De la Garonne au Pin de Galle par le sentier du littoral


img_0565r.JPGimg_0566r.JPGNous prenons le sentier côtier, ancien chemin des douaniers, au Pradet, au niveau de la Garonne. C’est un parcours à faire quand il y a du vent pour avoir la possibilité de jouer avec les vagues qui inondentle sentier, mais pas trop pour que ce ne soit pas dangereux. Selon la « théorie des 11 vagues » de mon accolyte, celle qui n’inonde pas le chemin est la onzième : il la repère scrupuleusement, vérifie sa théorie puis donne le feu vert pour avancer rapidement jusqu’au prochain point abrité. Cette théorie m’a fait sourire jusqu’à ce que je découvre que les indiens Mapuche de l’île de Chiloé (Chili) font de même : au bord de l’eau, lorsqu’ils récoltent le cochayuyo dans le Pacifique sud, c’est la septième vague, la plus violente, qu’ils évitent !

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img_6411r.JPGimg_6415r.JPGÇa marche plutôt bien d’ailleurs, même si ça ne me semble pas trop scientifique. Vers la plage de la Garonne, je retrouve les phyllades que j’avais découverts lors de ma randonnée sur l’île du Gaou. Dès le début, les yeux ne voient que l’affleurement de grès coloré puis le schiste rouge lie de vin : c’est la première fois que je vois de telles couleurs sur la côte.

regelbau-r671.jpgimg_0578r.jpgLa première étape nous amène près d’un monumental blockhaus (maquette 3D extraite du site fortiff.be), en assez bon état malgré les tiges métalliques qui dépassent dangereusement. Nous sommes devant un bunker allemand ayant abrité un gros canon durant la seconde guerre mondiale. img_6424r.JPGimg_6425r.JPGImaginez ce dernier pointant son « nez » vers la côte : rien ne devait lui résister. Un « schartenstand  [R683] für 21 Cm Kannone » dirait Cryx Thypex. 2000m3 de béton, 16m de large, 9m de haut. Je ne l’ai pas mesuré mais ça ne me parait pas correspondre aux dimensions sur le terrain. L’administrateur du forum Sudwall spécialiste de l’armée allemande sur la côte méditerranéenne, ne voit pas aussi grand ; il penche pour un R670 (10m de long, 9.55m de large, 5.43m de haut, 4.7t de matériel, ouverture 90°), tandis que Jean Puelinck, spécialiste des regelbauten sur le site  fortiff.be, pense à un R671 (10m de long, 9.60m de large, 5.40m de haut, 4.7t de matériel, ouverture 120°). Qu’importe ! c’est toujours une casemate pour canon et beaucoup de béton…

Le blochaus d’Eperlecques, le plus grand au monde : visite et technique de construction

Dans l’ordre, nous passerons :

 

  • img_6421r.JPGl’anse de la Garonne, ourlée d’une grande plage,
  • la plage des Bonnettes, au pied d’une falaise boisée, lieu idéal pour les surfeurs par vent d’ouest,
  • la perle des plages pradétanes, celle du Monaco. Isolée, discrète, tranquille,
  • la plage du Pin de Galle, celle que je préfère : une crique pittoresque, des Théâtre ?cabanons typiquement provençaux, des rues étroites qui fleurent bon les vacances, des maisons qui se protègent, un accèspar un grand escalier. Certaines maisons ne ressemblent plus à des cabanons mais à de véritables villas en dur. Avec son monte-charge, son bar etmême sa petite place, le pinde Galle est un village à l’intérieur de la ville ! Au fait, je vous ai trouvé un petit cabanon de pêcheurs, 2 pièces, 48m2 pour 320000€…

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Le sentier des douaniers 2a (le blockhaus) par Cryx Thypex

Le sentier des douaniers 2b, le pin de Galle par Cryx Thypex

Quelle galère le parcours final sur les rochers ; j’ai beau me tenir le plus haut possible des vagues, elles réussissent toujours à me frôler ; l’une d’entre elle, plus forte que les autres, m’arrose copieusement jusqu’à la taille (j’ai oublié de compter jusqu’à 11…). J’essore alors mon pantalon pourtant bien épais et me réfugie dans le village de cabanoniers pratiquement inhabité en cette période, à part le monsieur qui me fait signe tout là haut depuis sa villa, croyant que je le photographie.

Loki83 arrive, trouve la cache puis propose gentiment de nous raccompagner jusqu’au parking, histoire que je sèche un peu plus vite. Nous terminerons par un excellent repas bien mérité, au bord de l’eau. Sans se mouiller cette fois.

Itinéraire Pradet-Pin de Galle (avec localisation du blockhaus)

Le sentier du littoral du port de Saint-Cyr sur mer au port d’Alon


Grand vent annoncé pour le 9 août 2007. Nous avons prévu de retrouver des amis geocacheurs mais nous hésitons sur le lieu. Partout le risque d’incendie étant sévère ou maximum dans le Var et les Bouches-du-Rhône, la circulation dans les massifs est déconseillée ou interdite (voir dans ce blog la réglementation 2007). Nous espérons que le sentier du littoral en bord de mer sera épargné par cette interdiction.

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img_4503r.JPGÀ ce jour, le littoral varois offre aux promeneurs un sentier de plus de 200 km sur 432 km de côtes que compte le Var. Le sentier du douanier, créé sous la Révolution par l’Administration des Douanes, était emprunté exclusivement par les douaniers afin de surveiller les côtes : ils y circuleront jusqu’au début du XXème siècle, sans doute à l’affût de quelque contrebandier. La loi du 31 décembre 1976 instituant une servitude de passage d’une largeur de 3m le long du littoral, et la loi littoral de janvier 1986 permettant la création d’une servitude transversale au rivage, redonnent véritablement vie au sentier rebaptisé sentier du littoral (Informations extraites du Petit Pierrot, journal illustré du site Camping Clair de Lune).

Rendez-vous à 10h sur le port de Saint-Cyr sur mer avec Christian et sa famille. Chacun a emporté son GPS de randonnée. Tout le monde est à l’heure. Un premier panneau d’information sur le port de la Madrague nous rassure tout de suite : pas d’interdiction par grand vent, seulement par temps de pluie (Arrêté Municipal n°2001-08-920). Allons à Alon !

img_4504r.JPGimg_0211r.JPGLe départ du sentier se fait à l’extrémité sud-ouest du port. La mer est déjà agitée. Petite montée par les escaliers, descente sur la plage de la Reinette et remontée par les rochers. Dans les marnes irisées le long du chemin, se trouvent du sel gemme, du cuivre, et du gypse avec lequel on fabriquait du plâtre. Les ruines de l’ancienne plâtrerie reposent sous la carrière. Des trois fours (photo 1) dans lesquels le gypse était chauffé à 150° pour enlever l’eau, il ne reste que l’entrée et les murs. Après plusieurs jours de séchage, le plâtre était trié sur un tamis puis broyé dans une auge circulaire en pierre dure (photos 2 et 3) ; les sacs de plâtre descendaient ensuite le long du toboggan sculpté dans le rocher (photo 4 profil : on le devine entre les deux avancées rectangulaires) puis chargés sur des tartanes (photo 5) amarrés devant le petit quai de chargement.

1 – un four       2 – une meule      3 – le broyage autrefois

 

img_4512r.miniature.JPGimg_4514r.miniature.JPGmeules-platre.jpg

4 – le quai entre les deux avancées   5 – la tartane

img_4516r.miniature.JPGtartane-1.jpg

img_4517r.JPGimg_4521r.JPGAprès la visite de la plâtrière, le rythme s’accélère : il s’agit de trouver la première cache Massif d’Alon #1 le Grenier du circuit encore inexploré de Seal13. Chacun cherche dans un endroit différent, le plus vite et le plus consciencieusement possible, les enfants vers le bas, les grands vers le haut. Soudain Christian brandit fièrement la boîte aux trésors ! Il est le premier à l’avoir trouvée.
img_4529r.JPGimg_4527r.JPGLa Pointe Grenier1 offre un point de vue sur la baie des Lecques. Elle bénéficie, depuis l’antiquité, d’une situation géographique stratégique permettant la surveillance et la défense de la baie. Simple tour de guet au moyen-âge, on y trouvait une véritable batterie durant la seconde guerre mondiale. La tour de vigie a été maintes fois reconstruite au cours des siècles. La poudrerie servait à stocker les munitions. Je ne reconnais ni l’ancienne chapelle (transformée en logement d’officier) ni le casernement dont il ne reste que des murs en ruine.

img_4533r.jpgimg_4535r.JPGLe sentier se fait ensuite beaucoup plus étroit et longe la falaise jusqu’à la Pointe Fauconnière en hommage aux faucons pèlerins et faucons crécerelles qui y nichent. faucon-pelerin.jpgLe faucon pèlerin (photo Serge Hansi du site Nature Photo), espèce protégée, est un grand faucon vivant souvent près des falaises côtières. Sa caractéristique est sa robe barrée de blanc et noir sur le ventre. Son envergure est comprise entre 95 et 115 cm ; son piqué est fulgurant sur ses proies : en vol, c’est le plus rapide au monde 180km/h. Assez rare chez les êtres vivants, voilà une espèce où le mâle (600-750g) est plus petit et plus léger que la femelle (925-1300g)… Il se fait plus rare aujourd’hui, d’ailleurs je n’en ai pas vu, mais soyez sûr qu’il vient nicher sur les falaises marines entre Saint-Cyr et Bandol.

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*** En route pour l’Erevine à partir de Méjean


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La grotte marine au centre

 

 

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Direction du vent et température ressentie

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Le trajet commence déjà dans la voiture, à lui seul il vaut le détour ; des pentes à 10%, l’impossibilité parfois de se croiser, le souffle coupé quand, en haut d’une côte, j’ai l’impression qu’il n’y a plus de route derrière et que je vais basculer dans le vide avec ma voiture ! img_2998.JPGJ’arrive à Méjean par le chemin du tire-cul1. Aucun yacht dans le port : Méjean est resté isolé et c’est ce qui fait son charme. Ne vous garez pas sur les emplacements réservés aux riverains, ils n’aiment pas ça, surtout que le parking visiteurs n’est que cent mètres pour loin (gratuit hors saison). *Itinéraire vers l’Erevine

img_2970.JPGIl y a des années, ce chemin était réservé aux douaniers ; à l’époque, personne n’aurait eu l’idée saugrenue de marcher pendant une heure sur des sentiers escarpés dans le seul but d’arriver sur une crique paradisiaque. Le Conservatoire du Littoral a aménagé le sentier par des marches bétonnées (parfois un peu hautes), des barrières et des câbles. Quel que soit l’endroit où je regarde, la nature a fait tout son possible pour me séduire. Les collines se découpent dans le ciel. Ne serait-ce pas les falaises de Cassis, Notre-Dame de la Garde au loin ? Les nombreux panneaux « danger, chute de pierres » ne sont là que pour les imprudents qui quitteraient le sentier. Des plongeurs sont déjà installés dans les criques les plus proches du port.

img_2982.miniature.JPGimg_2981.JPGJe traverse le vieux pont de chemin de fer, après le tunnel de Méjean dont les pilastres sont joliment décorés de motifs d’ananas ; de ce côté, le sentier permet d’apercevoir quelques grottes sur la gauche dont une garde jalousement un « trésor » placé par Dédou. Autour de l’île Erevine, surmontée par un phare et un panneau solaire fournisseur d’énergie, trois bateaux de plongée dessinent de jolies courbes dans leur sillage.

Et pour les courageux, au viaduc commence la délicate descente vers la calanque de l’Erevine. Et pourquoi pas rejoindre l’île comme un robinson des temps modernes ?

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img_2968.JPGAu retour, je n’ai pas l’impression de « déjà vu » : de nouveaux paysages, un regard différent sur les flots turquoises et le chemin ne me semble pas pénible malgré les montées et descentes qui se succèdent.

Je passe voir la grotte marine qui est bien sombre en cette matinée d’octobre ; fin mars, par un bel après-midi ensoleillé, le soleil révélait la couleur turquoise de l’eau et ses milles reflets. Avec prudence, je m’approche du niveau de la mer mais en l’absence de soleil, je ne vois qu’un trou de lumière.

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Merci Dédou : cette randonnée devrait satisfaire les amateurs de sport, de sensations et de paysages inédits

1Tire-cul : le cul désignant l’arrière du bateau dans le domaine maritime, je suppose que le chemin du tire-cul pouvait servir à sortir un bateau hors de l’eau en le tirant par l’arrière… merci aux spécialistes de la mer de me le confirmer…