Les calanques de Port-Miou et Port-Pin, entre Cassis et Marseille


Comment concilier les désirs contradictoires de 3 personnes ? l’une voulant voir le spectacle Off road de Cassis, la correspondante anglaise voulant découvrir les calanques sans trop marcher, et moi qui veux faire ma randonnée dominicale ainsi que quelques photos. J’ai déposé la première sur la route de Cassis, et j’ai emmené Hannah visiter les calanques de Port-Miou (Cassis) et de Port-Pin (Marseille). Le parking au bout de l’avenue des calanques est déjà plein.
Cliquer ci pour une visite avec GoogleMap1 (conseil : monter l’échelle de zoom vers le « + » pour accéder plus facilement aux photos proches l’une de l’autre)

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

Premier jour de beau temps depuis une semaine, presque pas de vent. Pas de grosse difficulté à part quelques passages glissants tellement les rochers sont patinés. Petite descente à Port-Pin et premier bain de pieds. Il y a quand même quelques baigneurs courageux. Nous apercevons les premiers bateaux qui font visiter les calanques aux touristes.

trou du souffleur.jpgNous remontons ensuite sur la pointe Cacau curieusement partagée dans sa longueur entre deux communes ; nous marcherons donc tantôt à Marseille, tantôt à Cassis. Nous nous arrêtons près du trou du souffleur. Hannah est un peu inquiète. Elle se demande d’où sort ce souffle. Par jour de grand vent, on entend mugir le trou souffleur, une sorte de grotte marine semi-immergée où s’engouffrent les vagues avec vacarme et dont le bruit ressort en surface par un trou dans la roche.

« Au bout du chemin, vous allez arriver sur un étranglement, entre la calanque de Port Miou, et celle de Port Pin ; ici, vous êtes au-dessus d’une grotte dont le plafond est percé d’un trou minuscule, presque invisible (Voir la photo [de Patrick sur le lien Marseille Forum). C’est « Martin bouffe » qui se manifeste lorsque, par la pression des vagues, l’air est comprimé contre la voûte et sort en soufflant très fort. Il faut évidemment y aller lorsque le vent est puissant, c’est très impressionnant… » Extrait de Marseille Forum

Itinéraire facile Calanques Port Miou et Port Pin 4,600km A/R jusqu’à la pointe Cacau, 2h environ

blsqr05.gif

1Comment fonctionne Google Map ? Cliquer sur le lien cliquer ici pour une visite avec GoogleMap : quand la carte satellite s’ouvre, cliquer sur chaque icône Marker.png : la photo prise à cet endroit précis de la randonnée s’affiche. En cliquant sur l’image, la photo apparait en grand.
Sur la gauche, une échelle de zoom permet de se rapprocher ou s’éloigner.
Les icônes à droite permettent de visualiser les routes, la carte satellite ou les deux (mixte).

Du col Vieux au col Agnel en Queyras


La D205T part de Molines et rejoint la frontière italienne au col Agnel à 2744m d’altitude, en passant devant les ruines du refuge Napoléon. Après le refuge Agnel1, je me gare sur le parking en bordure de route. Il y a déjà beaucoup de monde. Par petits groupes, les marcheurs se dirigent vers le col vieux.

img_2146.jpgimg_2147.jpgJe commence à m’habituer aux pierres feuilletées, aux montées continues en altitude. img_2149.jpgLe GR98 balisé blanc-rouge, est bien repérable. Il longe le ruisseau de l’Eychassier bordé de tapis de fleurs blanches. Après 45mn j’atteins le col vieux. J’hésite entre descendre jusqu’au lac Foréant, d’un bleu profond presque artificiel, ou monter sur le Pain de sucre malgré la difficulté car j’ai entendu dire que le spectacle panoramique sur le Queyras, le Pic d’Asti et le Monte Viso italien était exceptionnel. J’observe ceux qui y grimpent par le sentier le plus raide et le plus dangereux ; je décide finalement d’y monter en le contournant par la droite. img_2148.jpgSoudain, un cri clair venant d’en haut : « attention ! » Je vois une pierre dégringoler et passer à quelques mètres devant moi. Des voix résonnent de l’inquiétude des randonneurs coincés par le vide impressionnant de chaque côté du sommet. Je continue mon ascension. Second cri. En voulant se défaire d’un « mauvais pas » (au sens propre comme au sens figuré), les randonneurs ont fait chuter à nouveau des pierres qui rebondissent, comme folles, jusqu’en bas de la pente. Je ne sais plus si je dois avancer ou reculer. Le nez en l’air, je guette ce qui se passe ; cris de panique. Pour la troisième fois, plusieurs pierres tombent et éclatent de façon désordonnée chaque fois qu’elles touchent le sol. Au milieu de cette pluie de roches, essayant d’anticiper l’endroit de leur chute, je décide de rebrousser chemin le plus vite possible. Je ne suis qu’à 2958m d’altitude.

 

Les cols placés à des altitudes élevées n’ont jamais empêché les habitants de L’Echalp ou de La Monta de commercer et de communiquer avec ceux de Molines, Fontgillarde, Saint-Véran. Témoins, les sentiers muletiers où se faisait une intense circulation de biens, de bêtes, de personnes. Le cartographe Cassini, nomme « grande route du Piémont », le sentier muletier qui va de Guillestre à La Monta qui a conservé aujourd’hui le même tracé que jadis, réservé aux seuls randonneurs ou aux skieurs de fond.

img_2155.jpgimg_2162.jpgLe Pain de Sucre contraste nettement avec les pentes molles couvertes de moraines. C’est un énorme monolithe du jurassique (entre 180 et 135 millions d’années). Le retour par la frontière Italie-France, est fort fréquentée en ce jour de course cycliste ; à ce sujet, Thierry PERRET écrit : « formidable muraille à 10% de pente moyenne […] Le morceau de bravoure se situe au kilomètre 17,5 … une rampe à plus de img_2166.jpg14% sur 300 m… A noter que cette muraille de neuf kilomètres se situe à une altitude comprise entre 1840 m et 2744 m, ce qui accroît encore l’effort à fournir pour progresser… ». J’ai beaucoup d’admiration pour ces cyclistes.
Un marchand de bonbons s’est installée à la frontière, à 2744m d’altitude. Pendant que les touristes se photographient devant le panneau entre les deux pays, je grimpe jusqu’à la table d’orientation pour voir le fameux mont Viso que je n’ai pu voir depuis le sommet du Pain de Sucre. Certains guides y organisent des visites au coucher du soleil qui, parait-il, laissent un souvenir inoubliable de beauté…
Itinéraire col vieux – col Agnel (6.2km pour le pain de sucre – 3h)
Fiche randonnée du site Queyras.aparcourir.com

img_2182.JPGimg_2211.jpgJe terminerai la journée par la visite de Fort-Queyras. De nombreux panneaux d’informaton numérotés permettent une visite non accompagnée mais qui demeure intéressante. Château-Queyras entre dans l’histoire comme château rattaché au Dauphinois au XIIIème siècle. Au moyen âge, il connaît des heures fastes en recevant dans ses murs les dauphins… Au XVIème siècle, Château-Queyras est la proie des guerres de religion. Au XVIIème siècle, il résiste aux assauts des Protestants mais le village est partiellement détruit. À la suite de cette dernière invasion, Vauban vient inspecter la frontière des Alpes et dresse des projets pour rendre le château inviolable. Il prévoit une large extension de l’enceinte sur le front ouest et dote le fort au nord-est d’une enceinte entièrement nouvelle, avec escarpe, fossé, contrescarpe et demi-lune.
Visite de chateau Queyras à Ville Vieille

bullet1.gif

1agnel, d’agnielle ou agnière, quartier fréquenté par les moutons, pâturage à moutons

Le Castellas à Forcalqueiret, la plus importante forteresse du Var


Attention, selon un commentaire laissé en août 2017, le site du castellas n’est plus visitable et on risque une amende de 160 €.

img_3095.JPGplan-chateau-forcalqueiret-oriente.jpgLe Castellas à Forcalqueiret. Une des plus importantes forteresses médiévales du Var, avec Rougiers (voir note sur le site de Rougiers dans ce blog) et de Pontevès.  Elle fut construite au XIIIème siècle, fortement remanié au XVe siècle, abandonné définitivement au cours du XVIIème siècle. Ce château n’est pas seul sur sa butte : l’ancien village s’étage sur la pente sud où l’on peut voir les vestiges des maisons et des remparts. Pour une vue complète et de loin, voir la photo prise lors de la randonnée à Puget-Ville, dans le blog de Fouchepate. 

Au XVIIIe siècle, en 1721, un sergent vint acheter des moutons à Forcalqueiret et y apporta la peste. On séquestra les habitants et on enferma le sergent chez lui (On ne savait pas guérir la maladie à l’époque). Trouvant qu’on empiétait sur ses droits, l’officier libéra les habitants et ordonna au curé de faire les enterrements comme à l’accoutumée. Mais la peste se déclara avec fureur et le sergent fut obligé de fuir. Le village de Forcalqueiret perdit 180 habitants sur les 230 qu’il comptait (sur le même thème dans ce blog La malédiction du Grand Saint-Antoine).

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

blason-agoult.jpgLa seigneurie de Forcalqueiret demeure 320 ans dans la famille d’Agoult. Isnard III d’Agoult d’Entrevennes, seigneur de Sault, épouse Béatrix de Marseille, dame de Forcalqueiret (merci à Jean Gallian pour son aide : voir son site consacré à la généalogie et l’héraldique). Sa soeur Mabile d’Agoult  avait épousé le premier seigneur de Roquefeuil Burgondion que nous avons rencontré dans le chateau de Roquefeuil. Puis Forcalqueiret devient le fief militaire d’Hubert de Vins (aujourd’hui Vins-sur-Caramy, la rivière s’écrivant parfois Carami), chef du parti catholique, pourchassé par les protestants. Avec les seigneurs de Vins, c’est l’époque des aménagements pour la guerre mais il n’en reste pas de trace.

Arrivée par le sudLe chemin empierré qui  y monte est court mais pas toujours facile. A partir de la plate-forme avec la citerne et du panneau dissuasif (la commune décline toute responsabilité en cas d’accident), je contourne le chateau par le sud. La découverte est à la mesure de la taille de l’édifice : impressionnante. Je n’arrive pas par la porte d’entrée, mais par la grande salle sud béante de 25m de long (voir photo ci-contre), à deux étages ; je passe sous l’une des deux portes en ogive qui permettaient normalement d’y accéder depuis la cour intérieure (22m de long, 6m de large, l’idéal pour une réception !). On voit de distance en distance les corbeaux à triple rang soutenant le départ des arcs. Quel évènement a tant endonmmagé cette partie de l’édifice ?
Côté ChapellesA l’angle sud-est (A1) la chapelle Saint-Jean et ses deux absides, est accolée aux salles périphériques de la cour. La plus spacieuse à l’est était destinée à l’ensemble du personnel du château, celle plus petite et privée, au châtelain et sa famille qui y accédaient latéralement par un très curieux escalier en colimaçon. Dernière bizarrerie, l’extérieur de cet escalier, devient semi-hexagonal en s’élevant vers le haut du bâtiment.

Cour et entrée salle de serviceVue sur cour depuis l’ouestLa cour intérieure est vaste. Sur les photos ci-contre, on voit bien les portes d’accès aux différentes salles Nord et Est (photo de gauche) et l’accès à la salle de service (A1 photo de droite), pièce à partir de laquelle on servait les boissons. Un escalier en gradins permettait d’accéder au cellier. Deux rangées de crochets ont pu supporter une toiture intérieure en pente pour récolter l’eau de pluie dans la citerne. L’école de Roc-Baron a fait un reportage photo dans lequel vous pourrez voir l’escalier de service que je n’ai pas photographié. Continuer la lecture de Le Castellas à Forcalqueiret, la plus importante forteresse du Var