Mimet est connu pour un film d’Henri Verneuil « LE BOULANGER DE VALORGUE » tourné en 1952 où Justin Hébrard, le fils du boulanger Félicien (Félicien est joué par Fernandel), gagne une course cycliste au sommet de la côte menant au village.
Merci au geocacheur tdurant de nous faire connaitre, grâce à cette chasse au trésor, un lieu proche d’Aix et pourtant peu connu. Dommage cependant qu’il soit impossible d’éviter les lignes à haute tension…
Impossible de trouver ce site à Fontienne si l’on n’est pas introduit par un habitant ou par quelqu’un qui connait. Aménagé et modelé par l’homme pour l’exploitation agricole, il a été restauré par la communauté de communes du pays de Forcalquier et de la montagne de Lure avec l’aide de l’association Alpes de Lumière. Elle a adopté un concept original : en faire un site « réhabilité » conjuguant l’accueil des visiteurs, les promeneurs et l’activité traditionnelle de parcours des chèvres. Quelques membres passionnés nous ont fait visiter ce site lors des journées du patrimoine. * Itinéraire jusqu’au cabanon
Un sentier longeant de vastes terrasses cultivables soutenues par des murs perpendiculaires vous emmène jusqu’au ravin de la Longière que les villageois appellent vallon de l’Eau Salée, nom qui figure sur le cadastre napoléonien de 1836. Les éleveurs y font encore paitre leurs troupeaux.
Le long du sentier botanique qui descend doucement jusque dans le vallon, quelques végétaux, arbres et arbustes sont présentés : depuis le « poivre d’âne » jusqu’à la viorne en passant par l’alisier ou la lavande fine qui s’étend jusqu’aux crêtes de Lure.
Le cabanon Sube : il porte le nom de son propriétaire ; couvert de lauses à quatre pentes, sophistiqué, enduit et agrémenté d’une terrasse et d’une plaque d’envol pour les pigeons, à 3 niveaux (dont une cave), il avait plusieurs fonctions : stockage, élevage, séjour. La sauge officinale a survécu au long abandon du cabanon, sur le pas de la porte, à l’endroit de la terrassse d’agrément. Une citerne sous la cave a été déblayée lors de la restauration. Bref une cabane des vignes cossue comme il est rare d’en découvrir en pleine nature.
Le cabanon du rocher, construit près des sources, directement sur un rocher, n’a pas de toit, personne au village ne se souvenant en quoi il était fabriqué. Il pouvait abriter temporairement des hommes et leurs bêtes.
Un spectacle Jean des Pierres, écrit par l’historien Jean-Yves Royer, nous est présenté en plein air. Récit en français (Jean Marotta) et chants en provençal (René Sette, murailleur et caladeur) me permet de comprendre presque toute l’histoire de cet homme qui parlait aux pierres. « Il fut un temps où vous n’auriez trouvé personne, dans tout le pays, pour monter une muraille en pierre sèche, sans aller chercher Jean des pierres. Lui, et lui seul, comprenait ce que disent les pierres quand le vent leur souffle dans le dos… »
A la fin de la visite, le maire de Fontienne et son conseiller, fiers de la réhabilitation de leur patrimoine rural, sont venus partager avec nous l’apéritif (j’ai goûté l’orange Colombo, fabriqué à la distillerie de Forcalquier : je ne vous en dis pas plus) et les spécialités du pays, dont un fromage de chèvre au goût unique, et croyez-moi, je m’y connais car je ne mange que du chèvre ! Un plaisir simple qui me laissera l’impression d’avoir été privilégiée.
Première randonnée dans le Queyras : une boucle de 14km entre 2000 et 2300m. La période d’accommodation à l’altitude a duré un peu plus d’une journée avec nausées, manque d’appétit, accélération de la respiration et du coeur lors des premières montées en montagne. J’en ai été surprise car je pensais que l’entrainement physique pouvait m’en prévenir. Mais cela n’a rien à voir.
Le village de Saint-Véran, découvert grâce au jeu de geocaching, m’a charmée et agréablement dépaysée. En partant à la recherche des cadrans solaires de ce village, j’ai traversé des petites ruelles bordées de maisons typiques : rez-de-chaussée construit en murs de pierres très épais (50 à 70 cms), la fuste (partie supérieure) faite de troncs d’arbres empilés et croisés aux angles qui servait autrefois à faire sécher puis à abriter la récolte de fourrage pour nourrir les bêtes durant les longs mois d’hiver. L’autre partie, destinée aux hommes (le caset) et orientée au Nord-Ouest, est accolée perpendiculairement au bâtiment réservé aux animaux. J’ai croisé quelques villageois qui ont continué leurs activités avec un naturel déconcertant. Le tourisme ne semble pas avoir beaucoup changé leurs habitudes de montagnards.
Les plus célèbres des cadrans ont été réalisés par un artiste piémontais, de 1840 à 1845 : Giovanni Francesco Zarbula. Le décalage horaire entre le cadran solaire et la montre est lié, hormis le décalage horaire décidé par l’Etat, à la situation de Saint-Véran par rapport au méridien de Greenwich : les cadrans donnant l’heure locale ont entre 30 minutes (l’hiver) et 1 heure 30 (l’été) de décalage par rapport à l’heure légale.
Dans chacun des cinq quartiers on trouve une fontaine composée de deux parties : une partie ronde qui servait d’abreuvoir pour les bêtes et une partie rectangulaire où les femmes lavaient le linge. Une des croix de mission véhicule un message mystique « nécessaire », témoin de la ferveur religieuse de nos ancêtres ; je la relis deux fois tant je suis étonnée de sa teneur ; nous devons : « …ou souffrir comme un saint, ou comme un pénitent, ou comme un révolté qui n’est jamais content »… Avec l’église réformée, les nombreux artisans qui travaillent sous nos yeux, ce village est bien l’un des plus typiques de France.
Partie du parking payant à l’entrée du village que j’ai traversé dans sa longueur, j’ai suivi le sentier de la navette de Clausis qui monte doucement de 250m sur 3,6km. Là, j’ai pris la direction du pic de Chateaurenard. Presque plus rien ne pousse : pas d’arbre, pas de fleurs. C’est comme dans un désert. Je suis tentée de couper les virages en lacet mais la fatigue m’engage à la prudence. Après la cabane de Labounnais, isolée et déserte, je tourne à droite sur un étroit sentier qui traverse à gué plusieurs canaux. Le sentier, grossièrement parallèle à la route de la mine, évolue en altitude. Il devient de plus en plus caillouteux et difficile. Puis, soudain, les rochers changent de couleur. Ils prennent des teintes irisées, bleutées, parfois en veines obliques que, malheureusement, les photos ne restituent pas. Je traverse la mine de cuivre à ciel ouvert à 2300m d’altitude. Sur le territoire de cette plus haute commune d’Europe, elles n’étaient exploitées que de manière saisonnière, le manteau neigeux pouvant atteindre plusieurs mètres en hiver.
La première étape du traitement des minerais sulfurés en vue de l’obtention de concentrés consiste en des opérations successives de tamisage, concassage, broyage et triage, qui les transforment en poudre grossière, sur laquelle on projette de l’eau. Par un traitement de flottation dans l’eau puis de décantation, qui consistent à faire remonter à la surface la partie la plus riche du minerai pour le séparer des boues qui restent au fond du bain, on obtient un concentré contenant ici jusqu’à 40 % de cuivre. C’est un site particulièrement riche.
J’ai descendu le torrent de Pinilière, non loin de la vieille cabane de mineur du même nom, pour visiter les installations modernes en contre-bas, descente un peu difficile mais aucun chemin à cet endroit ne permet de rejoindre l’entrée de la mine. « Les travaux du 20ème siècle comprennent 6 niveaux de galeries : les trois supérieures recoupent les travaux anciens. Les chambres d’abattage s’étagent sur 130m de dénivelé, desservies par des galeries. » L’exploitation s’est arrêtée en 1956. Les premières traces d’une exploitation du cuivre dateraient du chalchotique (âge du bronze ancien).
La loi de 1941 en matière de protection archéologique a été appliquée […] récemment pour le site minier de Saint Véran (Jugement du TGI de Gap du 18 février 1999 – délibéré du 6 mai 1999) : le 18 février 1999, plusieurs minéralogistes sont pris en flagrant délit de fouilles dans les haldes de la mine afin d’y récupérer des minéraux. Les prévenus sont également munis de détecteurs à métaux. Le responsable,…, a été condamné à une amende de 20000 F dont 10000 avec sursis. De plus, le tribunal… ordonne aux frais du condamné la publication par extraits de la présente décision dans quelques journaux.
Une exposition permanente gratuite dans le four banal du quartier des Forannes, retrace son histoire.
Je rejoins le village par le classique chemin de la mine empruntée par la navette d’été qui dépose les touristes à une demie-heure de la chapelle. La fatigue commence à se faire sentir et c’est avec plaisir que je retrouve ma petite auberge de Pierre-Grosse à Molines-en-Queyras.
Merci à Playwell.be d’avoir placé cette cache, probablement la plus haute de toute la France, difficile d’accès. Elle n’a été visitée que 5 fois, trouvée 2 fois, depuis sa création.
Barge H., Ancel B., Exploitation d’une mine de cuivre préhistorique : Les Clausis à saint-Véran, in : L’énigmatique civilisation campaniforme, Dijon, Faton, p. 46-49 (Archéologia – hors-série, 9)
Andrée Lantier, Vivre dans la plus haute commune d’Europe : Saint Véran 2040m, ed. Serre, 1983
J. Tivollier et P. Isnel, Le Queyras, ed. Lafitte Reprints, 1985 (1ère ed. 1938)
Richard Wacongne, Randonnées sur les sentiers du Queyras, Glénat, 2004