Les gorges d’Oppedette


img_8359r.jpgimg_8385r.jpgLongue et sinueuse cette route qui mène au village perché d’Oppedette1 ! je croise des noms évocateurs tels que Siminane-Rotonde, Banon et son fameux fromage de chèvre emballé dans une feuille de chataignier, Reillanne ou l’abbaye de Valsaintes. On est proche du Vaucluse ; on est dans le Luberon.

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img_8352r.jpgimg_8356r.jpgA ne pas faire un jour de grosse chaleur ! la presque totalité du parcours se fait sur un sentier dominant les gorges, alternant passages en sous-bois et passages découverts. Sur certaines parties du parcours, il faut marcher sur des lapiaz, un peu comme un fakir sur des aiguilles. Au passage dans le premier sous-bois, c’est un véritable tintamarre (fichier son au format .wma) : les oiseaux piaillent de tous côtés et le cri des nicheurs dans les gorges me revient un écho. Cette première partie jusqu’au pont traversant les gorges est agréable et variée.
http://www.reillanne-en-luberon.com.fr/oppedette.htm

geopark du Luberon

img_8379r-150x150.jpgimg_8380r.jpgLes gorges creusées par la rivière du Calavon forment le défilé d’Oppédette, large de 1 m au passage le plus étroit. Les parois de calcaire […] présentent plusieurs exemples de grottes, ponts naturels et avens. N’ayant vu des ponts naturels qu’à Minerve (Hérault), je suis surprise d’en deviner quelques uns depuis le sentier.  « Le Calavon prend sa source dans les Alpes-de-Haute-Provence, traverse les gorges d’Oppedette, traverse Apt et va se jeter dans la Durance vers Cavaillon. […] Elle porte deux noms : d’abord celui de Calavon, puis celui de Coulon à partir du village des Beaumette.. Le changement de nom se fait à l’ancienne limite entre les tribus gauloises des Albiques (Apt) et des Cavares (Cavaillon). » Extrait de wikipedia.

La localité apparaît pour la première fois dans les chartes au XIIIème siècle ; elle est inhabitée dès le siècle suivant. Les protestants se rassemblaient pour leur culte dans les gorges proches du village.

img_8364r.jpgimg_8378r.jpgAprès le pont, je suis de l’autre côté des gorges ; le parcours est plus difficile : tout en montées et descentes, avec des lapiaz ou des rochers, frôlant parfois le ravin ; je passe à côté d’un aven accessible par un escalier métallique : tentant d’y descendre mais je suis seule et mon topo-guide le déconseille. Je poursuis sur deux passages avec rampe métallique pour ne pas tomber. Les cairns sont bien reconnaissables : ventrus ou comme celui à droite, dominé par un personnage. Clin d’oeil des baliseurs ? Quand je parviens au point de vue, je domine les gorges. Certes mieux vaut ne pas avoir le vertige. Impossible de décrire les sensations ressenties, sauf peut-être en regardant cette vidéo à 360° du site Vaucluse visites virtuelles. Aucune photo ne restituera le spectacle.

img_8373r.jpgimg_8374r.jpgLa dernière partie devient pénible : le balisage est absent ou peu visible, je ne trouve pas l’accès vers le village ; grâce à la route que j’avais préparée sur le GPS, je sais que je me suis trompée ; je reviens en arrière par deux fois avant de trouver l’étroit passage qui descend entre la falaise et une lame de rocher, après la longue dalle de calcaire. Devant moi, un couple d’allemands aura les mêmes difficultés. Non loin de la rivière, c’est la même galère : je cherche le sentier. Quand enfin j’arrive au bord de l’eau, le couple se repose ; j’en profite pour me rafraichir. Mes déboires ne sont pas finis : sur la IMG_8405r.JPGdernière partie du  parcours, je ne retrouve pas le sentier longeant les gorges et rejoignant le parking ; je suis obligée de revenir par la route, sous le soleil. Les allemands auront les mêmes difficultés que moi ! Au final, j’aurai mis presque 1h30 de plus que le temps annoncé !

Itinéraire 6.800km, 4h15 avec arrêt pique-nique et rivière, dénivelée 111m

Pour les amateurs de pierre, a été découvert dans les argiles rouges de l’éocène supérieur, un gisement à célestine, représentatif d’un faciès marin.

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1Oppedette : viendrait d’oppidum signifiant village fortifié

Du côté du trésor de la chèvre d’or à Calissanne…


img_5908r.JPGimg_5903r.JPGEn route pour le rocher de chateau Virant ! le vent souffle un peu mais qu’importe, il fait beau. Quand nous img_5912r.JPGarrivons au pied du rocher, dont les amateurs d’escalade ont déjà pris possession, nous commençons son ascension pour atteindre la table d’orientation. Des tiges de métal tordues et espacées sont plantées le long de l’escalier. Dès les premiers pas, nous comprenons que ça ne sera pas facile. Le  vent souffle si fort que nous devons nous y accrocher. Au premier palier, le risque de tomber nous img_5924r.JPGsemble trop grand et nous faisons demi-tour. Je décide alors de déposer sac, appareil photo et GPS et tenter une seconde fois la montée avec les mains libres. Aussi incroyable que cela puisse paraître, je dois m’accrocher fortement aux tiges métalliques et avancer en profitant d’une accalmie entre deux rafales. Au sommet, je n’y resterai que le strict minimum, le temps de relever l’indice qui nous manque pour trouver la cache. Pas le temps d’admirer la vue sur l’étang de Berre. Il me faudra ensuite descendre les première marches en position assise pour ne pas être bousculée par le vent. Vous ne me croyez pas ? allez-y un jour où le  mistral souffle en rafales !

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Direction du vent et température ressentie

img_5921r.JPGNous rejoignons alors le sentier en contrebas en descendant à tavers la garrigue. Le paysage composé de rochers égarés donne l’impression d’un paysage ruiné. Après être passés à côté d’un monolithe de pierre, nous apercevons au loin les vestiges d’une carrière qui présente de nombreux murs de pierre taillés à la verticale. Nous devinons son élégante entrée. [Les carrières sont la propriété privée de Calissane]. Nous trouverons même une grotte aménagée par l’homme en face des carrières.

Peu exploitée dans l’antiquité – selon Yves Rigoir, pendant une fouille récente de l’oppidum, fut exhumé un chapiteau préromain unique, de style ionique, fabriqué avec ce calcaire -, la pierre de Calissanne, plus dure que la pierre rose de Carro, l’a été au moyen-âge, puis au XVIIème (au-dessus du calcaire rose de l’église des Chartreux par exemple), puis de façon massive au XIXè lors des grands travaux de Napoléon III (palais Longchamp). Il faut dire que l’avènement du chemin de fer a amélioré les conditions de transport des matériaux. DULAC Astrid, La pierre de Calissane aux XVIIè et XVIIIè siècles à Aix-en-Provence et ses alentours, mémoire de maîtrise, Université de Provence, 1999-2000

4aigledebonelli.jpgDe temps à autre, dans ces falaises de Calissanne, un envol sonore peut attirer votre attention ; ce lieu constitue un site de nidification protégé pour de nombreux rapaces de plus en plus rares dans la région comme l’aigle de Bonelli.

De là, nous sommes à 400m à vol d’oiseau du fameux trou de la chèvre d’or, situé sur l’oppidum de Constantine, aujourd’hui sur la propriété privée de Calissanne. Nous n’irons donc pas. Continuer la lecture de Du côté du trésor de la chèvre d’or à Calissanne…

La colline Saint-Jacques à Cavaillon


Entre le Lubéron et la colline Saint-Jacques, morceau de calcaire détaché du Luberon, existe une faille de 8 millions d’année dans laquelle se loge la plaine de Cavaillon. Cette colline est son unique relief, habitée depuis la préhistoire. Surprenant de trouver la nature aussi près de la ville. Sa richesse géologique et historique en fait un lieu de grand intérêt. Pour parcourir ce vieux sentier de découverte et même aller au-delà, Papy84 nous propose un jeu de piste doublé d’une chasse au trésor : la colline Saint-Jacques 1 à 5.

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Avec la température ressentie

img_5561r.JPGimg_5562r.JPGimg_5559r.JPGDès le départ, une surprise : un superbe arc romain sur lequel on peut voir encore quelques détails architecturaux : guirlandes, oves, rais de coeur1 à la base des pilastres extérieurs par exemple. Les deux arceaux sont séparés par un intervalle égal à leur ouverture. Il a été étudié lors du congrès archéologique de France en 1910.

Ce très bel arc date des toutes premières années de l’ère chrétienne. Construit sur un plan carré il était destiné à manifester dans la ville […] une intersection majeure ou l’entrée dans une zone privilégiée. A l’origine au coeur de la ville romaine puis médiévale, [ndlr : enfoui autrefois dans les jardins de la cathédrale, déblayé par l’architecte départemental Prosper Renaux] il fut déplacé entre 1876 et 1880 jusqu’à la place du Clos. La seule existence de cet arc indique, dès les premiers temps de l’empire romain, la volonté d’un urbanisme ambitieux. (information extraite du site http://www.provenceguide.com/)

Nous prenons le chemin de Saint-Jacques par la montée César du Bus. En haut de celle-ci, ces mots attribués à Mistral et que je devine même si je ne suis pas d’ici :

« Lou camin di Sant Jaque au paradis nous meno.
Souven-te-n’en
Cavalounen ! […]
« 

img_5565r.JPGimg_5575r.JPGMême pas très haute, la falaise inclinée présente un danger. On dirait celle de Lagnes. En bas, Cavaillon ; en haut, la chapelle Saint-Jacques. De gros spécimens de figue tapissent un jardin qui longe le chemin. De l’oppidum il ne reste que 300m d’enceinte. Essayez d’imaginer ce que devait être le transport de marchandises à dos d’homme depuis le petit port sur la Durance jusqu’ici ! Les Ligures puis la tribu gauloise des cavares s’y sont installés construisant une double enceinte fortifiée.

img_5583r.JPGLe jeu de pistes se poursuit avec moins de bonheur ; nous prendrons deux fois le mauvais chemin, le balisage laissant à désirer notamment dans les carrefours. Du fond de la grande Combe, il faut rejoindre la route de Saint-Jacques qu’on a perdue. La grande baume est plus facile à trouver : habitée autrefois par nos ancêtres du néolithique, elle a été abandonnée durant plusieurs siècles, a servi de lieu d’équarissage au XIXème siècle (un quartier proche porte d’ailleurs le nom de l’Equarissage), de bergerie au XXème, et d’abri pour sans logis (???) au XXIème  ! Continuer la lecture de La colline Saint-Jacques à Cavaillon