Notre Dame du Château, un endroit idéal pour un pique-nique en famille


IMG_1534.JPGVoilà une petite balade dans les Alpilles, qui vous mènera à une chapelle du XIIème siècle restaurée, sur une colline où l’on a retrouvé les traces d’un oppidum, avec une esplanade pour le pélerinage annuel mais qui pourra servir d’aire de jeux ou de pique-nique. Premier repère : un vieil oratoire situé sur la propriété de Fontchâteau portant l’inscription « Notre Dame du Château priez pour nous ». * L’itinéraire vers Notre Dame du château

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IMG_1570.JPGLe trajet à pied n’est pas très long : il passe devant une habitation troglodyte à laquelle on accède parquelques marches de pierre : c’est un endroit idéal pour déjeuner s’il fait chaud !IMG_1549.JPG IMG_1541.JPGJ’arrive au pied d’un escalier de pierre qui monte jusqu’à la chapelle et qui semble « déplacé » à côté d’un édifice religieux. En visitant le IMG_1563.JPGpetit bois juste à côté, je découvre nettement des fondations de pierre ; non loin du trésor placé par Bobine84 dans le cadre du jeu de geocaching (* Notre Dame du Chateau), je trouve un fossé le long d’un mur de pierre (voir photo à droite) : à n’en pas douter, ce sont les ruines d’un ancien castrum. Je n’ai rien trouvé sur internet concernant l’origine de celui-ci. IMG_1551.JPG A quelques dizaines de mètres, deux tables d’orientation permettent de découvrir les environs. Depuis l’orée du bois justeIMG_1559.JPG , je domine la falaise sur laquelle je me trouve. Attention ! pas de protection !

Le pèlerinage de Notre Dame du Château est une tradition tarasconnaise religieuse et populaire. L’abbé Constantin nous conte sa légende : « En 1348, la ville de Briançon, désolée par la peste, fit voeu d’envoyer une députation au tombeau de Sainte-Marthe, dès que la contagion aurait cessé. […] quelques délégués se rendirent à Tarascon, portant avec eux une image de la Vierge qui était honorée dans une chapelle de la Vallouise… l’enthousiasme populaire nomma dès lors la Belle Briançonne. Deux ans plus tard, les Vaudois dévastaient la Vallouise. L’ermite Imbert préposé à la garde de la sainte image,… prit le chemin de sainte Marthe pour y porter son trésor. On lui bâtit une chapelle près du château comtal (d’où son nom). Les juifs qui avaient leur synagogue dans le voisinage, se plaignirent des désagréments que cette affluence [rassemblement le samedi, jour consacré à la Vierge] leur causait. Les tarasconnais transportèrent alors la Madone sur une colline… et les juifs soldèrent la dépense de la chapelle qui y fut bâtie… Le 5ème dimanche après Pâques, le peuple entier va chercher la Bénurade sur la colline et l’amène à la ville. » La fête religieuse des rogations consistait à demander le beau temps et les bonnes récoltes. La procession a toujours lieu mais je pense que la plupart des pélerins en ont oublié l’origine.

* Faits divers et histoire de Saint-Etienne du Grès, site GénéProvence

Les paroisses du diocèse d’Aix, leurs souvenirs, leurs monuments, abbé m. constantin, A. Makaire, imprimeur de l’archevêché, 1890. Au XIIème siècle, Sainte-Marie du Château existe déjà ; en 1213, on la retrouve sous le nom de Saint-Michel de Briançon. En 1242, on trouve déjà à Tarascon des prieurs de Notre Dame du Chateau. Le pélerinage est donc peut-être antérieur au XVème siècle. Le pélerinage par le guide du tourisme en Camargue. IMG_1576.JPG

J’ai terminé par la recherche de la Mourgue (c’est le nom provençal de la religieuse mais aussi l’autre nom de la fée Morgane, en Auvergne par exemple), statue du 1er siècle ap. J.C. Quelle surprise ! alors que je pensais la trouver en plein champ, elle est maintenant partiellement enterrée devant le portail d’une société de la Laurade ! C’est une divinité romaine Priape – divinité des jardins, des vignes et de la Génération – ou Terme – protecteur des limites représenté à la lisière des champs par une borne surmontée d’un buste.

La Mourgue de Saint-Etienne-du-Grès, MELCHIONNE Jacques, Mythologie française, 2003, no212, pp. 14-19 [6 page(s) (article)]. Vous pouvez acheter le document au CAT.INIST.

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La devise du village : « Direxit gressus »; Guidez nos pas.

Notre Dame de Consolation à partir du village de Jouques


Je connaissais le village de Jouques pour y avoir animé des ateliers d’informatique à l’école primaire. Le village m’avait alors séduite. Le charme a opéré de nouveau. C’était un dimanche : j’avais repéré trois parkings. Le premier près de l’église Saint-Pierre était plein pour la cérémonie religieuse. Le second, sur la place, l’était aussi par les nombreux jouquards venus faire leur marché ; l’animation était aussi impressionnante qu’au marché d’Aix-en-Provence ! Le troisième, à la sortie du village, ne l’était pas encore mais le sera en fin de randonnée. J’ai donc dû traverser le village pour atteindre le début de la randonnée, en passant par les petites rues, leurs vieilles pierres, leurs fontaines, qui font le charme de ce village.

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Le départ se fait sur un chemin pierreux au pied de villas bien gardées. Plusieurs oratoires balisent le chemin jusqu’à la chapelle (qui fait l’objet depuis plusieurs siècles, d’un pélerinage annuel en septembre). J’en ai même vu un en plein champ avec une fontaine ! Les couleurs du balisage, affadies par les intempéries, sont parfois insuffisantes. Certaines flèches bleues, ajoutées sans doute par des propriétaires soucieux de ne pas être ennuyés par les randonneurs, peuvent même vous emmener dans la mauvaise direction. Avant de trouver la dernière montée vers la chapelle, j’ai fait quelques allers et retours inutiles dans une forêt qui devenait hostile à force de ne pas me proposer le bon chemin. Sans doute fallait-il tourner à droite dans une propriété où l’on devinait, sur un écriteau, ces mots contradictoires : « Propriété privée. Aucune interdiction excepté le feu ». Si vous entendez les bruits de voiture de la nationale 96, c’est que vous l’avez manquée.
medium_photo_308.jpgAu nord près de l’ancien camp gaulois de Méry, la dernière partie est en montée raide, parfois un peu difficile. Une brèche dans la verdure offre une vision sur la Durance en contre-bas. Au sommet, une citerne privée est posée sur des parpaings : une inscription invite à ne pas y toucher. La chapelle n’est pas loin mais je ne la trouve pas tout de suite : elle est cachée derrière les arbres sur la gauche. Magnifiquement restaurée par l’association « les Amis de Jouques« , elle a été construite sur le site d’un ancien oppidum gallo-romain (300 à 100 ans av.J.C.) et comprenait un ermitage.

La légende de Notre Dame de Consolation raconte qu’une jeune orpheline, nommée Marie, menait paître les moutons sur cette éminence. Pieuse et pure, elle passait son temps à prier. Or, deux jours de suite, elle vit ses moutons se ranger en cercle et demeurer immobiles. Le troisième jour, un agneau entra dans le cercle, gratta la terre et se mit à bêler longuement. Intriguée, la pastourelle…., se met à creuser. medium_photo_305.jpgSa houlette atteint une dalle pesante sous laquelle repose une gracieuse statue de la sainte Vierge. Lui élever un autel fut son premier souci. Chaque jour elle déposait à ses pieds un bouquet fraîchement cueilli… Elle qui avait jusque là pleuré ses parents cessa d’être triste : elle nomma la statue Notre Dame de Consolation. Un soir des lueurs éclairèrent le plateau. Le lendemain un pèlera leur raconta qu il avait vu la bergère agenouillée, les yeux… fixés sur la Madone en un dernier regard d’amour. … l’extase de Marie s’était achevée au paradis. Les gens de Jouques adoptèrent la sainte demeure et en firent une chapelle1.

Avec plus d’une dizaine de chapelles sur le territoire de la commune (* Voir la randonnée à la chapelle Sainte-Consorce, sur le Concors), l’ancienne résidence des archevêques d’Aix, les églises, Jouques garde des témoignages nombreux d’architecture sacrée.
* Photos de Jouques et de la randonnée du site Provence balades
Le nombre de fontaines, dans le village, dépasse la douzaine. La plupart sont alimentées par la source de la Traconnade. Les romains, au premier siècle, l’avaient captée pour l’acheminer, par un acqueduc, jusqu’à la ville d’Aix-en-Provence. On peut en voir quelques vestiges à Meyrargues.
* Voir randonnée dans la forêt de Meyrargues

On ne peut parler de Jouques sans évoquer la famille noble d’Arbaud, qui a rendu d’importants services à l’Etat, aux armées ou dans la magistrature.
* Je vous propose un itinéraire de 3h environ, 8,5km, sur carte IGN réalisé à partir de CartoExplorer
* Office du tourisme de Jouques
* Site personnel de Pascal Cescon
medium_attention_herissons.jpgLe retour par le vallon de Saunaresse est plus compliqué, non balisé, entre propriétés entourées de murets de pierres et forêts. Je m’égare par deux fois, puis retrouve le chemin. Au hameau de Bèdes, je fais très attention de ne pas écraser un hérisson (!) ; curieusement, le chemin passe au milieu du jardinet d’une propriété puis descend entre les villas. medium_photo_314.jpgPour éviter de revenir à Jouques par la route, je descends vers le chemin sous le rocher de notre dame de la Roque ; à gauche, quelques grottes bien fraîches qui, parait-il, servaient autrefois de cave à vin. medium_photo_316.jpgIl s’agit de l’ancien tracé du GR que je trouve personnellement plus intéressant que le nouveau. En bas, la tour de l’horloge et l’église Saint-Pierre près du cimetière terminent la boucle de ma randonnée. Si vous avez du temps, ce village mérite une petite visite.

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1Les paroisses du diocèse d’Aix, leurs souvenirs, leurs monuments, abbé M. Constantin, A. Makaire, imprimeur de l’archevêché, 1890

L’oppidum d’Untinos à la Sainte-Victoire


La première mention du village de Saint-Antonin se fait sous le nom de « Untinos » : c’est l’un des villages du département dont la mention est la plus ancienne.

L’oppidum d’Untinos est accessible à tous les marcheurs avec de bonnes chaussures.

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* Je vous propose l’itinéraire sur carte IGN réalisé à partir de CartoExplorer

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Balade courte, avec peu de dénivelée, sur le territoire de Saint-Antonin, elle permet en peu de temps de cotoyer quelques curiosités géologiques de la Sainte-Victoire. Ce dimanche là , le mistral pique les joues et les oreilles : bonnet et gants sont indispensables. Je pars du parking juste après celui des deux Aiguilles ; il mène d’un côté à une ancienne carrière de « marbre » (en vérité, rien à voir avec le marbre : ce sont des éléments d’origine différente, polychromes et qui se sont cimentés au cours des années), de l’autre à un site d’escalade par un balisage marron qui longe les parois. Vu d’en bas, cet oppidum se présente comme un curieux petit plateau : les bancs verticaux de la brèche1 ont été rasés puis recouverts par une autre brèche plus récente. Fouillez les marnes rouges au pied du monticule, medium_118_1889_r1.jpgvous trouverez peut-être encore des fragments d’oeufs d’oiseaux. Quand j’arrive à proximité des grimpeurs, leurs paroles sont tellement nettes que je peux comprendre les consignes données par leur guide !
De cet oppidum, il ne reste rien, sauf un mur qui doit dater du moyen âge ! ; du haut de la falaise, je vois le village de Saint-Antonin à mes pieds et en levant les yeux, dos au vide, la Croix de Provence qui parait très proche.

Les deux aiguilles, selon les termes d’Alexis Lucchesi, c’est un miroir de failles. Il se réalise dans les cassures par frottement de deux parois l’une contre l’autre.

medium_untinos_geologie.jpgEn bas du collet, j’aperçois une vaste étendue d’herbe sur laquelle j’ai l’impression qu’on a semé à la va-vite, des cailloux et des pierres qui affleurent le sol.
Ce n’est pas un jour pour découvrir la géologie du massif. Vivement un café bien chaud !

Pour les amateurs de géologie, voir la photo de la Ste Victoire prise depuis la Maison de la Ste Victoire à Saint-Antonin

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Brèche : écroulement d’une crête de plus en plus surplombante