La chartreuse Notre Dame de Montrieux


Montrieux = Mons Rivi, le mont du ruisseau – commune de MéounesBonaparte lui-même a logé sa famille dans la célèbre Maison des têtes pendant le siège de Toulon, où Raimu aimait se rafraîchir quand il faisait trop chaud sur la côte.

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img_5855r.JPGimg_5859r.JPGimg_5862r.JPGBien qu’elle ne se visite pas, la chartreuse de Montrieux mérite une petite visite de l’extérieur. En poursuivant le chemin, on s’aperçoit que la chartreuse est très grande ; quelques chartreux sont dans le jardin en train de prier. Seule la chapelle Sainte-Roselyne (de Villeneuve) est ouverte aux laïcs : en effet, les moines vivent encore pleinement la règle rénovée de Saint Bruno qui leur impose l’isolement. Accessible uniquement à pied par un chemin privé passant au dessus du Gapeau, la chartreuse, restaurée à partir de 1843 (à cette époque, il fallait au moins 3 heures pour relier Toulon à Méounes en diligence ), n’a plus rien à voir avec les bâtiments d’origine du XIIème siècle.

Gherardo, frère cadet de Pétrarque, vint expier ses fautes à la chartreuse et oublier sa belle. Il y reçut deux fois la visite de son frère poète (1347, 1353 ) qui, à sa mort, légua une somme d’argent au couvent. Pendant la grande peste de 1348, tous les moines moururent sauf un : Gherardo qui resta seul, défendant bravement la chartreuse contre les pillards.

Non loin de là, à Montrieux le Vieux, l’ancien couvent abritait les domestiques, les frères convers, les religieux infirmes ou âgés. Le plus abondant des torrents y faisaient tourner les moulins à blé et à huile. (André Hallays, En flânant, Paris, 1903).

Omar de Valbelle (XVIIème), descendant du fameux Guillaume qui offrit une partie de ses biens à la chartreuse en 1170, se fit construire un tombeau extradordinaire digne de sa vie de séducteur, du moins c’est ce que dit une légende tenace…

Pour en savoir plus sur O. de Valbelle voir le site clair de lune

Près de la fontaine, le 19 août 1944, le colonel de Linarès rassembla ses troupes…

Pendant ce temps, le 3ème régiment de tirailleurs algériens du colonel de Linarès, guidé par les moines de Montrieux, traverse un massif montagneux [ndlr : le Siou Blanc) sur des pistes réputées impraticables et arrivent aux portes de Toulon sans recevoir un coup de feu : le Revest est atteint. Ces mouvements montrent la faiblesse du dispositif ennemi dans la région et permettent au général de Monsabert d’envisager une action sur Marseille. (extrait du site France-libre.net)

img_0164r.jpgLa forêt autour offre quelques possibilités de balade au Jas de Gabrielle ou dans le Grand Bosquet. Devancé par un chien des Pyrénées impressionnant quand il  court vers nous, un troupeau entretient la forêt : nous ne courons pas, nous nous arrêtons lorsqu’il s’approche de nous (c’est ce qui est conseillé dans le panneau à l’entrée). Les chèvres blanches en liberté sont bien en chair et gourmandes, se hissant fébrilement sur leurs pattes arrière pour attraper le meilleur des feuilles. Le berger, loin derrière, essaie de rassembler les égarées ; c’est lui qui nous indiquera le chemin forestier pour retrouver l’ET21 puis le gué sur le Gapeau. Cette petite boucle de 5.300km dans la forêt de la chartreuse nous a été inspirée par le geocacheur Actarus83.

Site de la chartreuse de Montrieux

La chartreuse, par Wikipédia

Dans les secrets du monastère interdit – Le Point, 15 novembre 2007

La colline Saint-Jacques à Cavaillon


Entre le Lubéron et la colline Saint-Jacques, morceau de calcaire détaché du Luberon, existe une faille de 8 millions d’année dans laquelle se loge la plaine de Cavaillon. Cette colline est son unique relief, habitée depuis la préhistoire. Surprenant de trouver la nature aussi près de la ville. Sa richesse géologique et historique en fait un lieu de grand intérêt. Pour parcourir ce vieux sentier de découverte et même aller au-delà, Papy84 nous propose un jeu de piste doublé d’une chasse au trésor : la colline Saint-Jacques 1 à 5.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

img_5561r.JPGimg_5562r.JPGimg_5559r.JPGDès le départ, une surprise : un superbe arc romain sur lequel on peut voir encore quelques détails architecturaux : guirlandes, oves, rais de coeur1 à la base des pilastres extérieurs par exemple. Les deux arceaux sont séparés par un intervalle égal à leur ouverture. Il a été étudié lors du congrès archéologique de France en 1910.

Ce très bel arc date des toutes premières années de l’ère chrétienne. Construit sur un plan carré il était destiné à manifester dans la ville […] une intersection majeure ou l’entrée dans une zone privilégiée. A l’origine au coeur de la ville romaine puis médiévale, [ndlr : enfoui autrefois dans les jardins de la cathédrale, déblayé par l’architecte départemental Prosper Renaux] il fut déplacé entre 1876 et 1880 jusqu’à la place du Clos. La seule existence de cet arc indique, dès les premiers temps de l’empire romain, la volonté d’un urbanisme ambitieux. (information extraite du site http://www.provenceguide.com/)

Nous prenons le chemin de Saint-Jacques par la montée César du Bus. En haut de celle-ci, ces mots attribués à Mistral et que je devine même si je ne suis pas d’ici :

« Lou camin di Sant Jaque au paradis nous meno.
Souven-te-n’en
Cavalounen ! […]
« 

img_5565r.JPGimg_5575r.JPGMême pas très haute, la falaise inclinée présente un danger. On dirait celle de Lagnes. En bas, Cavaillon ; en haut, la chapelle Saint-Jacques. De gros spécimens de figue tapissent un jardin qui longe le chemin. De l’oppidum il ne reste que 300m d’enceinte. Essayez d’imaginer ce que devait être le transport de marchandises à dos d’homme depuis le petit port sur la Durance jusqu’ici ! Les Ligures puis la tribu gauloise des cavares s’y sont installés construisant une double enceinte fortifiée.

img_5583r.JPGLe jeu de pistes se poursuit avec moins de bonheur ; nous prendrons deux fois le mauvais chemin, le balisage laissant à désirer notamment dans les carrefours. Du fond de la grande Combe, il faut rejoindre la route de Saint-Jacques qu’on a perdue. La grande baume est plus facile à trouver : habitée autrefois par nos ancêtres du néolithique, elle a été abandonnée durant plusieurs siècles, a servi de lieu d’équarissage au XIXème siècle (un quartier proche porte d’ailleurs le nom de l’Equarissage), de bergerie au XXème, et d’abri pour sans logis (???) au XXIème  ! Continuer la lecture de La colline Saint-Jacques à Cavaillon

L’éléphant de pierre du Siou Blanc


img_5837r.JPGEncore de la neige sur le chemin du Siou blanc en ce dimanche 18 novembre ! autre surprise : l’indication de nombreux avens dus à la dissolution du calcaire par l’eau. On en découvre partout : l’abîme des Morts protégé par un grillage, l’abîme de Maramoye (= la femme maudite), l’aven Claustre, celui des trois marins, de l’Etrier, Cyclopibus, Claude, Bernard, et même celui en bordure de route qu’un effondrement de terrain vient de révéler, etc. Certains de ces trous peuvent avoir une profondeur de plusieurs dizaines de mètres.  Probablement un véritable gruyère sous nos pieds, ces calcaires compacts étant fortement entamés par l’érosion. Est-ce pour cela que l’accès du plateau de Siou-Blanc est interdit la nuit ?

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

img_5842r.JPGDe très nombreux sentiers de randonnée, fort bien balisés par le conseil général du Var mènent au Roucas Traoucas (= rocher percé en provençal). Le sentier se parcourt dans une végétation basse de feuillus parmi lesquels l’éléphant de pierre finit par émerger sur un fond de ciel bleu. On y accède finalement en marchant sur des dalles de pierre souvent creusées de trous et de fissures. Je passe sous son ventre, lui caresse la trompe, m’installe sur son arrière-train en regardant sa queue bosselée. Curieuse construction de la nature…

img_5838r.JPGimg_5843r.JPGimg_5848r.JPGimg_5849r.JPGimg_5852r.JPG

La curiosité nous emmènera jusqu’à l’abîme des Morts très près du parking. Malgré nos efforts, nous n’en verrons pas le fond de quelque endroit où nous nous placerons. A donner des frissons dans le dos, surtout pour ceux qui envisageraient de passer au-dessus du grillage…

Merci au geocacheur Actarus83 : voilà une balade sur la piste de l’éléphant de Siou Blanc qu’on peut varier à l’infini (de 1km à 22km), selon le point de départ choisi sur le chemin de Siou Blanc. En plus, les nombreux avens apporteront quelques sensations à ceux qui resteraient sur leur faim. Amateurs d’archéologie, n’oubliez pas la bergerie des Maigres et la grotte du Vieux Mounoï à Signes (voir site de l’ASER Centre Var).

Randonnée aux aiguilles de Valbelle dans le Siou-Blanc, par le petit Pierrot, site Clair de lune (site toujours bien documenté)

L’éléphant de pierre à partir du Broussan, avec quelques photos d’avens, blog de Fouchepate

Voir quelques itinéraires vers le roucas traoucas

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Réponse au commentaire de vnc : abîme ou aven ?

LAven (terme occitan, devenu générique en France) désigne un gouffre ou puits naturel qui se forme en région calcaire, soit par dissolution, soit par effondrement de la voûte des cavités karstiques.  

L’Abîme (du grec abussos : sans fond) est un gouffre ou puits naturel très profond (dont on ne voit pas le fond)  ; selon le dictionnaire de géomorphologie consulté, son sol est en communication avec des galeries souterraines.

Maramoye est donc un gouffre, un aven profond … et un abîme