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Reillanne : boucle par le signal du Patis


La fontaine de la place de la LibérationEn route pour Reillanne où nous attend Yves Provence et son groupe de fidèles marcheurs. A peine arrivées, Majo et moi réussissons à passer à côté du plus grand parking, place de la Libération, attirées que nous sommes par la chapelle se dressant fièrement au sommet de la colline.

Montée caladéeA l’origine, Reillanne était une bourgade romaine située dans la plaine. Au Moyen Âge, le village se fortifie, un château est construit.  Brève histoire de Reillanne. Nous montons sur la colline Saint-Denis dont l’accès me fait penser à celui de Notre-Dame à Forcalquier ; nous y montons par une ruelle caladée, la rue des Bouliers ; rien à voir avec le système de calcul avec des boules mais plutôt avec la famille des Vicomtes de Reillanne.

Le premier Bouliers, Francesquin de Bouliers fut autorisé par la reine Jeanne à augmenter ses armoiries d’une bordure componée de huit pièces d’Anjou-Sicile et de Jérusalem, pour le récompenser de plusieurs blessures qu’il avait reçues à son service. Selon Jean Gallian

Tour du castrumChapelle Saint-Denischatons joueursLa ruelle tourne en épingle à cheveu avant de déboucher sur une rotonde où deux vestiges se font face : d’un côté les vestiges de l’ancien donjon du castrum, de l’autre la chapelle Saint-Denis. C’est manifestement le lieu d’origine du village ; deux châtons jouent avec le bout de nos bâtons de randonnée mais c’est peut-être les grands qui s’amusent le plus ! la cache de la chapelle Saint-Denis de jrigole ne se trouve ni en haut, ni en bas aux coordonnées de la fiche : nous renonçons. En redescendant, nous découvrons quelques murs du rempart, et la porte des Forges, passage sous le clocher de l’ancienne église Saint-Pierre. Après le dédale dans de vieilles ruelles moyenâgeuses, des passages couverts, le quartier juif et ses maisons du XVIe, nous quittons le centre par la route.

Arrivée dans le fond de valléeGuéPas assez organisé sur route (côté gauche pour les groupes de moins de 20), le groupe retrouve un peu de liberté sur la piste : la longue, très longue descente caillouteuse vers le Grand Vallat est désagréable ; et dire qu’il va falloir remonter… ; les champs de lavande sur la droite n’ont pas encore leur couleur franche et leur odeur d’été ;champ de lavande bastide noble (photo Yves Provence)après avoir passé le gué, une fois tout en bas, Yves nous présente les ruines de la Bastide Noble (photo YvesProvence issue d’une autre randonnée) sur le territoire de la commune de Sainte-Croix-à-Lauze. Elle n’a plus rien de noble mais, déjà recensée sur la première carte de France de Cassini en 1778, on peut comprendre…

procession de chenillesAlors que nous pensions faire la pause en bordure de rivière, Yves propose de poursuivre pendant que nos muscles sont chauds ; nous remontons tranquillement le Reclapous dans une pinède, sur une piste plus facile que la précédente mais parfois mouillée et argileuse. A plusieurs reprises, les chenilles processionnaires se suivent, tête à cul, menées par une femelle. Elles adorent le pin d’Autriche et il y en a plein dans cette forêt.

Elles vont s’enfouir dans le sol à quelques centimètres sous terre (5 à 20 cm) dans un endroit bien ensoleillé. Deux semaines plus tard, toujours dans le sol, chacune tissera un cocon individuel, se transformera en chrysalide, et restera dans cet état pendant plusieurs mois. Puis chaque chrysalide se métamorphosera en papillon, toujours sous la terre. Un soir d’été, les papillons sortiront de terre…

Le plus sage d’entre nous, nous met en garde sur les poils urticants microscopiques qui provoquent des réactions cutanées importantes ; il en écrase une mais aussitôt la procession reprend avec les survivantes. Heureusement qu’aucun chien curieux ne vient coller sa truffe ou sa langue sur une belle procession de chenilles. Les conséquences pourraient être terribles. Conséquence du réchauffement climatique : elles remontent vers le nord de la France.

Les chercheurs de l’Inra tentent d’utiliser d’autres espèces végétales ou animales pour minimiser l’impact de la processionnaire. […] L’une de ces méthodes [ndlr : expérimentale] consiste à poser, en ville ou en forêt, des nichoirs à mésanges. Ces gracieux oiseaux insectivores peuvent en une seule journée dévorer une quarantaine de chenilles, prélevées directement dans l’abri de soie. INRA

L'heure du pique-niqueEnfin, c’est l’heure du pique-nique ; beaucoup d’échanges, alimentaires ou pas : Yves, enthousiaste, réaffirme que les gorges de Saint-Pierre sont le plus bel endroit des Alpes de Haute-Provence. A l’heure du dessert, il entonne un « Joyeux anniversaire » et remet à Majolir un superbe diplôme de la meilleure randonneuse ; elle ne s’y attend pas, c’est toute la magie de la convivialité entretenue par notre guide.

Point de vue depuis le sommet du PatyErable de MontpellierNous repartons pour 200m de dénivelée ; dans le virage, nous cherchons vainement l’entrée d’une grande maison totalement cachée par la végétation ; nous atteignons enfin le point culminant de la balade.
La cache Reillanne sous le regard du grand chauve de jrigole ne résiste pas longtemps à Yves qui me propose d’appeler ce sommet Reclapous, puisque nous étions sur la crête du Réclapous, au bout du chemin du Réclapous ; pourquoi pas le Patis, du nom du premier signal topographique de l’IGN ? La seule vue possible se trouve au nord-ouest dans une grisaille tenace, du côté d’Apt. A 42km à vol d’oiseau, le mammelon du Ventoux n’est pas visible.

C’est maintenant la descente vers Reillanne ; en pleine discussion avec le guide, nous ratons le chemin de Paty vers la droite ; les premiers sont obligés de remonter la pente ; les groupes se mêlent, changent d’interlocuteur au fur et à mesure de la découverte de leurs centres d’intérêt ; comme je l’avais soupçonné, nous devons éviter (balisage jaune virage à gauche) la Poncette, superbe propriété avec piscine en plein bois du Patis ; Erable de Montpellieroratoire st josephje discute avec un enseignant du premier degré qui ravive quelques souvenirs du temps où j’étais instit., récupère des idées de randonnées auprès d’une varoise, échange avec Claude sur la bataille de Peyrolles en 1944, apprend d’un quatrième que cet arbre est probablement un érable de Montpellier. Ces riches échanges font passer le temps si vite que nous saluons déjà Saint-Joseph dans son oratoire avant de rejoindre nos voitures. La pluie s’est invitée sur la fin et n’a pas vraiment gêné les randonneurs.

reillanne_traceCorr_panoImage de l’itinéraire 13km300, 290m dénivelée (+450, -450), 5h30 (4h déplacement)

©copyright randomania.fr

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2 réflexions au sujet de « Reillanne : boucle par le signal du Patis »

  1. En provençal un patis, paty, et en langue d’oïl (Pastis) désigne un terrain de vaine pâture, pacage,
    vieux termes du droit féodal.
    C’est aussi un quartier affecté au logement des troupeaux, une place ou on laisse reposer les troupeaux, ou on laisse croitre l’herbe.
    Dans le terroir de Marseille le patis c’est les toilettes. Mettre le patis c’est mettre la panique, se curer le patis c’est se curer le nez et avoir des mains de patis c’est travailler avec deux mains gauches.

  2. D’accord avec Yves… les gorges de Saint-Pierre sont le plus bel endroit des Alpes de Haute-Provence… avec quelques autres bien sûr.
    Amicalement
    Daniel

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