Le circuit des chapelles par la colline de Paracol


IMG_3904.JPGIMG_3908.JPGMes deux acolytes ont renoncé à cette balade parce que la météo annonçait des pluies éparses partout en région PACA. Equipée contre la pluie, j’ai décidé de faire plusieurs balades courtes au cas où… je suis retournée près de Brignoles, dans le village du Val, à la découverte du riche patrimoine religieux. Un arbre en fleurs, enfin, annonce l’arrivée du printemps.

Site personnel, le chemin de Paracol

La météo aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

IMG_3906.JPGIMG_3958.JPGLa première chapelle Saint-Jacques n’a pratiquement plus rien qui permette d’identifier un monument religieux. L’oratoire Saint-Jacques, rebaptisé Saint-Etienne par Etienne Marie qui l’a remis en état, a meilleure allure à l’entrée du chemin de la Coualo de l’oulo

Le Val et la religion

IMG_3913.JPGIMG_3910.JPGL’oratoire Saint-Cyriaque à l’entrée du chemin qui s’écarte vers la droite annonce la montée vers la chapelle du  nom d’un diacre martyr, second patron du Val. « En 1793, […], la chapelle de saint-Cyriaque fut vendue comme bien national.[…] En 1827, par décret du 21 septembre, elle fut érigée en chapelle de secours.  […] A la procession solennelle, les jeunes gens portaient triomphalement la statue du Saint-Patron. La chapelle rurale ne pouvant contenir la foule, on avait dû élever un hangar pour abriter les pèlerins. »

IMG_3928.JPGIMG_3931.JPGJe poursuis la montée sur une large piste forestière, tantôt à découvert, tantôt en sous-bois, tantôt dans une zone incendiée. Au loin la croix de Paracol domine le Val : c’est là que je vais. En bois autrefois, elle existe depuis au moins 1678 mais a été remplacée par une croix en métal. Le castrum de Paracol, lieu de refuge, y a existé jusqu’au XIIIe. La vue donne sur des ondulations de collines aujourd’hui sous un voile de pluie.

IMG_3929.JPGNotrIMG_3935.JPGe Dame de Paracol, qui date du IXe siècle, représente un exemple d’architecture romane, trapue. Il abrite encore la statue de ND de Paracol achetée aux Pères Augustins de Brignoles en 1751. Chaque année, par le chemin des pèlerins, les villageois ramènent l’effigie de la sainte habillée et couverte de bijoux, à la paroisse où elle elle reste le temps des festivités. Recouverte d’or, elle brille au soleil, semblant les guider de loin jusqu’à elle. Deux paires de statuettes porte-flambeau en bois peint ont été classées MH au titre d’objet en 1996.

Durant les pélerinages, la coutume est de jeter un caillou dans la niche de chaque oratoire. Si l’on vise juste, on a des chances que les voeux soient exaucés…  Chapelles de Provence, E.Bousquet-Duquesne, Editions Ouest-France, 2009

IMG_3945.JPGIMG_3943.JPGEn léger contre-bas de celle-ci, je découvre la chapelle Saint-Blaise. « Avant de devenir chapelle, Saint-Blaise fut une église [Saint-Jean] construite par les seigneurs de Chateaurenard. […] ce très joli ermitage du XIe siècle, restauré au XVIIe siècle, est précédé par un jardin très soigné : yeuses, genêts, lilas, cyprès… dans lequel ont été installés des points de repos pour les pèlerins. » La grosse pierre devant sert d’autel lors des messes en plein air. Une petite fontaine accolée à la façade devait désaltérer les pélerins appelés par la cloche à entamer leur ascension.

Histoire du val

IMG_3951.JPGLe chemin des pèlerins qui redescend au Val  est caillouteux et désagréable tant les pierres ont été remuées par le passage probable de moto-cross ; il a dû autrefois être entretenu : des marches aménagées grossièrement dans le sol sont encore visibles. Je salue des randonneurs qui montent à l’ermitage : ce seront les seules personnes que je croiserai. Par moment, la terre rouge riche en alumine et fer qui s’est autrefois sous des conditions tropicales, rappelle qu’au Val était exploitée la bauxite.

Durant les pélerinages, la coutume est de jeter un caillou dans la niche de chaque oratoire. Si l’on vise juste, on a des chances que les voeux soient exaucés.

En tout j’ai compté une dizaine de témoignages religieux sur ce circuit et je ne vous parle pas de ceux que vous trouverez au village et en bordure des autres routes !

le Val circuit chapelles 6km 2h déplacement (2h15 au total) 238m dénivelée

Quand je suis rentrée de ma journée, j’ai loggué la cache GC1JJ7E le dolmen des Adrets (il s’agit du dolmen I, il y a aussi le II, le III et le IV) que j’avais cherchée l’après-midi et je me suis rendue compte qu’il y en avait deux sur la colline de Paracol ! GC1KH59 les 4 rocs, jcoud team et GC1KXQ7 Paracol, jcoud team

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1paracol : pares colles = collines pareilles

San Peyre, petit coin de nature en pleine ville


Balade sans prétention mais fort agréable au sommet de cette petite colline dominant la Napoule dans le parc départemental du San Peyre de 18 ha. « Dans ce parc situé dans une zone urbaine, au milieu des pins, des chênes-lièges et des mimosas, vous apprécierez les couleurs et senteurs des espèces du maquis (bruyère, arbousiers, cistes) ainsi que les formes particulières des cactées ».

Parc départemental du San Peyre

La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

IMG_0080.jpgIMG_3462r.JPGNous faisons rapidement le tour de la colline sur un chemin enneigé, puis nous montons par une allée tout en dalles rosées et larges zigzags. Un chat que l’on dirait presque sauvage, tant il est gros et d’une immobilité presque menaçante, nous observe 2m plus haut. La montée continue et régulière en fait une balade familiale facile quelles que soient les conditions météorologiques.  Au sommet, se devinent l’ancienne chapelle  – et un donjon – celui du château d’Avignonet. [Mémoires de la Société des sciences naturelles, des lettres et des beaux-arts de Cannes et de l’arrondissement de Grasse], Cannes, 1876

Guy de Maupassant, au cours de ses promenades, rencontra un ermite qui vivait retiré dans la chapelle au sommet du mont. Cela lui inspira une nouvelle (l’ermite) parue dans Gil Blas en 1886. Des années plus tard, le mont San Peyre était rebaptisée grâce à lui « la montagne sacrée ».

Oscar Wilde y est venu se reposer aux frais d’un ami.  Il est conquis par cette symphonie de parfums et de couleurs : « bleu saphir de la mer, rouge chaud des porphyres, luminosité du ciel et profusion des fleurs ».

IMG_0088.jpgEn 1242, le castrum de Mandelieu et le castrum d’Avignonet sont englobés dans les biens de l’Église d’Antibes où est situé alors l’évêché. L’évêque de Fréjus donne l’église et le château à Lérins.  Raymond d’Avignonet s’en empare par la force puis les restitue dès qu’il est condamné en 1272. Les moines de Lérins, ravis de son attitude empressée, les lui cèdent alors et ne gardent qu’un droit de suzeraineté. En 1390, le château d’Avignonet est détruit par les troupes du vicomte de Turenne.

IMG_0083.jpgIMG_3467.JPGLa chapelle chapelle Saint-Pierre (San Peyre) a donné son nom au site ; de beaux parements de porphyre vert jouent avec ceux de prophyres rouges typiques de l’Esterel. Bien qu’elle n’ait plus que les murs, on peut deviner sa forme et sa taille avec ce qu’il en reste.

IMG_0101.jpgIMG_0089.jpgLà haut, une seule table de pique-nique près du poste d’observation, et une table d’orientation face au Mercantour et à la côte exceptionnellement enneigée  : d’ailleurs, l’alerte orange déclenchée depuis la veille nous a contraints à trouver refuge à Cannes.

les coulées de Maure-Vieille (image fournie par richarmin)Ce parc est situé sur une des coulées de rhyolite1 (coulée principale à l’ouest, coulée du Vinaigre, coulée de Théoule, coulée San Peyre) , roche volcanique effusive, venant du volcan de Maure-Vieille lors de ses périodes d’activité. Aussi quand vous chercherez la cache du volcan de la Napoule GC1GRE8, de TacTac, ne cherchez pas le volcan lui-même : il se situe quelques kilomètres à l’ouest. Actif pendant 50 millions d’années, il a projeté des émissions de lave à grande distance comme dans les gorges de Pennafort. De ce volcan, il reste la caldeira2de Maure-Vieille, « large dépression générée par l’effondrement d’un édifice volcanique suite à une éruption explosive majeure qui aurait partiellement ou complètement vidée la chambre magmatique ». Merci à  Papyfred et richardmin du forum de géologie, pour leur aide.

Géologie découverte de Maure-Vieille, document pdf par Maurice Moine. Schémas, photos, explications des 3 phases, lecture du paysage
Afficher sur carte satellite le Parcours de découverte géologique de la caldeira de MaureVieille établi d’après le document de Maurice Moine ci-dessus. Sur la droite, la colline du San Peyre.
Image de l’itinéraire du San Peyre, 1km850, 35mn dépl. (1 petite heure au total), 81m dénivelée

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1caldeira (ou caldera) : du portugais caldeira qui signifie chaudron
2rhyolite : le magma acide (à teneur élevée en silice) a donné des laves riches en gaz et très fluides appelées rhyolites ou prophyres rouges

La chapelle Saint-Pancrace par le refuge d’art


Un vent glacial souffle aujourd’hui, 20 février 2010, sur Digne-les-Bains ; je ne monte pas très haut : j’espère ne pas rencontrer de neige. Il reste un emplacement de parking aménagé sur la droite, peu avant le panneau indiquant que le col Corobin est fermé, et des places le long de la route non loin du départ du sentier.

La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

IMG_3645r.JPGIMG_3643r.JPGJe longe le torrent des Eaux-Chaudes dont la couleur brune indique qu’il charrie de grandes quantités de boue depuis les intempéries des derniers jours. Sur quelques mètres je longe la route déserte avant d’obliquer à gauche dans un sentier bien repéré. Dès le premier virage vers l’est, le vent a rendu la neige verglaçante ; je dois passer au-dessus d’éboulements récents. Puis je passe le portillon retenu habilement par un gros ressort en spirale afin qu’il se referme automatiquement derrière les promeneurs. IMG_3695r.JPGAu carrefour suivant, changement de décor :  les marnes noires constituent un paysage en grosses bosses entre lesquelles coule parfois un filet d’eau et où se faufile le sentier. Impossible d’y placer un panneau peint de jaune : c’est une grosse flèche constituée de pierres accolées au sol qui me confirme le bon chemin. Ces robines caractéristiques ont donné leur nom au village de la Robine-sur-Galabre.

IMG_3653r.JPGIMG_3656r.JPGDans une ancienne cabane de berger, l’artiste anglais Andy Goldsworthy a sculpté une entrée de forme circulaire et y a construit un cairn en gros galets. Il a placé des bancs à l’intérieur comme à l’extérieur qui permettent de se reposer, regarder les robines ou… pratiquer l’introspection. C’est un des nombreux refuges d’art qui sillonnent les chemins de la Réserve géologique.

Les bains thermaux, refuge d’art d’Andy Goldsworthy, page 8

IMG_3661r.JPGIMG_3664r.JPGAprès l’oratoire sanglé dans du fil de fer, nouveau changement de paysage : je traverse un passage en forêt avant d’entamer la montée ; je croise un sportif en T-shirt qui dévale la pente à toute allure alors que je suis emmitouflée dans une écharpe et porte des gants ; une fois sur la crête, je peux reconnaitre la barre des Dourbes enneigée et le pic de Couard que m’a présenté estoublon de la veille. Je retrouve des passages verglacés. Des ânes sont passés par là : d’ailleurs, sous la chapelle, un ratelier est accroché à côté de la citerne qui se remplit d’eau de pluie.

IMG_3676r.JPGIMG_3679r.JPGIMG_3678r.JPGAu bout d’un sentier verglacé, une croix en fer forgé domine la ville de Digne. Avec beaucoup de précaution, je le parcours jusqu’au bout, passant à côté d’un panneau indicateur très explicite pour qui connait tant soit peu le provençal « cagadou ». Depuis la croix, la ville de Digne m’apparait coincée entre ses montagnes. Quel spectacle !

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