Circuit des anciens puits de mine par la voie de Valdonne


Sur une idée de Michel Rémy, j’avais parcouru le circuit des puits avec plaisir ; je l’avais relaté dans le circuit des mines à Gréasque mais je n’étais pas passée au musée de la mine, ni sur le territoire des communes minières limitrophes. J’ai donc bâti un circuit me permettant de tout faire.

L’album photos du circuit
Le chiffre entre crochets dans les citations se rapporte au numéro de page du livre Des compagnies minières… aux Houillères de Provence, Gilbert Bagnis, Presses du service d’arts graphiques gardannais, 1980

En arrivant au musée (4€ adulte, 2.50€ enfant en 2017) par la montée du puits, c’est le puits Hély d’Oissel (en abrégé PHO) que je vois en premier avec son chevalement métallique de hauteur impressionnante (25.5 m), inscrit à l’inventaire des monuments historiques en octobre 1989. Celui-ci ne fait pas partie des plus vieux puits. D’une profondeur de 450 m, le Puits Hély d’Oissel fut en activité de 1923 à 1960. Courte vidéo de présentation

Ce que l’on peut découvrir : du matériel d’extraction du charbon, la salle des machines, les outils du mineur, une galerie reconstituée.
Le musée de la mine reçoit une classe : la guide me propose de les accompagner pour cette visite pédagogique : c’est exactement ce qu’il me faut. J’achète le livret en vente.
Musée de la mine, Pôle historique Minier – Association la Carbouniero de Prouvènço, 5.50€, date ?

  • l’eau était un véritable fléau car elle inondait la mine et obligeait l’arrêt des chantiers. Une venue d’eau lors du fonçage des puits de l’Arc a définitivement condamné l’exploitation dans ce secteur… mais permis le développement industriel de la centrale thermique de Gardanne et de l’usine d’alumine (Pechiney, aujourd’hui Altea) qui fait tant parler d’elle à cause de ses rejets toxiques dans la baie de Cassis… La Galerie de la Mer longue de presque 15 km a permis de sauvegarder la mine et éviter le pompage ;
  • le bruit important de la machinerie destinée à descendre les mineurs était insupportable et continu ;
  • les oiseaux emportés dans la mine détectent l’oxyde de carbone ; la flamme de la lampe du mineur s’entoure d’une auréole  en cas de grisou.

A l’extérieur, il y a beaucoup d’engins dont je ne connais pas la fonction, mais aucune trace de ces petites bennes attachées par des chaînes flottantes qui transportaient le charbon jusqu’à la zone de criblage 700 m plus loin, près de la gare de Gréasque. Cependant sur des vues aériennes anciennes on les devine encore (zoomer près des flèches rouges).

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* Le circuit des puits de mine à Gréasque


Le premier circuit des puits de mine, sans difficulté, se trouve sur le site de Michel (c’est celui que je vous propose, je le remercie) et un autre, plus long, sur le site ecobalade. Nous allons remonter le temps et parcourir l’histoire du charbon au XIXè ; sans doute faudra-t-il compléter cette visite par celle du musée de la mine car certains vestiges demeureront hermétiques aux yeux des novices.

Nous partons d’un petit parking le long de la D46A, après avoir traversé Gréasque ; quelques coureurs empruntent le sentier. De l’autre côté de la route, à peine caché par les arbres, un long tuyau de couleur verte longe l’ancienne voie de Valdonne, la voie ferrée du bassin minier. Il transporte jusqu’à Cassis les déchets d’alumine de l’usine Alteo de Gardanne.

Les argeiras en fleur nous ravissent : c’est le printemps. Le sentier sinue, se rapprochant du Vallat qui parfois abandonne de grosses cuvettes remplies d’eau.

Nous traversons à gué la rivière jusqu’à la descenderie1 qui permettait d’atteindre les couches de charbon peu profondes, système amélioré ultérieurement par un escalier à 45° et des cordes ou chaînes accrochées aux parois. Les quelques 500 descenderies identifiées sont désormais obstruées par un bouchon de béton appuyé sur un coffrage perdu installé entre 10 et 30 m de profondeur. Selon Musée de la mine, Coll., Pôle historique minier PHO, année ?? Les enfants, de par leur souplesse et leur petite taille, s’insinuaient dans les veines étroites de la houille.

Nous retraversons le Vallat sur un pont, à l’endroit du lieu-dit Tombereau, une vasque étonnante qui me réconcilie avec le lieu que j’avais vu à sec et malodorant il y a quelques années. Le grand ravin n’est pas long mais les traces de l’eau y sont nombreuses : rochers polis, petits prés humides, berges ombragées. Je me suis longtemps demandé pourquoi ce nom de Tombereau ; en lisant le livre de Bagnis, j’ai établi un lien avec la mine puisqu’un tombereau est un wagon PLM pour le transport du charbon mais c’est André qui m’a fourni la meilleure explication : toumbarèu, qui tombe, comme les cascades du vallat.

Le Tombereau, une douce et grande anse de pierres que l’on dirait agencées d’une main experte. Et puis un et deux escaliers monumentaux sur lesquels enfants et grands se rangeaient pour le bain salvateur par temps de grandes chaleurs. Et dessous une vasque, fraîche, large, immense […]. Et là, il y a encore de l’eau, par le miracle d’un bel aménagement qui la pompe d’en-dessous, bien loin, de ces tréfonds d’où elle ne sourd plus. […] Le Tombereau demeure, avec son pré tout proche que l’on a maquillé en aire de jeux. Gréasque : ici coulait une rivière (CG13)

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Sur les traces du train des Pignes Central Var


Peu de vestiges des installations du train des Pignes Central-Var entre Meyrargues et Peyrolles ; petite précision : le train ne s’est jamais appelé officiellement « train des Pignes » durant son exploitation : c’est un surnom par analogie avec le train des Pignes à vapeur remis en route en 1980 sur une partie de la ligne Digne-Nice par le Groupe d’Etude pour les Chemins de fer de Provence. Pigne désigne le cône des pins ou la graine qui se mange. Le train des Pignes traversait-il quelques forêts de pins qui lui auraient valu cette dénomination ? les voyageurs avaient-ils vraiment le temps de ramasser des pignes quand le train allait très lentement ?
Le TRAIN des PIGNES à vapeur, restauré et exploité par le Groupe d’Etude pour les Chemins de fer de Provence

Vous pouvez stationner à la gare de Meyrargues1, mais vous devrez suivre l’ex-nationale particulièrement dangereuse sur 450 m. La voie communale 202, parallèle à la nationale, si tentante soit-elle, mène à des propriétés privées…

J’ai d’abord repéré les trois lignes qui passaient par là : la ligne de Marseille-Saint-Charles à Gap-Briançon (bâtiment de voyageurs de 1ère classe à corps central de 12 m sur 8 encadré de deux ailes), avec une bifurcation vers Pertuis se trouvant à la sortie du pont sur la Durance ; une ligne départementale en direction de Salon-de-Provence et Arles, et celle à voie métrique des Chemins de fer de Provence, 210 km, à destination de Draguignan, Grasse et Nice qui a fermé en 1950. Sur la carte Michelin de l’époque, la voie étroite est représentée par une ligne noire dentée.

Nous allons tenter de suivre cette dernière ligne entre Meyrargues et Peyrolles ; la gare se trouvait à angle droit de la gare actuelle. Du temps de la traction vapeur, un seul train quotidien faisait le trajet complet – durant plus de onze heures – de Meyrargues à Nice. Entre Meyrargues et Peyrolles, 5km en 8 mn, soit 37 km/h environ.

Gare de Meyrargues, Yves Provence

Les travaux débutèrent sur l’ensemble de la ligne entre 1886 et 1887, […]. Pour la première fois en France, une ligne à voie étroite atteignit  une centaine de kilomètres de long. Le premier tronçon Draguignan-Salernes fut officiellement ouvert le 23 avril 1888. Le 27 août, la ligne rejoignit Barjols, puis le 28 janvier 1889 le terminus de Meyrargues. L’inauguration officielle de la ligne Draguignan-Meyrargues eut lieu le 22 mars 1889. Historique train des Pignes

Baguenaude sur la ligne Meyrargues-Nice, M.-A. Dubout
Le train des Pignes d’hier à aujourd’hui, P. Lambérieux, Editions Alan Sutton, 2013
Le siècle du train des Pignes, J. Banaudo, Groupe d’Etude pour les Chemins de fer de Provence, Les Editions du Cabri, 1991. Ouvrage très complet, nombreuses photos d’époque, informations techniques.

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