Visite guidée de 3 glacières et du musée de la glace à Mazaugues. J’ai enfin compris comment on fabriquait, stockait, distribuait la glace entre le XVIIè et le XIXè siècle en Provence ! Ada ACOVITSIOTI-HAMEAU de l’ASER, se montre passionnante et incollable sur le sujet. Pas si souvent que dans une de mes balades, la tête et la voiture servent plus que les jambes !
Glacière privée du chateau d’Entrecasteaux construite contre le rempart. La dame de Venel a obtenu en 1648 le privilège de construire des glacières, vendre et débiter la glace dans toute la Provence. Les villageois alimentent la glacière l’hiver par l’eau qui gèle le long de la rivière, et peuvent bénéficier de glace l’été. ———————————–
Glacière de Cotignac ayant servi à la communauté. Elle a été construite près de la source Saint-Martin en 1701, juste avant que l’homme d’affaires, Louis de Beaumont, n’achète le privilège de glacière à perpétuité. D’où les difficultés des consuls pour obtenir le droit de la faire fonctionner pour le compte de la communauté ; ils ont quand-même pu faire les enchères pour la fourniture de glace dès 1702. En difficulté financière, de Beaumont revend ses droits aux différentes communautés à partir de 1701. Pour fabriquer la glace, les prairies étaient volontairement inondées. Suite à des malfaçons, des hivers trop doux, ne produisant pas suffisamment de revenus, elle est progressivement abandonnée. Le conseil de Cotignac la met en vente en 1719. ———————————–
Glacière Pivaut ou Gaudin, la dernière glacière construite dans le massif de la Sainte-Baume (fin XIXè siècle), ayant peu servi mais fort bien construite. 25m hauteur, 19,80m de diamètre extérieur, des murs de 2,50m d’épaisseur. Face à elle des bassins de congélation et la rampe de remplissage par laquelle la glace était introduite dans la glacière. Le canal d’évacuation des eaux de fusion, quelques mètres plus bas, est très frais : elle devait être efficace cette glacière. Plusieurs hautes porte-fenêtres permettent de charger et décharger la glace à deux niveaux de remplissage ; d’autres ouvertures pouvaient servir pour l’éclairage de nuit ; ou l’évacuation de la chaleur, le contraire en somme de ce qui se passe dans nos maisons l’hiver…
« à partir de mai, quotidiennement, des blocs de matière première étaient remontés en fin de journée. Ces pains de glace recouverts d’étoffes, de paille et de fougères, étaient alors chargés à dos d’âne ou sur des charrettes. Ils étaient acheminés, la nuit, vers Toulon, Aix ou Marseille. La plupart du temps, les hommes traversaient la Sainte-Baume du nord au sud. Au petit matin, les livreurs arrivaient en ville pour approvisionner les commerçants et les particuliers. » Extrait de Var Matin, 2008 et rapporté dans la mémoire gravée dans la pierre, site maville.com
Impressionnante ! à voir absolument ! les geocacheurs pourront la découvrir sous le numéro GC160VZ et son nom évocateur Bien fraiche ! S.V.P.
Le saviez-vous ?
Lors de l’assemblée générale de l’ASER où nous étions en novembre 2010, j’ai appris qu’il existait autrefois une toute petite commune appelée Meinarguette.
Découverte des villages de Cotignac et Entrecasteaux, blog de Fouchepate
Le musée de la glace et la glacière Pivaut, blog du Petit Pierrot
Histoire de l’eau à Hyères, avec sources bibliographiques
Evocation de la glacière du Bertagne, à la Sainte-Baume dans une note de ce blog Trois itinéraires pour le pic de Bertagne et celle de Mimet dans les grottes de l’Etoile
Information transmise par Fouchepate dans son commentaire : il existe
« …un téléfilm : la Bastide blanche qui retrace cette époque d’après le roman “La Bastide Blanche” de Jean-Michel THIBAUX, Editions Presse de la Cité »
Cette note a été aimablement relue par notre guide Ada Hameau que je remercie vivement.
L’artisanat de la glace en Méditerranée occidentale – supplément n°1 au cahier de l’ASER, Ada Acovitsioti-Hameau, 2001 (ré-éd.) – 120 pages