Saint Martin les Eaux


Panneau d'information sur le parkingJ‘ai téléchargé la trace sur le site randogps.net. Parking à l’entrée du village sur la D505. Je repars à pied par où je suis venue, en direction de la fameuse source sulfureuse dont j’ai l’intention de parler dans mon article.
Je repère dans le virage en épingle le sentier qui part sur la droite, descend au niveau de la rivière. Dans la source sulfureuse, je remarque les algues filamenteuses blanches qu’avait étudiées Eugène Plauchud, à la source de la Laye, en 1877. Pasteur en avait fait l’objet d’une communication à l’académie des Sciences, preuve que le pharmacien Plauchud n’était pas qu’écrivain (Le Diamant de Saint Maime, Au Cagnard, L’amo de Canelo) mais aussi scientifique. Curieusement, aucune mauvaise odeur caractéristique ne s’échappe alors que lors de mon dernier passage en 2010, l’odeur d’œufs pourris (de l’hydrogène sulfuré H2S) m’avait presque incommodée. D’un point de vue géologique, le soufre provient de la dissolution des formations sédimentaires évaporitiques de la région de Manosque (extrait de la lithothèque)
Ces eaux ayant été exploitées ont donné leur nom à Saint-Martin les Eaux qui a remplacé Saint-Martin-de-Recanas. Je cherche les ruines de l’établissement thermal.

Mais au loin, c’est un drôle de pilier qui se dresse là, mais plus aucun bâtiment ; je pense m’être trompée et cherche bien au delà mais il n’y a plus rien. Tout a été détruit. Juste quelques vieux tuyaux et un chauffe-eau abandonnés près de cette fontaine qui suinte par les trous de sa surface. Du bâtiment, il ne reste que le socle de béton. Je remonte jusqu’à la route et questionne un couple qui me confirme que tout a été détruit ; quand j’étais passée en 2010, quelques tuiles ARNAUD ETIENNE de la tuilerie de Saint-Henri (Marseille) jonchaient le sol ; aujourd’hui, un panneau m’apprend que les lieux sont en cours de réhabilitation. En effet, ils ont été nettoyés, le sentier bien tracé est remblayé de morceaux de briques et de pierres probablement issues de la démolition. Cela incitera-t-il les promeneurs à faire un détour ?


2010 
Signalées dès 1784 par M. Darluc, les eaux de Saint-Martin de Renacas ont fait depuis la réputation de cette petite commune. Ces eaux minérales sulfureuses furent autorisées par le Ministre du Commerce le 30 décembre 1884. En 1903, cette source prend l’appellation de Renacas, puis de Château et enfin d’Huguette en 1933. Son débit est d’alors de 25 à 60 l/min. Ses eaux sont commercialisées sous différents noms : Eau de Renacas en 1903, puis du Château, puis source Huguette à partir de 1933. L’activité cesse définitivement le 6 mai 1942.
En 1894, une vieille famille martinoise, les Arnoux-Lestienne devient propriétaire des sources sulfureuses, et du Château qu’elle transforme en hôtel thermal. D’après le site Saint-Martin les Eaux

Le bâtiment des bains est à nouveau rénové en 1930 par la famille Arnoux, le chauffage à bois de l’eau a été remplacé par une chaudière à charbon. A partir de cette date, on ne boit plus bucoliquement à la source […]. Les propriétaires ont fait faire une vasque à l’intérieur du bâtiment. C’est Charles Lestienne qui fait office de masseur. Il est porion1 à la mine de Villémus […] mais pendant les quelques mois de la saison thermale, il […] règne sur les quatre baignoires en marbre. Extrait du journal Bas-Alpin

Les eaux de Saint-Martin, par Asse2Blx

Je quitte la route et emprunte un étroit sentier tout en montée ; au carrefour suivant, un village perché apparaît en ligne de mire. Au niveau du ravin de Coste Longue, un passage canadien, que l’on rencontre habituellement en montagne ; leur principe est simple : ils sont disposés sur une petite fosse sur laquelle sont placés des rouleaux métalliques ; les bêtes ne la traversent pas car elles en ont peur, alors que tous les véhicules passent sans problème. Sur le côté, un portillon étudié pour se rabattre dès qu’on le pousse permet aux piétons de franchir la clôture ; une manière de réconcilier éleveurs et randonneurs.

Continuer la lecture de Saint Martin les Eaux

La cabane en pain de sucre des Espels


Comment découvrir le « bòri  en pain de sucre » ainsi que l’ont surnommé ses découvreurs ? en tous cas, pas comme nous. Nous savions qu’il était en contre-bas de l’antenne du mont des Spels et que l’on pouvait voir de là le mont d’Or. Ce n’était pas suffisant. En basque espellete désigne le buis mais en Provence…

Nous sommes partis du parking du col de la mort d’Imbert ; les geocacheurs qui veulent profiter d’être au col, pourront faire un aller-retour pour trouver la cache de hash04, Les chemins de Bellevue. Malheureusement, les autres caches de la forêt de Pélicier ont été archivées.

Nous circulons dans une zone il est assez fréquent de découvrir des panneaux du genre

Si vous entendez la sirène ou un bruit équivalent à un réacteur d’avion, ou en cas de feu ou de fumée, n’allez pas sur les lieux de l’accident… vous iriez au devant du danger… Quittez la zone immédiatement.

Si vous ne savez pas pourquoi lisez les sentiers de Bellevue dans ce blog. Autant la première fois, cela m’a inquiétée, autant cette fois je suis passée négligemment devant. Les genêts sont si odorants qu’ils m’incommodent presque. Au début, ce ne sont que petites bosses successives puis c’est une montée continue jusqu’aux deux pylônes.

En cours de route, nous nous poserons beaucoup de questions sur une construction située en forêt dont nous n’avons pas trouvé la fonction : en forme de boite aux lettres, elle est suspendue et donc mobile ; son couvercle de métal se soulève, la partie métallique en bas, tel un parapluie, protège un trou permettant sans doute à un insecte d’y pénétrer. Qui me dira à quoi cela peut servir ? un piège à insectes ?

En haut du mont des Spels, mon compagnon de route identifie les sommets, les villages, même ceux les plus éloignés. Puis nous cherchons la cabane, sans succès, les informations sont trop approximatives.
Heureusement un smartphone qui peut se connecter à internet, se révèle efficace dans une telle situation. Assis sur un rocher dans le sous-bois, je tape quelques mots clés dans mon navigateur ‘Comité du patrimoine manosquin’ et ‘espels’ ; pendant ce temps, un papillon souci semble se régaler des sels minéraux de la sueur. Ma recherche m’amène sur le site panoramio qui livre les coordonnées géographiques que je devrais convertir avec la calculatrice de mon téléphone. Je positionne la cabane, observe la cartographie de mon GPS, propose un itinéraire en descente de plusieurs courbes de niveau dans le sous-bois puis une remontée à partir du quartier ‘Pain de Sucre’ ; nous sommes près de la ville – nous n’avions donc pas besoin de monter jusqu’au sommet ! – et nous trouvons un panneau qui nous rassure : c’est le bon chemin. Après le passage en sous-bois, au loin, la toiture de la cabane en pain de sucre apparaît sous les frondaisons ; qui se souvient qu’autrefois l’épicier débitait le pain de sucre de forme ogivale avec un petit marteau ? au Maroc par exemple.

Bel environnement. Un endroit rêvé pour un pique-nique ou un goûter avec des enfants. Et depuis peu une cache de hash04, Le Bòri « Pain de sucre » des Espels

Il est associé à une succession d’anciennes terrasses de culture soutenues par des murs à pierre sèche comportant des escaliers. La construction du cabanon remonterait à la fin du XIXe siècle. Le couvrement fait bien trois fois la hauteur de la base cylindrique ; la hauteur totale est de 9 m à l’extérieur. Les lieux, qui étaient en friche, ont été débroussaillés et nettoyés en mars 2002, à l’initiative du Comité du patrimoine manosquin. Le bâtiment a été restauré par l’association Alpes de Lumière, […]. Son couvrement, en forme de cône tronqué, a été coiffé d’un dôme de pierres de façon à rendre à la bâtisse la morphologie en « pain de sucre » qu’elle aurait eu à l’origine [note de l’association Patrimoine Manosquin : une photo avant restauration le prouve].
La technique employée pour le faîtage arrondi laisse songeur : les assises horizontales successives s’inclinent de plus en plus vers l’intérieur de l’édifice à la façon de l’extrados d’une voûte clavée, si bien que les joints de lit passent progressivement de l’horizontale à la verticale. Il n’y a donc aucune étanchéité. [note de l’association Patrimoine Manosquin : après remontage, un coulinage a été fait comme lors de la construction initiale].

Continuer la lecture de La cabane en pain de sucre des Espels

** L’oppidum des Blaques à Céreste et autres curiosités


levée de terreQuand trois amateurs d’histoire se retrouvent pour une randonnée, devinez ce qu’ils vont voir ? une ligne de plus de 400m de long, représentée par une arête de poisson sur la carte IGN ; la légende : ‘levée de terre’.
Le programme que nous a préparé estoublon ne manque ni de surprise, ni d’intérêt. Il conjugue circuits à pied et en voiture sur une journée.

medium_img_0429.jpgDépart de Céreste près de la chapelle ; nous passons sur le pont de la Baou ni roman ni romain (pas même situé sur la voie domitienne), bien que ce nom figure toujours sur les cartes IGN et  les cartes postales ! le panneau d’information le confirme : il date du milieu du XVIIIè siècle. Un devis est établi par Georges Vallon, ingénieur de la Province, les travaux sont confiés par acte du 4 janvier 1740 à Pierre Terras, maçon de la ville de Reillanne (A.D. des A.-H.-P. C84).

Vestiges lors des fouilles (photo Lecauranec)La trace du vrai pont romain a d’abord été retrouvé sur papier, aux archives en 1989 puis confirmé sur le terrain le long de la RN100, à la faveur d’une crue d’orage. La 4ème campagne de sondage, en 2001, révèle que faute de rocher solide pour asseoir le pont, les constructeurs l’ont bâti sur un socle de pierres taillées de grand appareil à joints fins liées par des agrafes scellées au plomb. Son architecture est à ce jour unique dans le monde romain. par mesure de protection, ses vestiges sont maintenant recouverts. Voir photos des fouilles

Continuer la lecture de ** L’oppidum des Blaques à Céreste et autres curiosités