Sortie avec Yves Provence et OVS ; nous nous retrouvons sur le parking du cimetière de Seillons-Source-d’Argens : un bon choix à deux titres : il y a toujours un parking pour se garer et de l’eau à disposition pour ceux qui l’auraient oublié.
Cette sortie est essentiellement destinée aux geocacheurs qui voudraient en une demie-journée, ajouter 14 caches à leur palmarès ; à part la première cache dans le vieux village, toutes les autres sont posées dans une forêt de chênes, paysage uniforme dont je me suis quelque peu lassée, et qui n’offre que peu de points de vue. L’avantage c’est que par temps venteux, on est bien à l’abri. Pour les curieux, j’ai sélectionné quelques points d’intérêt qu’ils pourront ajouter à leur parcours.
Nous commençons la visite du vieux village perché, un mélange d’ancien et de restauration moderne. Le bourg primitif était situé au pied de l’ancien château, les maisons étaient accrochées au rocher comme en témoignent les cavités aménagées en cuves, fours à pain, citernes et autres.
Malgré son apparente évidence, la cache Seillons ‘la colline’, de papounet83 nous résiste.
Accoudés sur la table d’orientation, nous portons notre regard au loin sur la plaine de Saint Estève : en mettant en commun nos connaissances de la région, nous parvenons à identifier les montagnes en face de nous : la Loube côté Var, le mont Aurélien côté Bouches-du-Rhône. Vers 1789, quand son propriétaire a fui, le château a été incendié par les révolutionnaires. De défensif au moyen-âge, il est devenu résidentiel.
Une couche de calcaire tendre (tuf lacustre) a favorisé le creusement artificiel de plusieurs cavités. L’une de ces cavités fut occupée par la première église de Seillons ; elle est située […] sous le château. Paul Courbon
Hélas, depuis la terrasse, nous n’avons vu que des murs de l’ancien village sans savoir que la chapelle troglodytique Saint-Pierre de Barbourin était dessous.
La seule littérature concernant l’église se trouve dans le livre écrit par (†) Elie Florens en 1975 et édité par son fils Daniel en 2006 [2]. […] Elie Florens avait dactylographié […] treize exemplaires de son manuscrit dont un avait été envoyé à Jean Giono. Extrait des chroniques souterraines
Malgré la construction de l’église Saint-Pierre, celle de l’Immaculée Conception et de la chapelle Saint-André, les habitants de Seillons ont connu une période sans lieu de culte au début du XXè.
Une autre particularité : des galeries creusées dans la roche pour récupérer les eaux pluviales Les mines à eau de Seillons
Extrait p. 105 de Habitat et patrimoine rural : connaitre et restaurer, M. Heintz, O. Joubert, Parc National du Luberon / Edisud, 2002
En arpentant les rues, nous découvrons les récits imaginés par Gaspard de Raousset, seigneur du lieu.
Le seigneur Gaspard de Raousset a édifié un pont d’arrosage au XVIIIe siècle sur le canal qu’il a fait creuser portant actuellement le nom de « Meyronne ». Les lavandières venaient y laver leur linge. En ouvrant les portes en fer faisant office de vannes, il arrosait les terres environnantes, tout en créant une retenue dans laquelle il pouvait se baigner.
Trois églises, deux lavoirs : celui d’Elie Florens, ancien instituteur de la commune, devant lequel trône une ancienne faucheuse et sa lame de coupe (il ne lui manque que son siège de métal), l’autre à la source Saint-André près de la citerne, régulièrement entretenu par l’association ASPECTS.
Dans le quartier des Grand-Vignes sur une route peu fréquentée, nous saluons l’âne, le poney et le cheval qui s’approchent sans crainte. Nous montons progressivement le vallon du Boucher dans le bois des Blachères, paradis des chasseurs : mares à gibier, observatoires dans les arbres, cabanes aux étroites ouvertures qui servent de postes de chasse ; il y en a même une luxueuse avec cheminée ! tout le long de cette piste, les sangliers ont affouillé profondément le sol. Nous n’en avons rencontré aucun mais je sais que certaines songent à cette éventualité…
Tout le long de notre parcours, de petits bouquets de violettes annoncent le printemps. Certaines préfèrent ramasser les dernières asperges tandis que Belisaire, notre photographe portraitiste, immortalise les situations cocasses ou les sourires des participants. Une à une, les caches sont débusquées ; dans cette forêt où règnent en maîtres les pierres et les arbres, l’emplacement le plus original est sans doute le tunnel de Gascon 4 par calbo83. Je note au fur et à mesure les indices qui permettront de trouver la dernière cache mystère ; enfin vers 13h, nous nous installons en bordure de sentier pour le déjeuner. Merci à ceux, qui pour notre plaisir, transportent une bouteille dans leur sac à dos ; merci aux cuisinières pour leurs bons gâteaux.
Au moment de la digestion, la montée est plus difficile.
La cache Gascon 7 est trouvée par Claude qui la saisit d’une main sûre à l’énoncé de l’indice.
Les nombreux sentiers qui sillonnent la forêt sont autant de sources d’erreur. L’un d’eux, particulièrement étroit et tout en zigzags me fait craindre que nous ne sommes pas dans la bonne direction malgré un balisage bleu. A la 12è et dernière cache, dans le vallon du Gascon, alors que nous avons entamé la descente, nous nous apercevons qu’il manque un indice pour trouver la cache mystère gascon – bonus. Par un raccourci entre les deux vallons, Brigitte et Yves décident d’aller chercher l’indice ; pendant ce temps, le groupe paresse au soleil. Disposant de la longitude, je travaille sur l’hypothèse la plus probable pour la latitude et enregistre le point ‘bonus’ sur mon GPS. Nous retrouvons les deux geocacheurs un peu plus bas. Là, je teste mon hypothèse avec succès : nous avons donc trouvé les 13 caches Gascon ! Sans doute les non-geocacheurs de cette randonnée ont-ils trouvé qu’il y en avait trop…
La descente suivante raide et très caillouteuse est un vrai casse-cou ; chacun a sa méthode mais la meilleure c’est sans doute d’utiliser deux bâtons en les allongeant un peu, les mettre en appui devant soi et marcher en zigzag, perpendiculairement au sens de la piste, pour faire barrage à celui de la dégringolade. C’est le seul passage un peu difficile de ce parcours. 10 raisons d’utiliser des bâtons de randonnée
Nous traversons le quartier des Esclavéous puis celui de la Verrerie avant de retrouver le cimetière. Le thé est délicieux, les échanges sympathiques.
Si vous avez encore un peu de courage, n’hésitez pas à vous rendre à la source de l’Argens.
Principal cours d’eau du Var, le fleuve Argens traverse le centre du département d’ouest en est sur 114 km. Il prend sa source à Seillons et se jette à la mer à Fréjus. Les sources et marais de l’Argens sont bordés d’une petite roselière, de frênes et de saules gris qui constituent une zone de refuge pour les canards lors des vagues de froid. Les principaux affluents de l’Argens sont le Carami, la Bresque, l’Aille, la Nartuby, et le Reyran rendu tristement célèbre lors de la catastrophe du barrage de Fréjus.
La source et le reportage, site Nature-passion
Image de l’itinéraire avec les caches 13km200, 192m dénivelée (+405, -405), 6h30 au total (3h45 déplacement)
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