Le Sablon, sur la piste de l’ocre


Endroit moins connu que Rustrel ou Roussillon, le Sablon possède encore quelques vestiges du traitement de l’ocre dans la région. Situé entre Carpentras et Villes-sur-Auzon, dans le Vaucluse, le lieu-dit du Sablon est à peine visible depuis la départementale. plan sablon.jpgExploité par la société Malavard de 1887 à 1928 puis par la Compagnie des Ocres Françaises de 1928 à 1967, le gisement d’ocre l’était pour sa couleur jaune, à ciel ouvert ou en galeries souterraines selon l’affleurement et l’épaisseur des terrains qui recouvraient l’ocre.

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Par le chemin à droite du parking, on découvre une carrière à ciel ouvert, un bassin de rétention et le cabanon des ocriers. Par le chemin qui s’étale en longueur sur la gauche, celui que j’ai parcouru, on peut voir :IMG_1647.JPG

  • les canaux d’alimentation en eaux captées à la source « La France » pour le lavage du mélange sable inerte-ocre,
  • le puits alimenté par cette source (ce puits faisait l’objet d’une question lors de la chasse au trésor que j’avais entreprise ce jour là, voir la fiche le Sablon sur le site de geocaching…) et le réservoir d’eau,
  • le malaxeur qui émiette le mélange et le transforme en boue,
  • les canaux de décantation avec les batardeaux qui ralentissent le courant permettant au sable deIMG_1686.JPG se déposer,
  • le bassin de décantation dans lequel se dépose les couches d’ocre successives,
  • des amoncellements de sable résiduels.

Après décantation et séchage, l’ocre était stocké sous forme de briquettes agencées en murets. Acheminé au moulin de Sainte-Croix ou à l’usine de Villes-sur-Auzon, il était alors broyé, stocké, transporté à l’usine d’Apt qui, après mélange et cuisson, fabriquait une gamme étendue de couleurs.Les moulins d’ocre de l’usine Lamy d’Apt ont été remontés dans leur configuration originale à l’usine Mathieu entre 1995 et 1998.
* Couleurs d’ocre (photographies de Rémy Quentin)
IMG_1688.JPGTout au long du sentier de découverte, des bornes explicatives vous guideront mais en acceptant de sortir du sentier tracé, en allant plus au nord, vous découvrirez des montagnes d’ocres aux couleurs qui rappellent celles du Colorado provençal (* voir la fiche Découverte du Colorado provençal dans ce blog). Certes les chemins sont plus étroits et plus risqués lorsqu’on escalade le sable mais se trouver au milieu de ces dunes colorées a quelque chose de dépaysant, coloré et joyeux, même si elles n’atteignent pas la hauteur de celles de Rustrel. Par contre, dès que vous atteindrez le champ, faites demi-tour sinon le propriétaire risque de vous signaler d’un air mécontent : « Il n’y a pas de chemin par là ». L’avantage de ce site est qu’il est beaucoup plus ombragé et moins connu des touristes, donc moins fréquenté. J’y ai rencontré un couple de grands-parents installés en bordure de chemin avec leur petit-fils qui s’affairait avec sa pelle et son seau à construire dans le sable. Comme quoi, pas besoin d’aller à la plage pour faire des chateaux !IMG_1636.JPG

Après l’abandon de l’exploitation, curieusement, le pin maritime – non, nous ne sommes pas en bord de mer – a pris possession du terrain. La forêt originelle consituée de chênes, commence à se reconstituer dans la partie Est du site. Dans la partie ouest, où sont déposés les résideux sableux, la forêt se reconstitue beaucoup plus lentement.

Les ocres sont connues depuis la plus haute antiquité et nos ancêtres s’en servaient pour l’ornementation de leurs cavernes. Toutefois, le début de l’exploitation de l’ocre se situe tardivement entre 1780-1785, lorsque Jean Etienne ASTIER, habitant à Roussillon, redécouvre les propriétés des terres jaunes et rouges de sa région et leurs pouvoirs inaltérables. Une nouvelle industrie est née qui fera, pendant des décennies la richesse de cette contrée du Vaucluse. Mais il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour voir l’ocre exploitée industriellement.IMG_1691.JPG

Et si vous voulez rejoindre à pied le lac des Salettes depuis le Sablon (baignade, parcours dans les arbres, balades), ne faites-pas comme moi. Partie sans IMG_1695.JPGcarte au 25000ème, j’ai suivi globalement la direction nord et me suis trouvée piégée par le ravin des Sitos que l’on ne peut traverser : profond et impressionnant, envahi par la végétation (voyez-vous le fond de ce ravin sur la photo de droite ?…), il longe les champs cultivés mais n’offre aucun pont pour atteindre l’autre rive ! Le seul moyen est donc de le contourner par le nord ouest. Une fois au bord du plan d’eau, vous profiterez de la baignade et vous marcherez en forêt sur du sable blanc, étonnant non ?

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Merci à Bobine84, geocacheur, d’avoir placé à cet endroit une cache qui m’a permis de découvrir dans le calme l’exploitation de l’ocre

Notre Dame du Château, un endroit idéal pour un pique-nique en famille


IMG_1534.JPGVoilà une petite balade dans les Alpilles, qui vous mènera à une chapelle du XIIème siècle restaurée, sur une colline où l’on a retrouvé les traces d’un oppidum, avec une esplanade pour le pélerinage annuel mais qui pourra servir d’aire de jeux ou de pique-nique. Premier repère : un vieil oratoire situé sur la propriété de Fontchâteau portant l’inscription « Notre Dame du Château priez pour nous ». * L’itinéraire vers Notre Dame du château

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IMG_1570.JPGLe trajet à pied n’est pas très long : il passe devant une habitation troglodyte à laquelle on accède parquelques marches de pierre : c’est un endroit idéal pour déjeuner s’il fait chaud !IMG_1549.JPG IMG_1541.JPGJ’arrive au pied d’un escalier de pierre qui monte jusqu’à la chapelle et qui semble « déplacé » à côté d’un édifice religieux. En visitant le IMG_1563.JPGpetit bois juste à côté, je découvre nettement des fondations de pierre ; non loin du trésor placé par Bobine84 dans le cadre du jeu de geocaching (* Notre Dame du Chateau), je trouve un fossé le long d’un mur de pierre (voir photo à droite) : à n’en pas douter, ce sont les ruines d’un ancien castrum. Je n’ai rien trouvé sur internet concernant l’origine de celui-ci. IMG_1551.JPG A quelques dizaines de mètres, deux tables d’orientation permettent de découvrir les environs. Depuis l’orée du bois justeIMG_1559.JPG , je domine la falaise sur laquelle je me trouve. Attention ! pas de protection !

Le pèlerinage de Notre Dame du Château est une tradition tarasconnaise religieuse et populaire. L’abbé Constantin nous conte sa légende : « En 1348, la ville de Briançon, désolée par la peste, fit voeu d’envoyer une députation au tombeau de Sainte-Marthe, dès que la contagion aurait cessé. […] quelques délégués se rendirent à Tarascon, portant avec eux une image de la Vierge qui était honorée dans une chapelle de la Vallouise… l’enthousiasme populaire nomma dès lors la Belle Briançonne. Deux ans plus tard, les Vaudois dévastaient la Vallouise. L’ermite Imbert préposé à la garde de la sainte image,… prit le chemin de sainte Marthe pour y porter son trésor. On lui bâtit une chapelle près du château comtal (d’où son nom). Les juifs qui avaient leur synagogue dans le voisinage, se plaignirent des désagréments que cette affluence [rassemblement le samedi, jour consacré à la Vierge] leur causait. Les tarasconnais transportèrent alors la Madone sur une colline… et les juifs soldèrent la dépense de la chapelle qui y fut bâtie… Le 5ème dimanche après Pâques, le peuple entier va chercher la Bénurade sur la colline et l’amène à la ville. » La fête religieuse des rogations consistait à demander le beau temps et les bonnes récoltes. La procession a toujours lieu mais je pense que la plupart des pélerins en ont oublié l’origine.

* Faits divers et histoire de Saint-Etienne du Grès, site GénéProvence

Les paroisses du diocèse d’Aix, leurs souvenirs, leurs monuments, abbé m. constantin, A. Makaire, imprimeur de l’archevêché, 1890. Au XIIème siècle, Sainte-Marie du Château existe déjà ; en 1213, on la retrouve sous le nom de Saint-Michel de Briançon. En 1242, on trouve déjà à Tarascon des prieurs de Notre Dame du Chateau. Le pélerinage est donc peut-être antérieur au XVème siècle. Le pélerinage par le guide du tourisme en Camargue. IMG_1576.JPG

J’ai terminé par la recherche de la Mourgue (c’est le nom provençal de la religieuse mais aussi l’autre nom de la fée Morgane, en Auvergne par exemple), statue du 1er siècle ap. J.C. Quelle surprise ! alors que je pensais la trouver en plein champ, elle est maintenant partiellement enterrée devant le portail d’une société de la Laurade ! C’est une divinité romaine Priape – divinité des jardins, des vignes et de la Génération – ou Terme – protecteur des limites représenté à la lisière des champs par une borne surmontée d’un buste.

La Mourgue de Saint-Etienne-du-Grès, MELCHIONNE Jacques, Mythologie française, 2003, no212, pp. 14-19 [6 page(s) (article)]. Vous pouvez acheter le document au CAT.INIST.

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La devise du village : « Direxit gressus »; Guidez nos pas.

L’ermitage Saint-Jean du Puy


Encore un lieu découvert grâce au geocaching (pour savoir ce que c’est voir la note dans ce blog * Chasse au trésor high tech au barrage Zola ou cliquer sur la catégorie geocaching à droite). C’est le jour de la fête des mères et je retrouverai tout à l’heure mes 3 filles, rarement réunies toutes ensemble.

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Partie du monument de la Légion en bas de la piste forestière où les véhicules ont le droit de circuler en dehors de l’été, j’ai trouvé le trajet facile. Presque tout le long, je vois la Sainte-Victoire en entier côté sud. Elle me parait bien grande vue d’ici.

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tour-st-jean-du-puy_r.jpgL’ermitage a été fondé par Saint-Cassien au Ve siècle, le même qui a fondé l’abbaye de Saint-Victor à Marseille.

  • occupé par les moines cassianites jusqu’au XVè siècle,
  • détruit au IXème siècle,
  • reconstruit au siècle suivant par l’archevêché de Marseille,
  • administré par les Prêcheurs en 1295,
  • il devient la propriété du diocèse d’Aix en 1670,
  • occupé par plusieus ermites,
  • vendu après la révolution,
  • racheté par la commune de Trets en 1793,
  • abandonné un siècle plus tard,
  • servant de maquis aux résistants de la seconde guerre mondiale,
  • restauré enfin par l’association Les Amis de Saint-jean du Puy avec l’aide de la commune.

Que de péripéties pour ce site classé ! Source : Pays d’Aix puissance 34 – Entre vallée de l’Arc et Sainte-Victoire, balade dans un site classé, Communauté du Pays d’Aix, hiver 2010, p.35

* Toutes les photos et la description de l’itinéraire sur le site week-ends et tourisme en Provence

medium_img_1158.2.jpg J’apprends que des maquisards de Saint-Jean du Puymedium_img_1168.jpg y ont trouvé refuge jusqu’à la libération de la ville de Trets en août 1944. Je passe sous l’arche qui indique l’entrée de l’ermitage. Je parviens alors dans un lieu de fraîcheur, sous les arbres : le refuge et la chapelle à gauche, un autre refuge, une tour de guet (1828) ou « oratoire géant » et la table d’orientation à droite, entre les deux, des tables de pique-nique. Je comprends pourquoi ce lieu est tellement fréquenté dès qu’il fait beau. D’ailleurs, je croise un couple de retraités, sac de pique-nique et baguette en main, qui cherche déjà un endroit pour s’installer. Je monte jusqu’à la table d’orientation où les vues sur la Sainte-Victoire, le plateau de Cengle, la Sainte-Baume, les monts Auréliens, le Garlaban l’Etoile, la vallée de l’Huveaune, méritent à tel point le déplacement que le conducteur croisé dans la montée, n’y est venu que pour les photos du point de vue. A vous de juger avec le panoramique en bas de cette note !medium_img_1180.jpg J’en profite pour chercher la boîte qui y est cachée dans le cadre du jeu de geocaching. Cette cache porte un nom significatif : « les vents de mistral ». Je ne pourrai faire d’échange ce jour là , les objets emmenés n’entrant pas dans la petite boîte.

Le retour par les crêtes (tracé bleu) contraste avec le tracé aller. Ce ne medium_img_1182.jpg sont que montées et descentes successives, dans la garrigue, sur un sentier pas toujours bien balisé. Je descends d’abord un ensemble rocheux qui m’oblige à mettre les mains. J’ai à peine le temps de me rafraichir lors de la traversée d’un petit coin de forêt. Il fait chaud et je me dis que j’aurais mieux fait d’inverser le trajet. Au loin je vois toujours la tour de l’ermitage mais pas la route. Quand je crois atteindre le pas de la Couelle, une autre colline me barre le regard. Le sentier longe la crête tout du long. Je ne croiserai qu’un amateur de vol libre (une maquette !). La dernière descente est raide, caillouteuse et longue, et fatigante. Que j’ai chaud ! bientôt il me faudra partir tôt, au lever du soleil et choisir des randonnées accessibles l’été.
Image de l’itinéraire en boucle Saint Jean du Puy – pas de la Couelle, 6km700, 2h dépl. seul, 173m dénivelée

IMG_0856r.JPGIMG_0859r.JPGEt si au retour vous passez par le hameau de Kirbon, n’hésitez pas à vous arrêter chez Hélène Lombardi qui élève des chèvres rustiques (chèvres du Rove) et vend de la brousse exquise, fine, légère, qui se déguste salée ou sucrée. Personnellement, je l’aime avec du sirop d’érable.
Vos enfants aimeront longer les enclos pour observer ces drôles de chèvres  à cornes arrondies et pourront saluer l’âne de l’autre côté.
La Pastorale du Regagnas,
Hameau de Kirbon, D.12
13530 Trets, 06 09 02 23 71

Vidéo d’un chevrier au Rove

Parlons Provence, André Gouiran et la brousse du Rove (A.O.C.)

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Merci à Serge Robert, grand geocacheur aixois, grâce à qui j’ai découvert ce site