Promenade des bords de l’Arc


Les bords de l’Arc ne m’ont pas laissé un bon souvenir mais cela date de vingt ans ; je sais que la commune a aménagé et entretenu les bords de la rivière ; j’y retourne après un épisode pluvieux, d’où la couleur de l’eau… Stationnement au Pont de l’Arc sur le parking face au parc Indian Forest, payant désormais en semaine.

Je rejoins rapidement le sentier après avoir traversé le pont menant au parking Krypton puis passé en dessous où un couple a installé gite et couvert ; le sentier suit désormais la rivière dont la couleur est peu engageante. Cette première partie est assez bruyante car elle longe plusieurs voies de circulation dont l’autoroute A8.

Le seuil sur l’Arc a peut-être été bâti pour fournir de l’énergie au moulin du Pont de l’Arc ; de l’autre côté de la rive, un mur a été taggué. Le béal du moulin qui longeait la rivière jusqu’au delà de la frontière avec Meyreuil, passait-t-il derrière ce mur ?

AD 13, cadastre, Aix, section E2

Quelques canards tentent de remonter la rivière. Dans le premier méandre, entre l’Arc et le béal, début XIXe, il y avait un autre moulin et un peu plus loin, un pilier de pierre qui pourrait être, d’après la carte de 1950, un ancien pilier de passerelle pour traverser l’Arc vers le chemin du coton rouge.

Passant sous le viaduc de l’Arc de Meyran, je pense au nom que lui donnaient les habitants du quartier de la faculté rue Gaston Berger : viaduc du Coton Rouge en référence à une ancienne petite usine de filature et de teinture en rouge du coton. Ce pont ferroviaire de la ligne Lyon-Perrache-Marseille-Saint-Charles terminé en 1876 montre sa courbe élégante de 38 arches d’une vingtaine de mètres de hauteur qui passe au-dessus de l’autoroute et franchit l’Arc ; nous sommes à son extrémité sud, là où deux arches ont été dynamitées en 1944.

Le viaduc et la guerre en août 1944 :

… le viaduc de l’Arc de Meyran fut dynamité par les soldats allemands, lors de leur retraite, en août 1944 (photo National Museum of Health and Medicine). Afin de remettre le pont en état provisoirement, les soldat américains du 343e régiment du génie réfléchirent à plusieurs solutions. Celle retenue, la plus rapide à mettre en œuvre, fut de bricoler une voie grâce à un canon sur rail qui se trouvait dans les environs. Dix jours plus tard, soit le 29 août, le problème était réglé. Le viaduc était de nouveau praticable. Damien Pachot dans Le viaduc ferroviaire de l’Arc de Meyran (contenus sous licence Creative Commons CC-BY-NC-SA 4.0)

Bientôt il y aura deux manières proches de cheminer : un sentier étroit proche de la rivière et une piste plus large et facile sur la droite mais parfois boueuse : le premier à l’aller, la seconde au retour ; à la passerelle je ne change pas de rive.

Une colonie de champignons blancs empilés sur un arbre mort va participer à la dégradation du bois : d’autres organismes dont une foule d’arthropodes vont trouver une source de nourriture en consommant les débris ou le bois en partie digéré.

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Le pont-aqueduc romain du Tholonet


[Visite du 23 octobre 2024] Désormais balisée rouge du chemin de la Paroisse au pont-aqueduc romain, la randonnée est ici parcourue en sens inverse de celui de 2021, avec des difficultés ressenties différemment, une incursion vers la Petite Mer et un retour par le raccourci de Doudon.

La météo ce jour à le-tholonet/13 :
Avec le vent et la température ressentie

Nous passons devant le parc du château et ses 160 platanes centenaires. Puis c’est la montée rocheuse qui, sur la gauche, abrite encore quelques morceaux de l’aqueduc romain. Sacré contraste avec la descente piégeuse et glissante en sous-bois humide, vers la rivière. Le laurier-tin intéresse Anne.

Nous longeons le canal de dérivation côté rive droite de la rivière jusqu’aux martelières. Au delà, rejoindre le vieux barrage de la Petite Mer serait risqué sans être accompagné.

Voir la vidéo : En route vers la Petite Mer avec Bernard S. (SCP) et France 3

Construit au cours du XIXe siècle, il [ce seuil] permet encore aujourd’hui d’alimenter en eau les douves du château par un canal qui a sa prise au niveau de ce seuil. Les martelières permettent de détourner l’eau vers un canal ; une fois les vannes fermées, il peut aussi servir de réservoir. L’ancien canal construit à l’époque des Jarente (XVe siècle) n’étant pas assez haut pour alimenter la roue à aube de la marbrerie, c’est Alexandre Galliffet, passionné d’hydraulique, qui entreprit ce nouvel aménagement comprenant le seuil équipé de huit vannes martelières et un long canal qui traverse l’aqueduc romain. N°41–mars 2018–Lettre d’information Patrimoines en Paca –DRAC / MET9

Après le passage de la rivière sur trois grosses pierres bien placées, remonter par la piste vers le nouvel aqueduc de Doudon nous semblera bien long et avec peu d’intérêt. Les plus jeunes pourront grimper en haut de la pile du pont pour voir l’eau circuler.

Descente rocheuse désagréable vers le Tholonet. Au total le parcours ne fait pas plus de 5km et moins de 2h de déplacement : 4km400, 1h35 déplacement seul (2h20 au total), 123m dénivelée (+243, -243) ; le reste du temps, ce seront les photos et les échanges. Télécharger la trace

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Au pied du rocher de Castellas


L‘idée première était de se rapprocher du rocher de castellas de la Roque et l’apercevoir sous toutes ses faces : nous l’avions vu d’en haut, depuis le rocher tout proche ; mais c’était sans compter sur l’hostilité de l’environnement et sur une modification de dernière minute par mon compagnon de route. Le tour est devenu le pied…

Garés sur la carraire des Trisonnes1 près du terrain de sport, nous abordons rapidement l’intersection avec le sentier du vallon de Castellas et celui de la Bastide du Juge ou Trasloussery2. Le carrefour est marqué de plusieurs croix matérialisant un ancien chemin de croix dont la dernière station se trouve sans doute sur la crête.

Les forestiers de l’ONF ont installé un barrage à l’entrée du vallon du Castellas (autrefois Grand Vallon) ; pour contourner la zone de travaux, nous passons dans un champ à gauche et retrouvons le sentier plus loin ; beaucoup de champignons dans cette forêt de pins d’Alep, pas comestibles mais un pissacan (bolet granulé) de la famille des bolets.

Longtemps considéré comme un champignon comestible, il a été déclassé en raison d’une toxine encore mal connue qui serait la cause d’un pouvoir laxatif et peut être encore plus néfaste sur le long terme. Quoi qu’il en soit, il n’était pas d’un grand intérêt culinaire. site les-champignons.net

Une deuxième équipe de l’ONF barre le sentier mais au delà pas de problème. Des bornes avec croix rouge et numéro accompagne le balisage jaune : limite de la forêt communale (2.8 km2 soit plus grande que la forêt du domaine départemental de Caireval). Le sentier monte en douceur jusqu’à l’intersection avec LE sentier qui doit nous mener au pied du rocher. J’ai consulté la carte hier soir : une montée dans la pente, sans virages qui atténueraient la difficulté, courbes de niveau serrées, 152 m de dénivelée sur une distance à parcourir courte de 450 m, soit une pente soutenue de 33% ; j’ai mis en garde mon compagnon de route qui, confiant malgré tout, a entamé la montée. Et comme c’est la pente d’un ancien ruisseau, ce ne sont que des cailloux qui ne demandent qu’à dévaler la pente.

Je tente de constituer un appui pour le pied en donnant des coups dans les cailloux avec la pointe du pied ; je sue à grosses gouttes, pas le temps de faire des photos. Et plus on monte, plus la pente devient raide. Au dernier tiers de la montée, nous nous séparons tout en restant à portée de voix, pour s’assurer que tout va bien : André dans les bois hostiles, moi dans la pente caillouteuse. Parfois je redescends d’un demi mètre et il faut que je me déporte sur le côté ; le sentier devient terre et cailloux, c’est mieux ; je mets les mains et atteins finalement la vue sur le castellas d’en bas. Il m’aura fallu 1h15 pour parcourir 450 m, je vous laisse calculer la vitesse horaire ! Quand André sort du bois, je constate qu’il n’est pas en meilleure forme que moi.

Mais ce n’est pas fini ! Il nous faut contourner le rocher puis y monter pour retrouver le sentier de notre première visite. Nous faisons un essai d’escalade, chacun de notre côté, sans succès. Je me vois mal redescendre dans les cailloux, même le cul par terre ; oui, j’ai bien pensé à l’hélico, au cas où… Finalement, André propose une vraie bonne idée : un sentier qui descend jusqu’au pied du castellas (Au moins, on l’aura vu de plus près).

Alors qu’on se demande encore comment y accéder, Pierre Rey a réussi l’exploit le 31/07/1815 puisque le maire, l’officier de santé et deux propriétaires ont constaté qu’il s’était jeté lui-même en bas du rocher. Un suicide au Castelas (site Geneprovence).

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