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** Le chemin des peintres à L’Estaque


Montée Pichou, non loin de la séparation des deux voies ferrées (Ligne Marseille-Avignon 1848-1849, Paulin Talabot / ligne de la Côte Bleue 1907- 1915, Paul Séjourné à partir de 1909) avec deux viaducs côte à côte. Si vous vous arrêtez entre les deux viaducs, vous verrez la différence de construction. Et pour les randonneurs, la ligne de la Côte Bleue est un enchantement : partir d’une gare, marcher vers une autre et revenir par le train.

Ligne PLM Marseille-Avignon : le viaduc de Chateau Fallet, 56m, en pierre de taille et parapet en pierre autrefois crénelé (voir photo dans le dossier inventaire) ; ses arches ogivales sont particulièrement élégantes. Ligne Marseille-Miramas : le viaduc du Vallat des Riaux, 79m, 6 arches en plein cintre. 18 viaducs sur cette ligne dont 4 labellisés « Patrimoine du XXe siècle ». CAUE13 la ligne de la Côte Bleue.

En continuant la montée, une imposante maison porte sur sa façade le nom de Sté coloniale – Société coloniale des chaux et ciment Portland ; L’Estaque industriel commence ici.

La cité ouvrière de la Coloniale n’est autre qu’un groupe de deux immeubles composés de petits logements mitoyens : buanderie commune mais jardins séparés en quatorze lopins individuels. La cité, qui comptait initialement quatorze logements, n’en compte plus que neuf actuellement. Vue de la cour et des remises dans le dossier inventaire IA1301309

Aller-retour pour retrouver le chemin de la Nerthe, à la recherche de quelques vues intérieures sur le célèbre château Fallet (XVIIe, famille Guibert) par l’impasse du 1 boulevard Raymond Fillat ; une dépendance a été contruite derrière la bastide ; en se tortillant un peu la balustrade du balcon du 1er étage et sa frise en céramique émergent des arbres ; 5 niveaux entre la mer et la bastide, bien visibles depuis le portail du 146 Estaque-¨Plage. Le point de vue sur la baie a inspiré de nombreux peintres dont Cezanne.

1823 : Lazare Baudoin, fabricant de tuiles acquiert la propriété de 14 ha avec bergerie, tèse (lire le chapitre tèse dans la bastide de romegas et ses jardins remarquables), vergers, oliviers, vignes et terres à labour.
1832 : division du domaine. Le notaire Brun transforme la bastide en auberge ; il reçoit Paganini, auteur de nombreux concertos pour violons.
1851 : le domaine est reconstitué par T. Périer et E. Martin ;le domaine s’étend de la traverse Mistral au vallon des Riaux. Le jardin est aménagé avec terrasse sur arcades et rocailles.
1901 : la bastide est transformée en hôtel restaurant « La Falaise » où séjournent des peintres ; Zola l’a prise pour modèle dans son roman Naïs Micoulin : Elle [la Blancarde] se dressait au delà du village, sur une falaise ; de toute la baie, on apercevait sa façade jaune, au milieu d’un bouquet de grands pins. C’était une de ces bâtisses carrées, lourdes, percées de fenêtres irrégulières, qu’on appelle des châteaux en Provence.
Les voyageurs laissaient leur véhicule sur le parking en bas et rejoignaient l’hôtel par des dizaines de marches et plusieurs niveaux de terrasses.
1905-1912 : ajout d’un second étage et d’une véranda à l’est
1924 :maison de repos
1990: division en copropriété. Petit lotissement à l’emplacement des terrains de tennis.

Passage par l’école maternelle des Riaux sur une place joliment ombragée. Par l’avenue de la mer puis le boulevard de la Falaise nous découvrons la montée Antoine Castejon. En se tournant vers le nord, j’ai la confirmation d’un changement de monde : de L’Estaque ouvrier à L’Estaque des belles villas, nous passons à L’Estaque industriel.

D’étranges arcades se dessinent sur les hauteurs de la Nerthe. J’ai d’abord pensé à un réservoir mais les arcades ne sont pas pleines ; une rampe dans la pente sur le devant. André a trouvé : il s’agit des vestiges de l’ancienne cimenterie de 1913 “La Coloniale”. Sur la plateforme en boucle circulaient des wagonnets qui déposaient dans des galeries souterraines eau et ciment vers des sites de stockage et d’acheminement. Tourisme Marseille : carrière Lafarge et la Coloniale

La matière première est transportée depuis la carrière en haut par des wagonnets qui glissent le long d’une trémie circulaire, vers l’usine en contrebas. Déversée dans des silos, elle est broyée et additionnée de composants chimiques différents en fonction du ciment que l’on veut obtenir. C’est le cru. Ce mélange sec est passé au four pour obtenir un produit vitrifié : le clinker, puis re-broyé, pulvérisé, ensaché empilé dans les camions. Les camions franchissent les arcades du viaduc SNCF sous lesquelles se trouve toujours la balance. Robert, Hôtel du Nord, fabrique d’histoires

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