ‘non défini’ pour élargir la recherche. Ensuite votre sélection s’affiche avec les photos des fleurs. Personnellement peu douée en botanique, j’ai encore du mal à avoir des certitudes mais je peux alors vérifier dans un guide sur les fleurs.

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Les moulins de Fontvieille


Je teste aujourd’hui un circuit décrit dans le livret de la collection testLes plus belles balades & randonnées en France, à la campagne, Coll., Glénat, 2013 – 5€. J’avais été fortement impressionnée par les promesses de ce guide mais déçue par la première balade sur le terrain le jas d’Estelle et celui de Simon ; aujourd’hui je découvre celle des moulins de Fontvieille1, dont je connais une partie des centres d’intérêt.

J’ai choisi de me garer sur un parking public près du château de Montauban ; j’aurais pu choisir celui qui est à l’intérieur du château mais n’ai pas trop aimé la contrainte de l’heure de fermeture (17h30 en hiver et 19h en été). Le circuit Daudet longe le mur de pierres du château par une voie charretière (borne 7), romaine assurément, sur laquelle on reconnait nettement le passage des chariots transportant les pierres ou le blé. A ne pas confondre avec une voie à ornières qui peut être comparée à des rails de tram : le guidage des roues des chariots se fait au moyen de rainures que l’on a taillées dans le sol rocheux (un bel exemplaire se trouve à Pélissanne). La coquille Saint-Jacques du panneau rappelle que le chemin de Saint-Jacques de Compostelle passe par ici ; quelques points numérotés du parcours Daudet signalent des points d’intérêt (borne avec un numéro et le symbole d’un moulin) dont je n’ai pas le descriptif ; par exemple la borne 8 est placée près d’un canal d’irrigation. L’office du tourisme, que je remercie vivement, a accepté de me donner quelques indications sur ce parcours qui n’est pas encore édité officiellement. Je vous en dévoile quelques unes.

La piste forestière monte progressivement sur les crêtes en traversant une forêt de pins assez clairsemée. De multiples chemins de traverse sont autant d’erreurs possibles mais le guide précise bien la couleur du balisage qu’il faut bien chercher parfois. Au sommet, le point de vue annoncé n’est pas très spectaculaire ; à la citerne, je tourne à droite comme indiqué et traverse une première oliveraie. Là où il peut y avoir confusion c’est quand l’auteur écrit …elle coupe une autre piste puis longe une seconde oliveraie à droite ; si l’oliveraie est à droite, il faut tourner à gauche ; peu importe la piste que vous prendrez, les deux chemins mènent au même endroit. Presque toutes les olives noires des champs d’oliviers ont été ramassées ; grimpés sur un escarasson, quelques travailleurs terminent la cueillette à la main.

A la descente, au niveau du canal, la piste longe la route en larges zigzags ; au carrefour de pistes, je rejoins la route en traversant un petit pont sur lequel sont peints des traces de balisage. Après quelques centaines de mètres sur la route, l’aqueduc romain, plutôt les deux aqueducs romains, offrent une belle ligne de vestiges : des morceaux de piliers, le radier, des arches écroulées ou encore en place. En le suivant sur la droite, j’arrive dans le radier, entouré de deux piédroits gardant les traces d’escoude à l’endroit de la pierre percée. Dominant le vallon, à mes pieds sur une pente raide, les ruines des moulins de Barbegal, une véritable usine romaine composée de deux séries de 8 moulins séparées par un escalier central.
Un visiteur termine la visite guidée qu’il a offert à ses amis ; il me laisse une carte des aqueducs ainsi que la photo de la maquette des moulins, visible au musée de l’Arles Antique. C’est vraiment plus facile de décoder le site avec ces documents en main. Ce musée abrite désormais un trésor national : la barge romaine restaurée.

En savoir plus sur la barge romaine Arles-Rhône 3

Les aqueducs et moulins de Barbegal, theFunCouple

La meunerie romaine de Barbegal : 61m de long, 21m de large, sur une pente inclinée à 30°. Construits probablement sous le règne de Trajan (vers 100 après J.-C.), pendant l’apogée d’Arles, les moulins ont produit la farine dont la ville avait besoin. Fin de son utilisation : 260/270.

Le bassin de convergence, découvert en 1990, assurait la convergence de deux branches de l’aqueduc d’Arles, avant la construction des moulins.
Le bâtiment de la meunerie était enfermé dans une enceinte. Tout en bas de la pente, le mur sud délimitait une avant-cour où aboutissaient les émissaires évacuant les eaux qui avaient actionné les roues des moulins.
De chaque côté, vers l’extérieur, huit biefs2 étaient aménagés l’un au-dessous de l’autre, […] actionnant seize roues. Entre l’escalier central et chaque bief étaient édifiées les chambres3 abritant les mécanismes de mouture. Selon les niveaux, la meule se trouvait à l’étage supérieur ou inférieur de la chambre. Dans les chambres inférieures, le fond du bief était au niveau de la fosse du moulin et les meules étaient placées sur un étage supérieur ; la transmission se faisait de bas en haut. Les biefs étant en surélévation dans les chambres supérieures, la transmission se faisait de haut en bas et les meules se trouvaient au-dessous de l’engrenage. […] Une goulotte de bois amenait l’eau en avant de la roue. Elle tombait dans les augets4 (« par en dessus »), qui, une fois remplis, faisaient tourner la roue par leur poids ; la rotation s’effectuait dans le sens du courant. Selon P. Leveau site Traianus.net

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