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Le sentier du littoral de la plage de la Favière à Bormes aux caps Bénat et Blanc


IMG_6100.JPGIMG_0193.jpgCourt week-end au Lavandou (grâce à Elisabeth et Guy que je remercie au passage), commune indépendante de Bormes les Mimosas depuis 1913 seulement. Le vent souffle fort mais bien moins froid qu’à Aix. Inspirés par une randonnée conseillée par le geocacheur Elia’s, nous partons sur le sentier du littoral. L’accès étant interdit aux véhicules autres que ceux des résidents du domaine privé du Cap Bénat, ce parcours a son départ au parking de la Favière (PR jaune) à Bormes. Après un début sur le sable parsemé de petits galets colorés – orangé strié de veines blanches, blanc translucide, noir aux paillettes argentées -, c’est la marche entre les rochers bétonnés, sur une passerelle de métal ou sur des rochers au plissé serré.

La météo à cet endroit aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

Montage géologie BormesParfois des veines blanches ont été emprisonnées dans la roche brune, parfois ce sont des taches bleu-vert (serpentine ?) qui teintent la roche. Nous sommes dans la Provence cristalline où le métamorphisme1 a joué un rôle à différents degrés, comme ces gneiss migmatitiques, étirés et aplatis comme s’ils avaient été passés dans un laminoir. Nous longeons les propriétés privées : le camping coupé par des accès aménagés réservés aux campeurs puis le domaine privé du cap Bénat qui semble interminable.

wikipedia, le massif des Maures

IMG_0208.jpgLorsque nous arrivons à l’endroit interdit d’accès par un arrêté municipal depuis février 2010, des barrières ont été placées par le service technique de la mairie. Nous hésitons un instant. Les planches de la passerelle écroulée ne sont plus maintenues que du côté gauche, gondolent et s’affaissent dangereusement. Faut-il passer en dessous ?  Ti’Mars… observe et m’assure qu’en marchant de chaque côté de la barre métallique à laquelle les planches sont encore maintenues, il n’y a pas de danger. Il passe en premier. J’hésite. Je me lance. A mi-distance, le pied droit a une fâcheuse tendance à pencher du mauvais côté, j’accélère tout en restant prudemment au dessus de la barre. D’autres promeneurs préfèreront passer par en bas avec un peu d’escalade. C’est peut-être mieux…

IMG_0215.jpgIMG_6129.JPGPlusieurs pointes vont se succéder : pointe de la Rispointe de l’Esquillette avec sa cache GC1PPD5 Bouarmo 1 : pointe de l’Esquillette, Elia’s ; pointe du Pinet et sa cache GC1PPD7 Bouarmo 2 : la pointe du Pinet, Elia’s ; pointe du Cristau ; et enfin le cap Bénat et le cap Blanc uniquement accessibles à pied par le sentier du littoral.

IMG_0204.jpgIMG_6115.JPGAu sol la figue marine aux feuilles charnues rampe en étalant ses grandes fleurs aux pétales roses.  Un arbre semble se tordre de douleur, sans doute à cause du vent et des conditions difficiles dans lesquelles il se maintient en vie. A travers l’eau si claire, les rochers dessinent de drôles de formes.

IMG_6158.JPGIMG_0234.jpgLe sentier est de plus en plus escarpé, de moins en moins entretenu. De gros clous, vestiges d’anciennes marches de bois, dépassent dangereusement du sentier. Nous passons parfois sur une bande de terre étroite et instable. La dénivelée augmente en positif comme en négatif. Quand nous arrivons sur la pointe du Cap Blanc, il n’y a personne en vue. Les strates des rochers de la pointe sont fortement inclinées et les rochers aigus comme de grosses aiguilles. Derrière nous, le phare blanc et rouge fraîchement repeint, passe la tête au dessus du fort.

IMG_0247.jpgIMG_0250.jpgAu niveau de la route, en avant du fort, le toit d’une construction ressemblant à un petit blockhaus, me fait penser à un poste de guet. Le fort totalement entouré d’un fossé, porte sur sa façade les traces d’une attaque armée. Dans son environnement désormais calme et serein, il a aujourd’hui un air coquet, avec ses créneaux et pierres d’angle contrastées, ses murs en bon état ; nous ne trouvons pas la porte d’entrée. Ce n’est qu’après en avoir fait totalement le tour, et à force de chercher sous les arbres et la végétation que nous devinons enfin la porte d’entrée accessible par une passerelle métallique au niveau du premier étage. Grossièrement carré, il doit mesurer une quinzaine de mètres de côté de quoi abriter 20 hommes et 4 canons. Selon Luc Malchair, spécialiste de l’index des fortifications françaises, – et que je remercie pour la relecture de cette note –, ce serait une tour crénelée modèle 1846 résultant d’une

« standardisation des réduits destinés à la défense des côtes, voulue par la Commission de défense des Côtes en 1841 », « …elles [les tours Mle 1846] comprenaient deux niveaux de locaux d’habitation plus un sous-sol pour les citernes, plus une plate-forme sommitale pour installer l’artillerie […] ».

Prochain complément d’information lors d’une seconde visite à partir du fort de Brégançon. Index de la fortification française, 1874-1914, Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins, Jean Puelinckx, auto-édition, 832p., 2008

IMG_0240.jpgLes allemands se sont emparés du site durant la seconde guerre mondiale et y ont installé un radar. Sources : Alain Chazette, Atlantikwall – Südwall : Sur les Traces du Temps, 2002. Südwall les batteries côtières de Marine, Alain Chazette, Pierre Gimenez, Histoire et Fortifications, juin 2009

Radar allemand , photo du site forum Sudwall, SHM, 1947Le groupe léger d’artillerie de côte de marine N°682 est constitué en Allemagne en avril 1942. En septembre 43, […], il est transféré sur la cote d’Azur pour prendre en charge le secteur défensif de Toulon, placé sous la tutelle du Seeko-Riviéra. Sa mission est principalement de défendre la côte toulonnaise contre une armada alliée […].

IMG_0244.jpgIMG_6162.JPGLa cuve octogonale du radar allemand FuMG FuMO 2 est encore intacte aujourd’hui, avec son local technique ; nous y sommes entrés nous interrogeant sur la fonction de ce bâtiment.  Il y a 50 ans environ, l’émetteur était encore présent (voir photo ci-dessus). Quant à la batterie, elle aurait été  reprise par les Commandos d’Afrique débarqués au Cap Nègre dans l’après midi du 16 aout 1944.  Vous pouvez voir quelques photos du site sur le forum Sudwall. Librairie Histoire et Fortifications

Geocacheurs, n’oubliez pas GC1PPDA Bouarmo 3 : ancien fort du cap Blanc, d’Elia’s

En haut de la colline, le sémaphore a été transféré au Conservatoire du Littoral par le ministère de la Défense pour la surveillance du site et la prévention des feux de forêt. Nous n’y monterons pas car nous devons rentrer avant la nuit.

IMG_0212.jpgGrâce à mon nouveau GPS, qui me calcule l’itinéraire le plus court par la route (après la fatigue de l’aller, nous avons trouvé risqué d’emprunter à nouveau la dernière partie du sentier du littoral), nous redescendons au niveau de la mer par routes goudronnées ou sentier à peine marqué en sous-bois le long des villas. Parvenus à la barrière du domaine privé de Saint-Bénat  (A l’origine ce sont les grands propriétaires fonciers qui ont demandé le classement du site du cap Bénat – 1975 – sur 1700ha, en site pittoresque du département du Var), nous sommes arrêtés par un gardien bien décidé à barrer l’accès à tous les véhicules et marcheurs. Il nous prie de rejoindre le sentier du littoral, condescendant à nous laisser marcher en territoire privé sur quelques mètres. C’était quand même un bon choix que je vous recommande pour le retour (voir l’image de l’itinéraire ci-dessous).

La Favière – Cap Bénat 3h50 dépl.A/R (sur une journée prévoir 5h30 au total), 12km400, 77m dénivelée (cumul +806m -827m)

IMG_0252.jpgDans l’autre sens, ce littoral nous apparait différent mais il reste un enchantement pour les yeux. Parvenus sur le port de la Favière, Ti’Mars… a encore le courage de chercher GC1PPD9 Bouarmo 4 : port de la Favière, d’Elia’s. Pour demain il restera GC1PPDB Buarmo 5 : le village, Elia’s et GC1PPDD Bouarmo bonus : chapelle de Constance, Elia’s. Bref, un week-end sur les pas d’Elia’s !

bullet1.gif

1Le métamorphisme se définit par une augmentation de deux facteurs : la température et la pression. Ces deux facteurs sont fonction de l’enfouissement : plus une roche est enfouie profondément, plus sa température augmente et plus la pression qu’elle subit augmente. En gros, on peut dire, à propos de ce massif [des Maures], que le degré de métamorphisme le plus élevé se situe à l’est du massif (côté Les Issambres, et jusqu’à Saint Tropez) et qu’au plus on va en direction de l’ouest, au plus le degré de métamorphisme devient faible, en allant vers Hyères et plus loin (phyllades détritiques des Embiez).
papyfred de geoforum

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3 réflexions au sujet de « Le sentier du littoral de la plage de la Favière à Bormes aux caps Bénat et Blanc »

  1. c’est une randonnée longue dont l’intérêt est discutable dans le mesure où l’on n’atteint même pas le but recherché (le cap) mais seulement le petit port du Portet. Certains passages sont ardus, voire dangereux. De plus le sentier est mal entretenu.
    Autre point négatif : l’obligation de faire la randonnée en AR sauf à accepter les foudres des gardiens puis que le réseau routier beaucoup plus facile à emprunter pour le retour est entièrement situé dans un domaine privé.

  2. Bonjour, merci pour tous ces détails, précisions qui finalement me font un peu peur. J’ai organisé une sortie de groupe dimanche 13 pour visiter les Jardins du Rayol et prévoyais de faire le sentier maritime, partant de la Favière, et jusqu’au Cap Bénat. La moyenne d’âge est de 50 ans… pensez vous qu’il est possible de n’en faire qu’une partie et en partant d’où afin d’avoir moins d’escarpés ?
    [ndlr] Détails par mail : sur une demie-journée, impossible d’aller jusqu’au cap Bénat, impossible de laisser une voiture à l’arrivée ; se limiter à la pointe de l’Esquillette mais passerelle écroulée à 1h environ de la Favière
    Ou plage de Gigaro – cap Taillat en laissant une voiture à la Bastide Blanche (vérifier qu’il est possible d’y laisser une voiture)

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