De la tête du Grand Puech au col sainte-Anne


la vigie sur la Tête du Grand PuechIMG_3191r.Jabri creusé dans la roche sur les crêtesPGle pilon du roy depuis le colle sentier et le passage sur dalle inclinée derrière

IMG_3205r.JPGBalade faite entre 4° et 7°. Des montées et des descentes qui se suivent tout le long du parcours, le point culminant de la chaîne de l’Etoile (Grand Puech1, 778m d’altitude, panneaux solaires),  des antennes et des pylônes à haute tension, le chemin de crête de Baou Traouca2, plein de petits pièges (racines, pierres, passages rocheux), un petit passage technique sur des dalles inclinées un peu avant le col Sainte-Anne et son oratoire (rester incliné vers le rocher, se servir d’une seule main pour prendre appui sur celui-ci, conseils de montagnard).

La Sainte-Victoire depuis la montée vers la crêtemais aussi de larges points de vue au sud comme au nord, à l’est comme à l’ouest, sur la Sainte-Victoire (photo de droite), Mimet, le puits Gérard, le pilon du Roy, Marseille que l’on devine dans la brume, le Ventoux au loin, la Sainte-Baume et le Garlaban.

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Au col Sainte-Anne, Ti’Mars… essaie de retrouver une cache que je n’ai pas découverte : il en trouve une autre posée par l’équipe rabatau ! et je découvrirai au retour que nous en avons raté 3 autres posées sur le circuit que nous venons de faire. La tête du Grand Puech 1, la tête du Grand Puech 2, la tête du Grand Puech 3, la tête du Grand Puech 4

IMG_3214r.JPGLe long de la large piste forestière du retour, une originale chênaie à houx nous offre un spectacle coloré avec ses grosses baies rouges d’ambiance de Noël. Mais les arbres sont au fond du vallon, en pente raide ; heureusement les chasseurs ont accroché une corde à un arbre pour faciliter la remontée.

Grand Puech – col Sainte-Anne itinéraire 7km740 2h50 déplacement (3h50 au total)  256m dénivelée (avec caches)

Cette randonnée sera appréciée surtout de ceux qui aiment l’exercice physique varié et les beaux points de vue.

A l’ascension de la tête du grand Puech, description poétique de P. Tesseire, CG13

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1puech = puy, colline, hauteur, sommet
2baou traouca = falaise trouée

*** La Roche Amère ou le vieux village de la Roque


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Vue aérienne des gradins de la carrière, de la chapelle et des ruines du château médiéval – extrait du site de l’IGN www.geoportail.fr –

IMG_0555.jpgIl fait froid ce matin à Villeneuve ; pour nous réchauffer, Ti’Mars… a préparé le café, j’ai préparé le Lusse bröd (pain de Sainte-Lucie), spécialité des pays nordiques finement parfumé au safran (saupoudré de sucre glace, ça c’est une idée à moi !) que l’on mange le jour de la Sainte-Lucie (13 décembre), début de la période des fêtes. J’ai adapté la recette à la machine à pain. Mais si j’en crois mes deux compagnons de route, il n’en est pas moins bon pour autant.

Pâte à pain à mettre dans l’ordre préconisé par la machine ou dans cet ordre :

  • 120ml lait porté à ébullition dans lequel on fait infuser environ 0,5 gramme de stigmates de safran (ou une dosette) hors du feu pendant 15mn
  • 120ml d’eau tiède
  • 50g beurre en pommade
  • lusse_brod_photo_menyse_com.jpg200g farine blanche
  • 2.5g sel
  • 1/2 tasse de raisins secs
  • 75g sucre de canne en poudre
  • 50g d’amandes en poudre
  • 200g farine blanche
  • 1 sachet de levure de boulanger

Garniture :
1 oeuf battu dans du lait

Mettre sur le programme ‘pâte’. Diviser la pâte en 12 parts égales et en faire des boudins. Leur donner différentes formes en S, en étoile (en coupant le boudin en 2), en U renversé. Facultatif : laisser fermenter au chaud pendant 30mn sous un film huilé.  Préchauffer le four à 200°. Badigeonner les gâteaux avec l’oeuf battu dans le lait. Faire cuire 10 à 15mn. Se mangent un peu chauds ou froids saupoudré de sucre glace.

IMG_0548.jpgIMG_0542.jpgNous traversons le village de Villeneuve ou Vilo Novo de la Roco. La tour de l’horloge nous intrigue parce qu’elle ne sert qu’à cela, donner l’heure. On s’attend toujours à ce qu’une tour sert à surveiller. Nous montons jusqu’au point de vue figurant sur la carte. Un peu déçus, nous reconnaissons au loin la montagne de Lure, les Monges, les alpes enneigées. Si la descente repérée par Ti’Mars… à travers bois est raide et caillouteuse, elle a l’avantage d’être rapide.

IMG_0580.jpgIMG_3134r.JPGLIMG_0570.jpge Luberon se termine à Villeneuve, au niveau de la carrière de la Roche-Amère qui exploite des calcaires urgoniens pour le granulat. Au loin la chapelle Notre Dame de la Roque (Notre Dame des Rochas au XVIIIème siècle) n’est qu’un petit point au milieu de la verdure. Quand nous arrivons près de l’accès à la carrière, de grands panneaux nous annoncent une propriété privée  mais c’est le seul accès au castrum, site occupé depuis la plus haute antiquité. Notre Dame de la Roche est perchée au sommet du piton rocheux dominant le confluent du Largue et de la Durance.  Elle fut donnée en 1150 à l’abbaye de Saint-Gilles par l’évêque de Sisteron Pierre de Sabran. L’abside est flanquée au nord des restes d’une absidiole romane curieusement intégrée, soudée dans le nouvel édifice. Au sud, au XVIIème siècle, il y avait un ermitage achevé d’être démoli  en 1972 : il figure sur la carte de Cassini de 1778. La chapelle a été restaurée il y a une trentaine d’années. Jauge Saugnac pour la fissure de la façadeSur la façade, un expert a posé une jauge sur une fissure à lèvres parallèles pour en mesurer l’écartement : les importantes vibrations du sol causées par le travail d’extraction dans la carrière déstabilisent l’édifice. Sur le vernier, je peux lire que l’écartement est de 10.2mm mais en combien de temps, un an, dix ans, trente ?

IMG_3162r.JPGIMG_3159r.JPGancienne archère ?

plan_castrum_villeneuve.jpgIMG_0597.jpgEn grimpant jusqu’au sommet, nous longeons l’ancienne enceinte avant d’atteindre les vestiges de la forteresse du Moyen-Age. Le donjon, construit sur le rocher, est de taille impressionnante : nous dominons la vallée et le village de Volx. Une archère a été dégagée. Aux alentours se trouvait l’ancien village de la communauté de la Roque de Volx, abandonné pour difficulté d’accès, en 1443, au profit du nouveau village. IMG_0604.jpgDe nombreux tas de pierre en témoignent. La translation s’est effectuée à la suite d’un accord entre la communauté et les seigneurs de Brancas de l’ancien village de La Roque. La Haute-Provence monumentale et artistique, R. Collier, Imprimerie Louis Jean, Digne, 1986
Translation de la communauté de la Roque de Volx au lieu actuel de Villeneuve, Loth, Léon de, Annales de Haute-Provence, tome XXII, société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence, 1928 – 1929
Le site a été fouillé en premier lieu par Pierre Martel, fondateur de Alpes de Lumière, à partir des années 1950 (plan du chateau extrait de cet article) La carrière de la Roche AmèreP. Martel, Associations et Environnement en Haute-Provence, Les Alpes de Lumière, n°74/75, 1981. ll incite ceux qui voulent sauver le site à se regrouper en association de défense Les Amis de Villeneuve en 1980. Celle-ci fait officiellement des fouilles sous l’égide de la DRAC en 1981, 1982 et 1983 et crée le musée archéologique en 1985. Un lieu riche d’histoire qui risque de disparaitre complètement.

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Le vieux village de Quinson par la Quille


IMG_0043.jpgSuite à notre visite à l’office du tourisme de Quinson, IMG_0045-150x112.jpgnous décidons de monter jusqu’au vieux Quinson par la Quille. La fontaine de la place de la paix à deux bassins en fonte est occupée par des tortues. Huit fontaines datent presque toutes de la fin du XIXè siècle, période de construction du canal du Verdon dont la prise d’eau se trouve au barrage de Quinson.

16 août 1868 : « une crue subite poussa les eaux du Verdon dans l’enceinte de la ville qui détruisit à Quinson les premiers ouvrages de la prise du canal d’Aix, et emporta les échafaudages, la voie ferrée, les wagonnets ainsi que tous les instruments du chantier. » Annales des Basses-Alpes. Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-AlpesSociété scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, T.VII, Labord-Corusart, Digne, 1880-1943

Association Quinson, histoire et devenir

IMG_0047.jpgLe linge s’égouttait, accroché aux barres suspendues de chaque côté de l’ancien lavoir. Le bâtiment a été construit près des champs où l’on étendait le linge. L’arrivée de l’eau se fait par une petite fontaine décorative à l’extrémité du lavoir, face à la rue.

« La principale bugade […] se faisait au lavoir quatre fois par an (mais jamais la semaine des morts ni la semaine sainte) et chaque bugadière apportait jusqu’à 30 draps. » Quinson sur Verdon – Découverte d’un village en Haute-Provence, François Warin, Les Alpes de Lumière, 2002

 

IMG_0050.jpgIMG_0049.jpgNous passons derrère la chapelle notre Dame qui est fermée. De là, la montée est continue ; je l’ai trouvée un peu difficile et risquée à cause de l’humidité emmagasinée sous les feuilles d’automne qui rendait les pierres et les rochers glissants ; certains passages nécessitent de s’aider des mains. Pendant longtemps, nous avons douté pouvoir passer cette barre rocheuse, haute et longue. Contrairement à ce qui est écrit dans Gorges, lacs et plateaux du Verdon… à pied – 20 promenades et randonnées, F.F.R., F.F.R., coll. Topoguides, 2007, ce circuit n’est pas à classer dans ‘très facile’.

IMG_0051.jpgIMG_0055.jpgAu pied de la Quille, monolithe dressé comme une quille, nous hésitons sur le chemin à adopter : il faut passer derrière, par un étroit goulet ; le sentier se resserre de plus en plus parfois au tracé incertain. Le balisage est si rare que plusieurs fois, nous avons eu des doutes sur le fait d’être sur le bon chemin.

IMG_0059.jpgQuand nous arrivons au sommet, inquiets de cette première partie que nous pensions facile, nous ne trouvons qu’une habitation en ruine, vestige de l’ancien village Castrum de Sancta Michaele de Quinsono. Je comprends maintenant pourquoi sur la carte qui nous a été remise figure un lieu dit Saint-Michel. Le toponyme Saint-Michel est souvent celui d’un lieu élevé. Est-ce tout ce qui reste du Vieux Quinson ? où était donc l’église où les habitants se rendaient en pélerinage ? Deux bastions quadrangulaires (12mx5m), l’un sur le versant oriental que l’on voit bien du village, l’autre dominant le Verdon, pourraient avoir été des salles de garde. Par un faisceau d’indices venus des villages les plus proches, F. Warin pense que le castrum de Quinson était probablement dédié à Mercure avant de l’être à Saint-Michel.

Une première autorisation de construire un nouveau village a été donnée aux habitants de Quinson oralement par Hugues de Plaisance. Sur la foi de ce seul engagement les habitants ont commencé à construire leur village vers 1277. Mais l’attestation écrite promise n’arriva jamais. La reine Yolande d’Aragon, veuve de Louis II d’Anjou, leur donna son accord le 4 octobre 1419 alors que le village était déjà reconstruit. Sur cet acte de la cour royale d’Aix, il est interdit aux fonctionnaires de Barjols de s’y opposer, comme ils l’avaient fait jusqu’à lors, faute d’autorisation écrite.

IMG_0054.jpgIMG_0062.jpgDe ce point culminant, nous avons une vue bien large sur la plaine et le barrage. Le retour se fait soit par une variante rapide mais raide et caillouteuse, soit plus tranquillement par un chemin qui ne sera pénible que sur les quelques centaines de mètres restant, probablement le lit d’un ruisseau. Nous rejoignons l’office du tourisme par le cimetière puis le parking derrière celui-ci.

IMG_0064.jpgAprès le dernier café au bar du centre ville, c’est le retour par la route de Riez. Le soleil couchant a embrasé les arbres : impossible de quitter les lieux sans une dernière photo.

Quinson par la quille 4km000, 1h25, 166m denivelée

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1quinson de l’occitan quinsoun signifiant pinson en provençal, rapprochement couramment fait, puisque le pinson figure sur les armes de la commune ; les toponymistes se basent sur la forme ancienne du nom du village (Poncius de Quincione, en 1042) : nom propre romain, Quinctius ou Quintio selon les auteurs.