L’ermitage de Saint-Ser à la Sainte-Victoire


2e Visite, janvier 2023

Presque 20 ans que je n’y suis pas retournée et je mesure qu’avec l’âge, c’est plus difficile qu’avant… j’apprécie mieux les curiosités géologiques, les points de vue et le site de l’ermitage lui-même caché dans une grotte de la montagne. Un parking est désormais disponible à côté du restaurant.

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

Le sentier généralement assez facile, balisé, inchangé, côtoie parfois le vide. Il monte en lacets, domine bientôt la plaine. La chapelle n’est pas visible de loin et ne le sera qu’à la toute fin, ménageant une belle surprise à ceux qui la découvrent pour la première fois.

mur de soutènement

Le sentier passe sous un mur de soutènement en pierre sèche dont j’admire le travail soigné et efficace.

Je repère des strates verticales, témoins des mouvements renversants de la montagne.

Quand nous avons en vue l’arche qui annonce l’arrivée sur les lieux, une très forte odeur de bouc et un animal qui se déplace là haut, laissent présager que nous ne serons pas seuls ; en effet, sous le porche, un bouc nous accueille sans gêner l’accès à l’esplanade où une dizaine de boucs et chèvres « ensauvagés » ont pris possession des lieux ; les uns sur la table, les autres sur les murs, les plus petits derrière le parapet. Impossible de nous y installer pour le déjeuner.

La modeste chapelle restaurée par la commune de Puyloubier est fermée mais on voit bien qu’elle est installée à l’abri dans la grotte.

Depuis l’esplanade inférieure protégée par un garde-corps, nous avons la vue sur un grand nombre de montagnes au sud : Sainte-Baume, Mont du Marseillais, Garlaban que je n’identifie qu’avec l’aide de l’application mobile Peakfinder.

La tradition locale du pèlerinage à Saint-Ser est fortement ancrée dans le village et a repris après les travaux.

Selon la croyance saint Ser aurait le pouvoir de guérir la surdité. […] le gardien plaçait dans l’oreille des personnes sourdes une petite baguette de bois qu’il plongeait au préalable dans une petite ouverture du sarcophage. Fau ana a sant ser, te passaran la busco. Selon un panneau d’information sur le site

Avant de redescendre, nous suivons des yeux un jeune couple dans le raide pierrier qui monte à la grotte aux champignons.

Itinéraire 2h environ, 277m dénivelée (+304, -304), 3km300 A/R

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Gardanne-Meyreuil : circuit inter-urbain


Partie du classique parking du pavillon de chasse du Roy René, j’ai choisi un parcours facile inter-urbain ; j’ai retrouvé le GR2013 – dans une partie commune avec le GRP Sentier Provence mines d’énergie – que je n’apprécie pas trop malgré les efforts des auteurs pour éviter la route.

Parc derrière le pavillon de chasse

Pour rejoindre puis traverser la route très passante D7 d’Aix à Gardanne, j’ai traversé le parc derrière le pavillon de chasse. Après être passée devant l’écomusée de la forêt, je monte la route allant vers le quartier de Roman et Meyreuil, bordée le plus souvent d’un sentier aménagé à droite, tout en petites bosses.

cheminée de Gardanne

Bien surveiller le balisage qui tourne à droite dans les bois au niveau d’une ligne électrique, permettant de voir les deux tours de réfrigération de la centrale à charbon et la fameuse cheminée de 297m de hauteur de l’usine de Gardanne. Je redescends sur le chemin de Roman (une route en vérité !) qu’il faut suivre sur 3 km. Sur la gauche, entre les maisons, vous pourrez deviner les contreforts du Montaiguet, la colline des Aixois.

Oratoire Benoit Labre

Avant de tourner à droite dans le chemin de Roman, en écartant les herbes folles qui le masquent, l’oratoire de Saint-Benoit Labre (Amettes 1748 – Rome 1783), saint du XVIIIe et pourtant peu connu, qui s’est réfugié dans la grotte de Chicalon dans le Montaiguet durant son court séjour à Aix en 1773. De ce carrefour, vous pouvez vous y rendre ; à lire dans ce blog Sur les traces de saint Benoît Labre. Partout où il est passé, un oratoire a été élevé : vous en trouverez un à Beaurecueil, au Tholonet, à Gémenos, depuis 2016 au sanctuaire de saint-Gens au Beaucet, Artigues,… Biographie

Dans le village de Meyreuil où il s’arrêta et trouva asile dans la famille Lafarge (célèbre depuis pour ses ciments, chaux et béton), il prédit que ses descendants feraient de grandes réussites en affaires, faits exacts qui arrivèrent par la suite.

Route Europe chrétienne
Lieu-dit Le Château

Arrivée sur la commune de Meyreuil. Les deux GR se séparent. Bientôt je quitte la route pour un chemin balisé par un panneau portant un petit bonhomme bleu ; il passe au lieu-dit Le château dont la particularité est qu’il est doublé d’un chemin pour la promenade des chiens !

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De la glacière à la chapelle Saint-Pancrace de Puyloubier


Tout a commencé lorsque, en étudiant le cadastre napoléonien de Puyloubier (= colline des loups), je repère un petit cercle marqué ‘glacière’ dans le bois de la Glacière ; je n’ai rien vu lorsque j’ai parcouru le sentier vigneron qui passe pourtant bien près. André m’envoie une photo aérienne sur laquelle il l’a repérée. J’en profite donc pour ajouter quelques points d’intérêt.

Nous partons de la cave des vignerons, passons devant le lavoir communal, le parking des Vertus et descendons le chemin un peu boueux menant au vieil oratoire Saint-Roch. Nous longeons le bois jusqu’à être à l’aplomb de la glacière dont on aperçoit les ruines depuis le chemin.

Une construction couverte en ogive pourrait être une ancienne source ; nous avons été surpris de l’humidité présente partout : beaucoup de puits, ruisseaux, citernes, lavoirs témoignent de ce passé hydraulique.

Bien que proche de celui-ci, la glacière n’est pas si facile d’accès : terrain embroussaillé, raide et glissant, bois mort au sol, il faut grimper tout en passant au dessus des obstacles. Murs épais, toiture écroulée, 5 m de diamètre intérieur ; on devine cependant l’entrée par laquelle on chargeait la glace à rafraîchir l’hiver ; l’intérieur est comblé et colonisé par une végétation humide. Où étaient le(s) bassin(s) de congélation ? devant la glacière ou près de la source du domaine la Tour ? A l’arrière côté vallon, à l’accès un peu risqué (c’est André qui a pris le risque !) se trouve probablement l’évacuation des eaux de fonte.

Une glacière est une construction souterraine, couverte, dans laquelle on accumule de la glace que l’on a fait geler l’hiver dans des bassins, pour la récupérer l’été ; au XVIIe, petit âge glaciaire selon Le Roy Ladurie, c’était encore possible même à faible altitude. La glace est transportée sur des charrettes jusqu’au lieu de débite. Ceux qui sont assez riches paient un impôt sur la parcelle où elle est construite.

Puyloubier n’est pas indiqué dans les actes notariés étudiés par Jean Proust dans Développement des glacières provençales au XVIIe siècle et la glacière de Pélissanne, Actes de la première rencontre internationale sur le commerce et l’artisanat de la glace, Brignoles, 1994, ce qui nous prive de sa datation. La majorité des actes concernent les bourgeois, marchands et hôteliers. Comme celle de Puyloubier est en ruine en 1826, on peut supposer qu’elle date du XVIIIe et qu’elle a été construite par le propriétaire précédant Louis Camoin, de Marseille.

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