Saint-Cannat : la Doudonne


Cette balade fait partie de celles que je réserve lorsque le temps est incertain. Balisée de jaune, elle ne présente pas de difficultés ; vous pourrez stationner sur le parking du stade, avenue Victor Hugo. Je l’ai parcourue en sens inverse de celui décrit dans le Toporando CG13 la Doudonne.
J’ai commencé par la visite de Saint-Cannat, pour être certaine d’y consacrer du temps ; partez à la recherche des nombreuses fontaines proches l’une de l’autre : fontaine seigneuriale Notre-Dame et ses sujets cracheurs féminins, la fontaine du Portalet, la fontaine de l’amandier située à l’ancien relais de poste, celle de la place antique et celle du château. Vous ne pourrez pas rater non plus la statue du bedonnant bailli de Suffren et le monument aux morts.

VignesChemin de terreLe chemin du Val Dernier longe les vignes ; sur le chemin des Fourches, je croise un cheval dans son enclos puis la piste devient chemin de terre ; de belles propriétés à faire envie et toujours beaucoup de vignes, la campagne saint-cannadéenne étant un terroir de tradition viticole. C’est d’ailleurs dans un restaurant parisien que j’ai découvert pour la première fois le coteau d’Aix-en-Provence de la commanderie de Bargemone.
Jusqu’à cet endroit, le parcours interurbain ressemble à celui du GR2013.

fontaine Doudonne - lesdanjean.blogspot.frA l’annonce du parcours de santé de la Doudonne, vous pourrez faire un petit détour jusqu’à la fontaine de Doudonne, parfois citée en Doudoune. Elle se cache dans une grotte bien protégée par une grille mais non annoncée par un panneau. Ce nom serait-il lié à celui de Doudon, ancienne famille noble originaire d’Arles ? la Doudonne serait-elle la femme de M. Doudon, à l’image des Granettes qui évoquent le lieu où logeaient les sœurs de François Marius Granet (peintre aixois né en 1775 ayant une bastide dans le hameau des Granettes) ? je n’ai trouvé aucun document sur cette fontaine figurant déjà sur la carte d’état-major du XIXè.

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Fuveau, marche populaire


Une randonnée facile au départ de Fuveau, sur le Cours Victor Leydet près de l’office du tourisme. Autant prévenir tout de suite : la majorité du parcours se  déroule sur routes relativement peu fréquentées, ou sur piste bétonnée ; seul le parcours au sud de Fuveau a lieu dans les bois. Les points de vue sur la Sainte-Victoire sont majestueux et nombreux ; pour ceux sur la Sainte-Baume et la montagne de l’Etoile, dans le quartier résidentiel des Bosques, il faudra jouer à cache-cache avec les arbres. Bien que non cité dans le dépliant, vous pourrez faire un crochet jusqu’au moulin des Forges et à la chapelle Saint-Michel.

la Sainte-VictoireFaçade église Saint-MichelAprès la traditionnelle inscription à la 2ème Marche Populaire de la Montagne bleue (FFSP), la Recampado de Fuveù (2€), nous traversons le village jusqu’au point de vue sur la lumineuse Sainte-Victoire que l’on peut capter en entier, d’est en ouest.
L’imposante façade de l’église paroissiale Saint-Michel fait plutôt penser à un temple.
La statue de Verminck nous apprend que cet instituteur belge a exercé pendant 17 ans à Fuveau.

Statue de l'instituteurCharles Joseph VERMINCK est né le 17 octobre 1799 à Poperinge en Belgique, […]
Une rencontre avec des Frères Gris, le mène vers Montrouge près de Paris [puis] à Luynes près d’Aix-en- Provence où la dite communauté possède également un monastère. […] Il se sent plus attiré vers l’enseignement que vers le sacerdoce et parvient à obtenir d’enseigner dans quelques familles de Fuveau grâce à l’abbé Eymeric alors curé de la paroisse. Il obtient un tel succès que le 20 février 1824, il parvient à ouvrir la première école du village dans l’ancien château des Peysonnel […] Il ne tarde pas à trouver l’âme sœur en la personne de Magdeleine Virginie BLANC [qui] lui donnera 13 enfants tous nés à Fuveau.
Il meurt chez son fils aîné à Marseille le 01 mars 1880. Ce dernier commande alors la statue de bronze que nous connaissons.

Après le passage couvert, nous découvrirons le village et son église haut perchée que l’on voit de très loin et de partout.
Pourquoi la ville de Fuveau a-t-elle érigé un monument en l’honneur du canadien David Cary ? en mission lors du débarquement de Provence, il fut tué le 18 août 1944.

Stèle en l'honneur du canadienCet aviateur, au commandes d’un Seafire de l’armée canadienne est tombé à quelques mètres de là. Aucune photo n’a été prise à l’époque mais des témoignages concordants des premières personnes qui se sont trouvées sur les lieux à l’époque et des recherches effectuées par des fuvelains ont permis de retrouver la famille du héros au Canada. Le sous-lieutenant Cary est toujours enterré au cimetière de Fuveau. Extrait du site personnel de J.F.B. Roubaud. Commonwealth War Graves Commission

Les dernières fleurs avant l'hiverLa piste sous les pins, faiblement fleurie, nous mène dans une zone résidentielle ; léger détour jusqu’à la tour du moulin de Forges devenu gite, fenêtre sur le village avec l’église en ligne de mire et au travers des pins, une longue ligne montagneuse de la Sainte-Baume à la montagne de Baou Traouqua.

Après le réservoir, c’est l’arrivée à l’ancienne gare de la Barque-Fuveau où s’est installé le premier point de ravitaillement : quartiers de pomme fraîche, madeleines, quatre-quart redonnent des forces.
On dirait que le bâtiment d’accueil des voyageurs est toujours prêt à accueillir les passagers ; les rails n’ont pas été enlevés, la lourde barrière du passage à niveau autrefois gardé, est abaissée ; les voies de garage mènent jusqu’à un hangar accueillant le musée des transports. Invitées à le visiter, nous découvrirons avec émotion les cars de marque Chausson, un trolleybus de 1952, un tramway de Marseille, des véhicules d’un autre âge. Deux passionnés nous entretiennent de leurs difficultés pour réparer ce vieux matériel, et se protéger des vols de pièces détachées et dégradations gratuites.

Le dimanche, le petit train de la Sainte Victoire, pendant quarante minutes et sur 1km800, parcourt l’ancienne ligne de chemin de fer pour le plaisir des nostalgiques et des enfants.

Du samedi 17 au dimanche 18 octobre 2015, le musée Provençal des Transports propose la 10è édition de l’exposition Vapeur et chevaux vapeur.

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Sur les traces d’une mine de gypse


C‘est une randonnée culturelle animée par Eric Chopin, président de l’association Dauphin en fête.

Ces promenades en colline sont le fil conducteur d’un projet appelé chemin du patrimoine qui fait partie de l’association Dauphin en fête ; […] ouverte tous les jours entre 11h et midi et 16h à 18h sauf le lundi, pour accueillir et informer les gens de passage de ce projet de mise en valeur du petit patrimoine local. Eric et Mireille Chopin

Qu’est-ce qu’il marche vite ! on lui pardonne car il sait ce dont il parle quand il s’agit des métiers d’autrefois : aujourd’hui ce sera les mines de gypse situées sur le territoire de la commune de Dauphin. Depuis combien de temps sont-elles exploitées ? plus de 700 ans ! comme en témoigne en 1278, l’acte de cession d’un défends1 appelé Escourtegat2 pour 60 livres… Le 22/01/1440, par l’acte de cession en emphytéose perpétuelle, la communauté de Manosque acquiert…

le défends appelé Escourtegat situé à Montaigu, confrontant le bois de Chaudosse, du Puy Amblard et ceux du seigneur Gaucher. […] cédé avec la gipière.[…]

La météo à cet endroit aujourd’hui

Rappel des mines paysannesNous nous garons sur un sentier parallèle à la D5, au quartier de Beauregard à Dauphin.  Nous passons devant le moulin de l’Ausselet, avant de prendre une des nombreuses pistes de la forêt de Pélissier. La silhouette de l’âne rappelle que dans cette colline l’animal a travaillé dur pour les ouvriers de la mine. Impossible de reconnaître en cette saison l’hellébore fétide du sentier botanique : pas de fleur, pas d’odeur.

helleborefetide site lepetitherboriste.netL’hellébore fétide est une plante toxique dégageant une odeur assez désagréable. Dans l’Antiquité et au Moyen-Age, elle était utilisée pour soigner la folie. Plus récemment, elle fut utilisée comme vermifuge vétérinaire avant d’être considérée comme trop dangereuse. Selon Flore alpes

Source de ChaudoueSource ChaudoueAprès nous avoir fait sentir des schistes qui contiennent du bitume, Eric nous emmène près d’une source, histoire de nous démontrer que l’eau n’a jamais manqué ici – appelons-là source Chaudoue. Fort appréciée des animaux la nuit, elle serait introuvable sans l’aide d’un habitant du coin. Nous retrouvons la piste à travers le sous-bois.

Eric ouvre la grilleSortie de la mine de gypsePour se rendre à la mine de gypse de l’Escourtejá1, mieux vaut être accompagné : un sentier parfois dégradé et en forte montée sur la fin, aboutit face à l’entrée de la mine de gypse, petite mine privée fermée par une grille et un cadenas ; Eric en connait le code et nous ouvre. On ne voit pas grand chose, l’éclairage est faible, la température fraîche ; une paire de rails sur lesquels le wagonnet circulait, est encore fixée au sol. Les trois photos ci-dessous sont extraites du livre Le pays de Forcalquier son lac, sa mer, Gabriel Conte, c’est-à-dire Editions, 2010.

Informations recueillies sur Dauphin : dans son livre Statistique minéralogique du département des Basses-Alpes, Grenoble, Prudhomme, 1840, Joseph Scipion Gras parle de trois ou quatre bancs gypseux sur la colline de Scourtgat (transcrit sans doute par l’auteur tel qu’il l’a entendu !) mêlés de marne et de calcaire. Ces mines sont exploitées par 5 ou 6 ouvriers. Les débouchés sont locaux (Mane, Dauphin, Forcalquier, Peyruis) ; le transport jusqu’à la route se fait à dos de mulet, donc bien plus difficile que dans les gypières de Manosque. Vers 1819, à Dauphin, 15 ouvriers travaillent pour leur compte la chaux ou le plâtre.
En 1825, à Dauphin, « site pourtant riche en combustible minéral […], une demande pour un four à plâtre est accordée à titre de simple tolérance toujours résiliable ».
C’est un travail saisonnier en dehors des travaux des champs, qui dure 6 mois maximum ; le plâtre fabriqué à Dauphin, de qualité ‘inférieure’, sert essentiellement à la construction. Il offre de plus un avantage particulier pour les habitants démunis : les plâtres récupérés des ruines ou des démolitions peuvent être recuits et réutilisés.

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