L’île de Porquerolles, du Langoustier à l’Alycastre


toulon-et-places-adj-1756.jpgNous arrivons à la Tour Fondue, sur la presqu’île de Giens, quelques minutes seulement avant le départ de la navette. Le stationnement y est obligatoirement payant. Après une traversée tranquille d’une vingtaine de minutes, nous débarquons sur le port plein de monde qui s’égaille progressivement vers les plages.

L’ensemble des îles fut érigé en seigneurie par François 1er sous le titre de marquisat des îles d’or (à cause des reflets dorés des micaschistes ?), à charge pour le marquis de les mettre en labour et de les garder contre les corsaires.  Robida Albert (1848-1926), La vieille France.

Après avoir appartenu à des particuliers, la presque totalité des îles sont acquises par l’état pour en sauvegarder le patrimoine naturel.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

img_3718.JPGNous avons prévu de découvrir les forts, à chaque extrémité de l’île, près desquels deux caches sont placées. Si vous regardez la carte des îles d’Hyères, vous vous apercevrez que les systèmes de défense sont vraiment nombreux sur cette petite surface : près du débarcadère, avec le fort Sainte-Agathemyrte.miniature.jpgà l’ouest, sur l’île du petit Langoustier1 (construit sous l’autorité de Richelieu), un autre sur la pointe du grand langoustier1 ; à l’est, au lieu dit la Repentance, l’ancienne batterie Galéasson, et le fort de l’Alycastre2 (construit sous l’autorité de Richelieu). Le matin, nous longeons la côte festonnée de plages de sable bordées de pins, de img_3730.JPGbruyères et de myrte (Photo de droite : Parc national des îles d’Hyères) odoriférants. Je suis surprise que presque tout le parcours soit ombragé. Passage devant la plage d’argent. Soudain Ti’Mars… s’écrie :

« Un homme à la mer ! »

Etonnement. Il me montre l’écran de son GPS ; l’alerte est bien écrite en clair. Ah ! c’est beau le dernier cri de la technologie ; la trace de son parcours se dessine clairement dans l’eau de la mer. Je regarde mon écran : ma trace est bien sur terre. Réinitialisation de son GPS. Rien n’y fait. Finalement, nous découvrons que la cartographie livrée ne contient pas les îles de la Méditerranée. Près du fort du grand Langoustier1 qui surveillait la petite passe, nous observons de près les goélands maîtres des lieux qui couvent à même le sol. Derrière, une petite île héberge les vestiges du fort du petit Langoustier1. img_3728.jpgimg_3737.JPG

Leur occupation mettait le littoral méditerranéen à l’abri d’un débarquement entre Toulon et Saint-Tropez […] Les premières fortifications y furent édifiées entre 1634 et 1643. Ensuite on y implanta une poussière de batteries qui furent déclassées, pour la plupart vers 1884, au profit des 2 plus récentes disposant d’un armement moderne, à savoir la Fort du grand Langoustierimg_3743.jpgbatterie de Repentance sur Porquerolles et de l’Éminence sur Port-Cros. […] Les décisions de désarmement tombèrent les 21 novembre 1881, 13 octobre et 31 décembre 1882. »  (Extrait du site Index des fortications françaises 1874-1914 des Iles d’Hyères)

Au début du siècle, les habitants de l’île, pourtant peu nombreux, avaient  la réputation de croire aux esprits ! Voici ce que rapporte le mèdecin de la marine dans Revue maritime (Paris), France – Service historique de la marine, tome 153, Librairie militaire R. Chapelot et Cie, 1902) :

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Retour par l’intérieur des terres où nous découvrons quelques hectares de vignes du domaine de l’Ile encore vendangées à la main : Porquerolles a même son AOC Côtes de Provence que nous ne manquerons pas de goûter !
img_3757.JPGFort de l’AlycastreL’après-midi, direction du fort de l’Alycastre2 le long de la grande plage. Entouré d’une enceinte en étoile, il a servi de prison d’état à partir de 1848. Non loin de la pointe rocheuse, quatre navires antiques ont sombré. Toute proche, la plage du Lequin est bien tentante en cette chaude fin d’après-midi  ; plus éloignée du port que les autres, elle n’est pas très fréquentée : un petit bain s’impose avant le retour.Le parc national de Port Cros.

Itinéraire des forts Porquerolles (14,500km – 3h20 env. – dénivelé 70m)

Les chemins de Porquerolles, site personnel

Indéniablement, cette île vaut le déplacement : pas de voiture rien que des vélos et des piétons, des sentiers de promenade bien balisés, des plages, faune et flore souvent uniques mais protégées.

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Un grand merci au geocacheur Jack83 pour le fort de l’Alycastre et l’île de Porquerolles 2 qui nous ont permis de re découvrir le bonheur d’une journée à Porquerolles. Une autre cache de Jack83 à ne pas manquer : la résurgence du Ragas.

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1Langoustier : « la langouste a donné son nom à la presqu’île et à son environnement ; dans un écrit de 1712 on trouve Fort du Lingoustier encore plus proche de la lingusta provençale »
2Alycastre : « c’est sur la carte de Tassin en 1634 que l’on voit apparaître pour la première fois le nom de Licastre. Il s’agit probablement d’une déformation de « le castre » (le château) qui était alors en construction »
(selon la note du petit Pierrot)

le Plan des Vaches et les dents de Roque Forcade


img_3152.JPGimg_3136.miniature.JPGRandonnée atypique à la Sainte Baume que celle qui mène à Roque Forcade. Depuis le parking, je vois bien cette dent qui a l’air si proche mais l’itinéraire conseillé par jdelsanti pour rejoindre sa cache Toits de Provence, n’a pas prévu d’accès rapide. Je passe donc sous les falaises à partir du col d’Espigoulier et rejoint le col du Cros où se croisent de nombreux chemins et se saluent de nombreux randonneurs (voir dans ce blog trois moyens d’accès à ce col). Le pic de Bertagne, au loin, offre sa façade vertigineuse et caractéristique. Je n’ai pas trouvé immédiatement le tracé bleu, pâle et usé, qui mène aux Dents de Roque Forcade. Deux guides de randonnée m’ont indiqué un mauvais sentier : un autre balisage bleu existe de la glacière au pic de Bertagne en passant par le col du Fauge.

img_3134.JPGimg_3137.JPGLe Plan des Vaches, large, plat et caillouteux, contraste avec la montée étroite et raide que je viens de parcourir : certains s’y sont installés pour le pique-nique. La recherche du balisage est une partie de cache-cache mais il faut avouer que même si on le perd, on se retrouve toujours ! Des cairns ça et là attirent le regard. Dès que je parviens au bout du plateau, ne pouvant aller plus loin, – des falaises sur trois côtés -, la vue me coupe le souffle. Avec le plafond de nuages bas de ce jour, dans une totale solitude à cet instant, j’ai vraiment l’impression d’être sous un toit trop bas : sensations inattendues d’oppression mais sentiment d’avoir les plus beaux paysages pour moi seule.

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De là, je vois ma voiture au col de l’Espigoulier ; je songe un moment à descendre par un trajet plus rapide mais je ne connais pas le meilleur passage pour descendre. Je saurai plus tard qu’un mauvais choix aurait pu s’avérer très pénible et dangereux…

Itinéraire 2h15, 7.730km, dénivelé 220m : col de l’Espigoulier – Roque Forcade

Pour les sportifs, sachez qu’on peut faire du  canyoning dans les cascades en dessous de Roque Forcade ou voler au-dessus de la Sainte-Baume (Photos aériennes au dessus de la Sainte-Baume et Roque Forcade)

De la neige, beaucoup de neige, 31 janvier 2003

L’abbaye de Silvacane et la chaîne des Côtes


img_3446r.JPGDes années que j’espérais faire cette randonnée de 3h dans la chaîne des Côtes. Elle a commencé bien mal : le gardien du parking de l’abbaye, sachant que nous partions en randonnée, nous a carrément assurés que notre véhicule serait visité pendant l’heure où il n’y aurait pas de gardiennage. Ces menaces ressemblaient fort à une volonté de réserver son parking aux seuls visiteurs payants de l’abbaye…

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

img_3447r.JPGimg_3448r.JPGLa randonnée débute après le pont sous le canal de Marseille, entre chênes verts et pins d’Alep. Les collines sont boisées et c’est ce qui la rend agréable. Assise sur la première citerne, celle de Ménourque, j’allège déjà ma tenue. Cette journée d’avril promet d’être chaude. Depuis la crête, je ne reconnais pas les horizons lointains qui m’ont été promis : Sainte-Victoire, le pilon du Roy par exemple. Parvenue à la citerne de Caireval, le point culminant de la randonnée (434m), je crois reconnaitre au loin la falaise de Cassis ; pour m’assurer qu’il s’agit bien du sud, je me sers de la boussole. Mais oui, on peut voir la mer de cet endroit ! Continuer la lecture de L’abbaye de Silvacane et la chaîne des Côtes