Pirivigier


IMG_7246.JPGIMG_7249.JPGDépart de Chateauneuf de Chabre, hameau de Grange Neuve pour le Serre1 de la Croix (balisage jaune). Nous trouvons une place près du lavoir. Bien balisé au départ, vers 643m d’altitude le sentier censé tourner à gauche vers les ruines de Courantille n’est pas visible : le balisage a changé. Il continue désormais vers l’est passant devant une maison troglodytique creusée dans la terre ocrée. Nous y entrons, observant en sortant, avec curiosité, le travail de l’abeille maçonne dans la roche tendre. « Sitôt un emplacement trouvé, elle fait des allers et retours sur le sol pour y ramasser de la terre pour fabriquer un ciment pour constituer les différents compartiments dans lesquels elle installe ses oeufs et du nectar pour les futures larves ». Des centaines de petits trous, certains encore operculés par un mélange de sable et salive, ont transformé la paroi en véritable passoire.

La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

Topoguide de Pirivigier sur le site Buëch rando (attention ! le balisage sur le terrain est différent de celui figurant sur la carte de ce site, entre la cabane troglodytique et le sommet du Pirivigier)

L’album photo de cette randonnée, en une autre saison, jm foulon

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* Petit tour des gorges de la Méouge


IMG_0063.jpgBalade courte mais enchanteresse, en limite de Drôme et Alpes-de-Haute-Provence ; pour ceux qui ont peu de temps à consacrer à cette découverte, c’est une vision concentrée des gorges de la Méouge : ses cascades de glace, son pont roman, ses sculptures de pierre, son promontoire au pied du village abandonné de Pomet… et ses truites fario protégées nationalement. Nous avons aimé tous les trois : vous aimerez.

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IMG_0067.jpgIMG_0046.jpgNous partons du pont roman (balisage du tour de Pays jaune et rouge) qui s’incline doucement vers l’autre rive ; seule la première arche en arc brisé témoigne de la période de sa construction (XIVè ou XVè). Au début du XXè siècle, les crues de la Méouge ont détruit le vieux moulin de Pomet de l’autre côté de la rivière ; il ne reste qu’un pan de mur en ruine et le trou dans lequel s’insérait l’axe de la meule. IMG_0068.jpgLes paysans y venaient moudre le froment, l’épeautre et  le seigle, broyer les noix et les amandes ou battre le chanvre pour le tissage des vêtements.
IMG_0063.jpgIMG_7215.JPGIMG_0070.jpgLe barrage à l’amont a lui aussi cédé ; quelques mètres devant, un arbre planté au milieu de l’eau, on ne sait comment, résiste au courant. Le travail incessant de la rivière a par endroit creusé des marmites de géant ou laissé des sculptures de pierre en forme de champignon. Quelques cascades de glace ont sculpté naturellement de jolies formes qui s’accrochent aux parois rocheuses. Sous le manteau de glace, parfois l’eau s’écoule avec discrétion.

IMG_7229.JPGAprès une première erreur (il ne faut pas monter mais rester légèrement au-dessus de l’eau), nous longeons la rivière. Par endroit le sentier est tellement gelé qu’il constitue un réel danger. Nous préférons éviter ces passages en marchant dans la terre, en faisant des pas de géant ou en cassant la glace pour poser le pied avec plus de sûreté. La saison d’hiver ne se prête pas à une balade tranquille.

Photo empruntée au site de Blanc-BlancIMG_7234.JPGDe magnifiques plissements dignes de cours de géologie (photos de plissements sur l’Espace perso de Blanc-Blanc désormais fermé), sont visibles sur les deux rives ; « Sous l’effet de la poussée pyrénéenne, le feuilleté de roches calcaires qui recouvrait la région s’est lentement déformé en ondulations créant une série de plis […] en gouttière, les synclinaux, orientés essentiellement est-ouest. La Méouge coule dans le fond d’un de ces synclinaux. »

Méouge orientale, site geol-alpes

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Après le méandre encaissé que nous contournons (balisage PR jaune), nous arrivons à la passerelle qui enjambe une rivière bien calme. Pourtant elle doit être bien fougueuse parfois pour avoir élargi cette vallée et emporté presque tous les ponts sur la Méouge en 1901.

Vue sur la Méouge et le barrage depuis Banc de BoucVue sur Pomet

Ayant réservé notre repas à l’auberge de Méouge (je vous la recommande pour son accueil et sa cuisine de qualité pour un prix modique), dans un Bistrot de Pays à Barret-sur-Méouge, nous abandonnons le circuit prévu pour rentrer rapidement par la route et rejoindre en voiture le rocher de Banc de Bouc, lieu de l’ancien cimetière de Pomet qui domine les gorges. Bien avant que la route des gorges n’existe, au XIVè, sur le chemin de Barret-sur-Méouge,  Guillaume de Mévouillon, seigneur de Val-de-Barret surnommé le Barbe-Bleu provençal, et ses soldats se livraient à des pillages, viols, et séquestrations sur les voyageurs et marchands de passage. Résidant majoritairement au château du Pomet, il fut trainé en justice devant le conseil delphinal de Grenoble sans que sa peine soit connue.

En vidéo les gorges de la Méouge, club alpin du guillestrois, 2014 (circuit complet)

Image de l’itinéraire 2.400km 40mn dépl 50m dénivelée (le vrai circuit par Banc de Bouc 3.600km 1h 120m dénivelée)

Description itinéraire le Banc du Bouc circuit 13 (celui de cet article)
Le Tour des gorges de la Méouge Topoguide Buëch rando 12km

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Méoujo : du provençal « l’eau qui a la couleur du miel »

 

Briançon : du parc de la Schappe au pont d’Asfeld par les gorges de la Durance


Le plan du parc de la schappeUne balade courte mais fort intéressante dans le parc de la Schappe, au départ de l’ancienne usine  du travail de la soie, dans le quartier Sainte-Catherine ; on nomme ‘schappe’ le produit que l’on obtient après travail des déchets de la soie, des cocons troués ou tachés. Au début du XIXè ce sont les détenus de la maison d’arrêt d’Embrun qui font le travail de peignage de la soie. La maison Mathieu est fondée d’abord à Saint-Véran puis à Briançon en 1842 pour se rapprocher des voies de communication. En 1847, les frères Chancel s’associent à l’entreprise. C’est une usine de peignage et non de filature ; elle déménage en 1863 dans le grand bâtiment à l’entrée du parc : 5 étages, 125m de long, jusqu’à 1400 ouvriers en 1870. Vers 1930, les pays fournisseurs traitent eux-même leurs déchets ; l’usine ferme en 1933. En souterrain, on trouve un canal de fuite et une conduite qui amène l’eau jusqu’à l’usine.

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Briançon ville d’art et d’histoire, document pdf 2010 par l’office du tourisme

L’industrie française des déchets de soie sur Persée

IMG_5771.JPGIMG_0596.jpgLe sentier de découverte passe un  peu en hauteur dans un sous-bois puis redescend le long de la Durance par plusieurs variantes. L’eau restituée par l’usine hydroélectrique de la Roche Percée (1920) était partiellement canalisée par un ouvrage à ciel ouvert, puis par une conduite et une galerie jusqu’à une chambre de mise en charge alimentant la petite centrale du Peignage. Une passe à poissons, rénovée en 1988, permet le transit de la faune aquatique.
La micro centrale de la Schappe

IMG_0611.jpgIMG_0616.jpgIMG_5783.JPGNous passons sous les installations du parc Grimp’in Forest très fréquenté. Quelques téméraires arrivent sur notre rive par une tyrolienne ; au delà du parc, progressivement, nous entrons dans les gorges de la Durance de plus en plus étroites et resserrées. Sur l’autre rive, des piquets métalliques régulièrement espacés dans la paroi rocheuse supportaient autrefois une passerelle qui traversait la Durance au niveau du pont. Une ancienne borne militaire matérialise encore la zone d’entrée dans le fort des Têtes.

IMG_0612.jpgNous sommes bientôt en vue du vieux pont d’Asfeld que nous avons vu d’en haut la veille, en parcourant le vieux Briançon. Il permet la liaison entre la ville et le Fort des Têtes. Nous essayons en vain de trouver un sentier qui nous ramènerait sur le pont mais cela nous semble impossible.

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En 1700 Vauban avait déjà pensé à un pont permettant de franchir les gorges de la Durance, dans son esprit cet ouvrage de communication devait être composé de deux arches.
Lorsque le projet fut entrepris trente ans plus tard (1730-1731), les ingénieurs en charge de sa construction décidèrent d’une arche unique de 55 mètres sous clef pour relier les 40 mètres séparant les deux rives.
Le rude hiver qui sévissait à cette époque obligea à une certaine diligence dans sa réalisation, toute la maçonnerie fut ainsi terminée en moins de quatre mois (Avril-Août 1730), malgré cette rapidité d’exécution aucun accident ne fut à déplorer durant toute la construction de cette oeuvre audacieuse.

Les enfants trouveront dans ce parc de quoi jouer dans l’aire de jeux ou dans les arbres ; des deux côtés de la rive de la Durance, vous pourrez découvrir les jardins botaniques ; les curieux glaneront quelques renseignements sur le patrimoine industriel préservé.

Voir le plan du parc au début de cette note : 2h A/R minimum