Montjustin, village fortifié autrefois, village d’artistes aujourd’hui


A cause de la météo pas très favorable dans les Bouches du Rhône en ce 8 janvier, j’ai décidé de monter dans les Alpes-de-Haute-Provence, à la frontière entre ce département et le Vaucluse. Par endroit, un peu de neige s’étale sur cette petite départementale qui relie La Bastide de Jourdans à la nationale 100. Les Alpes au loin ont mis leur bonnet blanc, à peine visible sur un ciel laiteux. Le départ se fait à partir du Grand Logis (611m) sur le bord de la départementale 956.

* Superbes photos du village de Montjustin site Provence Web
* Je vous propose un itinéraire de 2h20 A/R réalisé à partir de CartoExplorer

* La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

medium_img_2372.jpgmedium_img_2371.jpgTout de suite je suis plongée dans l’ambiance du lieu : vallons verdoyants à gauche, strates blanches à droite, chemins boueux dans lesquels le 4×4 des propriétaires ont laissé des ornières glissantes, pas de ligne à haute tension. Au loin, perdu dans la verdure, une bastide autour de laquelle paissent en désordre des troupeaux de mouton sur des rectangles de verdure : je suppose qu’il s’agit du château Véron. Nul doute, nous sommes à la campagne.
A droite, le centre équestre des Courbons. Plus loin, dans une propriété privée, bien protégés par une grille électrifiée, des dizaines de moutons regardent le chemin très paisiblement. Je décide de leur consacrer une trent
medium_img_2389.jpgmedium_img_2383.jpgLe village de Montjustin, tout petit par son nombre d’habitants (60 env., 245 habitants en 1851) m’impressionne pour beaucoup d’autres raisons : des maisons des XVIè et XVIIè siècle restaurées avec grand soin, pas de trottoir, pas de jardin clos : on ne sait pas faire de différence entre l’espace public et l’espace privé ; l’impresssionnante église de Notre-Dame des Neiges avec ses vieilles tombes, des vestiges de remparts qui prouve qu’il était une place forte guerrière dès le 11ème siècle à laquelle est attachée ce proverbe : « si fau rendre Montjustin, si rendet » (1)
* Site d’un particulier sur Montjustin.

« Siège dramatique en 1589 : le duc de Lavalette, à qui les habitants avaient refusé une halte dans la cité, enleva la place après un siège désespéré, massacra et pendit les habitants, détruisit l’église et le village. » * Voir informations sur le village, site Méditerranée-France

Montjustin est aussi un village d’artistes.

 » Pourquoi le dire au pluriel ? J’ai un ami, c’est Lucien Jacques« , disait Jean Giono. Cet être exceptionnel, doué de multiples talents (dessinateur, peintre, aquarelliste, graveur, tisserand, berger autrefois, danseur,…éditeur et poète) vivait à Montjustin. » * Centre Jean Giono

Au printemps, nul doute que les paysages deviendront enchanteurs : au nord, le pays de Forcalquier avec Reillanne au premier plan ; au sud, les montagnes du Lubéron, avec la vallée de l’Aiguebelle et ses fromages de chèvre.
Après la visite du village, c’est le retour par le même GR 4. Un panneau d’information m’apprend qu’un fossile de poisson inconnu jusqu’alors (30 millions d’années), « la perche du Lubéron », a été découvert sur le territoire de la commune de Montjustin.
Je ne suis pas descendue jusqu’au ruisseau de l’Encrême par la D214 : mais si vous prenez le temps, vous y verrez peut-être quelques castors…
Je croise deux bas-alpins en 4×4 ; celui du Colombier laisse ses deux chiens de berger dans la propriété où paissent les fameux moutons « trop » paisibles.
Ils savent ce qu’ils ont à faire ces deux là , et aboient furieusement lorsque je m’approche d’eux pour la photo que je destine à ma fille qui adore les chiens.Parvenue sur le parking, deux chasseurs s’installent pour le déjeûner ; ils me donnent faim ; alors, je mange la pomme qui est dans mon sac avant de rejoindre la ville. Quel constraste !

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(1) Provence, tu peux te rendre, Montjustin s’est rendu !

Le Concors, un belvédère, une tour de guet, une chapelle


concors2.jpg* Un autre itinéraire (3h00 env.) à partir du domaine de Taulisson (guide Les Bouches du Rhône à pied collection Topo-guide)
* Le descriptif de l’itinéraire site Week ends et tourisme en Provence

Le temps qu’il fait aujourd’hui à cet endroit :

La météo ce jour à peyrolles-en-provence/13 :
Avec le vent et la température ressentie

Au bout de la route de Trempasse1, quand la route devient chemin, je me gare à la fenêtre de Trempasse, peu après le syphon du canal de Provence. Avant de partir, je bois un café chaud : il fait près de 0°.

Après une longue traversée dans les sous-bois gelés (nous sommes le 26 décembre), commence la montée vers le sommet. Une borne moussue m’indique que je suis sur la bonne voie. Au pied d’un amas rocheux, je me demande où il faut passer : plus de chemin, le balisage rouge est invisible ! heureusement, le GPS portable que je viens d’acquérir m’indique qu’il faut grimper sur les rochers, vers la droite. Là, je croise un randonneur expérimenté, le seul que je rencontrerai aujourd’hui. Nous contemplons le paysage : des vallons, des bois à perte de vue. Au sommet, une croix en bois : comment peut-elle être encore debout, exposée à tous les vents ? le brouillard plane au dessus de la campagne et laisse une trainée blanche.

medium_122_2225.jpg Enfin, j’aperçois la vigie du sommet. Je redescends par un chemin large jusqu’au cairn qui signale l’accès à la chapelle Sainte Consorce.

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La martyrologie chrétienne dit qu’elle était fille de Saint-Eucher et sœur de Sainte-Tulle et Véran.

Pour ne pas passer par le même chemin, après l’épingle à cheveu, je tourne à droite et longe la clôture du Sambuc. Par un chemin à peine visible, envahi d’arbustes et de branches à hauteur des yeux dont il faut se protéger, je rejoins le chemin initial.
Tout en buvant un café chaud, je me promets de revenir au printemps.

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1 Trempasse du provençal troupa(s), troupes de personnes ou animaux rassemblés. A cet endroit, les troupeaux transhumants étaient accueillis dans le quartier des troupas.
Ils descendaient des Alpes pour regagner la Crau à la fin de l’été (* Site de la mairie de Peyrolles)

Le mur de Gueidan


Petite randonnée balisée de jaune au départ de l’écomusée de la forêt à Gardanne. Je longe des pistes de motocross mais sans motard, dommage ! De multiples chemins parcourent les bois et il faut être attentif pour ne pas se tromper, surtout à l’approche des croisements avec les larges chemins.

* Je vous propose l’itinéraire (8km700, 2h45 environ) balisé de jaune réalisé à partir de CartoExplorer
* Les Gueidan, p.30 du livret sur Gardanne

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

Quand je tourne à gauche dans le pré, je suis impatiente de découvrir le fameux mur de Gueidan. Avant, je découvre une voiture les quatre fers en l’air ; je longe la falaise avec plusieurs panneaux de mise en garde. medium_121_2167_r1.jpgQuand enfin j’arrive près du mur, je le découvre en très mauvais état mais son vieil âge explique sans doute cela : il date du XVIIIe siècle. Je suppose que c’est Pierre de Gueidan qui l’a fait construire lorsqu’il a fait agrandir sa propriété.

« Pierre DE GUEIDAN président à la cour des Comptes de Provence, achète le domaine de Valabre près de Gardanne pour 19.000 livres, transforme la bastide en château et agrandit le domaine… Gaspard DE GUEIDAN avocat général puis président au parlement de Provence, marquis de Gueydan… fait ériger en fief le domaine de Valabre,… et rénove le château qui prend parfois le nom de château de Gueidan. » Joséphine Sibillot, née à Aix en 1797, épouse en 1823 le marquis Alphonse de Gueidan, troisième du nom. A sa mort, elle gère le domaine qu’elle lègue à la commune de Gardanne en 1882.

* Les grandes familles de Provence
Quelques panneaux du genre de celui-ci commencent à me faire peur. Y aurait-il réellement un danger ? medium_121_2169.jpgUn arbre a été abattu, probablement la semaine dernière, par le mistral qui a été particulièrement violent. Non je ne passerai pas en dessous mais au-dessus. medium_121_2170.jpg Je renonce à poursuivre vers l’ancienne bergerie et un autre morceau du mur.
J’aperçois à mes pieds la route qui me ramènera au parking. Elle semble si près et pourtant je ne trouve pas celle qui est décrite dans mon guide (ça arrive assez souvent : sur le papier, c’est toujours simple, sur le terrain, c’est autre chose…). Je prends donc la plus probable, celle qui y descend. Je passe devant un parking puis un chenil : deux gros chiens aboient furieusement. J’accélère. Une tour, une grande cour : un drapeau tricolore flotte à l’entrée de la grille qui est fermée. Aucune âme qui vive. Défense d’entrer. Places de parking réservées. Accueil avec barrière mais personne ne la garde. Je longe les bâtiments avec un vague sentiment d’inquiétude : tout est fermé, tout est mort, et je ne trouve pas de sortie. Après avoir longé les bâtiments sur plus de 200 mètres (de gauche à droite sur la photo du site de l’école), je me trouve devant une vieille grille en fer forgé : cadenassée. Pourtant, derrière, c’est la liberté. Pendant quelques minutes, je songe à repartir dans la colline pour trouver une autre sortie. Finalement, fatiguée après deux heures de marche, je me décide à enjamber le mur.
J’étais enfermée dans le chateau de Valabre (jour de Noël), maintenant occupé par le Centre Interrégional de Formation de la Sécurité Civile. Tellement soulagée d’en être sortie, je n’ai pas pris le temps de l’admirer…

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Le 8 mai 2006, Coralie (ma dernière fille de 15 ans) et moi avons caché un « trésor » près de la partie supérieure du mur de Gueidan. Avis aux amateurs de chasse aux trésors !
—– Voir la carte d’identité de la cache GCVY78 pour amateurs de geocaching —–
How to play ?
Comment jouer ?
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