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Album de la fête régionale randonnée 2008 (1) |
Un week-end consacré à la randonnée, week-end organisé par la fédération régionale de la randonnée, à Volonne (04) pour sa seconde édition. On s’est raccroché au groupe à la dernière minute et nous ne l’avons pas regretté. L’hébergement en camping **** à Volonne (04) était à la hauteur de l’organisation.
Description de la randonnée, par le site saute-collines
La première randonnée nous mène jusqu’aux fameux pénitents des Mées (itinéraire de 13.5km, dénivelée 460m, 5h30 environ avec l’arrêt pique-nique) que tout le monde voit au loin en se rendant dans les Alpes mais que personne n’escalade jamais.
Ma météo aujourd’hui à cet endroit
Nous partons du village des Mées. Il a plu de la veille et le départ commence fort : se promener sur des galets mouillés compacts alors qu’on est si loin de la mer, ça fait plutôt bizarre ! c’est un sentier en pente un peu raide, sur lequel la mairie décline toute responsabilité. Dans un virage en épingle, nous passons à proximité de la chapelle St-Roch, puis près d’une borne kilométrique (D101) et d’une fontaine moderne. Au XVIème siècle, cette chapelle prend ce vocable, certainement après les épidémies de peste de 1580 ou 1589, Saint-Roch étant habituellement invoqué lors de la peste et du choléra. J’en ai rencontré beaucoup dans la région, la peste de 1720 ayant débuté à Marseille, et s’étant propagé dans toute la Provence (voir La malédiction du grand Saint-Antoine dans ce blog). A la Révolution, elle est vendue comme bien national. Le 29 septembre 1984 M et Mme Jean-Marie Henry en font don à la ville des Mées. « L’Association a consacré exactement 20 chantiers de bénévoles […] soit pour monter les matériaux pour la toiture, soit pour rendre le chemin accessible et aménager l’intérieur de la chapelle et le parvis. » (extrait du site de l’association les Amis des Mées). C’était probablement l’église paroissiale primitive, lorsque le village était accroché au versant du rocher.
Marque de l’érosion sur les pénitents ; vue de près sur le poudingue
Bientôt, nous sommes sur la crête, dominant les pénitents qui semblent bien grands désormais. On les appelle ainsi en raison de leur silhouette ; d’après la légende, ils représentent les moines de la Montagne de Lure qui ont été pétrifiés par saint Donat au temps des invasions sarrasines pour s’être épris de belles jeunes femmes Mauresques qu’un seigneur avait ramenées d’une croisade. De là haut, je me rends mieux compte de leur composition et je vois que des morceaux de galets se détachent encore : l’érosion continue.
Schématiquement c’est le résultat de 3 phases essentielles (voir en détail Rochers et légendes, du site des Amis des Mées avec schémas):
- 25 millions d’année : la faille de la Durance élève le côté ouest (Forcalquier, Manosque,…) ; contre cette élévation butent les anciennes rivières de nos rivières actuelles (la paléo Durance, par exemple) ; plus au nord naissent les Alpes aussitôt attaquées par l’érosion. Ces blocs arrachés, roulés et devenus galets s’accumulent dans un delta de 60 km de long et de 30 km de large (zone du plateau de Valensole), sur des épaisseurs considérables (Les Mées: 600 à 800 m.). Le calcaire dissout dans l’eau les cimente avec un grès très dur. La roche ainsi formée constitue le poudingue.
- Ces dépôts s’arrêtent il y a environ 2 millions d’années. Au niveau des Mées, en profondeur, une couche épaisse de conglomérat accumulé, de plus de 100 mètres d’épaisseur et longue d’au moins un kilomètre, se trouve enfermée dans cette masse. Sont déjà pré-formés les futurs pénitents…
- la Durance attaque le poudingue, le « rogne » sur une épaisseur d’environ 400 mètres. A chacun de ses passages puissants, elle arase le sol et crée une terrasse ; des vallons se forment, tel celui de la Combe.
Quand elle atteint les Mées, elle butte contre cette partie très dure, racle la face nord-ouest et rabote ainsi une haute façade verticale. Nous retrouvons aujourd’hui, sur l’avant de nombreux rochers, cette face plane. - Lors des périodes glaciaires, le gel débite le poudingue en morceaux et laisse les matériaux sur place. Mais aux époques plus chaudes, les eaux sauvages venant du plateau emportent tous les matériaux instables qui vont s’engager dans les fissures existantes et ronger profondément le poudingue.
Sur le coté ouest, le poudingue, profondément travaillé dégage des monolithes. De cette double érosion, latérale et verticale, résultent ces formes coniques qui sont devenues des Pénitents. L’érosion continue toujours…
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