La chapelle Saint-André aux Orris de la Roquebrussanne


Ce circuit vers la chapelle Saint-André peut compléter le circuit des Orris à la Roquebrussanne. Nous partons du chemin des baumes et rejoignons sans difficulté le premier carrefour de chemin (PT1 de la fiche d’Elia’s). Pour rejoindre la source, c’est à droite, pour la chapelle c’est la montée devant vous.

IMG_6604.JPGUn peu plus loin sur la gauche, à peine visible, quelques marches de pierre partiellement écroulées précèdent un sentier étroit qui s’enfonce vers un ancien hameau en ruines. Si vous ne le savez pas, vous ne les verrez pas. Nous passons à côté de quelques arbousiers. En novembre, les fruits de l’arbousier sont bien rouges et mûrs ; après en avoir dégusté quelques uns à la peau dure, je tombe sur un fruit doux et tendre sous la peau granuleuse. C’est un des rares fruits à mûrir en hiver, alors, profitez-en !

IMG_6625.JPGLe sentier sinue et se perd sous les broussailles. Quelques marches d’escalier aménagées en pleine forêt, sont bizarrement matérialisées par des branches de bois ou des pitons métalliques. C’est donc un itinéraire qui fut largement emprunté par de nombreux pélerins pour se rendre sur ce lieu de culte déserté.

IMG_6608.JPGIMG_6616.JPG IMG_6610.JPGL’arrivée face à la chapelle Saint-André nous met en face d’un trou béant  : plus de porte, juste une haute et large arche de pierres délabrées, des murs intérieurs couverts de mousse et percés, des bancs de bois posés sur des pierres. Par contraste, de nombreux objets religieux et sans valeur selon le panneau à l’entrée, trônent dans la chapelle : un autel, un crucifix, des représentations religieuses, quelques bougies et chandeliers, une statuette, etc. Nul doute que certains villageois continuent à y venir et honorer saint-André.

IMG_0562.jpgphoto aérienne motte castrale des BaumesNous montons maintenant par un sentier raide et glissant au-dessus des rochers proches de la chapelle, là où se trouve la cache les orris médiévaux. Ti’Mars… grimpe près des ruines d’une ancienne tour de gué appartenant sans doute à la motte castrale1 des Baumes. Selon La Roque-Brussanne (Var) Notice historiqueJ.E. BrémondRobert Reboul, Latil, Draguignan, 1874, écrit en 1787, cette tour était alors de facture récente : elle doit donc dater du début ou de la moitié du XVIIIè siècle.

IMG_6659.JPGAu retour, nous passons devant le jardin d’Elie Alexis, ‘jardin sans eau’ dont nous avons entendu parler grâce au geocaching. Il est fermé mais une personne de l’association du jardin d’Elie qui s’en occupe depuis la mort de son propriétaire, est en train de soigner des oliviers malades parce que mal taillés les années précédentes. Je lui explique que nous venons de loin ; elle accepte de nous laisser visiter le jardin après nous avoir donné quelques explications sur Elie, son créateur, qui n’avait ni eau courante (mais il savait récupérer l’eau de pluie dans des réservoirs) ni électricité.

IMG_0583.jpgIMG_0609.jpgIMG_6635.JPGIMG_0632.jpgIMG_6632.JPG

IMG_0637.jpgIMG_0620.jpgPlusieurs espaces ont été aménagés : les cistes qui nous accueillent dès l’entrée, la rocaille, la rocaille exotique, les oliviers et figuiers, le verger dans les restanques qui suffisait à nourrir Elie toute l’année, la serre et ses nombreux cactus, les noisetiers, les plantes tinctoriales. Dans le jardin aromatique, nous pourrons même voir de près le crocus sativus. La fleur comporte 6 pétales violets, trois étamines jaune d’or et un pistil rouge. C’est ce fameux pistil composé de trois stigmates (filaments) qui, une fois séché, donne l’épice safran. Il faut 150 000 fleurs de crocus sativus pour  un kilo de stigmates frais.
Une bien agréable promenade dépaysante dans un jardin remarquable. A revoir en d’autres saisons.
Attention aux horaires d’ouverture en hiver : du 01 Novembre au 28 Février de 14 h à 17 h, fermeture hebdomadaire le Lundi
Téléphone 04.94.86.90.28contact@lejardindelie.fr
le site de l’association Le jardin d’Elie, avec toutes les informations utiles

Image de l’itinéraire chapelle Saint-André depuis le chemin des Baumes 2km200, 1h30 avec visite et recherche de la cache, 131m dénivelée

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1La motte castrale est un ouvrage de défense médiéval ancien, composé d’un rehaussement important de terre rapportée de forme circulaire, la motte. Un fortin de bois y était aménagé avec une tour de guet analogue à un donjon.

** Circuit des Orris à la Roquebrussanne


C‘est à l’occasion de l’assemblée générale 2010 de l’ASER que nous avons pu nous rendre au lieu-dit les Orris à la Roquebrussanne, commnune autrefois composée de deux seigneuries, celle de la Roque, – partagée entre Bertrand Icard, Guillaume de Gardion – et celle de Brussan. Ce dernier, seigneur du château, donna son nom à la totalité du fief. En 1793, pendant la période révolutionnaire, Roque-Brussanne deviendra Roque-Libre.

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IMG_0441.jpgAvec les caches placées par papounet83 et Elia’s, nous décidons d’improviser un circuit, en utilisant la possibilité offerte par le GPS de recalculer un itinéraire sur route à partir d’un point de départ (le petit parking sur le chemin des Baumes) et d’un point d’arrivée (la cache la plus proche). Ce sera donc Inspiration GC1YJMM d’Elia’s, chapelle édifiée au XIIIè siècle au sommet d’une colline, accessible par un sentier grossièrement caladé et balisé de sept oratoires. De hauts murs de IMG_6540.JPGsoutènement en pierre sèche annonce notre arrivée sur l’esplanade. IMG_0447.jpgLe cadre de la chapelle Notre-Dame est véritablement enchanteur. Nous sommes face à Sainte-Marie, autrefois paroisse du lieu. Sur la façade à gauche, un grand Saint Etienne, oeuvre du sculpteur Portanier, à droite, un tout aussi grand Saint Bruno, œuvre du chartreux Don Alphonse. L’incursion du duc de Savoie et du prince Eugène en 1707 frappa les habitants et les habitations : le village fut saccagé et incendié. Un amphithéâtre en pierres sèches aménagé par un ermite au XVIIIè siècle, a été construit avec les pierres récupérées du château.

L’abandon du village perché peut être ici précisément daté. En 1340, l’archevêque d’Aix en tournée pastorale autorise les habitants à déplacer la paroisse dans la vallée, à l’emplacement du village actuel. Notre dame d’Inspiration, site de la commune de la Roquebrussanne

IMG_6553.JPGIMG_0511.jpgLa seconde cache sera GC1Q6WH le vallon d’Orris de papounet83 ; le GPS nous conduit près de la cache par la carraire du Pas de la Nible, mais ce n’est pas le bon chemin. Nous rebroussons chemin et prenons celui juste au dessus. La zone est composée de roches dolomitiques que l’érosion a sculpté en étranges silhouettes. L’étude complémentaire sur l’environnement réalisée pour déterminer le tracé de la ligne LGV reconnait qu’il sera difficile d’éviter le passage dans ce micro-paysage…

IMG_6557.JPGL’improvisation n’a pas que du bon : la fameuse cheminée tant citée par l’ensemble des geocacheurs, se trouve dans le sens déconseillé, celui de la descente. Nous décidons de l’observer d’en haut avant de décider si nous prendrons la variante (en revenant sur nos pas jusqu’au Pas de la Nible puis direction ouest sur l’ET4). Nous passons sous une arche (balisage brunâtre ou vert) avant de découvrir la cheminée, étroit passage entre deux barres rocheuses.

IMG_0482.jpgIMG_0493.jpgVue d’en haut, elle nous impressionne (balisage verdâtre). Ti’Mars… l’observe longuement, tente une première approche par la droite avant de décider que c’est par la gauche qu’elle est le plus facile. Le passage est haut, étroit et raide : il faut poser les coudes à plat de chaque côté puis jouer des pointes de pieds pour descendre ce premier obstacle, sans les sacs à dos. Passé ! mais bientôt un second passage pose problème : mon pied gauche se coince, mon sac à dos me gêne. Je le passe. Le troisième passage nécessite de descendre en se retournant. Le reste du parcours moins technique requiert cependant quelque attention. L’arrivée sur la source des Orris GC1Q6VM de papounet83 sera notre récompense.

Ce terme d’Orris1 n’existait pas du temps de la première carte de Cassini en 1779. Il apparaît par contre sur le cadastre napoléonien vers 1831. Les orris désignaient au XVIIIè un nom commun et non un nom propre. C’est l’usage oral qui a sans doute transformé ce nom en nom propre. La preuve par M. Béraud, notaire, qui écrit en 1722 au moment où la peste atteint la Roque-Brussanne :

pour moi j’avais gagné les orris avec le cousin Nicolas Bosc, mareschal2 à qui cette terre appartient, et nous fûmes assez heureux d’être exents de cette maladie [la peste]. Il y avait des barrières aux extrémités du terroir […] où on allait prendre en payant tout ce qui est nécessaire pour la vie.

IMG_0501.jpgIMG_0496.jpgPar analogie avec ce terme employé également dans le massif du Canigou, au XVIIIè siècle, cela désigne le terrain de dépaissance3 du bétail. Selon le témoignage d’anciens du pays, « ce sont des bâtiments érigés en des lieux voués à la culture des céréales il y a encore 150 ans ; ils servaient […] de magasins provisoires pour les grains et, après la venue des troupeaux sur les pacages estivaux, d’abris pour les bergers et les agneaux, d’entrepôt pour le lait et de cave à fromages ». Terminologie Roussillon

Le site des Orris, base communale

Le site des Orris, mairie de la Roquebrussanne

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En bordure du parc des Ecrins : le lac de la Douche à partir du Casset


Hautes-Alpes : temps idéal pour randonner en été mais que de monde sur ce petit itinéraire menant au lac de la Douche en bordure du parc national des Ecrins ! c’est manifestement le parcours classique et touristique permettant de découvrir un petit lac laiteux après avoir longé l’impétueux Petit Tabuc. Vous pouvez partir du village du Casset – avant ou après un déjeuner chez Finette (pas de site, coordonnées seulement), avant ou après la cache GC112W4 Guisane – le Casset de biboux – ou du pont du Clot du gué (1567 m) ; le Casset est un des hameaux de la commune du Monêtier les Bains.

Sauvetage (illustré) d’un chamois au lac de la Douche en février 2009

IMG_5476.JPGIMG_0017.jpgNous traversons le pont sur le torrent du Petit Tabuc qui se jette dans la Guisane qui elle-même se jette dans la Durance ; il nous faut partager le GR 54 (tour de l’Oisans et des Ecrins) avec quelques cavaliers. La montée se fait en douceur en forêt de mélèzes mais sur un terrain un peu accidenté par pierres et racines.  Plus loin, au niveau du Grand Pré (1683m) et de l’aire de pique-nique, nous traversons la passerelle sur le torrent du glacier du Casset qui vient alimenter sur notre gauche,  le Petit Tabuc.

Le commerce direct de la glace naturelle du glacier : au XIXè siècle, avant l’avènement du réfrigérateur, de mai à septembre, des blocs de glace de ce glacier étaient dégagés par explosion, transportés par mulet (plus tard par téléphérique) jusqu’au pont du Clot du Gué,  où ils étaient découpés en blocs réguliers de 50cm de côté [j’évalue un bloc à 114kg environ, ce qui semble compatible avec ce que pouvait porter un mulet], puis charroyés jusqu’au pont du Casset ; protégés par de la sciure et des branchages, ils étaient alors transportés sur d’importants attelages jusqu’à la gare de Briançon d’où ils rejoignaient en train Marseille et la Provence. Voir le site des Amis du Casset. Au début du XXè siècle, à la Roche des Arnauds, la glace sera fabriquée artificiellement, stockée en hiver et conservée dans des glacières comme dans le sud de la Provence. Voir l’article *** Circuit de la glace dans le Var dans ce blog

La glace naturelle […] persiste assez longtemps sur les marchés face à la glace artificielle produit de l’usine malgré la nette différence de prix (la première se vend 6 à 11 centimes le kg en 1900 à Paris contre 1 centime pour la deuxième ». Extrait de L’artisanat de la glace en Méditerranée occidentale, Ada Acovitsioti-Hameau, supplément au cahier de l’ASER, 2001

glacie du Casset (photo empruntée au site alpes-photos.com)Selon une étude de Gilles Garrite et Philippe Lahousse, le glacier du Casset réagit très vite aux fluctuations climatiques depuis 150 ans. Vers 1925, le front2 du glacier se situe  à 1970m ; à partir de cette date, c’est une longue période de recul. En 1952, l’IGN mesure le front à 2430m, en 1970 à 2450m : c’est un abrupt de glace très instable d’où se détache des pans entiers. Vers 1940-1950, les températures hivernales augmentent et les précipitations diminuent fortement : c’est à ce moment que le glacier se partage en deux branches. « En annonçant un réchauffement drastique du climat au cours des cent prochaines années, les scientifiques laissent planer une véritable menace sur les glaces terrestres ».

Chronique d’une catastrophe annoncée (1985)

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