Le vivier romain, les étangs de Villepey


Balade tranquille recommandée par Guide nature Balades nature en Provence Côte d’Azur, CEEP, Dakota Editions 2011). Après la randonnée dans le vallon de la Gaillarde, celle-ci était tout indiquée pour terminer la journée passée à plus de 100km de chez moi. La Côte d’Azur en automne attire moins de monde. Cela me semblait donc idéal.

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Juste avant, j’ai cherché le vivier gallo-romain dont avait parlé M. Boyer lors du lancement de la collection rando malin Le Rando Malin Var, Bruno Ribant, Frédéric Boyer, mémoires millénaires éditions, 2010. C’est un touriste qui m’indique qu’il a vu un panneau 500m plus loin. Répertorié comme ‘Vivier de la Gaillarde’ sur le site des monuments historiques, il est en vérité près de la pointe de la Calle. Le tout petit parking le plus proche est plein. Je me gare le long de la route. En deux minutes, je suis sur les lieux. Le panneau explicatif le long du sentier bétonné du bord de mer est indispensable à la compréhension. A moins que de plonger avec masque et tuba, il faut presque toucher l’eau pour reconnaitre les constructions romaines qui séparaient les trois bassins.


Le vivier avait une longueur de 20m environ sur une largeur variant de 5m40 à l’ostium, c’est à dire à l’entrée, et de 12m à sa sortie postérieure la plus large […] Il était orienté nord-sud […] Trois murailles, d’une épaisseur de 0m80, le partageaient en trois bassins, trois compartiments (loculi) de profondeur et de largeur inégales. À leur extrémité ouest, ils s’appuyaient au rocher bordant le rivage, tandis qu’à leur extrémité est, ils s’arrêtaient à quelque distance du rocher. Continuer la lecture de Le vivier romain, les étangs de Villepey

Sur les hauteurs de Bormes les Mimosas


IMG_6183.JPGIMG_6178.JPGLe village de Bormes les Mimosas séduit : on s’y promène dans d’étroites ruelles, qui tournent soudain à angle droit, révélant des vestiges moyenâgeux tels que des passages couverts (cubert en provençal) ou des remparts ; parfois, en empruntant une rue qui monte ou descend par des escaliers tout contre les maisons, on se demande si on n’est pas sur une propriété privée ; jusqu’à ce que le dernier tournant de ce dédale de rues soit franchi, on ne sait pas ce que l’on va trouver : une roue de moulin, une fontaine, de charmantes placettes fleuries bien calmes, des statues, ou un cadran solaire. Je retrouve comme souvent dans les vieux villages perchés (Montpezat, la La rue rompe culRoque sur Cèze, Mérindol, Flayosc, Vedène,…) la fameuse rue Rompi Cuou1, ici de 15m de long et 83 marches, désignant un passage raide et difficile. Pour une visite courte mais bien pensée, la cache d’Elia’sBouarmo 5 : le village, est un régal mais je vous conseille cependant d’emporter le plan du vieux village.

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Nous terminons par le château plusieurs fois remanié et un repos mérité sur le banc de son esplanade. Surplombant la ville, il ne reste d’origine que des vestiges du corps de bâtiment seigneurial et de la courtine polygonale.  Promenades pittoresques à Hyères ou Notice historique et statistique sur cette ville, ses environs et les îlesDenis, Alphonse (1794-1876)Bellue (Toulon) Jouquet (Hyères) Gayet et Lebrun (Paris), 1841

En 1257, Charles d’Anjou obtient par un traité la ville d’Hyères en échange de quelques fiefs appartenant aux enfants d’Amiel de Fos : Roger de Fos reçoit la baronnie de Bormes. C’est dans l’histoire que s’explique le nom de ‘château des seigneurs de Fos’. Le monument est devenu couvent jusqu’en 1792, d’où le nom de ‘château du couvent’ que l’on voit parfois sur certaines documentations ; l’année suivante, il sert de caserne aux volontaires qui rejoignent les armées de la république.

IMG_6190.JPGDepuis le château tout en haut du village par un sentier bordé d’oratoires, nous montons jusqu’à la chapelle Notre Dame de Constance. Le GR90 n’est pas très agréable : il est taillé dans les rochers qui ont percé le chemin en grosses bosses plissées, et monte de façon plutôt raide. Nous passons devant un modeste oratoire puis devant celui de Saint-Clair (au masculin), patron des paroisses de Bormes.

IMG_6202.JPGIMG_6196.JPGLa chapelle et son plateau sont un lieu protégé ; on accède au porche de la chapelle par quelques marches ; le panorama est immense et laisse rêveur. Du promontoire à quelques dizaines de mètres de la chapelle, la vue à 360° offre des paysages contrastés : des blocs rocheux égarés d’un côté, les collines verdoyantes des Maures, la mer avec Saint-Tropez, ou le chapelet des îles d’Hyères. Le cadre méditerranéen incitant à la pause, nous prenons la première partie de notre pique-nique sous le porche.

IMG_6211.JPGIMG_6205.JPGNotre Dame de Constance,  site classé

GC1PPDD Bouarmo bonus: Notre Dame de Constance

IMG_0295.jpgNous redescendons jusqu’au col de Caguo-Ven par le GR90. Dans ce sens, l’accès à la chapelle est repéré par un oratoire au bord du chemin. Nous longeons la route D41 jusqu’au cimetière. Commence alors une longue piste forestière qui monte doucement, passe devant la carrière puis de rares maisons. IMG_6217.JPGQuelques mimosas et maigres chênes-lièges nous rappellent que nous sommes dans les Maures. Assis sur des rondins de bois, devant une maison abandonnée, nous terminons notre repas. Le silence est total.

IMG_0309.jpgNous reprenons notre chemin, guettant sur le bord gauche de la piste le moment où il faudra s’engager dans un raccourci raide mais qui nous fera arriver directement sur la route des crêtes (pas de balisage). C’est Ti’Mars… qui le repère grâce à son GPS (point 43.16018N, 6.36468E). Est-ce vraiment là qu’il faut s’engager ? car ce n’est ni plus ni moins qu’un passage de sangliers étroit et envahi par la végétation. Jusqu’à ce que nous soyons arrivés là haut, nous suivrons leur piste : ils ont totalement retourné la terre et les pierres. Lorsqu’on ne verra plus le sentier, ce sont leurs traces qui nous guideront !
Nous poursuivons sur la route jusqu’à la chaîne qui barre l’accès au rocher d’Avenon.

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Le sentier du littoral de la plage de la Favière à Bormes aux caps Bénat et Blanc


IMG_6100.JPGIMG_0193.jpgCourt week-end au Lavandou (grâce à Elisabeth et Guy que je remercie au passage), commune indépendante de Bormes les Mimosas depuis 1913 seulement. Le vent souffle fort mais bien moins froid qu’à Aix. Inspirés par une randonnée conseillée par le geocacheur Elia’s, nous partons sur le sentier du littoral. L’accès étant interdit aux véhicules autres que ceux des résidents du domaine privé du Cap Bénat, ce parcours a son départ au parking de la Favière (PR jaune) à Bormes. Après un début sur le sable parsemé de petits galets colorés – orangé strié de veines blanches, blanc translucide, noir aux paillettes argentées -, c’est la marche entre les rochers bétonnés, sur une passerelle de métal ou sur des rochers au plissé serré.

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Montage géologie BormesParfois des veines blanches ont été emprisonnées dans la roche brune, parfois ce sont des taches bleu-vert (serpentine ?) qui teintent la roche. Nous sommes dans la Provence cristalline où le métamorphisme1 a joué un rôle à différents degrés, comme ces gneiss migmatitiques, étirés et aplatis comme s’ils avaient été passés dans un laminoir. Nous longeons les propriétés privées : le camping coupé par des accès aménagés réservés aux campeurs puis le domaine privé du cap Bénat qui semble interminable.

wikipedia, le massif des Maures

IMG_0208.jpgLorsque nous arrivons à l’endroit interdit d’accès par un arrêté municipal depuis février 2010, des barrières ont été placées par le service technique de la mairie. Nous hésitons un instant. Les planches de la passerelle écroulée ne sont plus maintenues que du côté gauche, gondolent et s’affaissent dangereusement. Faut-il passer en dessous ?  Ti’Mars… observe et m’assure qu’en marchant de chaque côté de la barre métallique à laquelle les planches sont encore maintenues, il n’y a pas de danger. Il passe en premier. J’hésite. Je me lance. A mi-distance, le pied droit a une fâcheuse tendance à pencher du mauvais côté, j’accélère tout en restant prudemment au dessus de la barre. D’autres promeneurs préfèreront passer par en bas avec un peu d’escalade. C’est peut-être mieux…

IMG_0215.jpgIMG_6129.JPGPlusieurs pointes vont se succéder : pointe de la Rispointe de l’Esquillette avec sa cache GC1PPD5 Bouarmo 1 : pointe de l’Esquillette, Elia’s ; pointe du Pinet et sa cache GC1PPD7 Bouarmo 2 : la pointe du Pinet, Elia’s ; pointe du Cristau ; et enfin le cap Bénat et le cap Blanc uniquement accessibles à pied par le sentier du littoral.

IMG_0204.jpgIMG_6115.JPGAu sol la figue marine aux feuilles charnues rampe en étalant ses grandes fleurs aux pétales roses.  Un arbre semble se tordre de douleur, sans doute à cause du vent et des conditions difficiles dans lesquelles il se maintient en vie. A travers l’eau si claire, les rochers dessinent de drôles de formes.

IMG_6158.JPGIMG_0234.jpgLe sentier est de plus en plus escarpé, de moins en moins entretenu. De gros clous, vestiges d’anciennes marches de bois, dépassent dangereusement du sentier. Nous passons parfois sur une bande de terre étroite et instable. La dénivelée augmente en positif comme en négatif. Quand nous arrivons sur la pointe du Cap Blanc, il n’y a personne en vue. Les strates des rochers de la pointe sont fortement inclinées et les rochers aigus comme de grosses aiguilles. Derrière nous, le phare blanc et rouge fraîchement repeint, passe la tête au dessus du fort.

IMG_0247.jpgIMG_0250.jpgAu niveau de la route, en avant du fort, le toit d’une construction ressemblant à un petit blockhaus, me fait penser à un poste de guet. Le fort totalement entouré d’un fossé, porte sur sa façade les traces d’une attaque armée. Dans son environnement désormais calme et serein, il a aujourd’hui un air coquet, avec ses créneaux et pierres d’angle contrastées, ses murs en bon état ; nous ne trouvons pas la porte d’entrée. Ce n’est qu’après en avoir fait totalement le tour, et à force de chercher sous les arbres et la végétation que nous devinons enfin la porte d’entrée accessible par une passerelle métallique au niveau du premier étage. Grossièrement carré, il doit mesurer une quinzaine de mètres de côté de quoi abriter 20 hommes et 4 canons. Selon Luc Malchair, spécialiste de l’index des fortifications françaises, – et que je remercie pour la relecture de cette note –, ce serait une tour crénelée modèle 1846 résultant d’une

« standardisation des réduits destinés à la défense des côtes, voulue par la Commission de défense des Côtes en 1841 », « …elles [les tours Mle 1846] comprenaient deux niveaux de locaux d’habitation plus un sous-sol pour les citernes, plus une plate-forme sommitale pour installer l’artillerie […] ».

Prochain complément d’information lors d’une seconde visite à partir du fort de Brégançon. Index de la fortification française, 1874-1914, Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins, Jean Puelinckx, auto-édition, 832p., 2008
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