La chapelle Saint-Quinis


img_0379r.jpgimg_0381r.jpgNuageux avec quelques ondées avait dit la météo pour la Provence Verte. Nous décidons de nous lancer sur la barre de St-Quinis dont le point culminant est quand même à 635m d’altitude. Le GPS nous emmène sur le chemin de Saragan ; arrêt brusque et étonnement face au gué sur l’Issole. Le panneau annonçant un danger imminent est implanté à 10m du danger au lieu des 100 à 200 m réglementaires hors agglomération ; debouche_sur_quai_ou_berge.jpgon ne voit plus le gué. Le chemin de Saragan est impraticable. Nous passerons finalement la rivière par le pont dans le village de Sainte-Anastasie sur Issole pour rejoindre la piste des Ribas.

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Avec la température ressentie

Un diaporama avec de grandes et belles photos de la randonnée, site de randonnées par andraph (un grand merci pour le retour d’informations)

Le sentier passe le long du champ d’atterrissage des parapentes désespérément vide ; le sentier est balisé de jaune : on voit bien les marques ; en haut de la barre rocheuse, quelques chaises vides attendent les spectateurs qui regardent s’élancer habituellement les parapentes. Nous longeons la crête vers l’est, guettant le moment où il faudra obliquer sur la droite. Dès que nous pénétrons en forêt, nous escaladons des rochers moussus et glissants ; enjamber, contourner, sauter, glisser, éviter les obstacles à chaque instant, cela devient dangereux car la pluie n’a pas cessé ; par moment nous regrettons d’être partis. Ce qui devait être des points de vue spectaculaires sur les vignes et les falaises se transforme bientôt en voile humide qui ternit les couleurs de la nature déjà si tristes en hiver.

img_0384r.jpgimg_0387r.jpgEn pleine forêt, plus nous avançons, plus nous cherchons le balisage !  nous nous demandons si nous n’avons pas perdu la trace jaune que baragatti nous invite à ne jamais perdre de vue. img_0393r.jpgIMG_0394r_1.JPGLa végétation est dense et nous devons parfois nous frayer un chemin parmi les ronces et branches basses. Seule l’intuition nous aide à ne pas nous perdre car il n’y a aucune trace de passage visible. Les rochers sont moussus, certains complètement verts.

Au vu de la clairière qui surgit à travers les arbres, nous savons que nous approchons de la chapelle Saint-Quinis, le but de notre promenade. Ce sont les chats qui nous accueillent en recherchant des caresses, puis la chapelle elle-même, simplement fermée par un crochet de fer. Intérieur surprenant mais accueillant. Des dizaines d’ex-voto témoignent de la reconnaissance des croyants à Saint-Quinis, saint dont je n’ai jamais entendu parler mais bien connu dans la région (il s’agit du patron des village de Gonfaron et la Motte). De grands tableaux peints, un bénitier en forme de coquillage posé sur trépied, une statue du saint, quelques livres de prière, sont autant d’invitations au recueillement. C’est si rare de trouver une chapelle rurale ouverte ! Quelques randonneurs ont pu se réchauffer dans l’ermitage à côté où séjourne le père François.

img_0398r.jpgimg_0395r.jpgimg_0400r.jpgimg_0403r.jpg

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*** Beauduc en hiver, une véritable aventure !


Beauduc, un espace en marge (cache de baba13) : à tenter absolument !

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acces_phare_beauduc_par_la_plage_it.jpgFin de l’tinéraire vers le phare par la plage et la digue des Sablons (en voiture puis à pied)

La «Communitas» de Beauduc

La «Communitas» de Beauduc : une forme singulière de culture maritime, Laurence Nicolas, Laboratoire Dynamiques Ecologiques et Sociales en Milieux Deltaïques – ESA 5023 CNRS, Université de la Méditerranée

Port-Miou


img_9928r.jpgIMG_9942r.JPGPetite randonnée découverte classique, touristique même, mais culturellement intéressante : des panneaux d’information nous expliquent l’origine des calanques, les animaux et plantes qui y vivent le mieux, l’épisode Saint-Exupéry qui se serait échoué non loin. Sa disparition au cours d’une mission de reconnaissance aérienne, en 1944, a suscité de nombreuses interrogations. L’affaire rebondit en septembre 1998, lorsqu’un chalutier naviguant entre Cassis et Marseille attrape dans ses filets une gourmette portant le nom de Saint-Exupéry, et des débris d’aluminium. Quelques aventuriers vont tenter d’identifier le numéro de moteur de l’avion tombé à l’est de l’île de Riou le 31 juillet 1944. Ils y parviendront  en 2003 (voir l’article de l’Express Saint-Exupéry, suite et fin).

chateau-port-miou-et-tremie.jpgNous sommes face aux installations de l’usine Solvay. Au début du 20ème siècle, la Société Solvay obtient l’autorisation d’exploiter le calcaire très pur des falaises rocheuses qui dominent la rive Nord de la calanque. Celui-ci était déversé directement sur les bateaux ancrés dans la calanque par des trémies encore visibles (voir carte postale), et transporté par mer jusqu’aux Salins-de-Giraud où il servait à la fabrication de la soude. Cette ville fut créée de toutes pièces en 1855 par Les Salins du Midi et le groupe chimique Solvay. On estime à 6 à 7 millions de tonnes la quantité de roche qui fut extraite jusqu’en 1982, date à laquelle cessa définitivement l’exploitation du site, lui donnant ainsi sa physionomie actuelle. Cassis, site officiel
img_9952r.jpgLa «pierre de Cassis» ou «pierre froide» a été utilisée dans l’antiquité et redécouverte en tant que pierre de taille vers 1728 pour la fabrication d’éviers, mais aussi des piliers de portails des riches propriétés et bastides des armateurs marseillais. Ces pierres de taille ont également servi à l’édification du socle de la statue de la liberté à New-York. Un détachement de bagnards de Toulon ont extrait les blocs sur la presqu’île au XIXème siècle. L’époque des bagnards n’est pas si lointaine : je me souviens en avoir connu un lorsque j’habitais à Cayenne (non loin du bagne d’ailleurs…) ; il habitait dans une cabane de jardin et venait parfois nous rendre visite ; il était nourri en échange de quelques menus travaux ; il purgeait sur place une peine égale à celle de son emprisonnement (principe de la double peine). Vu son âge, il n’avait aucune chance de rentrer un jour dans son pays.

img_9585r.jpgLes archives de la ville de Marseille mentionnent, en 1783, une demande d’autorisation de four à chaux dans la Calanque de Port-Pin, chaux qui a servi de liant au ciment de la construction des murailles du fortin au cap Morgiou (photo ci-contre). Ce cap est un objectif de balade sublime, qui domine la grotte Cosquer. Soit dit en passant, un panneau d’information de ce circuit de découverte prête à confusion : la grotte Cosquer se situe sur le territoire de la commune de Marseille et non Cassis.

Le plus spectaculaire c’est sans doute la présence d’une source sous-marine (exsurgence) qui arrive dans la calanque et qu’on peut observer sur l’autre rive. « … sur le flanc ouest de la calanque de Port-Miou, la rivière débouche en mer à environ 12 mètres au-dessus du niveau de l’eau. Son débit varie suivant la pluviométrie locale de 3 à 100 m3/seconde. Deux grandes entrées, distantes d’une vingtaine de mètres, sont praticables, l’une est empruntée par les canalisations des boues rouges de Gardanne. La sortie de ce grand fleuve souterrain img_9934r.jpgsemble connue depuis IMG_9940r.JPGla nuit des temps. » Pour tenter de récupérer cette eau douce, un puits artificiel de 45m de profondeur est creusé (visible depuis l’autre côté de la calanque) et un barrage artificiel est mis en place pour empêcher l’eau de mer, pendant les marées, de se mélanger à l’eau douce provenant de la source. Le barrage sous-marin, situé à 500 m de la résurgence, est traversé par 4 conduites. Actuellement, 3 conduites sont condamnées pour le bien de l’étude hydrogéologique menée par le Centre d’Etude du Karst et la Société des Eaux de Marseille. Toutefois, les plongeurs souhaitant traverser le barrage en ont encore la possibilité en empruntant la conduite de 1m de diamètre située la plus à gauche quand on vient de la mer.

gilli_riviere_souterraine_port_miou.jpgCe barrage sera un échec, l’eau douce étant toujours mêlée à de l’eau de mer. Depuis peu l’explication a été trouvée grâce à Gilli : c’est un puits profond et éloigné des côtes qui communique avec la mer (voir schéma).

Le Figaro, la source sous-marine est exploitable
Les découvertes de Gilli (avec photos du barrage, de la source visible au niveau de la mer)

Grâce à de nombreuses plongées successives, la galerie souterraine a été explorée de plus en plus loin à l’intérieur des terres.

  1. En 1953, J. Blanc, J. Picard et M. Galerne explorent les premiers mètres de la galerie
  2. A la demande de la société des eaux de Marseille, […] les plongeurs-spéléos de Marseille (G.E.P.S.) entre 1968 et 1972, poursuivent jusqu’à 1020 m. La rivière souterraine de Port Miou (article d’un quotidien, 1968)
  3. De 1972 à 1974, ces études permettent le creusement d’un puits artificiel et la construction d’un barrage.
  4. Le 12 juin 1993 : le développement est porté à 1700m depuis le barrage soit 2230 m depuis la mer pour 147 mètres de profondeur. La progression jusqu’au terminus a duré 60 minutes, soit une immersion de 11 heures et 2 minutes.
  5. En novembre 2005, Jérôme Meynié, assisté par Jean-Luc Armengaud, atteint la profondeur de -172m dans le puits terminal.

IMG_9944r.JPG« Ce réseau fabuleux et gigantesque, les plus grandes galeries noyées d’Europe, a été créé à l’air libre au Quaternaire, lorsque le niveau de la mer se situait à 120 m au-dessous de son niveau actuel, phénomène qu’a connu la grotte Cosquer, distante d’environ 8 km. Le conduit principal présente une section impressionnante de 200 à 400 m2, pour une profondeur moyenne de 20 mètres, jusqu’au barrage de la SEM, à 530 m de la mer ».

IMG_9937r.JPGLe parcours continue avec la découverte de la chapelle de Port-Miou, dite chapelle de Santé (ou Notre Dame Bon Voyage). Drôle de nom pour un chapelle mais elle est dédiée à Notre Dame qui aurait miraculeusement sauvé les habitants de Cassis de la peste de 1720. Alors qu’on compte 40000 morts dans toute la Provence (voir le mur de la peste dans ce blog), et plus de la moitié à Marseille si près de Cassis, on peut se demander comment les cassidains ont pu échapper à ce fléau…

Après avoir trouvé les réponses aux énigmes, réponses figurant toutes sur les panneaux d’information, nous trouvons la cache Notre Dame La Santé par l’équipe rabatau : c’était une courte mais bien agréable manière de découvrir ce lieu.

Itinéraire presqu’île Cassis 2km, 1h 20m dénivelée – à compléter avec une randonnée à la pointe Cacau ou à la calanque de Port-Pin