--- Saisie d'un commentaire en bas de page ---

Les collines de Cornillon-Confoux


Départ de la place des Aires à Cornillon-Confoux ; le mistral souffle, ce qui me fait hésiter, mais le descriptif que je possède m’encourage à partir dans les collines. Les sentiers de terre alternent avec les chemins revêtus, les zones boisées ou cultivées avec les résidences privées. On n’est pas totalement dans la nature. A chaque carrefour les chemins de traverse sont fréquents mais le balisage jaune est suffisant pour ne pas se perdre. Pour qui aime les constructions de pierre sèche de nos ancêtres, la boucle vaudra le déplacement.

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Quel drôle de nom que ce Cornillon juxtaposé à Confoux ! Le premier viendrait du nom latin Cornelius, grand propriétaire local à l’époque romaine ; le second renvoie à une étymologie latine (confurcum) signifiant carrefour. C’est officiellement, par le décret du 18 novembre 1919, que la commune a pris le nom de Cornillon-Confoux. Selon le petit guide touristique de la municipalité

Je rejoins la voie (dite) aurélienne mais c’est peu probable puisque la voie qui reliait autrefois Rome à Arles passait au sud de Salon ; elle a été construite à partir de 241 avant J.-C. par le consul Caïus Aurelius Cotta ; au fur et à mesure des conquêtes romaines, des tronçons sont venus s’y rattacher. Peut-être cette voie fut-elle cependant une voie secondaire Arles à Marseille par le nord de l’étang de Berre…

Après sa victoire sur les peuples des Alpes du Sud, l’Empereur Auguste continua cette route, à partir de 6 avant J.-C. jusqu’à Arelate (Arles). Grâce à la Voie Aurélienne, Jules César put se rendre de Rome à Arles avec son escorte en 8 jours et se rendre de Rome en Hispanie avec son armée en 27 jours.

A partir de là, nous sommes dans le royaume de la pierres sèche. La rue est bordée de murs ondulant, construits de pierres grossièrement assemblées ; celui qui encadre le portail d’une maison est couronné de pierres verticales grosses et lourdes qui en assurent la stabilité. Une énorme cabane carrée dans un jardin me tourne le dos. Puis c’est l’entrée dans la pinède. La route se transforme progressivement en piste ; un chemin parallèle sur la gauche, plus sympathique, traverse le sous-bois dans lequel je découvre deux constructions de pierre sèche : un énorme cairn, sans utilité à partir celle de rassembler les pierres en un même lieu, et une cabane à laquelle on accède par un couloir bordé d’un mur de pierres latéral.

Après la pinède, je rejoins la piste ; dans une propriété privée en bordure du sentier, je découvre deux cabanes accolées (photo ci-contre) dont l’une d’entre elles est de construction très soignée avec deux linteaux superposés. Tandis que je l’observe avec admiration, le propriétaire passe en voiture. J’engage la conversation. Il m’avoue ne pas savoir les construire mais il essaie de les protéger. Il m’invite alors à repérer en chemin la seule datée (1790) : dans un souci d’esthétique, deux pierres à pente opposée abritant une niche comblée, surmontent ce linteau et le bas de la toiture est festonnée.

Après le champ d’oliviers. j’entre dans une zone de chasse identifiable par ses nombreux parkings réservés aux chasseurs (au moins 5).  Une cabane ovoïde, tout en rondeurs, leur sert d’abri. Je laisse sur la droite la première variante par les Beaumettes pour raccourcir le circuit (4 panneaux directionnels au chemin de l’étang de Berthier). Seconde variante Campréoux bien signalée pour un second raccourci que je ne prends pas non plus. Après la barrière, devant une spendide villa, des figues de Barbarie trop mûres s’écrasent au sol.

Au grand carrefour de voies, vous pouvez prendre la direction de Confoux pour voir son château du XVIIè privé et d’accès bien protégé. Probablement construit à l’emplacement d’un ancien château-fort, il a été remanié à la Renaissance.

A l’entrée sud du chemin des Beaumettes, quelques traces de la voie creusée par le passage des chars.  Au croisement suivant, sur votre gauche (non signalé) vers le centre équestre, surtout faites le détour jusqu’au mur à abeilles, apié en Provence (du latin Apicio, rucher du Moyen Age) restauré par l’association Histoire et Préhistoire de Cornillon-Confoux HPCC. Pour favoriser le travail des abeilles, les apiés étaient construits en pierre sèche. Les essaims étaient disposés dans les alvéoles de pierre qui conservaient la chaleur du soleil, et les protégeaient du mistral. Je compte une cinquantaine de cellules (53 exactement) mais au XIXè siècle, on en dénombrait 200 s’étalant dans les propriétés voisines : il y avait donc un véritable commerce du miel et de la cire d’abeilles à Cornillon. Une ruche, primitivement, était faite avec l’écorce du chêne-liège (brusc)  ou en paille de seigle tressée par des éclisses de ronce (paious, palhous).

En savoir plus sur les murs à abeilles, blog randomania… plus

Fiche pour les enfants sur le mur-apié, l’apié-enclos par le parc du Verdon
Reportage sur la ruche et les abeilles, la Marseillaise, 2 février 2009
La transhumance des abeilles en Provence

Pour commémorer une plantation d’arbres en 2010, le Groupement d’intérêt cynégétique  ouest Provence a érigé un monument (drôle d’idée…) : A la Sainte-Catherine, plantons un arbre pour nos collines. Les chasseurs auraient-ils donc un intérêt dans de telles actions ? C’est un moyen de protéger la faune sauvage. La taille des arbres et arbustes déterminent les possibilités de gite, d’évolution ou de cache, de repères de la faune sauvage.

Je reviens sur mes pas et poursuis mon chemin. Après l’aiguier, je ferme la boucle et retrouve le chemin du matin jusqu’au belvédère dominant la plaine de Confoux.

Une boucle agréable, facile, avec quand même plus de 800m de dénivelées cumulées. Les enfants prendront plaisir sans doute à repérer les cabanes parfois bien cachées.

Image de l’itinéraire 12km200 2h40 dépl (3h20 au total), dénivelée 57m (en cumulé 132m) – ajouter moins de 500m A/R pour le château de Confoux – idem pour le mur à abeilles

©copyright randomania.fr

Partager sur FacebookPartager par mail

4 réflexions au sujet de « Les collines de Cornillon-Confoux »

  1. Merci de venir vous promener dans mon village.
    Le chemin Aurélien n’a historiquement rien d’Aurélien, la voie correspondante passe prés de Lançon.
    Les bories et les constructions de pierres sèches ont été répertoriées, photographiées, « débroussaillées » et parfois rénovées par l’association HPCC (histoire et préhistoire de Cornillon-Confoux).
    Plusieurs bories ont des dates gravées sur leur fronton ou à l’intérieur, cela ne signifie pas que cette date corresponde à la construction elle-même;ce peut-être une ré-utilisation.
    Le mur d’abeilles a été rénové par cette même association.
    L’éthymologie de Cornillon est assez discutable; il y a plusieurs Cornillon en France, tous perchés sur une colline habitée par des corneilles, le cornillon est le petit de la corneille.
    Cordialement
    [ndlr] correction apportée à la voie dite aurélienne et ajout de l’association

  2. bonjour inspiré par ton circuit et celui du conseil général ainsi que la fiche de la mairie qui indqiue les bories par un point jaune , nous l’avons fait avec les variantes 19kms, une jolie rando qui même avec le mistral moyen de ce jour, est fort agréable
    amitiés
    michel

  3. Bien fait votre article mais les 800m de dénivelé…. j’en doute fort. 100 peut-être?
    [ndlr] en effet c’est plutôt 132m

Répondre à Spreen Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *