Cette boucle par le vallon de l’Amarron1 est courte mais épuisante physiquement pour qui n’est ni sportif ni tout jeune ; il faut continuellement faire attention où l’on pose les pieds car les sentiers sont peu ou pas balisés, à peine visibles, étroits, pierreux, rocheux ou en sous-bois glissants, avec un cumul de dénivelées de presque 1000m en positif et autant en négatif mais que de variété dans les décors et que d’aventures en perspective ! A découvrir en chemin : un dolmen, plusieurs abris sous roche de belle taille, deux sources et 4 caches posées par jcoud team. Le circuit se situe au sud de l’abbaye de la Celle qui aurait compté au XVIe et XVIIe siècle, quelques nonnes libertines que l’on reconnaissait à leur ruban de soie noire. Mazarin l’ayant fait transférer à Aix, l’abbaye déclina.
avec le vent
Le parcours commence à la carrière de marbre rose dont les étages se détachent nettement sur fond de ciel bleu. La Provençale a l’exclusivité d’un marbre : le rosé de Brignoles. Le marbre rosé de Brignoles fut exporté jusqu’au Japon… [C’]est un marbre naturel réputé mûri dans les calcaires provençaux pendant des millions d’années. Les romains grands bâtisseurs avaient remarqué les qualités exceptionnelles du Rosé de Brignoles. Ils l’utilisaient largement dans leurs édifices et certains nous sont parvenus encore parés de marbre rose.
Provençale SA
Sur la droite, l’entrée du vallon de Candelon est à peine visible : seule une barre rocheuse inclinée sur laquelle il faudra marcher, en signale le début. Le Candelon2 se dresse sur les hauteurs de la colline. Pour trouver le sentier rouge sur la gauche, nous devrons nous y reprendre en plusieurs fois. Il traverse un sous-bois dense où l’équilibre des constructions de pierre tient du miracle.
En pénétrant plus avant, je découvre un abri sous roche dominé par un replat bien à l’abri d’un énorme rocher au-dessus de ma tête. Estoublon de son côté trouvera un autre abri le long du sentier, protégé derrière un mur de pierres. Mais aucun d’entre nous ne trouvera la cache de jcoud Cro-Mignon, GC208V3.
Le sentier se devine, parfois je l’invente. Ce qui est sûr, c’est qu’il grimpe constamment. Enfin, au niveau d’un autre abri sous roche protégé par un mur de pierre, il devient plus net et grimpe jusqu’à la source captée qui alimente une réserve d’eau. Derrière de celle-ci, les pierres ont été gravées sans doute à l’époque où la source a été captée pour la première fois. Je n’ai pu lire que 1884 et Amarron. La source du Gaulois peut-être ?
Puis direction le dolmen de l’Amarron. Après le passage en sous-bois, une prairie verdoyante s’offre à nous, sur terrain plat. Quel contraste ! avec ses quelques arbres, et ses quelques pierres au sol, ce lieu est idéal pour le pique-nique. Par contre le dolmen me décevra un peu : il est endommagé et nous avons du mal à identifier un monument religieux. Le dolmen de l’Amarron, GC208V6 par jcoud team
La couche archéologique, unique, de 30 cm, contenait les restes d’au moins 15 individus. Des caractères communs aux restes laissent penser qu’il s’agit de personnes ayant peut-être des liens de parenté. Un vase en céramique très altéré rempli d’argile pure […], 5 perles en tonnelet, […], 1 armature de flèche à retouches bifaciales et amorces d’ailerons complètent le mobilier. Comme dans la plupart des dolmens, les dépôts ont d’abord été placés contre les parois nord et est de la cella, pour gagner ensuite les parois adjacentes.
Le rejet à plus d’un mètre de la dalle de couverture et l’inclinaison des piliers […] semblent conforter la thèse d’une secousse sismique importante qui aurait frappé le région du moyen Var [..] mais cette hypothèse doit être confortée (Roudil, Berard, 1981) ». site archéoprovence
L’Amarron et le bois de Garéoult, randovar
Après un épisode d’égarement plutôt pénible, nous retrouvons la piste. Bientôt, nous devrons affronter une très grosse et interminable pente caillouteuse jusqu’au sommet de l’Amarron (770m). Là haut, la vue est superbe sur le massif de la Loube reconnaissable par ses antennes. La cache Roc’Bloc GC20BB1, jcoud team nous échappe aussi mais cela n’a que peu d’importance. Pour arriver sur la crête, il nous faudra faire un dernier effort au dessus de hauts passages rocheux inclinés et humides.
Le retour par un sentier balisé par des sangliers (heureusement, tout compte fait !) passe devant une source qui s’écoule dans un goulet moussu (Le fil de l’eau GC20BB3). Au bruit de moteur, nous devinons que des motos cross sont en train de monter la piste. En vérité, ils la défoncent, retournant les pierres qui deviennent un véritable piège pour la marche.
En guise de récompense, nous allons à Brignoles, capitale du centre Var, pour y boire un coup avant de rejoindre notre domicile. Pas un seul bar d’ouvert le dimanche ! un arrêté municipal interdirait-il l’ouverture des bars le jour du seigneur ?
Amarron itinéraire 8km 3h35 déplacement seul (6 à 7h au total) 510m dénivelée
Petit conseil : partir avec une personne qui connait les lieux ou avec un GPS de randonnée contenant la route à suivre (vous pouvez me la demander).
1amarron : camomille sauvage
2candelon : de chandelle, due à la forme verticale du rocher