La mine de cuivre de Saint-Véran


IMG_1996.jpgPremière randonnée dans le Queyras : une boucle de 14km entre 2000 et 2300m. La période d’accommodation à l’altitude a duré un peu plus d’une journée avec nausées, manque d’appétit, accélération de la respiration et du coeur lors des premières montées en montagne. J’en ai été surprise car je pensais que l’entrainement physique pouvait m’en prévenir. Mais cela n’a rien à voir.

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IMG_2033.jpgLe village de Saint-Véran, découvert grâce au jeu de geocaching, m’a charmée et agréablement dépaysée. En partant à la recherche des cadrans solaires de ce village, j’ai traversé des petites ruelles bordées de maisons typiques : rez-de-chaussée construit en murs de pierres très épais (50 à 70 cms), la fuste (partie supérieure) faite de troncs d’arbres empilés et croisés aux angles qui servait autrefois à faire sécher puis à abriter la récolte de fourrage pour nourrir les bêtes durant les longs mois d’hiver. L’autre partie, destinée aux hommes (le caset) et orientée au Nord-Ouest, est accolée perpendiculairement au bâtiment réservé aux animaux. J’ai croisé quelques villageois qui ont continué leurs activités avec un naturel déconcertant. Le tourisme ne semble pas avoir beaucoup changé leurs habitudes de montagnards.

Les plus célèbres des cadrans ont été réalisés par un artiste piémontais, de 1840 à 1845 : Giovanni Francesco Zarbula. Le décalage horaire entre le cadran solaire et la montre est lié, hormis le décalage horaire décidé par l’Etat, à la situation de Saint-Véran par rapport au méridien de Greenwich : les cadrans donnant l’heure locale ont entre 30 minutes (l’hiver) et 1 heure 30 (l’été) de décalage par rapport à l’heure légale.

Dans chacun des cinq quartiers on trouve une fontaine composée de deux parties : une partie ronde qui servait d’abreuvoir pour les bêtes et une partie rectangulaire où les femmes lavaient le linge. Une des croix de mission véhicule un message mystique « nécessaire », témoin de la ferveur religieuse de nos ancêtres ; je la relis deux fois tant je suis étonnée de sa teneur ; nous devons : « …ou souffrir comme un saint, ou comme un pénitent, ou comme un révolté qui n’est jamais content »… Avec l’église réformée, les nombreux artisans qui travaillent sous nos yeux, ce village est bien l’un des plus typiques de France.

IMG_2002.jpgIMG_2004.jpgPartie du parking payant à l’entrée du village que j’ai traversé dans sa longueur, j’ai suivi le sentier de la navette de Clausis qui monte doucement de 250m sur 3,6km. Là, j’ai pris la direction du pic de Chateaurenard. Presque plus rien ne pousse : pas d’arbre, pas de fleurs. C’est comme dans un désert. Je suis tentée de couper les virages en lacet mais la fatigue m’engage à la prudence. Après la cabane de Labounnais, isolée et déserte, je tourne à droite sur un étroit sentier qui traverse à gué plusieurs canaux. Le sentier, grossièrement parallèle à la route de la mine, évolue en altitude. Il devient de plus en plus caillouteux et difficile. Puis, soudain, les rochers changent de couleur. Ils prennent des teintes irisées, bleutées, parfois en veines obliques que, malheureusement, les photos ne restituent pas. Je traverse la mine de cuivre à ciel ouvert à 2300m d’altitude. Sur le territoire de cette plus haute commune d’Europe, elles n’étaient exploitées que de manière saisonnière, le manteau neigeux pouvant atteindre plusieurs mètres en hiver.IMG_2008.JPGIMG_2007.JPG

La première étape du traitement des minerais sulfurés en vue de l’obtention de concentrés consiste en des opérations successives de tamisage, concassage, broyage et triage, qui les transforment en poudre grossière, sur laquelle on projette de l’eau. Par un traitement de flottation dans l’eau puis de décantation, qui consistent à faire remonter à la surface la partie la plus riche du minerai pour le séparer des boues qui restent au fond du bain, on obtient un concentré contenant ici jusqu’à 40 % de cuivre. C’est un site particulièrement riche.

J’ai descendu le torrent de Pinilière, non loin de la vieille cabane de mineur du même nom, pour visiter les installations modernes en contre-bas, descente un peu difficile mais aucun chemin à cet endroit ne permet de rejoindre l’entrée de la mine. « Les travaux du 20ème siècle comprennent 6 niveaux de galeries : les trois supérieures recoupent les travaux anciens. Les chambres d’abattage s’étagent sur 130m de dénivelé, desservies par des galeries. » L’exploitation s’est arrêtée en 1956. Les premières traces d’une exploitation du cuivre dateraient du chalchotique (âge du bronze ancien).

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La loi de 1941 en matière de protection archéologique a été appliquée […] récemment pour le site minier de Saint Véran (Jugement du TGI de Gap du 18 février 1999 – délibéré du 6 mai 1999) : le 18 février 1999, plusieurs minéralogistes sont pris en flagrant délit de fouilles dans les haldes de la mine afin d’y récupérer des minéraux. Les prévenus sont également munis de détecteurs à métaux. Le responsable,…, a été condamné à une amende de 20000 F dont 10000 avec sursis. De plus, le tribunal… ordonne aux frais du condamné la publication par extraits de la présente décision dans quelques journaux.

* L’incontournable site Tourisme et randonnée en Queyras avec superbes photos prises sur la route de la mine

Une exposition permanente gratuite dans le four banal du quartier des Forannes, retrace son histoire.

Je rejoins le village par le classique chemin de la mine empruntée par la navette d’été qui dépose les touristes à une demie-heure de la chapelle. La fatigue commence à se faire sentir et c’est avec plaisir que je retrouve ma petite auberge de Pierre-Grosse à Molines-en-Queyras.

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Merci à Playwell.be d’avoir placé cette cache, probablement la plus haute de toute la France, difficile d’accès. Elle n’a été visitée que 5 fois, trouvée 2 fois, depuis sa création.

Barge H., Ancel B., Exploitation d’une mine de cuivre préhistorique : Les Clausis à saint-Véran, in : L’énigmatique civilisation campaniforme, Dijon, Faton, p. 46-49 (Archéologia – hors-série, 9)

Andrée Lantier, Vivre dans la plus haute commune d’Europe : Saint Véran 2040m, ed. Serre, 1983

J. Tivollier et P. Isnel, Le Queyras, ed. Lafitte Reprints, 1985 (1ère ed. 1938)

Richard Wacongne, Randonnées sur les sentiers du Queyras, Glénat, 2004

Notre Dame du Château, un endroit idéal pour un pique-nique en famille


IMG_1534.JPGVoilà une petite balade dans les Alpilles, qui vous mènera à une chapelle du XIIème siècle restaurée, sur une colline où l’on a retrouvé les traces d’un oppidum, avec une esplanade pour le pélerinage annuel mais qui pourra servir d’aire de jeux ou de pique-nique. Premier repère : un vieil oratoire situé sur la propriété de Fontchâteau portant l’inscription « Notre Dame du Château priez pour nous ». * L’itinéraire vers Notre Dame du château

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IMG_1570.JPGLe trajet à pied n’est pas très long : il passe devant une habitation troglodyte à laquelle on accède parquelques marches de pierre : c’est un endroit idéal pour déjeuner s’il fait chaud !IMG_1549.JPG IMG_1541.JPGJ’arrive au pied d’un escalier de pierre qui monte jusqu’à la chapelle et qui semble « déplacé » à côté d’un édifice religieux. En visitant le IMG_1563.JPGpetit bois juste à côté, je découvre nettement des fondations de pierre ; non loin du trésor placé par Bobine84 dans le cadre du jeu de geocaching (* Notre Dame du Chateau), je trouve un fossé le long d’un mur de pierre (voir photo à droite) : à n’en pas douter, ce sont les ruines d’un ancien castrum. Je n’ai rien trouvé sur internet concernant l’origine de celui-ci. IMG_1551.JPG A quelques dizaines de mètres, deux tables d’orientation permettent de découvrir les environs. Depuis l’orée du bois justeIMG_1559.JPG , je domine la falaise sur laquelle je me trouve. Attention ! pas de protection !

Le pèlerinage de Notre Dame du Château est une tradition tarasconnaise religieuse et populaire. L’abbé Constantin nous conte sa légende : « En 1348, la ville de Briançon, désolée par la peste, fit voeu d’envoyer une députation au tombeau de Sainte-Marthe, dès que la contagion aurait cessé. […] quelques délégués se rendirent à Tarascon, portant avec eux une image de la Vierge qui était honorée dans une chapelle de la Vallouise… l’enthousiasme populaire nomma dès lors la Belle Briançonne. Deux ans plus tard, les Vaudois dévastaient la Vallouise. L’ermite Imbert préposé à la garde de la sainte image,… prit le chemin de sainte Marthe pour y porter son trésor. On lui bâtit une chapelle près du château comtal (d’où son nom). Les juifs qui avaient leur synagogue dans le voisinage, se plaignirent des désagréments que cette affluence [rassemblement le samedi, jour consacré à la Vierge] leur causait. Les tarasconnais transportèrent alors la Madone sur une colline… et les juifs soldèrent la dépense de la chapelle qui y fut bâtie… Le 5ème dimanche après Pâques, le peuple entier va chercher la Bénurade sur la colline et l’amène à la ville. » La fête religieuse des rogations consistait à demander le beau temps et les bonnes récoltes. La procession a toujours lieu mais je pense que la plupart des pélerins en ont oublié l’origine.

* Faits divers et histoire de Saint-Etienne du Grès, site GénéProvence

Les paroisses du diocèse d’Aix, leurs souvenirs, leurs monuments, abbé m. constantin, A. Makaire, imprimeur de l’archevêché, 1890. Au XIIème siècle, Sainte-Marie du Château existe déjà ; en 1213, on la retrouve sous le nom de Saint-Michel de Briançon. En 1242, on trouve déjà à Tarascon des prieurs de Notre Dame du Chateau. Le pélerinage est donc peut-être antérieur au XVème siècle. Le pélerinage par le guide du tourisme en Camargue. IMG_1576.JPG

J’ai terminé par la recherche de la Mourgue (c’est le nom provençal de la religieuse mais aussi l’autre nom de la fée Morgane, en Auvergne par exemple), statue du 1er siècle ap. J.C. Quelle surprise ! alors que je pensais la trouver en plein champ, elle est maintenant partiellement enterrée devant le portail d’une société de la Laurade ! C’est une divinité romaine Priape – divinité des jardins, des vignes et de la Génération – ou Terme – protecteur des limites représenté à la lisière des champs par une borne surmontée d’un buste.

La Mourgue de Saint-Etienne-du-Grès, MELCHIONNE Jacques, Mythologie française, 2003, no212, pp. 14-19 [6 page(s) (article)]. Vous pouvez acheter le document au CAT.INIST.

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La devise du village : « Direxit gressus »; Guidez nos pas.

Le prieuré et la Croix de Provence après les travaux


IMG_1595.JPGIMG_1597.jpgAccès par le sentier des venturiers non soumis aux restrictions de circulation, sauf si le risque d’incendie est maximal : dans ce cas, le sentier sera fermé et une information l’indiquera clairement à la barrière d’accès.

Chemins clairement balisés et sécurisés : murs de soutènement du sentier qui mène au prieuré, cairns, marques repeintes, guides nature du « Grand site Sainte-Victoire » présents sur les lieux.

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Savez-vous d’où vient la Vierge en fonte du portail ? c’est la Vierge qui a trôné à l’entrée de l’usine de savons La Vierge à Marseille, au début du XXè siècle. Un généreux donateur l’offre à Henri Imoucha. Elle est montée, suspendue en litière à une grosse barre de bois (elle pèse 80kg), puis installée lors du roumavagi du 24 avril 1960. Extrait du bulletin n°31, octobre 2010, les Amis de Sainte-Victoire.

Le prieuré est en travaux : la cave des moines est en cours de déblaiement, la fosse va être vidée pour rétablir l’accès aux jardins (voir le site Les Amis de Sainte-Victoire)

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La Croix de Provence est restaurée : socle refait, croix consolidée, inscriptions sur les 4 faces lisibles.

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La Croix de Provence est restaurée : socle refait, croix consolidée, inscriptions sur les 4 faces lisibles.

Je me sens toujours aussi petite devant ces paysages grandioses…