Sensations dans les gorges du Régalon


img_5947r.JPGIncontournable randonnée touristique, trop à mon goût : l’été, le parking est payant, c’est un signe ; je ne voulais pas la faire en saison mais au printemps ou en automne, et surtout pas après une forte pluie car les ruisseaux inondent alors les gorges qui deviennent dangereuses.

L’accès est autorisé l’été de 5 à 20h des gorges du Régalon dans la commune de Cheval-Blanc.

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Mérindol, gorges du Régalon par le site saute-collines

Les gorges du Régalon, carnets de rando, David Genestal

img_5958r.jpgimg_0027r.JPGimg_5960r.JPGimg_5962r.JPG

img_5956r.JPGUne chouette balade, sportive, à faire en famille mais avec de bons marcheurs tout de même. De grandes sensations !

Nous traversons d’abord une oliveraie avant d’atteindre l’entrée des gorges. Un énorme rocher coincé entre les deux parois forme un pont naturel sous lequel il faut passer ; les gorges sont parfois si sombres que les photos se font automatiquement au flash, avec en plus l’impression d’être enfermée dans le noir sans voir d’issue ; un long passage étroit oblige à passer à la queue leu leu, le sac à dos cognant les parois des gorges.  Il faut se hisser, escalader les rochers lissés par l’eau et le pas des randonneurs, se contorsionner dans certaines descentes de blocs rocheux. C’est face à ces passages qu’il y a plus de 16 ans, j’avais renoncé à continuer.

img_5975r.JPGimg_5982r.jpgLes gorges se sont formées il y a plus de 6 millions d’années, lors de la formation des Alpes : le Lubéron s’est alors surélevé tandis que le réseau des cours d’eau s’est enfoncé dans le petit Lubéron. Lorsque la mer a recouvert la région il y a 2 millions d’années, les gorges ont formé une calanque.
Drôle d’impression que de marcher sur ce rare sable marin riche en fossile dans une grotte au milieu d’un massif bien terrestre ! La fraîcheur et l’ombrage des gorges ont permis la conservation des paysages méditerranéens d’autrefois. Même les arbustes peuvent atteindre des tailles exceptionnelles. L’arbre qui pousse au milieu des gorges, les maigres troncs torturés qui s’étirent et s’accrochent au rocher pour aller chercher la lumière, viennent s’ajouter à ma collection d’arbres extra-ordinaires.

Les grottes ont souvent servi de refuges ou de sépultures aux hommes de la préhistoire. De nombreuses traces d’habitations néolithiques et un important mobilier funéraire y ont été découverts, une partie de ces objets est exposée à Avignon et Cavaillon.

En sortant des gorges, j’éprouve comme un soulagement ; je me retrouve dans un endroit si humide que la mousse a recouvert la borne « les Mayorques, le trou du rat ». De là, il est possible de faire une boucle d’une demie-journée ou d’une journée, soit en tournant à droite, soit en tournant à gauche ; et pourquoi pas un retour par les gorges ? : ce sont d’autres sensations. Cela me ramène au croisement de sentiers cité dans la fiche de notre chasse au trésor. Quelques centaines de mètres plus loin, je retrouverai les paysages typiquement méditerranéens. Quel contraste !

Photos du site Provence Balades

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Merci Serge Robert de faire découvrir aux geocacheurs Régalez-vous – feast. Comment se fait-il que si peu de geocacheurs soient allés visiter cette cache ? Ne la boudez pas et profitez d’un hiver plutôt sec pour (re) découvrir les gorges du Régalon.

Origine de quelques noms de lieux à la Sainte-Victoire


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La Sainte Victoire,  émission du 27 avril 2003, Inter Provence

Connue auparavant (comme le Ventoux) sous divers toponymes honorant les divinités éoliques puis sous les formes chrétiennes de Sainte Venture ou Adventure, ce n’est qu’au XVIIe qu’apparaît son nom actuel de Sainte-Victoire que nous devons à un bourgeois aixois un certain Honoré Lambert qui, à la suite d’un vœu, promit de rénover l’ermitage et la chapelle et en profita pour lui donner cette nouvelle dénomination rapidement adoptée par tout un chacun. A-t-il eu l’intention, comme beaucoup le pensent, de rappeler le fameux carnage du général Marius au détriment des Cimbres et des Teutons ? c’était la thèse largement romancée et diffusée par Walter Scott mais d’autres hypothèses tout aussi cohérentes ont été émises. Notre homme admirateur de Louis XIII et de son culte pour Notre Dame voulut peut-être commémorer une victoire sur les protestants voire la victoire du monde chrétien sur les turcs à Lépante. C’est à cette époque que fut érigée une première croix trois fois remplacée pour avoir été au cours des décennies abattues par le mistral. Celle que nous connaissons tient vaillamment du haut de ses 19 mètres depuis 1875. Nous la devons à Monseigneur Forcade qui y fit graver de curieuses devises en quatre langues en direction de chaque point cardinal.

Le sentier des Plaideurs : … nous rappelle qu’Aix a toujours été et reste une ville de robe, les plaideurs y sont légion ; Les villageois au XVIIIe siècle se rendaient chez le juge de paix de Vauvenargues depuis Puyloubier.

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Puyloubier, émission du 12 mai 2002

Je vous emmène aujourd’hui à la colline du Loup, pas d’inquiétude, c’est étymologiquement le nom d’origine de Puyloubier au pied de la Sainte-Victoire dont seul le blason, qui porte effectivement un loup sortant d’une colline, nous rappelle cette anecdote.

Le col de Claps

C’était bien le col de Claps sur lequel bien des cyclotouristes se sont fait les mollets et qui permet d’atteindre le plateau du Puits d’Auzon et le Puits de Rians pour ceux qui aiment ce circuit du tour de Sainte-Victoire. Une explication sur ce nom de Claps ou Clapiers qui ne désigne absolument pas une cage à lapins mais un amas de pierre comparable aux cairns bretons. (D’après une étude de l’IGN 2006, les noms de lieux en France, termes dialectaux, André Pégorier, un clap est une terre mélangée de pierre). Quant au moraliste qui vécut au milieu du XVIIIe, c’était bien Luc de Clapiers dit Vauvenargues auteur de nombreuses maximes. «Un homme sans passion est un roi sans sujet»

La bastide de Coquille ou Ferme de Coquille

Située à proximité de la route reliant Saint-Antonin à Puyloubier, cette bastide doit effectivement son nom à une remarquable structure [géologique] en forme de coquille qui la domine.

Le sentier Imoucha

Henri Imoucha créa l’association des Amis de Sainte-Victoire, et fut le pionnier de la restauration du Prieuré ; auteur d’un livre Sainte-Victoire. Guide des excursions. Prieuré, Garagaï, Saint-Ser, le Cengle, Roques-Hautes. Deuxième édition, IMOUCHA Henry, C.A.F. (Section de Provence)

C’est Henri IMOUCHA qui créa cette association, le 14 Mai 1955, avec ses amis aussi déterminés que lui, pour restaurer les bâtiments du Prieuré afin de les « rendre dignes de leur prestigieux passé et de leur naturelle destination ». Pratiquement tous les dimanches, habitant Marseille, il venait par le train à Aix où il garait un vélo. Avec lequel, par la route Cezanne, il gagnait la ferme de Roques Hautes à Beaurecueil, au pied de la montée de Saint-Antonin. A pied, par le tracé rouge, il montait au Prieuré ; là, il nettoyait, consolidait, embauchait, pour l’aider, les randonneurs de passage, plantait des fleurs, taillait des arbres et … sonnait la cloche. Il y travailla avec opiniâtreté jusqu’à son décès en 1990. Extrait du site des Amis de la Sainte-Victoire

115_1583_r.3.jpgCostes chaudes

Peut-être comme à la Seyne sur mer où un quartier porte ce nom, les Costes (= coteaux) chaudes sont-elles à une altitude moyenne, une exposition au Midi ?

Bau Sätger

Bau (rocher escarpé de forte taille, précipice, falaise) en hommage à Amédée Sätger qui pendant de nombreuses années a entretenu les tracés des sentiers de la Provence.

Refuge  Barthélémy Baudino :  du nom d’un étudiant aixois qui s’est tué dans la montagne à cet endroit. Le refuge a été édifié par le Groupement Universitaire de Montagne et de ski.

img_0074.3.jpgChemin de Malivert : mauvais hiver

Le pas de l’Escalette : passage difficile en forme d’escalier. Au XVIè, ce lieu se nomme l’Escale et sépare l’arrière-fief de Roques-Hautes de la seigneurie de Saint-Antonin.

L’oratoire de Bramefan : textuellement « crie la faim » ; se dit d’un endroit peu productif  ou du nom d’une plante – Ibéris pinnata – qui envahit les blés et gâche les récoltes.

Le parking du Plan de l’Anchois (selon l’IGN) s’écrirait plutôt Plan d’en Choi, selon J.-P. Michèu, et Albert Negrel de l’association les Amis de Sainte-Victoire (En = chez) ; finalement, ce serait un lieu-dit le pré de chez François. Bulletin n°31, les Amis de Sainte-Victoire, octobre 2010.

Par contre, je ne suis pas certaine de l’origine de Cagoloup [traces de déjections de loup ?] ou du pic des mouches [lieu plein de moucherons ?] : si vous en savez plus que moi, merci de m’écrire.

De la forêt de Janas au cap Sicié en passant par Notre-Dame du Mai


Voici une longue randonnée que j’ai parcourue sans ennui, jalonnée de curiosités diverses, tantôt sur route, tantôt sur chemins, en forêt ou en terrain découvert. plandejanas2.jpgReboisée en 1971 avec des pins et des eucalyptus, la forêt de Janas se situe sur un domaine protégé à cheval sur Six-Fours et la Seyne, à quelques kilomètres de Toulon.

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img_6122r.JPGD’abord le chemin des oratoires emprunté autrefois par les pèlerins : 12 oratoires autrefois, plus que 8 aujourd’hui dont Sainte-Madeleine, Saint-Michel,… et bien d’autres saints qui mènent jusqu’à la chapelle du Mai (ou Notre-Dame de la Garde) ; ils sont fleuris ; pour lire le nom des saints, je suis obligée d’ôter délicatement les bouquets de fleurs qui les couvrent, signe qu’ils ne sont pas oubliés. Le premier, dédié à Marie-Madeleine, est un classique dans notre région. Celle qui habita dans la grotte à la Sainte-Baume, se retrouve souvent au détour des chemins. Le tronc blanc des eucalyptus leur donne un air malade ; après le sentier des crêtes de Roumagnan qui monte constamment (bravo les VTTistes !), j’arrive à la chapelle qui ne se visite que certains jours et surtout au mois de Mai.

img_6156r.JPGimg_6135r.JPGimg_6140r.JPGLa chapelle Notre-Dame du Mai est perchée tout en haut de la colline, près d’une gigantesque antenne. Un bien drôle de nom pour une chapelle ! De là, je peux voir la mer, le vieux sémaphore, les Embiez, le fort Peyras. On y trouve les vestiges d’une tour de garde, autrefois abri sommaire de pierres sèches avec mauvaise toiture en planches (1530).

Voir le site de Marius Autran

Les autorités de Six-Fours décidèrent d’édifier en juillet 1589 un ouvrage en maçonnerie.
« Le 20 juillet 1589, étant consuls de la Communauté, Hugues Denans, Cyprien Fabre et Peiron Vidal, avaient proposé au Conseil que les gardiens du Cap Sicié étaient souvent empêchés par les corsaires de faire de la fumée sur le dit cap, ce qui était un signal aux bâtiments de mer de ne point passer à cause qu’il y avait des corsaires. Sur quoi pour la sûreté des personnes des dits gardiens et pour qu’on pût continuer à faire des signaux, le dit conseil délibéra de faire bâtir la tour qui est sur le dit cap, ce qui fut exécuté et depuis lors, au lieu de faire de la fumée, le gardien lorsqu’il découvre quelque bâtiment de mer suspect d’être corsaire, élève le jour sur une bigue au plus haut de la dite tour un grand rameau de bois de pin et sur l’entrée de la nuit après avoir fait le feu d’assurance, il allume consécutivement l’un après l’autre autant de feux comme il a découvert de vaisseaux ou autres bâtiments de mer qu’il croit être corsaires. »

img_6147r.JPGLa tour ruinée a perdu quelques mètres de hauteur, mais des travaux de consolidation ont permis la sauvegarde des pierres originales et leur classement en monument historique, par décret du 30 juin 1939. Cette tour de garde […] sera le théâtre d’un événement extraordinaire.

img_6139r.JPGLe Chanoine Fougeiret, l’Abbé Florens comme MM. Baudoin, Fraysse et Jouglas sont cependant d’accord sur la version suivante : Au mois de mai de l’an 1625, une belle journée ensoleillée fut soudain troublée par l’accumulation de nuées épaisses suivie d’un orage d’une violence exceptionnelle. Le refuge s’enflamma immédiatement, mais les guetteurs s’en sortirent indemnes. La population fut rassemblée par le prieur pour l’informer que la Vierge Marie, seule capable de réaliser un tel miracle, devait être remerciée. Il fut alors décidé de se rendre sur les lieux mêmes et d’y planter une croix que les Pénitents Gris se proposèrent de porter sur leur dos, pieds nus par les chemins rocailleux.
Un pénitent fut désigné pour chercher l’eau dans les environs immédiats du futur chantier. Et là, se produisit un second miracle. Ce pénitent, après avoir cherché une source sur ce massif aride, découvrit à l’aplomb du promontoire, vers le Brusc, la fontaine appelée Roumagnan. La légende dit que c’est la Vierge Marie, apparue en songe, qui lui indiqua cette source. Mais le comble, c’est qu’en creusant pour aménager un bassin, le pénitent découvrit une terre blanche qui, oh ! surprise, s’avéra être de la chaux. Ainsi, le ciel avait voulu que se trouvassent là les matériaux nécessaires à l’édification du sanctuaire commémorant le miracle de mai 1625.

img_6145r.JPG1625 – Notre-Dame de Bonne-Garde. C’est donc un sanctuaire qui fut construit. Le chantier fut inauguré le 3 mai 1625 et achevé à l’automne. Mais en 1633, l’édifice allait être agrandi. À l’intérieur du sanctuaire, on plaça une statue de la Vierge et sur la porte d’entrée on pouvait lire « Posuerunt me custodem » (= ils m’ont placé gardienne). Les habitants du massif disent plus couramment La Bonne Mère.

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