Vallon du Délubre


Pour cette randonnée classique et facile PR13 figurant dans le topoguide Montagne Sainte-Victoire, je vous proposerai aussi une variante. Appelée dans un ancien guide Edisud ‏‏“circuit des ruisseaux”, elle traverse la traverse la Cause et longe le ruisseau de l’Infernet.

Le groupe des quatre aixois, Claude, Majo, Marie-Françoise et moi, s’est garé au cimetière de Vauvenargues mais un autre parking sur la place Yvon Gouirand a été aménagé à la sortie du village, là où se trouvent les nouveaux panneaux d’information des circuits de randonnée. Il est aussi possible de se garer sur le parking des Venturiers, 1km700 avant le village. Un sentier en contre-bas de la route permet de rejoindre le village.

Nous traversons le village et pour une fois, plus attentifs aux petits détails comme  la tour du moulin ruinée, la bibliothèque de rue qui intéresse Majo ou le restaurant où nous pourrions faire une pause. Le château de Vauvenargues, qui abrite la tombe de l’illustre peintre Picasso, montre une de ses tours rondes et sa chapelle.

  • La propriété du château de Vauvenargues appartenait en 1257 aux archevêques d’Aix.
  • Le roi René en 1473 cède ensuite sa terre à son médecin Pierre Robin d’Angers.
  • Les familles de Cabanis, de Jarente et de Séguiran sont propriétaires du château jusqu’en 1548 ; par le mariage de Marguerite de Séguiran et de François de Clapiers, il passe aux Clapiers. Sous l’impulsion d’Henri de Clapiers, seigneur de Vauvenargues, d’importants travaux modifient la place forte médiévale du château et lui donnent sa configuration actuelle.
  • Le troisième marquis de Vauvenargues vend le château en 1790 à la famille des Isoard-Vauvenargues [ndlr : ils ont eu à soutenir un procès, en 1867 et 1868, contre les de Clapiers, en revendication du nom de Vauvenargues]
  • En 1943, le domaine est vendu par Simone Marguerite d’Isoard-Vauvenargues à trois industriels marseillais.
  • Il est vendu en 1954 à la société civile Société agricole du domaine de Vauvenargues
  • Pablo Picasso l’achète en 1958 ; il y fut inhumé en 1973.

Nous traversons la rivière, la Cause, sur un pont de pierres ; de là, on peut voir une partie de l’enceinte médiévale du château et une autre tour ronde.
La piste verte des Plaideurs part sur la gauche ; nous prenons l’autre piste devant laquelle autrefois il y avait une aire de battage méconnaissable aujourd’hui. J’ai même vérifié qu’elle avait bien existé. Le cadastre napoléonien (Vauvenargues, section C6 Claps, 1829) confirme son exitence : la parcelle 468 de 440 m2 appartenait en indivision par moitié à Etienne Gouirand et Anne Cazal.

La piste, fort agréable, monte doucement, longe des champs cultivés, conserve quelques témoignages du travail des hommes (murs de pierre sèche), coupe la piste des Encuminières puis redescend vers le ruisseau de l’Infernet1.

L’itinéraire classique PR13 longe l’Infernet1 qui sera à votre gauche. Le hameau du Delubre se devinera à peine derrière les arbres.

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Les fermes et bergeries de l’Arbois


Aujourd’hui c’est moi qui ai préparé un circuit de randonnée qui passe par plusieurs fermes abandonnées de l’Arbois, terrain aride et caillouteux. Nous nous garons sur l’énorme parking du parc départemental, un peu avant  le château de la Tour d’Arbois. La début de l’itinéraire balisé et documenté par des panneaux, empruntera une partie du circuit du badaïre1 avec la ferme de la Vautubière2, passera par la bergerie de Mion, puis sur un parcours non balisé, traversera le camp américain, et rejoindra le domaine de la Bastide Neuve. Pour la dernière partie, André sera le guide…
L’album photos des fermes de l’Arbois

Ça commence fort par une rude montée dans les cailloux ; des petites gorges ont entaillé le plateau ; le canal de Marseille a une particularité qu’explique André : les bassins de Valoubier et la Garenne, le souterrain qui les rejoint (Hendrik Sturm, du bureau des guides du GR2013 raconte dans sa randonnée sauvage sur le plateau de l’Arbois qu’il la emprunté avec un groupe), font partie d’un ensemble de délimonage comme j’avais pu en voir lors de ma balade à Ponserot. Le château de Saint-Estève-Janson. On devine le long des bassins, à intervalles réguliers, de petits ouvrages (vannes) permettant l’écoulement des eaux de vidange dans l’Arc, par un robinet évacuateur.

Les eaux que le canal envoie dans le premier bassin, celui de Valoubier, remontent d’abord pour pénétrer dans le souterrain […] et, de là, dans le bassin de la Garenne rentrent dans le canal après avoir parcouru ce dernier bassin dans toute sa longueur, en se déversant en nappe mince et fort étendue par-dessus la banquette de la levée de la Garenne. Valoubier Garenne. Promenade sur les bords du canal de Marseille, E. de Saintferréol, impr. de Ballivet (Nîmes), 1854

Rapidement vous aurez une vue dominante qui vous permettra de reconnaitre Sainte-Victoire, l’Etoile, le Luberon. Puis vous arriverez à un espace aménagé, sorte d’observatoire sur le paysage environnant : le rocher (construction métaphorique dont le texte explicatif est déjà presque illisible), les lignes de vie (ligne d’horizon, GR2013, ligne TGV), le génie de l’eau (le canal de Marseille), le champ du vallon en direction de la ferme de la Vautubière.

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De Barbentane à l’abbaye de Frigolet


Le groupe des cinq aixois habitués à randonner ensemble, se retrouve pour une randonnée à l’abbaye Saint-Michel de Frigolet, randonnée souhaitée par Marie et Majo. Etant déjà partie de Graveson et de Boulbon, j’ai choisi aujourd’hui de partir de Barbentane.

L’album photos Barbentane-Frigolet

Nous stationnons face au moulin de Bretoule : Majo en a entendu parler et ce sera notre première visite. Nous avons d’abord circulé autour du moulin, le dernier encore intact, restauré par M. Chaix. Son dernier occupant, Claude Berlanguier étant bègue (provençal bret, breto : qui bégaie), le moulin prit le nom de Bretoule. Ce sobriquet a perduré dans la famille jusqu’à son arrière-petit-fils… Il a été construit en 1774 (la date est inscrite sur le linteau de la porte d’entrée du moulin) par Louis Berlandier et Pierre Deurrieu
Il a fonctionné 70 ans. Vous y verrez encore un puits carré, des meules , et les restes d’un ancien moulin situé en léger surplomb de Bretoule. D’après Histoire de Barbentane, Robert Jarno, père Henri Linsolas, les Presses du castellum, 1981 (épuisé, existe en version numérique)

C'[Claude Berlandier] était un homme curieux. Il se rendait souvent dans la plaine et, quand il pouvait attraper une couleuvre, il se régalait du rôti qu’il en faisait sur un feu de bois.
Il avait de faibles ressources. Il avait déclaré qu’il se supprimerait quand il n’aurait plus que deux sous pour prendre un café.
Un matin, ne le voyant pas comme à l’accoutumée, ses amis avisèrent la Mairie. Les gardes-champêtres se rendirent alors au moulin, et virent Claude Berlandier se balançant au bout d’une corde. Il s’était pendu.
[ndlr : 
Dans sa poche il ne restait plus qu’un sou !]
Ainsi disparaissait le 25-08-1898 le dernier des Bretoule.
D’après René Jarno et Henri Linsolas, anecdote rapportée dans Barbentane, nos moulins

Pour rejoindre la rue du Séquier, nous passons dans un petit sous-bois qui évite de marcher sur la route ; en haut du talus, une croix pattée blanche, aux flèches triangulaires, sans inscription et qui ressemble à la croix occitane : que marque-t-elle ? des croix, il y en a plein à Barbentane ; sur le site personnel Lagramillère, aucune ne ressemble à celle là.

La vieille et haute tour Anglica (28 m de haut, 10 m de côté, 140 marches), derrière le mur d’enceinte, arbore fièrement ses mâchicoulis et son blason tout en hauteur. Bâtie en seulement deux ans (1364/1365) par le maître d’œuvre Sicard de Fraximo, elle a été financée par Anglic de Grimoard, seigneur majeur de Barbentane et frère du pape Urbain V.
Nous descendons au bord de la rue du Séquier avec au loin, la porte sud de la ville.

Mon Barbentane à moi

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