Les jardins de la Bastide de Romegas


Je vous invite à une balade reposante, en musique, dans les jardins remarquables de la bastide de Romegas à Aix-en-Provence. Sur place visite guidée d’une heure.

Curieusement la bastide  (première maison : début XVIIe, première dénomination de ‘bastide’ vers 1668) et la partie nord de la propriété, étaient situées autrefois sur le territoire de Puyricard, tandis que la partie sud du domaine se trouvait sur le territoire d’Aix-en-Provence : au nord, le propriétaire payait le cens (redevance fixe que le possesseur d’une terre payait au seigneur), pas au sud. Romegas est à la fois domaine agricole (ferme, aire de battage, cultures, garenne,…) confié à un méger et lieu de villégiature (parterres, allées, tèse,…).

C’est Nicolas Romegas qui donne son nom au domaine et le complète par de nombreuses acquisitions, des vignes surtout. A la révolution, son fils émigre en Italie et le domaine est vendu à Alexis Mignet, père de François Mignet. 

Le personnage le plus connu ayant séjourné à la bastide est François Auguste Mignet (1796-1884), écrivain, journaliste, historien né à Aix-en-Provence ; il a participé financièrement aux aménagements qui ont eu lieu au XIXe.

Le domaine n’a jamais manqué d’eau grâce à un système de mines d’eau, de puits et galeries (milieu XVIIe) qui récupèrent l’eau en sous-sol. Rapport d’exploration et d’interprétation du système hydraulique ancien. La bastide de Roumegas à Aix-en-Provence : un système de mines d’eau original, Lucas MARTIN et Ghislain GANTIER, 2013

La tèse, typique de la bastide provençale, est une allée plantée d’arbres et arbustes à baies attirant les petits oiseaux que les femmes se plaisent à chasser, sans savoir si à Romegas elle fut utilisée par les dames pour une telle activité. C’est aussi une allée de promenade ombragée. La bastide de Romegas : une histoire ancienne renouvelée 1564-1945, Dominique Pichon, paysagiste, 2013

Je remercie M.-A. Rater, propriétaire, pour son aimable relecture.

Plus de détails dans un article paru en août 2023 dans randomania+

De Saint-Martin à la fontaine de Pontevès


Grâce à belrando, j’ai associé sa photo de l’éolienne et du bassin à ce que j’avais repéré sur le cadastre napoléonien d’Eguilles (la Cordière section F) : la fontaine de Pontevès devait être à cet endroit ; je suis partie à la recherche de la fontaine et des ruines qui portaient ce nom en 1820. J’ai trouvé la première mais pas les ruines qui, probablement, ne sont qu’un tas de cailloux. J’y retourne 2 jours après avec Domi.

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Nous nous sommes garées sur le parking le plus proche du domaine de Saint-Martin, juste avant les oliviers et en face le départ du circuit des bories ; au loin, le Pilon du Roi, le grand Puêch et les ondulations du massif de l’Etoile.  Chaque olivier porte un piège contre la mouche de l’olivier : une bouteille d’eau d’1 litre et demi, peinte de jaune sur une face qui attire la mouche, percée de petits trous sur le haut par lesquels l’insecte s’introduit dans la bouteille et meurt dans le phosphate diammonique dilué dans 1 litre d’eau. Une fois par mois, renouveler le produit, nous précise cette Vidéo qui explique la fabrication du piège.

Nous contournons le domaine de Saint-Martin hébergeant désormais le service d’incendie et une annexe du centre aéré ; un couple profite d’une table de pique-nique.  Domi repère de beaux spécimens de champignons.
La pluie fine commence à tomber, nous enfilons nos imperméables et, confiantes, décidons de poursuivre. Le ravin de Pontevès, converti en ruisseau du Bouillidou avec les temps modernes – est à sec. Désormais, ce sont des sentiers à travers bois, sûrement d’anciens sentiers d’exploitation, parfois envahis de végétation, non balisés, que nous allons emprunter. Difficile de ne pas se perdre : je l’avoue, je me suis trompée mais grâce au GPS, j’ai rattrapé le bon chemin ! Surtout ne pas trop monter, la source est au niveau 248 m.

En 1820, le propriétaire est le même que celui du domaine de Saint-Martin : je pense donc que le domaine de Saint-Martin appartenait avant la révolution à une famille noble et devait s’étendre jusque dans la plaine. Pourquoi ce lieu est-il connu sous le toponyme de Pontevès (ruisseau, fontaine et ruines) ? Pas de seigneur d’Eguilles de ce nom ; pas de seigneur d’Eguilles (Jean de Génas, Balthazar de Galléan, Jacques ou Gaspard de Forbin) allié à une dame de Pontevès. Une dame d’Eguilles serait-elle alliée aux Pontevès ? Je n’ai trouvé que Madeleine de Forbin-Maynier (°1620, +1644) mariée à Vincent II Boyer d’Eguilles dont le frère Henri de Forbin-Maynier avait épousé Marie-Thérèse de Pontevès (°1628, +1679). De là à justifier le toponyme de Pontevès… Les archives concernant le domaine de Saint-Martin donneraient sans doute une meilleure explication.

La fontaine est un large bassin de pierre aménagé par l’homme, bien caché sous les arbres, et rempli d’eau ; dans le fond, on peut voir un conduit et au milieu du bassin, côté droit, j’ai bien l’impression qu’une source souterraine coule toujours. Une haute éolienne, plus récente, devait remonter l’eau dans un grand réservoir moderne attenant. En ce jour de mi-mai, des nénuphars blancs en fleurs, soutenus de rose, offrent un tableau de nympheas vraiment inédit à cet endroit.

Cette plante aquatique se développe dans les eaux dormantes, les bras morts des rivières et sur les lacs. À partir d’un rhizome, enraciné dans le fond, poussent les longs pétioles des feuilles dont les limbes flottent à la surface. […] Le calice se compose de quatre sépales, la corolle d’une vingtaine de pétales. Les fleurs de nénuphar s’ouvrent à la lumière et se ferment quand il fait sombre. Après la floraison et fécondation, le pédicelle s’enroule ce qui fait plonger la fleur sous l’eau où le fruit se développera. Les graines (ellipsoides et longues de 2–3 mm) une fois mûres seront libérées et flotteront en surface grâce à un arille plein d’air. Le vent ou le courant les dispersent alors, puis elles coulent et peuvent germer sur la vase. Selon wikipedia

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Gardanne, entre monde moderne et paysage rural


Balade non loin d’Aix-en-Provence pour découvrir un environnement contrasté. Nous allons partir près d’un des ‘nouveaux’ ponts de la ligne de chemin de fer Aix-en-Provence-Marseille mise en double voie (3,5 km) entre Gardanne et Aix-en-Provence depuis plusieurs mois ; les travaux ne seront pas terminés avant 2021. Accompagnée du chien Tatooine et de ses maîtres, je  cherche à finaliser un circuit à présenter aux copines de randonnée.

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parementLes ponts actuels, en vérité, ont été doublés d’un deuxième pont en béton juxtaposé à celui en pierre. Le premier a été couvert d’un parement esthétiquement réussi. Nous longeons la voie ferrée dans le sens Aix-Gardanne sur un sentier en sous-bois ; à droite après le pont, une annexe du site de Mange-Garri d’Alteo (Alteo produit de l’alumine à partir de la bauxite) avec son panneau d’information site classé laissant sous-entendre un danger potentiel  : est-ce lieu de stockage de l’ammoniac ? Lire dans ce blog Boucle autour de Mange Garri.

Nous passons sous le pont du vallon d’Encorse ; par curiosité, un jour de janvier, j’avais grimpé le talus et vu passer un train d’une trentaine de wagons, venant de Fos et transportant la bauxite jusqu’à l’usine de Gardanne.

La bauxite arrive par bateau au terminal minéralier de Fos sur mer […] Le déchargement d’un bateau nécessite une escale de 6 à 10 jours). […] La totalité de bauxite est acheminée en train, sauf en cas de défaillance du transporteur.
[…] La production annuelle se décline de la manière suivante :

  • 132 000 tonnes partent en vrac par la mer (l’acheminement se fait en camion).
  • 42 000 tonnes sont conditionnées en conteneur et expédié par la route.
  • 36 000 tonnes (soit 3 000 tonnes par mois) sont expédiées en train à Sélestat (en citerne).
  • 26 000 tonnes sont expédiées en train à Caudiès (dans les Pyrénées Orientales, en passant par Miramas et Rivesaltes).
    Tout le reste est acheminé par la route. Mis à part les expéditions en train (ce qui représente une part modale de près de 13% parmi les volumes de production), tout est acheminé par la route durant les jours ouvrés. Selon l’étude DOSSIER D’ENQUETE PRÉALABLE À LA DÉCLARATION D’UTILITÉ PUBLIQUE Décembre 2016

Nous quittons la belle piste pour se rapprocher de la ligne de chemin de fer après la galerie des quatre tours qui a été démolie (voir photos avant et après sur le site de l’inventaire ferroviaire français) ; trois tranchées rocheuses ont été excavées pour pouvoir doubler la voie ferrée par des opérations de microminage. D’importants filets de protection ont été scellés le long de la voie. C’est ici, dans un passage finement caillouteux, que je me suis fait une entorse au pied droit… ce qui ne m’a pas empêché de continuer.

Nous repassons sous la voie dans un sens puis dans l’autre, longeons la voie ferrée ; les anciennes traverses de chemin de fer en chêne, traitées, réputées imputrescibles et ininflammables, ont été abandonnées le long du sentier.

Julien nous indique au loin le moulin perché sur la colline du Cativel, au nombre de trois par le passé. Le roy René montait sur le Cativel pour voir le départ de la chasse et en suivre les péripéties sur toute l’étendue de son territoire. Des photos sur le site moulins-a-vent.net

Derrière la table d’orientation, le premier moulin restauré porte la date gravée de 1567. Sur le second moulin a été érigée en 1894 une croix de métal réplique de celle qui domine la montagne Sainte-Victoire. Ville de Gardanne

Après un court parcours dans le petit bois, nous retrouvons le chemin bitumé de la Crémade. Le portail du terrain de sport étant ouvert, nous le traversons pour retrouver le GR 2013 le long du vallat de Cauvet. Bordé d’habitations, il offre cependant un bel espace campagnard avec de nombreuses norias. A la station d’épuration, nous traversons la plaine puis remontons le long du grillage du lycée agricole. Derrière l’espace rural occupé par un troupeau de chèvres, les deux grosses cheminées de la centrale thermique de Gardanne et à gauche, rude contraste, le plateau du Cengle au pied de Sainte-Victoire.

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