L’aqueduc et la meunerie romaine de Barbegal


Voila une randonnée familiale par excellence. Pas de difficulté de dénivelée, un balisage régulier qui peut constituer un véritable jeu de pistes pour les enfants (le balisage se situe au sol, sur les arbres, sur les panneaux mais il est toujours présent) et la découverte d’un ancien aqueduc romain, tout cela parmi des paysages variés qui rompent la monotonie.

* La météo de ce jour à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

* Je vous propose un itinéraire de 3h environ, sur carte IGN réalisé à partir de CartoExplorer
Je débute depuis le parking aménagé tout près du moulin de Daudet que l’on peut visiter. Construit enmedium_maquette_meunerie.jpg 1814, il fut acquis en 1923 par Hyacinthe Bellon et transformé en musée Alphonse Daudet. Il a cessé de moudre en 1915. Je traverse une belle forêt aux arbres hauts puis je longe la route tout en reconnaissant un champ d’oliviers de l’autre côté, caractéristique des Alpilles. La promenade se poursuit en terrain plus sec, passe au-dessus d’un petit canal, longe quelques maisons et se poursuit dans un paysage plat typique de la Crau. Là on arrive au pied de la meunerie du grand Barbegal. Impossible de concevoir ce qu’elle était si on n’a pas vu une maquette auparavant au musée d’Arles (dessins et croquis de la maquette réalisés par Jean-Louis PAILLET, Architecte dplg – Docteur en Histoire et Archéologue Institut de Recherche sur l’Architecture Antique et Vice-Président du GAM).
le site aujourd'hui, vu d'en hautAu début du second siècle, l’aqueduc fait l’objet d’une modification pour compenser le transfert d’une partie de l’eau à l’usage industriel des moulins de Barbegal. Il déversait ses eaux sur une double batterie de moulins hydrauliques, seize en tout,medium_img_0292.jpg établis sur la pente, destinés à moudre le grain. Le travail fait, les eaux allaient se perdre dans la zone marécageuse, en contrebas. Chaque roue entraînait une paire de meules ; le blé était moulu à la demande pour les besoins des 12000 habitants de la cité d’Arles. Quand les murs d’un aqueduc dépassaient 2m, on allégeait la construction avec des arches comme à Barbegal.
Je remonte la pente de la meunerie, là où se situaient les chambres de mouture et l’escalier central. Celui-ci desservait les chambres de mouture ; un traîneau, glissant sur plan incliné, montait et descendait les charges grâce à un mécanisme hydraulique. Attention aux passages délicats pour les jeunes enfants. En haut, une plaque commémorative nous rappelle que c’est l’archéologue Fernand Benoit qui a découvert ce lieu. Je déambule dans le canal où circulait l’eau. Et là , quelle surprise ! sur plusieursmedium_img_0282.jpg dizaines de mètres, des vestiges du grand aqueduc, comme un légo, permettent d’imaginer ce qu’il était à l’époque romaine.
Ce monument, partielllement classé Monument historique, (1937) est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco (1981)
img_3434.JPGAprès une petite discussion avec un amateur de VTT et deux randonneurs tout aussi intrigués que moi par ce double aqueduc romain, j’entame le chemin du retour. Le vent a renversé deux arbres et je dois m’écarter quelque peu du tracé. Je repasse devant le musée qui est encore fermé mais déjà parents et enfants attendent pour pouvoir le visiter. Chaque dimanche, ce lieu attire beaucoup de monde ; sur le chemin du retour vers Aix, à quelques kilomètres de là, je passe devant l’abbaye de  qui m’impressionne toujours, et m’arrête quelques instants devant les taureaux que son propriétaire est en train de nourrir.
* Voir l’article sur Montmajour dans ce blog

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J’ai tellement apprécié ce site que j’ai visité le musée de l’Arles Antique ; j’ai également placé une cache à énigmes l’aqueduc de Barbegal pour les amateurs de chasse aux trésors high tech, désactivée depuis, mais un autre geocacheur en a placé une. Voir l’article les moulins de Fontvieille

La forêt de Meyrargues, pour le plaisir de marcher


Meyrargues est un village bâti en amphithéâtre au pied de la butte de son château, dans un défilé, avec des ruelles étroites et tortueuses. Ce que peu de personnes savent c’est qu’une des voies du fameux train des Pignes se prolongeait voici un peu plus d’un demi-siècle jusqu’à Meyrargues. Les deux autres gares de notre département desservies étaient Jouques et Peyrolles ; malheureusement les Allemands ont fait sauter les viaducs lors de la débâcle (émission Inter Provence du 14 octobre 2001).

* La météo de ce jour à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

C’est une randonnée proche d’Aix-en-Provence dont le seul intérêt est le plaisir d’une longue marche dans une forêt qui doit être très agréable l’été. De nombreux croisements de chemins augmentent le risque de se perdre. Il n’y a pas de balisage partout mais parfois quelques panneaux indicateurs. A part le début et la fin du parcours, tout se ressemble : les vallons, les champs, les sous-bois qui ne permettent que rarement une échappée intéressante sur la vigie du Concors ou sur le chateau de Meyrargues. En plus le temps gris ajoute à la morosité. Si, comme moi, vous recherchez de l’intérêt ailleurs que dans la marche, vous pouvez raccourcir la randonnée (voir indications sur la carte).

* Je vous propose un itinéraire de 2h45 env. sur carte IGN réalisé à partir de CartoExplorer
medium_img_0208.jpgJ’ai eu la chance de pouvoir me garer à côté du chateau mais l’été, le parking est dans le bas du village : il faut donc remonter la route en pente raide qui contourne le chateau, jusqu’au départ de la randonnée ; elle commence par les vestiges de l’aqueduc romain qui alimentait Aix en eau à partir de la Traconnade, dont il ne reste que 3 arcades mais classées monument historique depuis 1922 !

En savoir plus sur les aqueducs romains d’Aix-en-Provence

medium_img_0215.jpgLes étroites gorges de l’Etroit résonnent des aboiements de multiples chiens ; pourtant, dans cette villa, la pancarte annonce « attention au chien », chien au singulier. Je me demande s’il n’y aurait pas là un traffic d’animaux. Un peu plus loin, quand j’arrive à l’entrée de la forêt, je comprends ma méprise : le jeudi, c’est jour de battue au sanglier, c’est donc une meute de chiens de chasse que j’ai entendue !

Après avoir délaissé le Collet Redon, point culminant de cette forêt (450m), je marche dans le lit du torrent de l’Etroit qui longe le chemin. Humide, caillouteux, il me réserve une mauvaise surprise : des arbustes épineux barrent le passage et je dois rejoindre le tracé normal. Je longe ensuite quelques champs cultivés en pleine forêt, particularité que je n’ai jamais vue dans les forêts de l’est de la France. medium_img_0222.jpgAprès l’épingle à cheveu qui débute le trajet retour, une courte échappée sur d’autres vallons précède un long parcours dans les bois au cours duquel mon GPS ne capte plus rien, puis tombe en panne de piles. De toutes façons j’emporte toujours la carte papier avec moi.

Après le vallon du Pin, au point 801347, une fenêtre m’offre une vue embrumée sur le chateau de Meyrargues et le village. Je dévale rapidement la piste caillouteuse et étroite de la dernière partie. A peine arrivée au parking, j’ai le temps de saisir au vol une démonstration d’acrobatie aérienne. Le chateau (hôtel aujourd’hui) étant fermé, je repars finalement un peu déçue, en songeant déjà à la prochaine randonnée.

La grotte naturelle de Marie-Madeleine


C’était au mois de mai 2004, deux ans après la réouverture au public de la Grotte de la Sainte-Baume1 et du pèlerinage, à l’occasion d’un regroupement professionnel pas comme les autres. La préparation avait été claire : « Vous êtes dans une forêt séculaire, où vécurent des druides2 ; vous emprunterez le chemin des rois comme Marie de Médicis ou le chemin du Canapé si vous vous êtes pressé ; vous visiterez la grotte de Marie-Madeleine, qui a débarqué sur nos côtes aux Saintes-Maries de la Mer. Croyant ou pas, vous marchez dans un lieu sacré. »
* Je vous propose l’itinéraire de 2h A/R par le chemin du Canapé (GR9) réalisé à partir de CartoExplorer
* Je vous propose un autre itinéraire dans ce massif, 3h30 A/R réalisé à partir de CartoExploreur (voir dans ce blog l’article sur la croix des Béguines)

La météo de ce jour à cet endroit :
(attention l’hiver, micro-climat, neige et givre possibles)
La direction du vent et le calcul de la température ressentie

medium_0006.jpgEté comme hiver, ce haut lieu de pélerinage est toujours très fréquenté. Un petit couvent de quatre frères dominicains est désormais chargé de l’accueil des pèlerins. Parmi les grands pèlerins de notre temps, comment ne pas évoquer Charles de Foucauld, les pélerins du lundi de Pentecôte, ceux de la fête de sainte Marie-Madeleine (22 juillet) qui se rendent en procession à la messe de minuit à la Grotte, les Compagnons ?

Cette forêt celtique de quelques milliers d’années, est unique en France, les chênes et les hêtres ont plusieurs siècles d’existence, de nombreuses associations végétales sont uniques en Provence ; medium_0004.jpgsi vous venez en juin-juillet, cherchez la racine d’or (lys martagon), si rare et si belle ! Ifs, hêtres, houx, essences peu méridionales, ont élu domicile ici. Parce qu’elle est exposée au nord, à l’abri d’une haute falaise, l’humidité, la fraicheur, les mousses et les champignons dominent. J’emprunte le chemin du Canapé, à droite, moins fréquenté que le chemin des Roys, mais plus abrupt. Des marches de pierre favorisent la marche dans un sous-bois sombre ; les arbres sont tellement hauts que la lumière du soleil ne parvient que rarement jusqu’au sol. Mais quand elle passe, c’est un ravissement de points lumineux ! Si je délaisse le chemin des Roys – emprunté par Saint-Louis, le pape Clément V, Philippe VI Valois, Charles IV de Luxembourg, le roi René, Catherine de Médicis, Charles IX, etc – c’est qu’il est trop fréquenté. A la croisée des chemins, un vieil oratoire : c’est Monseigneur Jean Ferrier, archevêque d’Arles qui a fait ériger les oratoires du Chemin des Roys vers 1516.

Le père Vayssière, gardien du sanctuaire au début de notre siècle, a fait construire les 150 marches en mémoire aux 150 Ave du Rosaire ; je les monte en comptant les stations jusqu’à la 13ème pour mesurer ma progression ! Cette Pietà, sur le parvis de la Grotte, impressionnante par sa taille, est une oeuvre de la juive convertie Marthe Spitzer (1932). D’abord exposée devant l’église Ste-Madeleine à Paris, elle arrive par train jusqu’à Saint-Zacharie où un attelage de chevaux l’amène jusqu’en bas de l’escalier. Là avec rouleaux, madriers et palans, elle est hissée jusqu’à la grotte.

0020.3.jpg* Le site officiel de la grotte Sainte Madeleine (histoire des trois Maries, pélerinage, les Dominicains)

Le compagnon Pierre Petit réalise les vitraux de la Grotte. Marie-Madeleine était la patronne du Compagnonnage ; dès que le Tour de France est ouvert au jeune Aspirant Compagnon du Devoir, il porte sa couleur, le blason de son métier et l’emblème de Marie-Madeleine reconnaissant le Christ ressuscité.
* Voir l’article sur les Compagnons du devoir (commune d’Aups)* L’Association les Compagnons du Devoir, ses buts
Rodolphe  Giuglardo présente le travail de la pierre à la Ste-Baume : l’obélisque des Compagnons placé en 2011

De là haut, le paysage s’étage sur 3 niveaux de montagnes : les monts Aurélien, la Sainte-Victoire, le mont Ventoux.

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Le compagnon réalise les vitraux de la Grotte. Marie-Madeleine était la patronne du Compagnonnage ; dès que le Tour de France est ouvert au jeune Aspirant Compagnon du Devoir, il porte sa couleur, le blason de son métier et l’emblème de Marie-Madeleine reconnaissant le Christ ressuscité.

De là haut, le paysage s’étage sur 3 niveaux de montagnes : les monts Aurélien, la Sainte-Victoire, le mont Ventoux.medium_0009.jpg

Après la descente, beaucoup plus rapide, le groupe s’arrête dans le café tout proche de l’hostellerie et nous dégustons une bière bien fraîche, juste récompense de nos efforts.
Dans ce lieu mythique, on peut aller aussi au « Paradis » en passant par le « sentier merveilleux », de quoi donner envie de revenir…

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1Baume : du provençal « baumo », surplomb rocheux, abri sous roche (grotte)
2Les druides étaient les chefs religieux des populations celtiques qui, avant la conquête romaine, occupaient la Gaule et la Grande-Bretagne. Ils représentaient une classe sacerdotale chargée de la célébration du culte, de l’éducation de la jeunesse et des décisions de justice. Leur doctrine se fondait sur la transmigration des âmes. La récolte du gui de chêne, plante sacrée, est l’une des coutumes druidiques les mieux connues