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La montagne de Vautubière à partir de Rians


Aujourd’hui nous partons à l’assaut de la montagne de Vautubière orienté NO-SE, entaillée par la cluse de la Durance. De là haut, les points de vue sur la vallée et les montagnes environnantes sont exceptionnels : pratiquement toutes les montagnes provençales sont visibles à moins de 100 km à vol d’oiseau.
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Nous partons du chemin de Saint-André qui traverse les Espargades et nous stationnons à l’angle du chemin de Langouste et du chemin de Simiane. Après le ruisseau de Saint-Paul dont la surface est gelée, j’enfile mes gants car le froid est mordant. Un virage en épingle à gauche et la montée commence, longeant bientôt le vallon de Vaudet. Au niveau du lieu-dit Guentié, Daniel nous montre Cadarache dans la vallée de la Durance et son impressionnante ferme de panneaux solaires. Par intervalle, une trouée laissant passer le soleil, nous ne serons jamais totalement à l’ombre.

Nouveau 16/10/2021 : Brigitte Lucas, que je remercie  vivement pour le partage, est allée jusqu’à la croix (aucune mention lisible) en « mode sanglier » ;  on peut l’atteindre aussi par le vallon de Vaudé ; au vu de sa trace je comprends qu’il faut être sportif et avoir un bon sens de l’orientation (GPS recommandé). Cette variante est en violet sur la carte. C’est Daniel qui va être content de voir les photos ! Photo à la Une : Brigitte Lucas

A la cote 632, Yves propose d’aller à la recherche d’un ancien point géodésique ; le sentier est étroit mais visible. Au sol des centaines de pois blancs, ronds et lisses tapissent le sol. Ressemblant de loin à des petites billes de polystyrène, ils sont enveloppés d’une petite peau comme les pois chiches. Nous n’en verrons qu’à cet endroit là. UndeBaumugnes est venu une nouvelle fois à mon secours : il a reconnu la boviste plombée, champignon sans pied, blanc quand il est jeune, reliée au sol par une masse de fibres qui se rompent à maturité exposant l’enveloppe interne blanchâtre qui prendra plus tard la couleur du plomb.
Les pieds se tordent sur un pierrier en arc de cercle dont on devine le reste d’un mur bas. Classé comme oppidum de la Vautubière 1 d’âge du fer par le service d’archéologie, cette enceinte ovale (32 m x 42 m) serait un ancien lieu de culte gaulois.

Les gaulois possédaient des enceintes sacrées (téménos) où ils avaient commerce avec leurs divinités au travers d’offrandes. Culte pratiqué par des guerriers, riches propriétaires, druides : seuls les druides pouvaient comprendre la volonté des dieux. la Gaule une redécouverte, Documentation Photographique 8105

Ne ne trouverons pas le point géodésique mais une vue plongeante sur la métairie de Simiane coincée entre des champs cultivés ; nous passons insensiblement du Var aux Bouches-du-Rhône, de Rians à Jouques.

Nous repartons vers la vigie de la Vautubière en commençant par une longue descente caillouteuse qui en met mal à l’aise plus d’une. La dernière montée vers la vigie est dure mais sur large piste ; à peine arrivés, nous nous installons au soleil pour le pique-nique. Pas de pompiers pour nous offrir la protection du bâtiment de la vigie.

Après le repas, un groupe se détache pour sinuer sur la crête de Vautubière, ses arêtes anguleuses et ses passages légèrement escarpés qui lui donne des allures de petite Sainte-Victoire ; depuis cette ligne, les points de vue sont multiples ; en partant de Sainte-Victoire que vous reconnaîtrez par sa silhouette en dentelle irrégulière, en tournant sur vous-mêmes vers la gauche (boussole et jumelles recommandées) :

Pic des Mouches (SO, Sainte-Victoire), Concors, les Opies (O, Alpilles), Le Mourre Nègre (Luberon), le Ventoux et Lure enneigés (N) que Daniel identifie avec facilité, la barre des Ecrins (N) que l’on devine, les Monges, Martignon, les Trois Evêchés (N-NE), Le mont Aurélien et l’Olympe (SE), Roque Forcade (Sainte-Baume, S).
Tandis qu’un volontaire loggue la cache pour tous, j’observe en face de moi le seul mont dénudé, couvert de pylônes : c’est le plateau du Saint-Sépulchre à la clue de Mirabeau.

Coeur de Provence, Dude_01

Nous rejoignons le groupe qui se remet en route par un autre sentier, d’abord caillouteux puis nettement plus sympathique. Malheureusement, il nous faut remonter avant de reprendre la descente ; Daniel brillamment occupe l’esprit de la seule enfant et lui fait oublier qu’elle en a marre depuis longtemps !  Nous passons devant les vestiges d’une cabane de pierre sèche dont il ne reste que les fondations au sol.
L’écorce d’un arbre a été arrachée, laissant voir son cœur rouge : c’est la signature d’un cervidé. Lequel ? nous ne savons pas, nous n’avons pas cherché ses crottes !

Les écorces arrachées sont également la signature des cervidés qui, soit pour y frotter leur bois (chevreuil), soit pour se nourrir (cerf), peuvent faire de gros dégâts sur les arbres. […] La recherche de présence de ces animaux […] se feront en recherchant des crottes (appelée fumées chez le cerf et moquette chez les chevreuils). Selon un Animateur nature

Une cabane de chasse nous rappelle l’importance de la chasse dans le Var, en particulier celle au sanglier. Traditionnellement, le bar du haut à Rians accueillent les chasseurs de sangliers qui préparent leurs battues ; une tête de sanglier trône dans la grande salle du café. Le cliché habituel du chasseur qui vante ses exploits n’existe pas ici : une bande dessinée apposée sur le mur et dessinée par les chasseurs eux-mêmes, relate avec humour les événements de l’année ; le jour du banquet annuel, tous les chasseurs en profiteront. Les bulles des dialogues sont la plupart du temps en provençal : je vous en propose une en français. Si quelqu’un fréquente ce café, peut-il me faire savoir si la coutume perdure à Rians ? Relation d’une saison de chasse en images : la chasse au sanglier à Rians (Var), Claire Laurent, Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie Année 1988 16-3-4 pp. 109-118

Sur le chemin de Langouste, Daniel, du doigt, pointe la croix perdue dans la verdure du domaine de Langouste, ancien domaine agricole du début du XVIIIe ; ce n’est pas une croix de chemin ; selon lui, elle témoignerait du décès de la fille des anciens propriétaires1 à l’âge de 26 ans vers les années 1915-1920 (Merci Daniel). Curieux qu’une croix privée soit déjà matérialisée sur la carte IGN de 1950 (N 43.639659, E 5.7116447) ; un sentier y menait en passant par le vallon de Simiane.

Après la bâtisse de la société de chasse et le fragon (faux houx) épineux et ses petits fruits rouges que me présente Cathy, nous passons par une zone de flaques argileuses qu’il faut éviter avec agilité. Nous retrouvons la citerne, les champs cultivés puis le parking.

Une randonnée dont l’intérêt réside dans les vues sur les montagnes provençales. Pour ceux qui s’aventureraient à l’extrémité de la crête, la randonnée sera plus sportive.
Pour compléter le circuit de cette rando : noter qu’on peut voir de beaux spécimens de fossiles (voir le site perso de Michel), qu’il y a la croix de Langouste à découvrir (je suis preneuse d’une photo par celui qui tenterait l’aventure), et un pot à boire au café des chasseurs de sangliers…

Image de l’itinéraire 14km, 4h05 dépl (6h10 au total avec pique-nique et photos), 293m dénivelée (en cumul +449, -449)
Télécharger la trace au format .gpx

1Peut-être Adelina Ricard, née le 14 avril 1889 à Rians (registre 1886-1889, 215/273), fille de Joseph François Ricard et Marie-Madeleine Artaud.

©copyright randomania.fr

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2 réflexions au sujet de « La montagne de Vautubière à partir de Rians »

  1. Bonjour,

    nous avons fait cette randonnée hier un peu différemment en passant à la croix du domaine de langouste et un aller retour aux bout de la crêtes de la vautubière.
    si vous le désirez je peux vous envoyer des photos

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