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Le pic de Bertagne, trois itinéraires


img_2627.JPGpic-bertagne-1900.pngN‘en déplaise aux amoureux de la Sainte-Victoire, le pic des mouches (1011m) n’est pas le point culminant du département des Bouches-du-Rhône. Pour atteindre le pic de Bertagne, dans le massif de la Sainte-Baume, j’ai emprunté trois sentiers différents, à trois moments différents. Le point de passage obligé côté nord est le monument en l’honneur des Excursionnistes Marseillais : ces conquerrants de la Provence nous ont laissé quelques photos du début du siècle ; la tenue des femmes de l’époque me fait sourire.

Attard-Maraninchi Marie-Françoise, Les photographies des Excursionnistes marseillais, témoignage d’une «conquête» de la Provence (1897-1914), Imageson.org, 17 juillet 2006

Télécharger les itinéraires vers le pic de Bertagne (1042m)

img_2658.JPGLa première fois, à partir du Cros, côté Plan d’Aups : chemin alternativement en sous-bois et dégagé. J’ai pu me régaler de mûres sauvages, peu caloriques, délicieuses (de la famille des fruits rouges et de la framboise, mais si ses petits grains sont violacés), et admiré le globe fleuri du thym. Le pic de Bertagne montre sa face calcaire verticale et inaccessible. Il faut d’abord passer le vallon du chemin de fer1 puis partir à l’assaut du pic de Bertagne en suivant les marques rouges. Mieux vaut ne pas y aller par temps de mistral ! un coup de vent lors d’un passage rocheux à grande enjambée, sur le sentier étroit et vous vous retrouvez quelques mètres plus bas.

img_3049.JPGimg_3048.JPGLa seconde fois par la grande baume sur la D2 : le sentier passe sous une grotte large et longue qui, à la tombée de la nuit, rend la traversée impressionnante. Des fouilles récentes prouvent qu’elle était habitée à l’âge du néolithique. Des randonneurs, lampe torche à la main, visite les recoins de la grotte.
img_3054.JPGJe descends jusqu’à la plus importante glacière (XVI ou XVIIIème siècle ?) de la région, construite sur un petit plateau sur lequel déjeunent de nombreux randonneurs. 17m de hauteur, 10m de diamètre. Une résurgence du Fauge alimentait des bassins aériens qui gelaient en hiver. On découpait alors la glace en gros blocs qu’on déposait dans le puits sur un lit de paille, jusqu’à l’été suivant ; on les remontait alors en charrette à dos de mulets, la nuit pour limiter la fonte des blocs. Enveloppés dans de la toile de jute, on les transportait  jusqu’à Marseille, Toulon ou Aix.
img_3060.JPGJe suis remontée par le col du Fauge jusqu’au pic de Bertagne, passant alors sur l’autre versant, par un sentier caillouteux et glissant. La montée est difficile, physique, longue. Plus de falaise verticale de ce côté. Il me faudra contourner le sommet pour rejoindre la route qui monte jusqu’aux installations de l’aviation civile.
La troisième à partir du col d’Espigoulier : montée progressive, sur un sentier facile avec une vue sur la vallée et les très nombreux virages de la départementale. Après quelques passages en sous-bois puis dans un vallon, le pic de Bertagne se détache nettement sur le fond du ciel. Un sanglier blessé a laissé img_2634.JPGdes traces qui ne laisse aucun doute sur l’issue de sa fuite. A gauche du radar, les antennes VHF permettent les communications avec les avions. Le radôme de surveillance de la navigation aérienne de l’Aviation Civile, protège l’antenne tournante des perturbations climatiques.

Depuis peu, une caméra vidéo, reliée à un logiciel performant, détecte les départs de feu et alerte le poste de surveillance dès les premières minutes. En juin 2006, elle a permis d’éviter un incendie.

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La machine du chemin de fer du col de Bertagne1 Voies désaffectées entre le col de Bertagne et le plateau près de la glacière : à la fin du XIXème siècle, des wagonnets alimentaient en lignite (combustible, 70% de carbone) les industries de Gémenos, Aubagne et Marseille. En 1830, la préfecture avait obligé d’Albertas, le propriétaire, à rétablir le droit de passage sur ses terres pour permettre le passage des chariots descendant du Plan des Marseillais. Au col de Bertagne, était installé un treuil dans une tour évasée en pierre (voir photo datant de 1920 environ), dont le câble retenait les wagonnets en descente et les tirait en remontée.  Cela évitait aux chevaux d’avoir à emprunter les pentes caillouteuses du vallon.
Gémenos, Le Temps Retrouvé, Dominique Berthout, Editions Equinoxe, 1994

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5 réflexions au sujet de « Le pic de Bertagne, trois itinéraires »

  1. Depuis les encanaux, il est indiqué 2h50. est-ce un temps moyen, ou de marche rapide?
    De par ce chemin, passe t-on par la grotte ?
    Est – ce une boucle , ou faut il rebrousser chemin au pic ?
    Merci.

  2. Est-ce que la Glacière de bertagne est le pic de Bertagne ?
    Merci de répondre trés vite.
    [ndlr] la glacière n’est pas située au pic de Bertagne : dans cette construction circulaire, on stockait la glace durant l’hiver pour l’acheminer dans les grandes villes en été.
    Accès balisé par exemple, à partir du parc Saint-Pons à Gémenos.

  3. Bonjour,
    Je souhaite monter jusqu’au pic de bertagne en passant par la vallée de saint Pons (j’y ai vu un panneau indiquant 2h50), est-ce la meilleure piste en sachant que j’amène avec moi un enfant de 8 ans (mais qui est sportif).
    Merci de vos réponses.
    Thierry
    [ndlr] réponse par mail. DIFFICULTE ET PENIBILITE : P3 et T1 T2, longueur : 15 kms, dénivelé 957 m positif et 957 m négatif, durée de marche effective : 5 à 6 heures. Source de l’information : Site Rustines et godillots

  4. Je reviens à peine du pic de Bertagne. Je suis partie d’Auriol pris le début de la piste aux encanaux… après cinq heures de marche mes courbatures ne sont rien par rapport à la beauté des paysages. Je conseille vraiment cette « petite » promenade aux amoureux de la nature et du silence.

  5. A la recherche d’information sur l’appellation du sentier du chemin de fer à la Ste Baume.
    Merci
    [ndlr] ce sentier longe l’ancienne voie ferrée : voir note de page de page dans cet article et bibliographie

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