Une randonnée facile au départ de Fuveau, sur le Cours Victor Leydet près de l’office du tourisme. Autant prévenir tout de suite : la majorité du parcours se déroule sur routes relativement peu fréquentées, ou sur piste bétonnée ; seul le parcours au sud de Fuveau a lieu dans les bois. Les points de vue sur la Sainte-Victoire sont majestueux et nombreux ; pour ceux sur la Sainte-Baume et la montagne de l’Etoile, dans le quartier résidentiel des Bosques, il faudra jouer à cache-cache avec les arbres. Bien que non cité dans le dépliant, vous pourrez faire un crochet jusqu’au moulin des Forges et à la chapelle Saint-Michel.
Après la traditionnelle inscription à la 2ème Marche Populaire de la Montagne bleue (FFSP), la Recampado de Fuveù (2€), nous traversons le village jusqu’au point de vue sur la lumineuse Sainte-Victoire que l’on peut capter en entier, d’est en ouest.
L’imposante façade de l’église paroissiale Saint-Michel fait plutôt penser à un temple.
La statue de Verminck nous apprend que cet instituteur belge a exercé pendant 17 ans à Fuveau.
Une rencontre avec des Frères Gris, le mène vers Montrouge près de Paris [puis] à Luynes près d’Aix-en- Provence où la dite communauté possède également un monastère. […] Il se sent plus attiré vers l’enseignement que vers le sacerdoce et parvient à obtenir d’enseigner dans quelques familles de Fuveau grâce à l’abbé Eymeric alors curé de la paroisse. Il obtient un tel succès que le 20 février 1824, il parvient à ouvrir la première école du village dans l’ancien château des Peysonnel […] Il ne tarde pas à trouver l’âme sœur en la personne de Magdeleine Virginie BLANC [qui] lui donnera 13 enfants tous nés à Fuveau.
Il meurt chez son fils aîné à Marseille le 01 mars 1880. Ce dernier commande alors la statue de bronze que nous connaissons.
Après le passage couvert, nous découvrirons le village et son église haut perchée que l’on voit de très loin et de partout.
Pourquoi la ville de Fuveau a-t-elle érigé un monument en l’honneur du canadien David Cary ? en mission lors du débarquement de Provence, il fut tué le 18 août 1944.
Cet aviateur, au commandes d’un Seafire de l’armée canadienne est tombé à quelques mètres de là. Aucune photo n’a été prise à l’époque mais des témoignages concordants des premières personnes qui se sont trouvées sur les lieux à l’époque et des recherches effectuées par des fuvelains ont permis de retrouver la famille du héros au Canada. Le sous-lieutenant Cary est toujours enterré au cimetière de Fuveau. Extrait du site personnel de J.F.B. Roubaud. Commonwealth War Graves Commission
La piste sous les pins, faiblement fleurie, nous mène dans une zone résidentielle ; léger détour jusqu’à la tour du moulin de Forges devenu gite, fenêtre sur le village avec l’église en ligne de mire et au travers des pins, une longue ligne montagneuse de la Sainte-Baume à la montagne de Baou Traouqua.
Après le réservoir, c’est l’arrivée à l’ancienne gare de la Barque-Fuveau où s’est installé le premier point de ravitaillement : quartiers de pomme fraîche, madeleines, quatre-quart redonnent des forces.
On dirait que le bâtiment d’accueil des voyageurs est toujours prêt à accueillir les passagers ; les rails n’ont pas été enlevés, la lourde barrière du passage à niveau autrefois gardé, est abaissée ; les voies de garage mènent jusqu’à un hangar accueillant le musée des transports. Invitées à le visiter, nous découvrirons avec émotion les cars de marque Chausson, un trolleybus de 1952, un tramway de Marseille, des véhicules d’un autre âge. Deux passionnés nous entretiennent de leurs difficultés pour réparer ce vieux matériel, et se protéger des vols de pièces détachées et dégradations gratuites.
Le dimanche, le petit train de la Sainte Victoire, pendant quarante minutes et sur 1km800, parcourt l’ancienne ligne de chemin de fer pour le plaisir des nostalgiques et des enfants.
Du samedi 17 au dimanche 18 octobre 2015, le musée Provençal des Transports propose la 10è édition de l’exposition Vapeur et chevaux vapeur.
Nous repartons vers la Grande Bastide : la Sainte-Victoire nous accompagne avec en avant-plan des vignes ou des vieux arbres. Nous avons failli oublié de virer à droite sous le pont du train malgré le ruban de balisage blanc et rouge ; nous longeons la voie de chemin de fer puis fermons la première boucle au nord.
La voie étroite, Sautamidavan
Nous atteignons le village, très affamées ; profitant du marché des producteurs locaux, c’est avec du pain frais bio à la farine de kamut, du pâté de sanglier au genièvre des Baumes à Venelles, et un verre de vin rouge du Domaine des Masques que nous pique-niquons, vin que nous avons trouvé exceptionnel. Et pour terminer quelques jujubes suivis d’un mini cannelé offert par le cuisinier de l’Atelier des Gourmands. Un vrai régal authentique !
Le jujubier ou dattier Chinois, aussi appelé chichourlier dans la région Languedocienne […]. Depuis, le jujubier s’est répandu dans de nombreuses zones du monde, comme l’Afrique du Nord, l’Europe du Sud, le Moyen-Orient ou encore le sud-ouest des Etats-Unis. Cet arbre épineux peut atteindre une taille de 12 m, mais culmine généralement à 6 ou 8 m de hauteur.
Quel rapport entre le jujube (ou chichourle) et l’expression provençale fan de chichourle, juron qui sert à exprimer tour à tour l’étonnement, le mécontentement, la colère ?…
Deuxième boucle au sud de Fuveau ; pour nous qui sortons de table, le ravitaillement est plutôt l’occasion de discuter. Cet itinéraire sera bientôt validé officiellement par la fédération des marches populaires et risque donc de se retrouver au menu l’année prochaine. A l’entrée du parcours sportif nous retrouvons une ancienne collègue avec qui nous échangeons sur l’intérêt de la rando, les petits-enfants, les occupations des retraités. Quand nous reprenons notre marche, il commence à pleuvoir. Nous poursuivons et bientôt il sera trop tard pour faire demi-tour : la pluie tombe si fort qu’au bout de 10 mn, nous sommes complètement trempées ; les vêtements s’essorent, les cheveux collent mais la bonne humeur demeure. Eviter les flaques d’eau et les ruisseaux devient alors superflu. Nous n’avons plus le courage de monter à la chapelle Saint-Michel.
Sur la colline Saint-Michel, demeure une superbe chapelle de style roman aux contreforts massifs, premier lieu d’installation de la la population de Fuveau.
Quand nous arrivons à l’office du tourisme, tous les producteurs ont remballé leur matériel, ainsi que les organisateurs : adieu miel, confitures, charcuterie de sanglier, volailles, œuf, pain, safran, vin, plantes aromatiques, champignons, glaces, biscuits…
Dès que notre parcours est validé, nous reprenons la voiture au plus vite : c’est complètement transies de froid que nous regagnons notre domicile. Personnellement cette randonnée reposante m’a permis de souffler après celle de la semaine précédente dans les gorges du Verdon mais je n’y ai pas trouvé suffisamment de centres d’intérêt ou bien ils n’étaient pas signalés sur la feuille de route. Dans une zone fortement urbanisée, c’est quand même un exploit d’avoir conçu un circuit avec un peu de nature. Le parcours en 8 permet à ceux qui ne marchent pas souvent de ne faire qu’une partie du parcours.
Image de l’itinéraire 15km700, 6h20 au total (3h50 à 4h déplacement),143m dénivelée (+363, -363). Si vous ne repassez pas au centre ville, la boucle en forme de 8 fait 14km500, 14km800 avec l’aller-retour à la chapelle Saint-Michel
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