Fuveau, marche populaire


Une randonnée facile au départ de Fuveau, sur le Cours Victor Leydet près de l’office du tourisme. Autant prévenir tout de suite : la majorité du parcours se  déroule sur routes relativement peu fréquentées, ou sur piste bétonnée ; seul le parcours au sud de Fuveau a lieu dans les bois. Les points de vue sur la Sainte-Victoire sont majestueux et nombreux ; pour ceux sur la Sainte-Baume et la montagne de l’Etoile, dans le quartier résidentiel des Bosques, il faudra jouer à cache-cache avec les arbres. Bien que non cité dans le dépliant, vous pourrez faire un crochet jusqu’au moulin des Forges et à la chapelle Saint-Michel.

la Sainte-VictoireFaçade église Saint-MichelAprès la traditionnelle inscription à la 2ème Marche Populaire de la Montagne bleue (FFSP), la Recampado de Fuveù (2€), nous traversons le village jusqu’au point de vue sur la lumineuse Sainte-Victoire que l’on peut capter en entier, d’est en ouest.
L’imposante façade de l’église paroissiale Saint-Michel fait plutôt penser à un temple.
La statue de Verminck nous apprend que cet instituteur belge a exercé pendant 17 ans à Fuveau.

Statue de l'instituteurCharles Joseph VERMINCK est né le 17 octobre 1799 à Poperinge en Belgique, […]
Une rencontre avec des Frères Gris, le mène vers Montrouge près de Paris [puis] à Luynes près d’Aix-en- Provence où la dite communauté possède également un monastère. […] Il se sent plus attiré vers l’enseignement que vers le sacerdoce et parvient à obtenir d’enseigner dans quelques familles de Fuveau grâce à l’abbé Eymeric alors curé de la paroisse. Il obtient un tel succès que le 20 février 1824, il parvient à ouvrir la première école du village dans l’ancien château des Peysonnel […] Il ne tarde pas à trouver l’âme sœur en la personne de Magdeleine Virginie BLANC [qui] lui donnera 13 enfants tous nés à Fuveau.
Il meurt chez son fils aîné à Marseille le 01 mars 1880. Ce dernier commande alors la statue de bronze que nous connaissons.

Après le passage couvert, nous découvrirons le village et son église haut perchée que l’on voit de très loin et de partout.
Pourquoi la ville de Fuveau a-t-elle érigé un monument en l’honneur du canadien David Cary ? en mission lors du débarquement de Provence, il fut tué le 18 août 1944.

Stèle en l'honneur du canadienCet aviateur, au commandes d’un Seafire de l’armée canadienne est tombé à quelques mètres de là. Aucune photo n’a été prise à l’époque mais des témoignages concordants des premières personnes qui se sont trouvées sur les lieux à l’époque et des recherches effectuées par des fuvelains ont permis de retrouver la famille du héros au Canada. Le sous-lieutenant Cary est toujours enterré au cimetière de Fuveau. Extrait du site personnel de J.F.B. Roubaud. Commonwealth War Graves Commission

Les dernières fleurs avant l'hiverLa piste sous les pins, faiblement fleurie, nous mène dans une zone résidentielle ; léger détour jusqu’à la tour du moulin de Forges devenu gite, fenêtre sur le village avec l’église en ligne de mire et au travers des pins, une longue ligne montagneuse de la Sainte-Baume à la montagne de Baou Traouqua.

Après le réservoir, c’est l’arrivée à l’ancienne gare de la Barque-Fuveau où s’est installé le premier point de ravitaillement : quartiers de pomme fraîche, madeleines, quatre-quart redonnent des forces.
On dirait que le bâtiment d’accueil des voyageurs est toujours prêt à accueillir les passagers ; les rails n’ont pas été enlevés, la lourde barrière du passage à niveau autrefois gardé, est abaissée ; les voies de garage mènent jusqu’à un hangar accueillant le musée des transports. Invitées à le visiter, nous découvrirons avec émotion les cars de marque Chausson, un trolleybus de 1952, un tramway de Marseille, des véhicules d’un autre âge. Deux passionnés nous entretiennent de leurs difficultés pour réparer ce vieux matériel, et se protéger des vols de pièces détachées et dégradations gratuites.

Le dimanche, le petit train de la Sainte Victoire, pendant quarante minutes et sur 1km800, parcourt l’ancienne ligne de chemin de fer pour le plaisir des nostalgiques et des enfants.

Du samedi 17 au dimanche 18 octobre 2015, le musée Provençal des Transports propose la 10è édition de l’exposition Vapeur et chevaux vapeur.

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Bayons, le chemin de fer de la Combe


Cette année, j’ai renoncé à ma semaine de rando liberté à cause de ma chute de juin ; il s’agit de tester ma hanche droite. Je n’ai trouvé qu’un séjour de deux nuits à la maison des hôtes de la Motte du Caire que je connais bien ; j’aime la simplicité, l’accueil, le prix. Autour du repas du soir, l’ambiance conviviale est assurée par les pilotes de vol à voile qui ont toujours de nombreuses anecdotes à raconter. Ce qui peut être gênant pour certains, c’est que, selon votre opérateur de téléphonie, vous n’aurez quasiment jamais de réseau ; ce fut mon cas avec Bouygues.

Petit passage à l’office du tourisme du tourisme pour trouver une petite randonnée : une charmante dame me remet une fiche imprimée : le chemin de fer de la Combe au départ de Bayons. Le titre est déjà prometteur. Pour rejoindre Bayons, petit village des hautes terres de Provence, il faut emprunter des petites routes de montagne, étroites, sinueuses et peu fréquentées, parfois jonchées de cailloux et de petites pierres tombées suite aux dernières pluies. Le balisage jaune est bien fait : par deux fois j’ai eu un doute facilement levé avec la carte.

Eglise de BayonsLe clocher élancé de l'égliseDépart du parking de l’église de Bayons, près de la fontaine où trône un tilleul tricentenaire planté à la révolution française. J’entre dans l’église romane Notre-Dame de Bethléem (classée M.H. dès 1891) par un portail plutôt gothique du XIVè, célèbre pour son retable du début du XVIIIè : trois compartiments de toile peinte dont la centrale figure l’adoration des mages (classement 1936). Le retableIl semblerait qu’il soit l’oeuvre d’ateliers régionaux. Avec son  clocher élancé et sa façade bicolore, on reconnait déjà l’art roman alpin. Son plan serait identique à celui de l’église de Seyne : tandis que l’architecte construisait celle de Seyne, son fils construisait celle de Bayons… Autrefois rattachée au diocèse d’Embrun, Bayons avait deux paroisses : celle de Bayons et celle du hameau de la Combe comptant 206 habitants en 1861 selon l’abbé Féraud. Une école y a même fonctionné jusqu’en 1910.

la stèle dédiée aux morts de la barbarie allemande Démarrage bien tranquille sur la route qui traverse le village  ; je passe devant l’imposante stèle et sa croix de Lorraine en hommage à ceux qui sont morts durant la seconde guerre mondiale, en particulier les 26 et 27 juillet 1944.

Le 26 juillet 1944, tôt le matin, les forces allemandes cantonnées à Sisteron, progressent vers Bayons, passent la clue sans encombre. Une autre colonne allemande est déjà en place à Frayssinie et Astoin. Ils arrosent méthodiquement tout le secteur de la bergerie centrale de Tramaloup où l’état-major du maquis s’est installé fin juin 1944. Ceux qui venaient d’être libérés de la citadelle de Sisteron sont massacrés sur place. Les résistants se replient vers Seyne et la Cassine.
On dénombre 24 victimes : 9 maquisards, 10 anciens détenus à la citadelle, les trois frères Pustel de la ferme des Roches [ndlr : à droite sur le parcours] et un inconnu. On ne saura jamais la cause du massacre : poste de garde inefficace ou trahison ? D’après les chemins de la Liberté sur les pas des résistants de Haute-Provence, ADRI/AMRID, Editions Gallimard, 2004

Paysage dénudéAu croisement avec la D1, le GR6 du Tour des Monges prend la relève. je passe le gué sur la Sasse (masculin ou féminin ? parfois écrit le Sasse sur les cartes), près d’un ancien pont métallique sur la Clastre. La piste croise d’abord l’accès à la ferme des Roches, désormais barré, puis rejoint la ferme ruinée située dans le vallon de l’Adret. Ses pentes dénudées, exposées au soleil et au vent, contrasteront avec la piste du retour.

Mur de soutènement de l'ancienne voie ferréeUn imposant mur de soutènement, en partie écroulée, est bien visible : c’est celui du chemin de fer à vapeur de la Combe (1920). Le bois exploité pour la construction (étayage galerie de mines, poteaux télégraphiques, traverses de chemin de fer,…), était descendu par câble téléphérique jusqu’à la Basse-Combe, quelques kilomètres à l’est. A partir de là, pour le descendre jusqu’au sud du village, une voie de chemin de fer avait été aménagée en 1925. Ce dur labeur était réalisé par des bûcherons ou charbonniers immigrés piémontais. C’est le seul vestige que je trouverai sur place. Sur la carte aérienne de 1948, je chercherai en vain la trace de la saignée qui fut pourtant nécessaire pour définir le tracé de la voie.

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La voie de Valdonne


Marcher le long d’une ancienne voie de chemin de fer, voilà ce que je vous propose. Bientôt ce ne sera plus possible. Mieux vaut placer un véhicule à la fin du parcours pour ne pas refaire le même trajet en sens inverse.
Nous partons d’Aubagne après avoir organisé le dépôt des véhicules près du terrain de sport à Roquevaire. La balade, dans le cadre d’une rencontre de geocacheurs 2013 Apérocache organisée par l’association des Geocacheurs de Provence, sera collective et donc avec des promesses d’amusement.

Créée en 1868, cette voie fut longtemps l’épine dorsale entre Aubagne et la Barque : 80 ans de trafic voyageurs, 120 ans de trafic marchandises ; elle fut lancée pour répondre à des besoins de transports de marchandises : les usines de savon et de soude de Marseille utilisaient le charbon extrait des carrières de lignite de Fuveau, Peypin ou Auriol. D’autres marchandises comme le ciment ou le plâtre ont ensuite emprunté la ligne.
Puis ce fut le tour des ouvriers qui se rendaient dans les usines du nord ou de l’est de Marseille. La gare de Valdonne, sur la commune de Peypin (Bouches-du-Rhône), est ouverte le 27 janvier 1868 par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée.
L’arrivée des lignes d’autobus concurrencent le train : en 1939, le trafic passager est interrompu. En 1987, les voies sont déposées  à la Barque mais les 17km entre Aubagne et Valdonne sont conservées avec leurs rails, leurs tunnels. Les documents d’urbanisme réservant cet espace à un usage de transport, ont empêché toute construction privée sur la Voie. Accents, Hors série, Conseil général 13, été 2013

Nous rejoignons la voie ferrée 500m environ après la gare d’Aubagne, dans un quartier résidentiel, du côté du Clos Marie-Antoinette. A notre droite, un tuyau vert bien apparent nous accompagnera tout le long de la balade.
Au niveau du grand rond-point au dessus de l’autoroute A501, nous passons sous un pont joliment taggué et graphé, par des artistes de la rue qui ont souvent de la graine de génie. Certains personnages me font penser à l’artiste choisi pour le futur design du tramway. Le tuyau vert s’est paré de couleurs vives.

Nous allons cheminer maintenant entre le chemin de Longuelance et les propriétés privées ; parfois les rails sont envahis par la végétation ; nous passons tant bien que mal tantôt à gauche, tantôt à droite du tuyau vert. Les enfants partent en avant pour chercher les caches, parfois avec l’aide d’adultes qui jouent avec autant de plaisir qu’eux.

Nous passons sous un petit pont, comme le fait le tuyau vert clair, couleur de la verdure mais qui ne contient rien de naturel. Les rails sont de plus en plus difficiles à suivre ; nous continuons sur la route qui nous offre après le clos des Arnauds, une jolie vue sur la Sainte-Baume.

Après la cache n°7, moyennant un court détour, vous trouverez la maison de celle qui peint ; la façade colorée de  la maison de Danielle Jacqui vaut le déplacement, que l’on aime ou non. Débutée en 1981, l’œuvre monumentale qui la rendra célèbre est la décoration de sa propre maison : pas un seul centimètre carré sans peinture, mosaïques, ou décor. Le blog

la maison de celle qui peint, par sylberfil

Après le chemin de la Baume, le sentier s’enfonce dans une petite prairie où nous trouvons le bâtiment ruiné de l’ancienne gare du Pont de l’Etoile. Avant le tunnel, nous posons pour la photo de groupe ; lampe de poche à la main, à la queue leu leu, nous entrons dans un tunnel sombre ; nous prenons plaisir à entretenir gentiment la légère crainte du noir exprimée par les enfants…

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