Roquepertuse


IMG_9645R.JPGJournée d’initiation au geocaching pour ma nièce lilloise. Moi, je connais : j’y suis venue  en octobre 2007 puis revenue en octobre 2008 : entre temps, le site de l’oppidum (Velaux) a été mieux présenté au public et de nouvelles découvertes ont été annoncées ; la colline Sainte-Propice n’a pas changé : un chemin en contrebas permet d’en faire le tour, un autre d’y monter. la balade débute sous les pins puis se prolonge en plein soleil. Des pylones haute tension dénaturent le paysage.

A cette époque j’avais cherché un petit bar restaurant de village mais personne n’avait pu me conseiller. Aujourd’hui il existe  le

Bar Hôtel Restaurant du cours
15 place François Caire
13880 Velaux
tél  :   04 42 87 93 85

Emilie et Nicolas qui vous accueillaient sur la place du vieux village, ont fermé depuis.

IMG_9648R.JPGIMG_9641R.JPGRoquepertuse est un petit plateau surmontant d’une dizaine de mètres la vallée de l’Arc. Oubliez ce que vous saviez de cet oppidum : de nouvelles recherches interdisciplinaires ont quelque peu apporté des éléments nouveaux. « Appartenant à la catégorie des oppida celto-ligures du Midi de la France, le plateau de Roquepertuse a été l’objet de nombreuses fouilles qui ont permis de mettre au jour une fortification […] et d’établir l’histoire du site. Il s’agirait donc  bien d’un lieu de culte commun à tous les villages de la région.IMG_9652R.JPG Une réinterprétation du style des guerriers assis a fait que les archéologues privilégient aujourd’hui une origine plus ancienne pour ces statues : celles-ci remonteraient au moins au Vème siècle avant notre ère. « […] la révision des mobiliers céramiques et métalliques a permis de proposer une datation plus haute (transition IIIème– IIème siècle av. J.-C.) pour la destruction finale du site. […] les statues doivent être désormais disposées sous un portique largement ouvert sur l’extérieur et établi sur l’une des terrasses du cirque rocheux, en contrebas du plateau ».

Vestiges retrouvés sur le site

IMG_9636R.JPGPour accéder au sommet de cette colline, on débute sur un chemin le long d’une oliveraie ; il tourne et retourne en larges lacets jusqu’à un mur. « Roquepertuse et Entremont tombent aux mains des romains en 124 avant J.-C. La vallée de l’Arc connaît alors un essor exemplaire : des aqueducs, de nombreuses villas et fours à potiers témoignent de sa vitalité économique […]. IMG_5709R.JPGIMG_5714R.JPGDéjà on cultive la vigne, l’olivier et le blé. La densité de la population est telle que les terres plus hautes et plus pauvres de Sainte Propice et le Plateau des Amandiers sont à nouveau exploités. Un commerce prospère trouve des débouchés dans les grandes villes voisines d’Arles, Aix et Marseille, mais aussi dans tout l’empire romain.  » Extrait du site de Velaux

IMG_9638R.JPGIMG_5710R.JPGSte Eutropie est la soeur martyrisée de Saint Nicaise, premier évêque de Reims ; elle mourut de la main des Vandales avec son frère, en 407. Les pèlerins demandaient à la sainte de leur être propice et de leur éviter les coups maladroits dont on revient « estroupia »… Les excès et les débordements auxquels se livraient alors les pèlerins, et dont se plaignait le curé, poussa l’évêque à interdire cette manifestation de dévotion populaire en 1752. La chapelle qui porte son nom déformé, a été restaurée partiellement, sans toiture, uniquement des murs mais avec de jolis reflets dorés au soleil couchant. Au sommet de la colline Sainte-Propice, nous rencontrons un geocacheur, Serge Robert, qui repart aussi vite qu’il est arrivé, redescendant la colline du côté opposé, le plus difficile d’accès. Comme nous, il est venu pour la cache de Bob_13 Le sanctuaire de Roquepertuse et son oppidum.

2002 : un nouveau dinosaure, baptisé Atsinganosaurus velauciensis (dinosaure tzigane de Velaux) est découvert à Velaux par Xavier Valentin, chercheur à l’université de Poitiers. D’après la revue Accents, 213, octobre 2012.

Du haut du plateau, le majestueux aqueduc de Roquefavour apparait au loin.

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Sainte-Propice Velaux, 7km445 2h depl 162m dénivelée

La poudrerie de Saint-Chamas


IMG_0083.jpgIMG_0011.jpgJ‘ai visité la poudrerie de Saint-Chamas, non pas dans le cadre des journées du patrimoine, mais curieusement, dans le cadre de la fête de la nature 2009. D’espace industriel où se fabriquaient la poudre à canon depuis Louis XIV, puis les explosifs, le parc est devenu espace naturel depuis que la poudrerie est fermée.
Malgré son âge, Eugène Guidi  gambade comme un cabri, sait tout de cette industrie. Il est fier de la plus ancienne poudrerie de France où il a vécu drames, restructurations et épisodes d’émotion tels que le nourrissage d’une famille de marcassins ayant perdu leur mère. Il nous montre l’arbre planté le jour de son anniversaire près de l’exposition de grandes photos de la faune. Quand on l’entend parler de tunnels souterrains, mélinite, propergols (utilisés par Ariane et dans les air bags), explosions mais aussi de somptueux jardins, de nid de cigognes, cyprès chauves, on comprend tout l’intérêt d’une telle visite qui mélange l’histoire et les milieux naturels. D’un thème qui ne me captait guère au départ, il a fait un sujet passionnant.

L’association A3P les Amis du Patrimoine Poudrier et Pyrotechnique

IMG_0012.jpgPourquoi une poudrerie à Saint-Chamas alors que les martinets à poudre étaient en 1672 au bord de l’Huveaune, à Aubagne ? C’est que là bas, les propriétaires terriens n’ont pas le droit d’arroser leurs terres quand fonctionnent les martinets à poudre. Le consul d’Aubagne, M. Deydier, plaide leur cause auprès de l’intendant de la marine, mais il essuie plusieurs refus. Il cherche alors un autre lieu et trouve Saint-Chamas : proche de la mer, avec un canal au débit plus important que celui d’Aubagne.
etapes_fabrication_poudre_noire (document A.P.F.P. Sevran Livry)Le 20 mars 1690, la poudrerie est transférée à Saint-Chamas. Moyennant une rente perpétuelle, la surverse des eaux des moulins du village est détournée vers la poudrerie ; en 1823, Louis XVIII achète les moulins, les engins, immeubles : le canal devient canal de la poudrerie, poudrerie qui occupe 6ha de surface et atteindra 135 ha en 1949.
En 1970 elle est transférée à Sorgues ; de 1975 à 1977, le personnel restant participe à la décontamination du site, au brûlage des explosifs récupérés dans l’étang et au classement des archives. Le maire de Saint-Chamas acquiert 4 ha dans la parcelle sud, le Conservatoire du littoral assure sa protection depuis 2001.

Histoire du parc de la poudrerie, site personnel de J.M. Vacherot

IMG_0102.jpgIMG_1284r.JPGNous nous dirigeons après un petit pont vers le jardin du directeur qui vivait sur place avec sa famille : superbe jardin de style japonais avec passerelle en son milieu. Du marais, un agréable plancher en pin permet de rejoindre la cascade tout en observant les espèces exotiques dont le bambou, l’arbre aux quarante écus (Ginko Biloba1 se prononce yínxìng en chinois moderne), le séquoia, etc.
« Au pied des falaises de safre, s’est développée une forêt humide composée d’aulnes glutineux, de frênes, d’érables champêtres, de sycomores, d’ormes avec une variété de sous-bois impressionnants ».

IMG_00891.jpgIMG_0093.jpgNous passons à côté des stockages souterrains, réservoirs, puis le long de bâtiments qui ont longuement été décontaminés jusqu’en 1990. Dans la partie haute de la poudrerie, c’est le milieu méditerranéen que nous connaissons mieux. Un micocoulier géant et seul pointe sa cime vers le ciel. Depuis la Tour de la Vigie on peut observer quelques flamants roses et canards ; dans les trous des murs de soutènement des collines artificielles, auraient élu domicile des colonies de couples de choucas et dans certains arbres nicheraient des milans. A quoi servaient cette tour ? à surveiller le ciel et prévenir en cas d’arrivée de la pluie : en effet, vers 1876, la poudre séchait sur des séchoirs à l’air libre. Le mélange de salpêtre, soufre et charbon était humidifié pour qu’il ne détonne pas.

IMG_0134.jpgIMG_0132.jpgIMG_0137.jpgIMG_0130.jpg

patrimoine industriel et nature, dans le même espace

IMG_0099.jpgIMG_0142.jpgIMG_0109.jpgIMG_0108.jpg

qui peut m’aider à sous-titrer ces photos ? iris, accouplement de ???, prêle, sequoia

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La chapelle Saint-Michel de Cousson


IMG_0021.jpgIl n’y a pas un Cousson mais deux ! C’est la montagne des Dignois. Pour nous y rendre, nous  allons à Entrages annoncé fièrement par des buis taillés de chaque côté de la chaussée. Un « chateau », résidence campagnarde construite en 1782, dont les fenêtres de derrière ont toutes été murées, a dû avoir son heure de prospérité au XVIIIème siècle.

IMG_2744r.JPGA Entrages, le seul droit de péage ayant existé depuis le moyen-âge est le curieux et modique droit de pulvérage1 qui permettait aux seigneurs de percevoir une taxe chaque fois que des troupeaux de moutons traversaient leurs terres incultes pour rejoindre les pâturages d’été de Haute-Provence, ou dans l’autre sens, pour rejoindre la Basse-Provence en hiver.

Durant leur trajet, les transhumants étaient censés trouver de la nourriture sur les chemins qu’on avait tracés pour eux. C’est pour dédommager les seigneurs que fut instauré ce droit. Il était calculé en fonction du nombre de bêtes et de la distance parcourue sur les terres du seigneur. Annales des Basses-Alpes. Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes 1899-1900, T.9.

Les lettres patentes du 16 janvier 1764 maintiennent le statut de Provence concernant le droit de pulvérage et autorisent les seigneurs à lever ce droit sur les troupeaux d’averages ou de moutons brebis, chèvres et chevreaux passant par leurs terres gastes, à raison de 6 deniers par «trentenier2», sans qu’ils puissent rien exiger pour les boeufs, les vaches, les chevaux, mulets, ânes et cochons.  Inventaire-sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Bouches-du-Rhône…, M. Blancard, P. Dupont, Paris

IMG_0027.jpgLe parking au bout du village est déjà plein : le Cousson et sa chapelle attirent beaucoup de monde. Au delà, plus de route, seulement le GR qui monte au Cousson. Par une montée continue jusqu’à 1511m d’altitude, nous sommes le plus souvent en plein soleil. Dans la descente empierrée où les racines sont de véritables pièges, une équipe de VTTistes tentent de descendre sans mettre le pied à terre. Nous les laissons passer, appréciant leur sens de l’équilibre. L’un d’entre eux passe par-dessus son guidon et disparait dans le fossé. Plusieurs minutes plus tard, il émerge sans grand dommage.

Descriptif de la randonnée sur le site Haut-Vernet (boucle)

Au pas d’Entrages, nous quittons le GR pour le tracé jaune qui contourne la cuvette formée par les deux sommets du Cousson. Nous croisons une randonneuse partie à 8h du lieu-dit les Eaux-Chaudes. Ce nom vient du torrent d’eau chaude, sulfureuse et saline, jaillissant à des températures diverses, entre 42° et 45°, par neuf sources, au pied d’un immense rocher aux pentes nues : ce sont là les Thermes de Digne » ; un couple accompagné de son vieux chien qui tire la langue, tente de persuader ses enfants qu’ils sont bientôt arrivés.

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Enfin, au loin, la chapelle Saint-Michel apparait en bordure de falaise, défiant le vide. On ne voit qu’elle tant l’espace est dégagé. Elle est si proche du bord qu’il est impossible d’en faire le tour complet et si on le tente, mieux vaut ne pas avoir le vertige et avoir recommandé son âme à Saint-Michel…

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