*** Une marche à sensations dans l’ancien canal du Verdon jusqu’à l’aqueduc de Parrouvier


img_0108r.JPGJe cherchais depuis plusieurs semaines comment atteindre l’aqueduc de Parrouvier (photo Ti’Mars). J’avais visité la forêt du Collet Blanc dans tous les sens. J’étais même partie des Carlues, espérant trouver un sentier qui l’atteindrait  depuis le sud. Pas d’accès public : que des propriétés privées ! Le Bigleux me montra son cheminement de l’autre côté de la route, me raconta avec enthousiasme qu’il jouait dans ce canal étant enfant et qu’aucun obstacle ne venait alors l’en empêcher ; c’était des kilomètres de balade ininterrompue pour le plus grand plaisir des amateurs de vélo. Pour les VTT, voir la description du Vallon du Puits par Paul-Henri Giraud.

* La météo de ce jour à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

Poursuivant mes recherches, je tombe un jour sur ce blog citoyen. Aussitôt j’entre en relation avec DD qui porte un grand intérêt à Parrouvier. Il m’explique comment y aller…
img_4168r.JPGimg_4167r.JPGAchevé en 1876, le canal du Verdon est progressivement remplacé par le canal de Provence entre 1969 et 1980. La fontaine du Cours Mirabeau a été alimentée par le canal du Verdon (1875). L’idée c’est de marcher dans le canal à l’air libre, mais en ai-je le droit quand il traverse une propriété privée ? autour de moi, les avis sont partagés. Quelques éléments de droit vont m’aider à comprendre :

  • Au moment de la construction du canal, une surface de terrain de chaque côté des rives du canal doit être acquise par le concessionnaire pour faire les travaux (manoeuvre des engins, stockage des matériaux) : c’est le domaine hors ligne qui est généralement rétrocédé aux propriétaires quand la concession est terminée ;
  • les ouvrages en concession  sont remis à l’état en fin de concession (le canal principal lui-même par exemple) ;
  • les ouvrages hors concession comprennent les aménagements demandés par les collectivités.

meyrargues-cadastre2.jpgDès l’arrêt de l’exploitation, les propriétaires qui ont été expropriés se voient proposer la rétrocession de leurs biens. Ils peuvent également renoncer à ce droit. (frédéric fargues, les caractéristiques juridiques du patrimoine foncier d’un concessionnaire de l’état : la société du canal de Provence, mémoire ESGT, 2002). Il me suffira de vérifier au cadastre que le canal du Verdon est bien  propriété de l’état et savoir si le domaine hors ligne a été rétrocédé. La mairie de Meyrargues me faxe le plan. Chaque parcelle est repérée par un numéro : celle du canal lui-même est facilement identifiable grâce à sa forme en zig zag géométrique. Entre le parking et l’aqueduc, et même au delà, pas de problème : le canal appartient au ministère de l’agriculture et de la forêt. J’y vais dès le lendemain soir…

img_0086r.JPGimg_0090r.JPGDrôle de marche que celle là ! je me gare au parking près du bâtiment des Scouts. A cet endroit la ligne de chemin de fer est très proche de la route ; en quelques minutes, je rejoins un pont aqueduc. Je monte sur ses berges puis dans l’ancien canal du Verdon que je ne quitterai plus pendant 3km. Il serpente sans arrêt, traversant des champs, une forêt ou des propriétés privées. Taille dans le rocher, pavage en pierres, dalle de béton ou remblai de terre, tous les modes de construction sont représentés. img_0083r.JPGUn canal large, évasé et peu profond au début puis plus étroit avec des murs si hauts que je m’y sens emprisonnée : il est alors impossible de remonter sur les berges. Je passe sous des ponts, repère les vannes d’irrigation pour les propriétés, enjambe ou contourne les branches et pierres qui sont parfois tombées de là haut. Envahi parfois par la végétation il ne ressemble plus à un canal.  Sensations garanties !

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L’aqueduc et la meunerie romaine de Barbegal


Voila une randonnée familiale par excellence. Pas de difficulté de dénivelée, un balisage régulier qui peut constituer un véritable jeu de pistes pour les enfants (le balisage se situe au sol, sur les arbres, sur les panneaux mais il est toujours présent) et la découverte d’un ancien aqueduc romain, tout cela parmi des paysages variés qui rompent la monotonie.

* La météo de ce jour à cet endroit :
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* Je vous propose un itinéraire de 3h environ, sur carte IGN réalisé à partir de CartoExplorer
Je débute depuis le parking aménagé tout près du moulin de Daudet que l’on peut visiter. Construit enmedium_maquette_meunerie.jpg 1814, il fut acquis en 1923 par Hyacinthe Bellon et transformé en musée Alphonse Daudet. Il a cessé de moudre en 1915. Je traverse une belle forêt aux arbres hauts puis je longe la route tout en reconnaissant un champ d’oliviers de l’autre côté, caractéristique des Alpilles. La promenade se poursuit en terrain plus sec, passe au-dessus d’un petit canal, longe quelques maisons et se poursuit dans un paysage plat typique de la Crau. Là on arrive au pied de la meunerie du grand Barbegal. Impossible de concevoir ce qu’elle était si on n’a pas vu une maquette auparavant au musée d’Arles (dessins et croquis de la maquette réalisés par Jean-Louis PAILLET, Architecte dplg – Docteur en Histoire et Archéologue Institut de Recherche sur l’Architecture Antique et Vice-Président du GAM).
le site aujourd'hui, vu d'en hautAu début du second siècle, l’aqueduc fait l’objet d’une modification pour compenser le transfert d’une partie de l’eau à l’usage industriel des moulins de Barbegal. Il déversait ses eaux sur une double batterie de moulins hydrauliques, seize en tout,medium_img_0292.jpg établis sur la pente, destinés à moudre le grain. Le travail fait, les eaux allaient se perdre dans la zone marécageuse, en contrebas. Chaque roue entraînait une paire de meules ; le blé était moulu à la demande pour les besoins des 12000 habitants de la cité d’Arles. Quand les murs d’un aqueduc dépassaient 2m, on allégeait la construction avec des arches comme à Barbegal.
Je remonte la pente de la meunerie, là où se situaient les chambres de mouture et l’escalier central. Celui-ci desservait les chambres de mouture ; un traîneau, glissant sur plan incliné, montait et descendait les charges grâce à un mécanisme hydraulique. Attention aux passages délicats pour les jeunes enfants. En haut, une plaque commémorative nous rappelle que c’est l’archéologue Fernand Benoit qui a découvert ce lieu. Je déambule dans le canal où circulait l’eau. Et là , quelle surprise ! sur plusieursmedium_img_0282.jpg dizaines de mètres, des vestiges du grand aqueduc, comme un légo, permettent d’imaginer ce qu’il était à l’époque romaine.
Ce monument, partielllement classé Monument historique, (1937) est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco (1981)
img_3434.JPGAprès une petite discussion avec un amateur de VTT et deux randonneurs tout aussi intrigués que moi par ce double aqueduc romain, j’entame le chemin du retour. Le vent a renversé deux arbres et je dois m’écarter quelque peu du tracé. Je repasse devant le musée qui est encore fermé mais déjà parents et enfants attendent pour pouvoir le visiter. Chaque dimanche, ce lieu attire beaucoup de monde ; sur le chemin du retour vers Aix, à quelques kilomètres de là, je passe devant l’abbaye de  qui m’impressionne toujours, et m’arrête quelques instants devant les taureaux que son propriétaire est en train de nourrir.
* Voir l’article sur Montmajour dans ce blog

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J’ai tellement apprécié ce site que j’ai visité le musée de l’Arles Antique ; j’ai également placé une cache à énigmes l’aqueduc de Barbegal pour les amateurs de chasse aux trésors high tech, désactivée depuis, mais un autre geocacheur en a placé une. Voir l’article les moulins de Fontvieille

La forêt de Meyrargues, pour le plaisir de marcher


Meyrargues est un village bâti en amphithéâtre au pied de la butte de son château, dans un défilé, avec des ruelles étroites et tortueuses. Ce que peu de personnes savent c’est qu’une des voies du fameux train des Pignes se prolongeait voici un peu plus d’un demi-siècle jusqu’à Meyrargues. Les deux autres gares de notre département desservies étaient Jouques et Peyrolles ; malheureusement les Allemands ont fait sauter les viaducs lors de la débâcle (émission Inter Provence du 14 octobre 2001).

* La météo de ce jour à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

C’est une randonnée proche d’Aix-en-Provence dont le seul intérêt est le plaisir d’une longue marche dans une forêt qui doit être très agréable l’été. De nombreux croisements de chemins augmentent le risque de se perdre. Il n’y a pas de balisage partout mais parfois quelques panneaux indicateurs. A part le début et la fin du parcours, tout se ressemble : les vallons, les champs, les sous-bois qui ne permettent que rarement une échappée intéressante sur la vigie du Concors ou sur le chateau de Meyrargues. En plus le temps gris ajoute à la morosité. Si, comme moi, vous recherchez de l’intérêt ailleurs que dans la marche, vous pouvez raccourcir la randonnée (voir indications sur la carte).

* Je vous propose un itinéraire de 2h45 env. sur carte IGN réalisé à partir de CartoExplorer
medium_img_0208.jpgJ’ai eu la chance de pouvoir me garer à côté du chateau mais l’été, le parking est dans le bas du village : il faut donc remonter la route en pente raide qui contourne le chateau, jusqu’au départ de la randonnée ; elle commence par les vestiges de l’aqueduc romain qui alimentait Aix en eau à partir de la Traconnade, dont il ne reste que 3 arcades mais classées monument historique depuis 1922 !

En savoir plus sur les aqueducs romains d’Aix-en-Provence

medium_img_0215.jpgLes étroites gorges de l’Etroit résonnent des aboiements de multiples chiens ; pourtant, dans cette villa, la pancarte annonce « attention au chien », chien au singulier. Je me demande s’il n’y aurait pas là un traffic d’animaux. Un peu plus loin, quand j’arrive à l’entrée de la forêt, je comprends ma méprise : le jeudi, c’est jour de battue au sanglier, c’est donc une meute de chiens de chasse que j’ai entendue !

Après avoir délaissé le Collet Redon, point culminant de cette forêt (450m), je marche dans le lit du torrent de l’Etroit qui longe le chemin. Humide, caillouteux, il me réserve une mauvaise surprise : des arbustes épineux barrent le passage et je dois rejoindre le tracé normal. Je longe ensuite quelques champs cultivés en pleine forêt, particularité que je n’ai jamais vue dans les forêts de l’est de la France. medium_img_0222.jpgAprès l’épingle à cheveu qui débute le trajet retour, une courte échappée sur d’autres vallons précède un long parcours dans les bois au cours duquel mon GPS ne capte plus rien, puis tombe en panne de piles. De toutes façons j’emporte toujours la carte papier avec moi.

Après le vallon du Pin, au point 801347, une fenêtre m’offre une vue embrumée sur le chateau de Meyrargues et le village. Je dévale rapidement la piste caillouteuse et étroite de la dernière partie. A peine arrivée au parking, j’ai le temps de saisir au vol une démonstration d’acrobatie aérienne. Le chateau (hôtel aujourd’hui) étant fermé, je repars finalement un peu déçue, en songeant déjà à la prochaine randonnée.